The Gone Girl, 2012 Sonatine. 600 pages environ ( je l'ai déjà rendu et je n'avais pas noté le nombre de pages...)
A Carthage dans le Missouri, petite ville de banlieue sinistrée (chômage, endettement, magasins qui ferment) vivotent Nick Dunne et son épouse Amy, la trentaine bien entamée. Journalistes au chômage, ils ont dû quitter Manhattan dont Amy est originaire. Nick a ouvert un bar avec sa sœur et donne quelques cours à l’université du coin. Amy reste à la maison ; devenir ménagère dans ce petit coin de province, pour une new-yorkaise hyperactive, c’est la régression…
Elle n’est plus rien, Amy ! Enfant, elle a été idolâtrée par un couple,devenu parents alors qu'ils ne l'espéraient plus. Tous deux psychologues, Ils ont écrit des albums pour enfants en s’inspirant du comportement de leur fille. Les livres « l’Epatante Amy » se sont très bien vendus. Mais à présent, on est en période de vaches maigres.
Le récit débute sous la plume de Nick, le jour où Amy a disparu. Jour de leur cinquième anniversaire de mariage. On a découvert un désordre incroyable dans la salle de séjour, comme si Amy avait été attaquée. Nick prétend ne rien savoir. Sauf que ces derniers temps, entre Amy et lui, cela n’allait plus guère…
En parallèle nous suivons le récit de Nick à partir de cette disparition, et le journal d’Amy qui commence au moment de leur première rencontre en 2005. Les deux récits diffèrent sensiblement. Qui a raison ? Qu’est-ce qui est vrai ? Et qu’est-t-il advenu d’Amy ?
La première moitié du roman se lit avec plaisir. Les problèmes du couple, l’enquête, les découvertes de Nick à propos de « la chasse au trésor » qu’Amy, restée très enfant gâtée, organisait pour lui chaque anniversaire de mariage, cela est bien mis en valeur. Les seconds rôles (parents d’Amy, sœur de Nick) sont intéressants. Le côté social n’est pas occulté.
Le rebondissement qui ne manque pas de survenir, et qu’on attendait, est plaisant aussi.
Cependant, on finit par trouver le temps long. L’auteur tire à la ligne. Chaque étape de l’enquête, chaque péripétie de l’histoire est pertinente, et les pensées des protagonistes aussi, mais tout cela s’étale sur un trop grand nombre de pages. En particulier les développements à propos des medias des réactions du public, des différentes interviews à la presse et à la TV à propos de l’affaire sont réellement très ennuyeuses à lire. Elles ne font que répéter parfois mots pour mot ce que l’on sait déjà ! Surtout que le style de l’auteur est assez passe-partout. Des tics d’écriture, en particulier dans le langage parlé, m' agacent (répéter tout le temps « genre »… !) Si le roman avait fait 100 de pages en moins, cela ne m’aurait pas gênée, et il y eût gagné en force.