1987 ; Belfond, 390 pages.
Ce roman ayant été adapté au cinéma, cela m’a donné l’idée de me replonger dans une œuvre de Murakami. J’avais aimé « A l’est de la frontière, à l’Ouest du soleil »,et les Amants du Spoutnik,( fort déconcertant par ailleurs !), mais
moins « Kafka sur le rivage ».
Ce roman, l’un de ses premiers, est un récit de formation traité sur le mode romantique, tout autant qu’une longue méditation nostalgique.
A l’âge de 37 ans, Watanabe, le narrateur, entend la chanson des Beatles « Norvegian Wood », et sombre dans la tristesse.
Cette chanson était la préférée de Naoko, son amour de jeunesse, dix-huit ans plus tôt.
Watanabe s’immerge dans les souvenirs. Il venait d’intégrer l’université en 1968, pour étudier le théâtre occidental, dans sa dimension littéraire. Le suicide de son ami Kizuki l’affecta profondément. Il commença à sortir avec Naoko, l’amie de cet ami, pour la consoler, et aussi tenter sa chance auprès d’elle. La jeune fille ne tarda pas à sombrer dans la dépression, fut admise dans une maison de santé d’inspiration antipsychiatrique, où elle se fit une amie Reiko, qui met un peu d’animation et d’allégresse dans le sinistre parcours de Naoko , que Watanabe s’efforce de partager.
Watanabe nous raconte sa relation avec Naoko, pendant deux ans, l’attente de sa guérison, sans véritable espoir, ses rencontres avec une autre jeune femme Midori, et un étudiant plus âgé, tout deux plein d’énergie, qui l’aident à survivre. Il éprouve l’ennui fréquemment, le bonheur de temps à autre, la confusion surtout.
L’étudiant nous conte aussi son intégration sociale difficile: il ne s’intéresse pas beaucoup à ses études, bien que passionné par la lecture. Il reste étranger à l’agitation politique en vigueur à l’université, et s’efforce d’être hors-norme, en lisant les auteurs qui ne sont surtout pas à la mode. Le Gatsby de Fiztgerald revient plus d’une fois dans le récit. Il devient conscient des différences de classes sociales…
Ce roman contient de belles pages : la promenade mortifère avec Naoko dans une plaine, où se trouve un puits sans fond est d’une grande beauté poétique. Certaines évocations de Midori ou de son camarade de chambre, sont empreintes d’un comique bienvenu.
Mais la plupart du temps, le récit se noie dans la répétition de petits détails fastidieux, qui n’apportent rien à l’ensemble. Pourquoi les repas, et les actes sexuels, les plus significatifs comme les plus insignifiants, sont-ils décrits par le menu, avec autant de répétitions peu variées ?
Après la page 150 le récit a commencé à m’ennuyer, mais je l’ai poursuivi néanmoins jusqu’à son terme.
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