Phébus, 2005
Titre original « Collected Stories »
Choix de dix nouvelles publiées à des dates diverses entre 1967 et 1990.
Ces nouvelles ont pour thème la sujétion exercée par une personne ou un groupe de personnes sur une ou plusieurs autres, insistant sur les rapports de force, et les sévices qu’on fait subir à la victime, laquelle se trouve humiliée, et plus ou moins consciente, mais que sa situation socio-psychologique défavorable, rend impuissante à se défendre.
Dans la nouvelle titre, un couple, les Dankers se font offrir l’hospitalité par un couple âgé de 90 ans et leur majordome guère plus frais. Ils feignent d’être en panne de voiture. On comprend qu’ils sont des escrocs et ont choisi ces personnes pour leur grand âge qui les rend très vulnérables, mais aussi parce que leur maison est isolée et qu’ils n’ont pas le téléphone. Finalement les Dankers transforment la demeure de leurs hôtes en hôtel, et les écartent…
Mrs Malby ( Foyers Brisés « Broken Homes ») est aussi une vieille dame isolée sans famille, légèrement sourde et qui craint de passer pour gâteuse et de faire l’objet d’une incarcération à l’hospice. C’est pourquoi elle n’ose pas refuser que l’éducateur qui a frappé chez elle, lui envoie des adolescents les « broken homes », dont il s’occupe et qu’il veut faire travailler, pour lui repeindre sa cuisine. Les jeunes se comportent d’une façon désastreuse, et Mrs Malby va-t-elle appeler ses voisins les marchands de primeur, qui lui ont parfois témoigné une espèce de sollicitude ?
Ensuite, c’est un éleveur de dinde veuf qui se fait plumer par une femme endettée, apte à jouer les pique-assiette( Against The Odds soit en français « contre toute probabilité »)
Un enfant prend conscience que son père boucher et alcoolique, est un tyran domestique que toute la famille craint, au moment où il renvoie son excellent employé dont il est jaloux ( Choisir entre deux bouchers)
Dans « Trinité » un jeune couple est envoyé par son bienfaiteur qu’ils appellent « tonton » à Venise pour dix jours… ils se retrouvent en Suisse près d’Interlaken sans savoir comment cette méprise a pu avoir lieu. En cheminant dans leurs pensées, on comprend que leur bienfaiteur les réduit à sa merci ; ils lui doivent leurs emplois, leur logement, en plus de ce voyage, et ils sont aussi l’objet de multiples quolibets insultants de la part de ce maudit bienfaiteur.
« C’est arrivé à Drimaghleen » Maureen la fille des Mc Dowd est retrouvée auprès de son ami et de la mère de celui-ci, morts tous les trois. On ne sait qui a tiré sur qui et qui s’est fait justice. Le maire incrimine la belle-mère très possessive.
Mais deux journalistes viennent donner de l’argent aux Mc Dowd, qui ne peuvent refuser, pour exploiter la tragédie à leur façon et la vendre à un journal. Du coup les Mc Down se rendent compte qu’ils ont aussi vendu leur honneur…
Les récits sont narrés de façon réaliste, progressant avec des dialogues et des descriptions de petits faits et de propos à priori insignifiants, et qui révèlent au contraire des personnalités et des sentiments complexes et ambigus.
L'humour noir est présent dans quelques unes de ces nouvelles.