Albin Michel, 2010 ( 1re publication en 2008)
408 pages.
Joakim et Katrine Westin ont quitté Stockholm avec leurs deux jeunes enfants pour vivre « au vert »( je devrais dire « au blanc » vu la belle et terrible tempête de neige à laquelle on assistera), dans l’île d’Öland, au sud-est de la Suède.
Ils rénovent une grande propriété au bord de la mer, avec plusieurs dépendances, dont ces deux phares, dont l’un est toujours allumé l’autre éteint, sauf en des circonstances particulières…
Peu après l' installation, Joakim a la douleur de perdre sa femme, qui s’est noyée pendant qu’il passait la journée à Stockholm. Il ne croit pas à l’accident, non plus que Tilda, jeune inspectrice de police qui vient de débuter dans la profession.
Il semble que la propriété porte malheur. D’anciennes histoires de morts violentes sont rapportées dans un livre, que la mère de Katrine avait écrit. La vieux Gerlof, maintenant en maison de retraite, se souvient aussi, de sorte que le passé, très chargé, vient peser sur le présent. Plusieurs des protagonistes entendent des chuchotements et des bruits dans les murs. Au début de la lecture, on se demande s’il faut admettre le surnaturel dans ce récit. Il n’y aura pas de réponse nette, car tout est nuancé, le style y compris.
Joakim fait preuve d’un mélange de rationalité et de superstition, de calme et de détresse. Jour après jour, on s’achemine, lentement mais sûrement, vers une issue plausible.
Ce n’est pas un thriller, comme je l’ai lu parfois, mais un roman d’atmosphère avec énigme écrit simplement mais avec des termes choisis. La beauté et l’étrangeté du lieu, les états d’âme des personnages, comptent autant que l’enquête policière. Il est vrai que sur la fin, on a des scènes d’action rapide qui d’ailleurs surprennent un peu, qui n’étaient pas nécessaires peut-être.
Dans l’ensemble, je suis enchantée et prête pour un autre séjour inquiétant à Öland.
Johann Theorin au salon du livre de Paris, Mars 2011.