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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 13:37

Mère disparue

Titre original Missing Mom, 2005

 

Phlippe Rey, 2007, 289 pages.

 

L’auteur a placé en exergue «  En souvenir de Carolina Oates » ( 1916- 2003) qui fut prbablement la propre mère de l’auteur.

 

La mère du récit Gwendolyn Eaton, ( que l’on surnomme «  Gwen » et aussi « Plume ») organise un propre repas de fête des mère le 4 mai 2004, auquel sont conviées ses deux filles Nikki la narratrice, et Clare son aînée, accompagnée de son mari et de ses deux enfants. Il y a beaucoup d’autres invités, des vieilles tantes, un soupirant de Gwen, une amie de longue date, un révérend,   et même un employé venu  ce matin  pour exterminer les fourmis rouges dans la maison.

La maison de Gwen, c’est un peu la maison du Bon Dieu, elle  cultive une quantité appréciable de relations diverses,  nouées lors d’occupations variées : piscine, cours de loisirs créatifs, bénévolats divers, à la bibliothèque, à l’hôpital, à l’église car elle s’occupe de la réinsertion de délinquants avec l’aide du prêtre de la paroisse.

Dans l’ensemble, des personnes que Nikki supporte difficilement. Sa sœur mariée, embourgeoisée, la vieille amie hypocondriaque, le prêtre assommant, le soupirant ridicule…

Nikki a 31 ans, 25 de moins que sa mère ; elle se considère comme une rebelle, mais cette différence consiste surtout à se vêtir en punk et à en adopter la coiffure, à entretenir une liaison avec un homme marié, à ne pas avoir d’enfant, à être journaliste pour une revue Underground pour laquelle elle interviewe des chanteurs de blues et rock. Rien de bien extraordinaire à nos yeux mais nous sommes dans la petite ville de Mont Ephraïm dans l’état de New-York, une petite bourgade pleine de préjugés d’un autre âge, comme on a déjà pu le constater dans « Nous étions les Mulvaney ».

 

C’était  la dernière fois que Nikki voyait sa mère ; cette dernière va se faire assassiner une semaine plus tard, par un repris de justice dont elle s’occupait plus ou moins, à qui elle confiait de petits travaux. Nikki et sa sœur  l’avait déjà chassé, mais ni Gwen, ni le prêtre de la paroisse qui aidait aussi  à sa réinsertion ne l’avaient perçu comme dangereux.

 

L’action dure un an et consiste pour Nikki à vivre sans  sa mère, à survivre au choc ( c’est elle qui a trouvé le corps), à « faire le deuil » comme on dit souvent. Sauf que le récit s’achève sur es mots «  Ainsi s’acheva la première année où ma mère me manqua », ce qui laisse prévoir un deuil interminable. Nikki  n’ayant pas d’attaches familiales contrairement à sa sœur, et un emploi « à domicile »qui lui laisse du temps, c’est à elle que revient de s’occuper des affaires de sa mère, de s’en rapprocher,  de réfléchir sur le passé de sa mère, sur  sa relation avec elle.

Elle s’installe dans la maison de sa mère, et  s’adonne à certaines de ses activités, notamment apprendre ses recettes de cuisine, fréquenter ses relations, fouiller  dans son passé : elle n’y trouvera rien de très surprenant,  mais tout de même une sorte de réponse au fait que sa mère  se soit montrée bien trop charitable et même imprudente. .. Comment a-t-elle pu ne pas vouloir s’apercevoir que l’individu était dangereux ?

Par- delà cette introspection bienvenue, on peut s’inquiéter que la mère disparue devienne de plus en plus omniprésente. Le fait que la mort de Gwen ait été particulièrement tragique, aide à  ce renforcement de liens.

L’inspecteur qui s’occupe de l’enquête lui promet «  après le procès, votre vie recommencera ».

Ce n’est pas mon avis ! Après le procès, Nikki se rapproche encore plus étroitement de sa mère, au point de partir avec son nouvel  amant au lieu même où se propres parents allèrent en voyage de noces. Heureusement aucun mariage ne semble se profiler à l’horizon !

 

Le roman comprends cinq parties divisées chacune en plusieurs chapitres titrés au moyen de  bribes de phrases ou simples répliques, questions, mouvements d’humeur, exclamations… tout comme la narration qui est pleine de vivacité, à fleur de peau, manifestations de langage familier, dialogues enlevés, avec des passages plus classiques. Bien des scènes sont extrêmement vivantes et bien rendues. La découverte du corps par Nikki est un passage remarquable ; toutes les scènes avec le vieux chat de sa mère, l’amie farfelue et hypocondriaques, les essais de cuisine sont fort  bons.

Mais j’ai passé des pages !  Parce que les problèmes sentimentaux de Nikki, qui tiennent beaucoup de place sont extrêmement ennuyeux.  On est peut-être déçu aussi  que les principaux personnages ( Nikki et feu sa mère) n’aient pas changé à la fin du roman.

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