Un jour de comble-en-fond les rochers crouleront,
Les monts plus sourcilleux de peur se dissoudront,
Le ciel se crevera, les plus basses campagnes,
Boursouflées, croistront en superbes montagnes ;
Les fleuves tariront et si dans quelque étang
Reste encore quelque flot, ce ne sera que sang ;
La mer deviendra flamme, et les sèches baleines
Horribles, mugleront sur les cuites arènes ;
En son middy plus clair le jour s’épaissira,
Le ciel d’un fer rouillé sa face voilera.
Sur les astres plus clairs courra le bleu neptune
Phoebus s’emparera du noir char de la lune ;
Les étoiles cherront. Le desordre, la nuit,
La frayeur, le trespas, la tempeste, le bruit,
Entreront en quartier ; et l’ire vengeresse
Du juge criminel, qui jà déjà nous presse,
Ne fera de ce Tout qu’un bucher flamboyant,
Comme il n’en font jadis qu’un marez ondoyant…