Points-romans, 648 pages.
En 1942 Jenny Fields fille unique du roi de la Chaussure est envoyée à l’université Wellersley, non pour y faire des études mais pour y trouver un mari. Outrée, elle quitte l’établissement et suit une formation d’infirmière pour gagner sa vie. Elle aime ce métier : la guerre lui amène toute sorte d’hommes blessés , estropiés, dont elle s’occupe avec zèle. Les hommes valides, elle les tient à distance, car elle ne veut pas se mettre au service de l’un d’entre eux. Jenny n’a pas lu le « Deuxième sexe » de Simone de Beauvoir, non encore paru en librairie, mais elle en approuve les principaux arguments…
Jenny voudrait avoir un enfant mais sans en payer le prix ( « partager son corps et sa vie ») un prix qu’elle juge très élevé. Elle se fait mettre enceinte par un soldat mourant, Garp. Son fils s’appellera Garp TS ( un nom, et deux initiales pour un prénom). Elle va tenir l’infirmerie de Steering une école de garçon très bien, où Garp pourra faire ses études plus tard.
C’est un roman-fleuve qui prend sa source aux circonstances de la conception de Garp et progresse vers l’ultime rejeton de sa descendance. A coups de péripéties loufoques, tragiques aussi, mais que l’on ne prend pas vraiment au sérieux, car les personnages sont plus ou moins des caricatures ou des parodies . Irving exploite une veine comique (geste, situation, langage)pour raconter une histoire empreinte d’un fort potentiel de dérision. Les personnages ont moins d’importance que les événements et si au début, je me suis intéressée à Jenny , par la suite, je me suis sentie assez loin d’elle et des péripéties engendrées par l’auteur, tout en admirant la maîtrise dont il fait preuve dans le genre burlesque.
La narration, dans ce roman est par trop explicite. Je n’y ai pas trouvé d’ambigüité, de zones d’ombre, de subtilité.