Actes sud Noir, 2011.
Le narrateur est un agent des Services Secrets israéliens. Il est chargé d’éviter les attentats-suicides. Une mission particulièrement délicate l’attend : capturer le chef d’une organisation terroriste palestinienne. Pour cela il va approcher Dafna, romancière israélienne, afin d’entrer en contact avec Hani, son ami palestinien, également écrivain, qui est le père du chef terroriste. Hani est coincé à Gaza, atteint d’un cancer en phase terminale.
Peut-on encore lire un Actes sud noir sans cancer en phase terminale? ( il n'y a pas longtemps j'ai souffert avec une jeune femme très malade dans la Tristesse du samouraï).
Un bon point tout de même, ici, la maladie sert l’intrigue. Le narrateur va tenter de rapatrier le malade dans un hôpital d’Israël. Son état de santé devrait le rendre plus facile à berner.
Le narrateur se fait passer auprès de Dafna pour un écrivain cherchant un agent littéraire, assorti d'un riche bienfaiteur… Notre espion est un lettré !
Dafna semble comprendre de quoi il retourne, accepter implicitement le marché, et en profite pour demander des compensations : le narrateur doit s’occuper de son fils à elle, drogué et endetté, le ramener à la maison.
Hani, lui, ne se doute de rien. Petit à petit, le narrateur s’attache au couple d’écrivains, cultivés, pacifistes, nostalgiques, si différents des gens qu’il a coutume de fréquenter. Mais il doit mener à bien sa mission…
Avant d’en arriver à l’intrigue proprement dite, le narrateur nous fait assister par le menu à des scènes d’interrogatoire violentes auxquelles il participe. Longues et répétitives, elles ont pour but de nous rendre crédible un homme qui pourrait apparaître un rien trop sympathique pour un agent des services secrets. Pour peu qu’on veuille se laisser prendre, et subir patiemment ces interrogatoires du début, le récit est bien conçu, et on le suit volontiers.
Cependant le suspense est minime, les personnages assez convenus (le jeune homme camé désespéré, la romancière fascinante décidément trop belle…) et on ne va rien apprendre de neuf, sauf sur l’utilisation des cédrats dans les fêtes religieuses juives.
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