Paisaje de Otoño, 1998***
Métailié , 1999.
Ce roman est la quatrième d’une série policière des quatre saisons, qui a commencé en hiver avec Pasado Perfecto (1991).
En automne, Mario Conde n’estpas au mieux de sa forme. Il vient de donner sa démission de la police.
Son chef Ranger aété débouté de ses fonctions, parce que certains de ses subordonnés étaient convaincus de corruption. Mario ne veut pas continuer sans Ranger…
Il se saoule, en attendant le cyclone Félix qui passe tous les ans à La Havane, plus ou moins fort. Il l’attend et l’espère, comme pouvant laver la métropole de ses abjections, balayant sur son passage tout le mal pour laisser place à un avenir. le passage du cyplone doit correspondre avec son 36 eme anniversaire.
Il rêve et déprime, mais son nouveau chef le réclame : on a trouvé dans la mer le corps de Miguel Forcade blessé mortellement à la tête, et castré. Forcade était un homme politique autrefois chargé à Cuba de missions importantes telles que la confiscation d’objets d’art et de décoration appartenant à la classe possédante. Et bien sûr, Miguel en avait profité pour se livrer à toutes sorte de trafisc illégaux, s’était exilé. Revenu depuis une semaine à la Havane avec sa jeune épouse Miriam, pour une raison inconnue, il a aussitôt été assassiné. Mario soupçonne un riche propriétaire qu’il déteste ; Miguel aurait tenté de lui voler un tableau de maître qu’il exhibe indécemment… mais un objet peut en cacher un autre, et un suspect aussi…
L’Automne à Cuba exploite le thème du Faucon de Malte : un objet d’art, suscitant mille convoitises passe de main en main des siècles durant provoquant la mort et / ou la fortune de ceux qui s’en emparent illégalement.
Héritier du polar américain Hard Boiled , d’Hammett et de Chandler, ce roman en a la plupart des caractéristiques, les meilleures comme les moins bonnes. L’intrigue est parfaitement bien menée, le regard sur la société est violemment critique, et désabusé ( mais pas cynique comme c’est le cas chez les maîtres du genre), et le style est bien, parfois poétique…
qu’y –a-t-il de moins bon ?
C’est un monde d’hommes machistes, à la mentalité étroite. Les femmes ne paraissent dans le récit que sous la forme de mères au grand cœur excellentes cuisinière, voire infirmières pour ces messieurs, ou de belles putes corrompues. Si elles sont jeunes, et pas très belles, il ne leur reste que le statut d’épouse-servantes-cuisinières.
Bon, cen'est pas pour rien que Padura aime profondément Hemingway....
Un conformisme vraiment désagréable.
Lire aussi Les Brumes du passé, que j'ai aimé davantage,
en dépit de certains charabias dans la traduction
Le mois cubain est organisé par Cryssilda et Lamalie