Zoé Kruller chanteuse de country tendance Blue Grass (son tube est Little Bird of the Heaven, cette chanson existe réellement) et employée dans une laiterie, est assassinée en Février 1983. On a suspecté son mari Delray, métis, réparateur de voiture, et Eddie Diehl son amant de longue date. Ils ont été relâchés sans preuves.
La première narratrice est Krista Diehl, fille d’Eddie. Elle avait onze ans lorsque son père fut accusé de meurtre. Eddie était mécanicien, alcoolique, imprévisible, vulgaire, menteur et fêtard. Il ne s’entendait plus depuis longtemps avec Lucille son épouse (présentée comme terne, creuse, stricte, désagréable, par sa fille).
A partir du moment où Eddie est suspecté du meurtre de sa maîtresse, Lucille engage une procédure de divorce ; bientôt Eddie n’a plus le droit de s’approcher de ses enfants (Krista a un frère). Il continue à venir chercher Krissie en voiture de temps à autre, et à la conduire dans un bar qu’il connaissait. Krissie aime toujours son père, même si elle n’a pas trop confiance en lui. Elle le suit dans ce bar mal famé, se demandant avec angoisse et plaisir s’il ne va pas la kidnapper…
Un flash back nous ramène peu après l’assassinat, Krissie se rend au domicile de feue Zoé, et y rencontre sa colocataire Jackie De Lucca. S’en suit un long monologue alcoolisé de Jackie (quinze pages de larmoiements). Cependant Krissie n’apprend rien sur le meurtre. Jackie sait des choses mais si elle les dit, la police ne pourra la protéger.
Krissie aimait et admirait Zoé presque autant que son père; elle les a surpris chez elle, son père et Zoé, quelque temps avant le meurtre. Trop jeune pour en déduire l’adultère.
Krissie perd son père à l’âge de quinze ans ; il est tué par les flics dans une embuscade. On pense qu’il n’avait plus envie de vivre.
Krissie tombe amoureuse d’Aaron le fils de la victime.
La narration est achronologique, les évocations de Krissie concernent plusieurs scènes de sa vie, avant ou après l’assassinat, de onze à quinze ans.
Et Aaron devient narrateur à la 3 eme personne, autre point de vue, un pauvre garçon qui a trouvé le cadavre de sa mère ( un beau passage terrible et émouvant) et dont le père est suspecté comme celui de Krissie. Le garçon veut lui aussi innocenter son père, et lui founit carrément un alibi.
Une situation qui finira par rapprocher les deux jeunes gens de façon violente.
Le maître mot du roman c'est la violence dans les rapports humains. Des personnages confrontés bien jeunes à des situations extrêmes. C'est aussi un récit qui oscille entre tragédie et mélodrame...personnellement je n'aime pas trop l'aspect mélo.
Il y a un épilogue assez long et que j'ai trouvé décevant. Parce que le roman a un côté enquête criminelle,et que la fin ne correspond pas à ce que l'on espérait.
Je suis arrivée au bout, j'en reviens pas! non que le style ou la langue soit difficile à comprendre. Mais Jackie De Lucca m'a presque tuée...
Franchement, Oates en fait trop dans ce roman. Si je devais le traduire, je n’aurais pas envie de garder tout des interminables monologues de Jackie !! Et je souhaiterais couper d’autres passages aussi.Il ya de tout, du pire et du meilleur...mais dans l'ensemble ça se veut lyrique et c'est souvent ennuyeux.
On aime le personnage de Krissie on aime sa façon de ressentir les événements qui ont gâché sa vie. On comprend sa fascination d’enfant pour son père et Zoé, pour ce milieu marginal de petite délinquance, alcool, drogue… mais Krissie n’évolue pas assez. Et tout cela est bien trop long et trop bavard ! Je serais curieuse de savoir ce que donne la traduction (non parue encore).
Krissie ressemble à deux autres héroïnes celles de « Fille noire, fille blanche » très attachées à leurs pères aussi, ce qui leur pose des problèmes… ainsi qu’aux « Mulvaney » à cause d’un drame qui disloque la famille.
A écouter