Viviane Hamy, 300 pages.
première publication en 1963.
En 1960, en Hongrie, petite ville de province, Etelka vient de perdre son mari Vince. Elle a 75 ans. Sa fille Iza trentenaire surbookée, l’emmène à Budapest vivre avec elle. Elle a une belle chambre d’amis ; Etelka (désignée par l’expression la vieille femme la plupart du temps) ne s’accoutume pas et se sent inutile. Elle s’occupait surtout de travaux domestiques, cuisine, travaux d’aiguille, entretien de sa maison. Chez Iza, elle ne peut rien faire de tout cela. Sa cuisine trop calorifique déplaît ; son café à la Turque aussi. Elle ne peut tricoter pour Iza qui n’aime que le prêt-à-porter.
Elle a peur des objets modernes. Le frigo lui paraît une grosse bête ronronnant. La cuisinière et le toaster ne valent pas un vrai feu. Elle s’ennuie sans son mari, duquel elle était exagérément dépendante. Il décidait de tout ce qui n’était pas le travail domestique.
Iza sa fille, est heureusement tout le contraire : elle a suivi l’exemple de son père. Médecin rhumatologue très appréciée, elle n’a besoin de personne, et règle parfaitement sa vie. Elle va de liaisons en liaisons sans s’engager ( a déjà divorcé après 7ans de vie commune).
Iza ne veut pas fonder de foyer, or les hommes cherchent cela. Son ex-mari est en train de s’attacher à une infirmière ( qui avait déjà donné de la joie au père d’Iza dans ses derniers moments).
Dans le même temps, on nous relate l’existence difficile et même héroïque, de certains des personnages de l’histoire, dans une Hongrie communiste, mais criminelle envers ses ouvriers, rapide à mettre à l’écart un juge qui ne veut pas condamner un innocent, sans cadeau pour les fils et filles de travailleurs qui mettent toute leur énergie à faire des études supérieures, sans compter les heures périlleuses de la guerre.
Le roman conte donc les relations d’incommunicabilité entre les différents personnages tous exceptionnels. Magda Szabo, ainsi que je m’en étais déjà aperçue, met en scène des héros, et on se sent bien insignifiant auprès d’eux.
Etelka, la vieille femme, n’en fait pourtant pas partie…ni son sympathique lapin que vous voyez sur la première de couverture.
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