Gallimard, 2007.
Sandra vient d’embaucher une femme de ménage, Marta, qui porte le même nom que sa grand-mère, et qui est d’origine polonaise aussi. Sa grand-mère l’a élevée après quelques années désastreuses passées auprès de sa mère alcoolique et atteinte de psychose. Marta, c’est aussi l’enfant de Sandra, sa petite fille de 14 mois. Dans cette histoire, il y a aussi son mari, plus les deux fils de celui-ci, qui vivent avec eux en garde alternée.
On ne sait si Marta est ou non bonne ménagère. Apparemment correcte et gentille, elle trouble énormément son employeuse. Toutes sortes d’idées délirantes lui viennent. Faire le ménage avant que Marta n’arrive, pour que celle-ci n’ait pas l’occasion de juger une maison négligée ! Mettre des objets dans des endroits spéciaux pour voir si Marta ne va pas les voler. Inspecter jalousement tous les endroits où elle est censée nettoyer. Et bien d’autres choses qui donnent des épisodes parfois drôles, parfois absurdes, sinon inquiétants. Rapport à son enfance traumatisante que Marta a fait remonter, Sandra déraisonne.
Monologue, comme dans son dernier roman ( les raisons de mon crime) ,monologue de la narratrice ; mais pas ce genre de monologue pénible où l’on se sent enfermé dans l’univers étriqué de l’autre. A travers les pensées de Sandra, les faits et gestes qu’elle relate, et les scènes familiales, nous connaissons les autres qui vivent autour d’elle, et avons l’impression de les accompagner.
Nous connaissons l’univers de Sandra mais devinons les autres points de vue. Un monologue « ouvert ». Une fin ouverte aussi.
Un bon livre. Sans que l’auteur cède le moins du monde au compassionnel, les personnages nous sont tous sympathiques.
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