Gallimard, collection blanche et noire.
Qui vivra, verra, dit le proverbe. Eh bien, avec Roth, c'est Qui vivra , mourra. Bien plus logique...
Obsèques. Discours de sa fille Nancy, de son frère aîné Howie. Fils d’un diamantaire, une vie de bourgeois normale, ( Everyman c’est l’homme en général mais d’une classe sociale précise forcément) avec ce qu’il faut d’inventivité (sans génie ) d’adaptation à la société ( sans occulter les conflits),de conscience professionnelle, d’investissements affectifs ( trois mariages sérieux ), et de souci de transmettre ses gènes et son patrimoine à plusieurs descendants.
Les discours de Nancy et Howie sont ennuyeux (j'ai failli lâcher la livre). Mais on est content de savoir que certains défunts ont inspiré suffisamment deux personnes de leur famille au moins, pour produire d’aussi longs panégyriques, qu’on sent sincères…
Le principal de la vie de cet homme (donc de l’homme en général) est aussi et surtout le problème de son corps, et plus précisément de son corps souffrant et
périssable (c’est là qu’il est universel). Donc de ses maladies, abondamment décrites jusqu’à sa mort : hernie à neuf ans ; appendicite + péritonite à 35 ; quintuple pontage
coronarien à 56( il ne ne buvait ni ne fumait!! ). Opération de la carotide à 72 environ, puis de l’autre carotide à 77, qui l’emporte.Sans compter les morts et maladies de ses proches, qui lui
font resssentir ses propres maux.
Comment il supporte tout cela. Sans religion consciente, et avec un minimum de rituels.
Après les discours au cimetière, un peu longuets, le roman se révèle intéressant. Il y a même des pages très bien tournées.
Philippe Roth a 79 ans aujourd'hui.Il a deux ans de plus que son personnage. Bonne continuation!
Maintenant, on veut lire Un homme, façon classe laborieuse, mais aussi Une femme. Vous avez sûrement quelque chose à proposer ?