Grasset, 2009.
Loup est tout pour Nine, une tante qui l’a élevée. Tout pour Mando, un garçon de son âge rencontré au Parc Monceau ; presque tout pour Gaby, une femme âgée, amie de sa mère. Il les connaît depuis si longtemps que ses premiers souvenirs ce sont eux. Aucun des trois ne saurait se passer de lui, mais Nine est tellement chiante qu’il finit par l’éviter, Mando est tellement exigeant qu’il finit par lui échapper grâce à ses cours de psychanalyse, et Gaby est tellement chouette qu’il ne s’en lasse pas. Il les enterre tous les trois, avec mention passable pour Nine, morte de chagrin parce qu’il l’a délaissée, mention spéciale pour Gaby (importante veillée funéraire musicale et charnelle) et plus que spéciale pour Mando qui voulait se suicider et l’entraîner dans la mort. Cela fait trois mauvaises rencontres et non une. Des rencontres, il faut bien en faire pourtant, et la plupart sont problématiques. Heureux l’être humain qui survit et vit en croisant quelques êtres humains à qui il ne devra rien de plus qu’un salut. Cet être existe-t-il ? Même Robinson a fini par rencontrer Vendredi.
Loup soupçonne qu’être tout pour quelqu’un, c’est en fin de compte être le troisième pied d’un tabouret qui sans cet appui s’effondrera. Ces êtres pour qui vous êtes tellement chers, vous vous rendez compte que cela n’a été qu’un grand vide, sans vrai dialogue. Mais comment exister pour quelqu’un d’autre sans être « tout ou rien» pour lui ? Loup n’en sait rien. Moi non plus.
Voilà donc un roman psychologique, qui soulève d’intéressantes questions parfois assez bien posées. Mais un récit qui reste ennuyeux à lire, manquant de dynamisme et d’humour. Même lorsqu’il décrit les jeux d’enfants avec Mando, Loup reste lourd. Même lorsqu’il évoque la vieille dame originale avec qui il passait ses soirées, Loup demeure fort sérieux. Même lorsqu’il évoque son professeur qui maniait bien l’humour noir, son propos reste sage et pesant.
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à qui j'ai emprunté l'image de la première de couverture. Lisez son billet qui comporte des citations, lesquelles montrent bien à quel point le texte est ennuyeux. J'ai la flegme de citer...
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