Texte de 1927.
Paris, un soir d’hiver vraiment rude. Jean Rabe entre à l’auberge du « Lapin agile » à Montmartre. Il a vingt ans, bachelier mais tout de même SDF, a tenté plusieurs fois de travailler mais s’est toujours fait jeter, n’a pas de famille, et cherche la chaleur un peu de nourriture et un endroit où dormir.
Le patron Frédéric lui donne du café. Bientôt arrivent d’autres personnages également en situation de grande précarité : un déserteur de la Légion, une jeune fille de 17 ans, Nelly, un peintre allemand Michel Krause , qui souffre de visions et d’obsessions, un boucher qui est poursuivi par de mystérieux ennemis et a perdu un important « paquet gris ». Après une soirée beine arrosée , la compagnie sort dans le froid, chacun pour soi, et nous suivons les destinées désespérantes, souvent tragiques , de ces personnages.
Je ne vous dis rien de la suite.
D’après mes souvenirs, le récit de Mc Orlan est très différent du film que Marcel Carné en a tiré. Ce dernier a fait vivre les différents personnages en tissant entre eux des liens qui n’existent pas dans le texte original. Dans ce récit, il n’y a par exemple aucune histoire d’amour : les personnages en question ne peuvent se permettre un tel luxe, ils cherchent à survivre, quitte à succomber. S’il y a meurtre comme dans le film, les motivations en sont bien différentes. Bref il y a peu d’intrigue, et l’accent porte sur l’atmosphère de froidure, de frayeur, de cauchemar éveillé, émaillé de détails cruellement réaslistes…
Le roman est pas moins baigné d’une atroce poésie, urbaine, lugubre. On adit que Mc Orlan avait dépeint le Paris de l’entre-deux guerre. On se rend compte que cette période est vraiment terrible. Il est frappant que les dernières pensées de ceux qui succombent sont pour leurs animaux domestiques, seuls à leur avoir donné un peu de chaleur humaine.
Un auteur que je lis pour la première fois! Ce ne sera pas la dernière...
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