2013
Mr Schulz, arpente le sud des USA en tirant un fourgon, au-dessus se trouve une énorme molaire, qui lui sert de coffre-fort. Autrefois dentiste, il est devenu chasseur de primes. Dans une grande forêt, le voilà à discuter avec un de ces fermiers qui se promène avec une cohorte d’esclave noirs, fers aux pieds. Mr Schulz demande à tous hasards quelqu’un ne connaîtrait pas les gens qu’il doit ramener à la Justice. Un discours sophistiqué, ironique, assaisonné de tirades et de formules faussement obséquieuses. Django dit connaître les futures victimes. Cependant le fermier hérissé par les manières de Schulz refuse de vendre son esclave. Schulz en rajoute une couche, et cette fois ponctue par des coups de feu qui ne ratent pas leurs buts. Le sang jaillit en gerbe, et les victimes hurlent.
Tous les esclaves sont libérés et Django repart avec Schulz. Début d’une aventure héroïque, hyper-sanglante, loufoque, chevaleresque. L’ex-esclave noir devient l’employé de Schulz ; leur but ultime sera de délivrer la belle captive Broomhilda des griffes d’un odieux propriétaire.
L’homme noir héros de western ?…. Apparemment.
En fait, le personnage qui mène le film et lui donne son originalité c’est Mr Schulz l’étrange allemand lettré, émigré aux USA qui joue de la gâchette et du verbe avec maestria. Et invente des rôles pour Django et lui lors de chaque prestation, des rôles costumés, en plus ! Django ne ferait rien sans lui. Schulz lui invente même un destin de légende « Siegfried « dont Django suivra le programme (une partie en tout cas).
L’enjeu véritable, c’est lorsque Schulz s’affronte avec La Canda, négrier sadique qui fait combattre les noirs les uns avec les autres, jusqu’à mort de l’un d’entre eux, et fait tuer l’autre par ses chiens, cherchant la provocation. L’allemand jusqu’alors loufoque, cynique, ingénieux, sensé, suivant les cas, devient subitement tragique : son geste sacrificiel, indique que tous les Blancs doivent disparaître. En effet, Il n’en reste plus un seul lorsqu’arrive la fin, qui s’est fait attendre.
Le travail ultime de Django à estourbir tous les ennemis restant, est un peu longuet. D'un autre côté, cette fin est logique.La geste de Django impose qu'il
s'afranchisse seul, prenant possession, par la violence, de tout ce que les Blancs se sont appropriés.
Les prestations de Christoph Waltz et Di Caprio sont meilleures que celle de Jamie Foxx et son rôle reste conventionnel. Sa bien aimée est réduite à un rôle passif et décoratif (les flash-back de Django sont surtout décoratifs) ce qui est assez irritant.
Dans l’ensemble, C’est tout de même un bon film, vigoureux, le comique de situation le dispute au tragique, voire à la farce ( la scène des cagoules des apprentis Klu-klux-klan souvent citée). L’action et les temps de repos sont bien alternés, les différences de ton aussi. Mon regret , c’est donc surtout que les Noirs ne soient pas heu… j’allais dire suffisamment concernés ! J’exagère, bien sûr… !
J’ai préféré Inglourious Basterd, mais ce film-là reste bien davantage qu'un bon divertissement.
Lire le billet de Dasola ,enthousiaste sans réserve.
Après avoir écouté la série de France-Culture sur l'éloge de la parodie, dont le dernier épisode est consacré à Tarentino, je me rends compte qu'il faudrait
regarder longuement de DVD, et réfléchir, avant de parler d'un film aussi riche. Comme d'habitude, je suis contrainte à en rester aux premières impressions.