Titre original « Mysteries » 2004
Gallimard (Noire) 2007, 387 pages.
Mooney’S Gump petite ville de la province canadienne de l’Ontario ; c’est aussi une presqu’île qui donne sur le lac Erié.
Un soir de décembre Robert et son amant s’y rendent. Ce dernier lui parle de cette ville rebaptisée « Sunshine », et de la fête qui s’y déroule pour le solstice d’hiver. « Des centaines de gens se rassemblent dans le parc animalier pour sacrifier à un rituel païen ».
L’ami de Robert, prend un autostoppeur qu’il semble connaître. Aussitôt arrivés, Robert voit son ami disparaître dans la foule, et l’autostoppeur lui remettre un carnet jaune « pour Alice Pederson ». avant de se tirer lui aussi.
Robert sent qu’on lui a posé un lapin. Mais il cherche Alice…
Six mois plus tôt, au moment du solstice d’été, Susan et Marge, qui occupent un appartement à Sunshine, attendent Daniel le fils aîné de Marge qui revient d’Angleterre. Il y a six mois qu’Alice a disparu, au moment de la grande fête du solstice d'hiver, et l’on vient de retrouver ses restes dans le lac. Qui est responsable de cette mort ?
Son mari Mike, afro-américain que détestaient ses racistes de parents, et qu’elle laissait s’occuper des enfants? son presqu’amant Daniel? Fremlin Soddart , son collègue dentiste, l’entraîneur de hockey, ou encore Rocket l'ami de Daniel, jeune indien vivant en marge, retiré du monde?...
Alice n’aimait pas son métier de dentiste, n’arrivait pas à s’occuper de ses enfants, se passionnait pour le parc animalier de Cam Usher… avait imaginé un cercle de pierre, avec au centre, deux mégalithe pour symboliser les saisons et le calendrier.
Mais les terres de Cam Usher appartiennent aux Indiens Jibowa parqués dans une réserve.
Tour à tour les témoins défilent , se racontent à la troisième personne. L’auteur fait parler les suspects ci-dessus nommés, ainsi que le maire Dany Boon, son frère le chiffonnier, une petite fille adoptée par Marge et Susan, et même un tigre femelle,Tamar…moi qui n'aime pas trop que l'on fasse parler les bêtes, là j'ai craqué pour Tamar! c'est dire que l'auteur sait s'y prendre...
Roman de mœurs, réaliste, psychologique, ésotérique à peine, poétique, et policier aussi car on cherche inlassablement le meurtrier d’Alice, mais pas "policier " au sens strict, les amateurs du genre pourraient ne pas y trouver leur compte. C'est pourquoi, il est préférable de le proposer en littérature générale.
Chaque chapitre porte le nom d’un personnage différent dont on va connaître les pensées et porte un titre énigmatique et poétique « relations"; « roches errantes »; « Promenades des ombres »; « Morilles » …
Une grande qualité d’écriture, un vrai récit polyphonique, et une intéressante construction, de fréquents retours en arrière, qui d'ailleurs peuvent tromper le lecteur sur les dates.
A lire sans tarder !
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