La jeune reine du Danemark exilée, écrit à ses deux enfants qu’on lui a soustrait fort jeunes. Elle raconte ses neuf ans de règne mouvementés qui s’achevèrent tragiquement, afin que ses enfants sachent la vérité.
Caroline, anglaise d’origine, arrive au Danemark fait connaissance de son époux. Christian est atteint de symptômes hystériques ( ou maniaques plutôt) sujets à des accès de violence, loufoquerie, bizarreries en tout genre, débauche affichée. Il a un petit quelque chose de l’Amadeus Mozart de Forman. Cependant, ne créant pas d’œuvre, il n’a rien pour se stabiliser. La reine le fuit, et se consacre à l’héritier, puis à ses livres qui ne plaisent guère car ce sont les philosophes de l’Aufklärung .
L’insupportable Christian se voit attribuer un » médecin personnel » allemand , Johannes Strueesen, chargé de le distraire et de le modérer dans ses excès. Le médecin comprend son goût pour le théâtre et le jeu et œuvre à canaliser son énergie. Il a de l’influence sur lui. Une sorte de relation homosexuelle platonique s’instaure. Du moins pour Christian, car Johann n’a d’yeux que pour la reine… Libre penseur, il ne tarde pas à bien s’entendre avec elle, qui lui ouvre son cœur et son lit. Habile et idéaliste, Johann joue de son influence pour faire quelques réformes importantes dans le royaume : vaccination de la variole ; abolition du servage, début d’instruction du peuple, instauration de mesures d’hygiène… s’appuyant sur Christian, il fait virer tout le conseil d’état. Le roi c’est lui, et Christian le fou… ce jeu leur convient, d’ailleurs ils avaient commencé par jouer aux citations shakespeariennes.
Bien sûr la mère de Christian, et les gens du conseil d’état révoqué, vont faire cesser cet épisode insolite, d’autant plus vite que la liaison de Johann et Caroline s’ébruite et qu’une naissance s’en est suivie…
Film en costumes, romanesque, à la mise en scène classique, n’évitant pas les scènes voyantes, lyriques et mélodramatiques.
Film politique ? Pas vraiment. Car Johann n’a pas eu le temps de bien régner ; ses idées philosophiques des "lumières" restent embryonnaires, l’aspect politique n’est pas développé. Sauf que très vite, « il faut de l’argent », et l’on commence à taxer les nobles, on voudrait s’attaquer au clergé, mais il est trop tard.
Dans l’ensemble, on est séduit et on ne s’ennuie pas. Mads Mikkelson a la présence qu’il faut. J’étais sûre d’avoir déjà vu cet acteur quelque part. Sa filmographie m’apprend qu’il a joué le viking muet dans « le guerrier silencieux » de Nicholas Refkin Film qu’on peut trouver plus original que celui-là (quoique le côté ésotérique m’ait ennuyée).
L'histoire contée dans Royal Affair a aussi fait l'objet d'un roman " Le Médecin personnel du roi" de Pier-Olov Enquist, dont on peut lire la traduction française chez Actes sud.
Billet de Dasola