Salon de coiffure je lis Paris-Match, comme toujours lorsque je me fais refaire ma couleur plus un petit flash de mèches plus claires, et un magazine féminin quelconque.
Je déteste aller chez le coiffeur. Bien sûr le toubib, c'est pire, mais le coiffeur déjà, cela me perturbe. Aujourd'hui n'aura pas fait exception! l'apprentie m'a m'a bouché les deux oreilles avec de l'eau savonneuse, et aspergé copieusement le chemisier. Cela me déplait d'autant plus que je ne vais pas chez le coiffeur pour qu'on me lave les cheveux. Je sais le faire! je sais aussi choisir mon shampooing et décider si je veux ou non un "soin". J'ai déjà demandé qu'on ne me fasse pas de shampooing ; on a refusé. Cela ne se fait pas. Je n'aime pas non plus la couleur choisie pour couvrir les cheveux gris (une sorte de feux blond plutôt terne) mais lorsque j'en choisis une autre ce n'est pas pire. A le faire moi-même, je n'obtiens pas un résultat plus navrant, et j'économise.
La coupe ? c'est la seule chose que je souhaite, mais on ne veut pas me la faire seule. C'est pas assez cher... elles se ruineraient à ne faire de que des coupes ! C'est l'ensemble ou rien! un jour ce sera rien...
Je me console avec la lecture si enrichissante des magazines people féminins (ou non).
1) Paris Match Interview d’Almodovar : il dit que les transsexuels sont des gens qui veulent corriger une erreur de la nature. La nature leur a donné un sexe qui ne correspond pas à leur identité sexuelle.
Y-a-t-il des erreurs dans la nature ? Comment la nature pourrait-elle « se tromper ». L’erreur est humaine dit le proverbe. Cela veut dire aussi que l’erreur ne concerne que l' humaine condition; seuls les humains peuvent se tromper, car ils ont le pouvoir de juger ce qu’ils font, d’en fournir une appréciation. La nature n’a pas ce pouvoir. Elle fait les choses comme ceci, comme cela, sans intention : elle est juste programmée pour se perpétuer, à l'aide de transformations pouvant paraître spectaculaires parfois.
Si l’on croit en une entité supérieure, on va dire qu'un dieu se trompe ou nous trompe ,éventuellement. Ou qu’il veut nous éprouver. Un dieu, pourquoi pas ! Mais la nature ????
La plupart du temps l’humain s’accommode du sexe que son corps arbore ; la nature le contraint à vivre avec. Il lui trouve des avantages et, forcément aussi, des inconvénients, d’un point de vue physique et socioculturel. La plupart des gens vont jusqu'à se l'approprier. L’humain participe de la nature et de la culture dès le départ. Il ne PEUT pas faire abstraction de l’un ou de l’autre. Il ne peut pas non plus oublier totalement qu’il a quelque chose de l’autre sexe, bien que, souvent, il le nie.
Pour vouloir changer de sexe, il faut ressentir que la nature et la culture peuvent et doivent absolument coïncider. Je veux dire que si je me sens "homme" alors que j'ai un sexe de femme, ce ressenti " homme" est forcément culturel. C'est de ma part un fantasme. Mon sexe réel, lui, vient de la nature. Si je me sens proche d'une entité que j'appelle "homme", je n'ai qu'à me conduire comme je pense qu'un homme le fait. En gros, s'habiller sobre, faire de gros travaux, prendre femme, ne pas enfanter... Inutile de changer de sexe. Changer de sexe ne changerait rien justement! Sauf à abîmer mon corps. En outre, si l'on est femme, et que l'on se conduit comme un homme, ce contraste peut être agréable, piquant, être ressenti comme un défi. Mais changer de sexe, c'est vouloir que la nature se conforme à mon fantasme ( culturel). Cela ne se peut. On en arrive donc à d'horribles mutilations.
2) Magazine féminin( j'oublie toujours le nom) : Je déteste recevoir des conseils à propos de la sexualité. Ils considèrent la sexualité comme un soin à apporter au corps !!! Cela fait partie de l’hygiène, à présent. On vous propose des quizz pour tester votre libido : elle ne doit pas être « faible » sinon vous devez y remédier.
Si vous n’avez pas tel nombre de relations sexuelles par semaine, ou par mois, et que vous avez un partenaire à domicile, vous n’êtes pas normal, votre santé s’en ressentira. Si vous n’avez pas de partenaire, il faut absolument en trouver un !
On dirait que la libido est semblable à ces appareils électriques que l’on doit recharger à l’aide de piles. Là, on vous recommande les sex-toys, les sites de rencontres, la méthode Coué, de faire appel à un partenaire doué (parce que voyez-vous, pour eux, la sexualité c’est aussi un sport, il faut s’entraîner) !
Nulle part il n’est question du désir. Que vaut l’acte sexuel, s’il n’est pas ressenti comme une effraction, le franchissement d’un interdit, une action prohibée, ou jugée répréhensible? Comment l’apprécier si l’on doit chercher à s’exciter à tout prix, d’une façon consciente, dans un but utilitaire ?
Tout dans ces magazines est fait pour que la sexualité soit réduite à une ennuyeuse routine. Même et surtout, le fameux conseil « soyez surprenant » ou encore « faites-lui la surprise » . Des surprises préparées à l’avance, ou attendues, n’en sont plus. La vraie surprise, c’est lorsque aucun des deux ne s’attend à se rencontrer sexuellement, et que , pourtant, ça leur tombe dessus.
Le désir ne se suscite pas, ne se prépare pas, ne s’apprivoise pas.
Vu l’ennuyeuse corvée à quoi ils réduisent la sexualité, je ne m’étonne pas, que, de nos jours, certains revendiquent l’asexualité .
3 ) Vieux magazine ( JDD?) Jospin est défavorable au mariage homosexuel " l'humanité est structurée par un rapport homme-femme".
personnellement,je pense que, oui, l'individu, dans les sociétés dont je suis ... membre?, se structure par l'attitude qu'il a face à la différence des sexes : négation, désaveu, ou rejet. Le désaveu implique souvent la perversion, le rejet la psychose. Ces pathologies sont tout aussi fréquentes chez les couples soi-disant hétérosexuels que chez les homos.
Le problème du mariage, c'est d'abord le divorce, et la mésentente conjugale : les enfants habitués à vivre avec un couple, hétéro ou pas, souffrent de les voir se haïr et / ou se séparer . On ne peut rien contre cela. Par conséquent les gens peuvent se marier autant qu'ils veulent, ce sera toujours plus ou moins désastreux.
Depuis que je suis enfant, j'en ai vu des couples ( formés d'un homme et d'une femme); soit ils étaient malheureux, soit ils se détestaient, et je n'ai pas eu la chance que mes "parents" ne soient que névrosés.
c'était déjà l'époque où il était d'usage de prétendre que l'on se marie par amour! dans ma famille, on n'osait pas le dire, tellement le contraire était évident. Mais d'autres couples faisaient d'infâmes simagrées auxquelles un enfant ne pouvait pas croire. Il serait judicieux de dire et redire que le mariage est une institution, qu'elle vise perpétuer un nom et à transmettre des trucs de famille, et n'a rien à voir avec l'amour.Si tout le monde en était conscient cela découragerait des vocations.
si l'on permettait à n'importe quel individu majeur, soit l'adoption, soit la procréation assistée ( dans le cas d'une femme), on ne serait pas débarrassé pour autant du problème "couple". Car il y aura toujours, ou souvent, un conjoint. Je n'arrive pas à imaginer qu'un couple soit une bonne chose.
Mais cela existe, on me l'a dit. Il y a des couples heureux. La réussite d'un couple n'a rien à voir avec le fait qu'ils soient ou non de même sexe.
Maintenant, la procréation
Par ailleurs, l'amour, c'est à dire le désir sexuel partagé entre deux êtres, n'a pas pour but la procréation. Bien au contraire !Je crois qu'un couple qui s'aime ne songe pas à avoir un enfant. Cependant si un tel couple dure un certain temps, et si il s'agit d'un homme et d'une femme, une grossesse peut se produire. Dans ce que j'imagine de l'amour, un enfant n'est pas du tout nécessaire, mais le couple qui s'aime ne l'exclut pas. S'il arrive, ils sont contents. C'est une vraie surprise. S'il n'arrive pas, ça leur est égal, puisqu'ils s'aiment.
Le désir d'enfant conscient peut survenir lorsque le couple aborde une nouvelle phase. Ils s'aiment moins mais veulent rester ensemble.
Lu dans Psychologie Magazine:
les psychanalystes donnent leur avis sur "l'homparentalité".
Pourquoi se demandent certains, les homosexuels veulent-t-ils procréer? n'ont-t-ils pas choisi un amour sans enfantement?
Et bien la réponse, je viens de la donner plus haut. Aucun amour ni homo ni hétéro n'a la procréation pour but.
Lorsque survient le désir d'enfant, dit Michel Schneider, chez les homos " c'est faire du même avec du même"
"je ne fais aucune différence entre homoparentalité adoptive et procréative sur le plan du fantasme qui les sous-tend : faire du même avec du même." dans ce foutu magazine Psychologies, où aucun psychanalyse ne devrait accepter d'écrire...
Enfin, il dit que le désir d'enfant homosexuel est un fantasme.
Le désir d'enfant, est toujours un fantasme à mon avis. Car le désir n'est pas naturel. Les animaux ne désirent pas de petits. Ils cherchent à en avoir instinctivement. Pas les humains. L'humain peut rêver d'avoir un enfant. La façon dont ils parlent de ce désir révèle des fantasmes sous-jacent. Croire que les hétéros ( ou supposés tels) sont capables désirer "raisonnablement " un enfant, c'est prêter aux hétéros des vertus qu'ils n'ont pas!
Michel Schneider encore :
Un enfant est un sujet en devenir. Ce n’est ni un produit de consommation ni un bien produit par une combinaison génétique. Sa venue au monde n’est pas seulement de l’ordre de la demande, mais du désir. Et pour qu’il puisse à son tour désirer, il faut qu’il puisse se représenter sa vie comme ayant été désirée.
Donc, MS dénie aux homosexuels de pouvoir "désirer". Selon lui, on ne désire un enfant que de l'autre sexe. Une femme qui veut un enfant et ne veut pas coucher avec un homme pour l'avoir, ne le désire pas réellement, ou n'a pas le droit de l'avoir.
Bien des femmes ont couché avec un homme uniquement pour avoir un enfant. En se fichant pas mal de ce qu'était cet homme et en ne voulant plus le revoir, et surtout pas! l'informer de sa paternité. Cet acte, autrefois assez fréquent, maintenant plus rare( coucher avec un homme qu'on connaît peu ou pas sans protection au temps du sida fait hésiter), cet acte, fût-t-il de procréation naturelle, n'est pas différent d'une PMA. La différence c'est que cela peut se faire sans autorisation.
Il y a même des femmes qui se sont mariées uniquement pour avoir des enfants, et ont vécu avec le géniteur sans tenir aucun compte de lui. Sans compter ce que peuvent faire les hommes.
La vérité, c'est que la société ayant banni l'homosexualité, les gens s'apparient majoritairement entre homme et femme, parce que la société le veut. Parmi ces couples soi-disant hétérosexuels, la plupart ne le sont pas réellement. Ils n'en savent rien d'ailleurs, et ne veulent pas le savoir. La plupart n'ont pas d'orientation sexuelle définie. Ils se sont plus ou moins conformés à ce que l'on attend d'eux. La différence des sexes est tout aussi ignorée par les couples soi-disant hétéros que par les couples homosexuels.
Conclusions de Michel Schneider :
L’enfant n’est pas produit pour satisfaire le comblement narcissique de ses parents. Cela arrive dans les couples hétérosexuels.
Cela arrive tout le temps! Je ne vois aucun cas d'enfant qui ne soit conçu, en partie, et souvent en totalité, pour autre chose que satisfaire le narcissisme du parent! Sauf peut-être l'enfant du couple qui s'aime, et qui arrive "par hasard" comme une bonne surprise. Il est vrai qu'un enfant ne tombe pas entre les bras d'un couple homo si facilement, de nos jours...
Mais pourquoi faudrait-il que ceux qui n’ont su trouver leur identité et leur place dans la différence des sexes érigent leur symptôme en norme sociale ? »
Ceux qui n'ont pas su trouver leur identité et leur place.... ce sont souvent ceux qui n'ont pas réussi à être aussi hypocrites que la société l'exigeait d'eux.
D'autres psychanalystes donnent des avis dans Psychologie Magazine. Je pense que malgré tout Schneider est le seul honnête. Même si je ne suis pas trop d'accord avec lui.
Et la coupe de cheveux est ratée comme d'habitude.
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