Actes-sud noir.
Roman se déroulant au début des années 70.
Tsuneo Asai, ingénieur commercial dans le secteur agro-alimentaire, dévoué à son métier, vient de perdre sa femme Eiko.
On l’a trouvée morte, dans un magasin de cosmétiques, tenu par une femme de 35/40 ans Mme Tashakashi. Celle-ci raconte qu’Eiko s’est précipitée dans la boutique, victime d’un malaise, et à l'arrivée du docteur, elle avait succombé à une crise cardiaque. Ce n’était pas sa première crise, mais on ne la savait pas si malade. Elle menait une vie normale, à condition de ne pas faire de gros efforts…
Asai trouve étrange que sa femme soit allée dans ce quartier ( Yoyogi) loin de chez eux, où elle n’avait jamais parlé de se rendre.
Eiko s’adonnait à l’écriture de haïku sous la direction d’un professeur et un certain nombre de ses poèmes avaient été publiés. Asai l’écoutait en parler distraitement, peu intéressé. Elle non plus ne prêtait aucune attention aux activités professionnelles de son époux. Ils vivaient chacun leur vie, même le côté charnel du mariage leur faisait défaut.
Cependant, Asai commence à arpenter cette rue, où sa femme a trouvé la mort, persuadé que quelque chose lui a été dissimulé. Imaginer que son épouse menait une existence assez riche ( promenades culturelles, composition de haïku et probable liaison amoureuse) tandis que lui s’ennuyait au travail, lui déplaît.
Il interviewe le médecin, inspecte les maisons de rendez-vous du quartier, se balade partout. Le quartier regorge de malaises et de non-dits. Les descriptions minutieuses qu'en fait l'auteur évoquent un tableau de peinture . D'autres séquences dans le roman méritent aussi d'être appelées tableaux.
Les personnages rencontrés sont faux, hypocrites dans leur extrême politesse, mais Asai y est habitué, et, de petits indices en intuitions, d’enquêtes détectives en raisonnements, il parvient à reconstituer plus ou moins les faits…
Il lui reste à décider que faire à propos de son rival….
On ne sera pas déçu par la suite !!
Asai n’est pas un personnage sympathique. A parler abondamment de son métier dans l’agro-alimentaire (toutes ces conserves de viandes pleines de produits chimiques...) il ne passionne pas. Voulant créer une atmosphère de malaise et de mystère autour du quartier Yoyogi et du décès de sa femme, il réussit davantage à plaire, même en reprenant tout le temps son raisonnement à zéro pour l’alimenter du supplément d’investigations et de résultats du jour. Ces répétitions lassent, mais j’ai remarqué ces répétitions de choses qui nous paraissent inutiles à redire et d’accumulations de petits détails chez plusieurs écrivains japonais ( Murakami, voire Ishiguro), et donc cela ne doit pas être pris ni pour une maladresse de traduction,ni pour une faiblesse d’écriture de l’auteur.
commenter cet article …