Le Masque, 1994, 189 pages.
Un vieux livre pris au hasard dans ma PAL. Qui fut acheté au temps des Francs ( je parle de la monnaie).
Qui avait reçu le prix du roman d’aventures 1994.
Je me méfie, car j’avais lâché Armés et dangereux dès la vingtième page, et deux autres dont j’ai oublié les titres…
Un jeune trentenaire romanesque et naïf, comme dans beaucoup de romans de Brussolo. Il s’appelle David et s’est retrouvé à la rue, après avoir été chassé des Editions Sweet Arrows, où il occupait un emploi fictif de secrétaire. Viré pour avoir tenté de se faire reconnaître pour l’auteur de son propre roman… nous sommes à Los Angeles, dans les années 90.
Fragile et paumé, David a survécu, protégé par Ziggy, clochard de longue date. Lorsque Ziggy décide de quitter le bitume pour les toits d’immeuble, il est obligé de le suivre. Une bande de patineurs des toits les rejoignent. David l’intello doit chausser des rollers et rouler sur les corniches. Pas question de redescendre ! Pour gagner sa croûte, on tire des mouettes au lance-pierre, et on fait des conférences nocturnes pour de jeunes universitaires venus observer et interviewer les « néo-primitifs urbains ».
Ziggy veut absolument escalader la façade du 1224 Horton Street, quarante étages dont le toit est occupé par un centre de loisir pour bourgeois friqués. Une fois là haut il devra au moins taguer ses initiales en lettres énormes…Le dernier type à relever ce défi, a basculé dans la vide aussitôt arrivé, poussé par le redoutable concierge, ancien vétéran du Vietnam, surnommé le Chien de minuit, qui n’en était pas à sa première victime.
Ziggy examine à la jumelle la façade du 1224, et les allées et venues du Chien de minuit afin de préparer son coup, tandis que David, effrayé et excité, observe la fille d’en face, au trentième étage, qui ressemble à Louise Brooks…
Voilà un bon thriller, où l’on reconnaît bien la manière de Brussolo, dans ses meilleurs jours : imagination délirante produisant un mélange de réalisme et d’invraisemblances plaisantes, suspens bien rendu, personnages plausibles, et humour.
Sur un sujet similaire ( des jeunes gens qui ont décidé de vivre sur les toits ) et dans une tout autre tonalité on peut lire « Danger de mort » de Ruth Rendell que j’ai aussi chroniqué.