Stock Cosmopolite, 2010, 1ere publication 2010
La maison
Aliide a presque toujours vécu dans cette maison familiale en plein cœur de l’Estonie, une maison "nourricière"et un toit relativement protecteur, dont elle tire tout ce dont elle peut encore jouir.
Elle y est née, y a grandi, l'a perdue et regagnée, la défend contre l'adversité, fait corps avec elle, et espère y mourir.
Elle y a souffert. Elle était la sœur cadette, éclipsée en toutes choses par son aînée Inga. L’avènement du communisme, puis l’occupation allemande n’ont apporté que des malheurs supplémentaires ; disparitions des parents, désertion du beau-frère qu’il faut cacher, ce qui rend la famille suspecte à jamais aux yeux du régime dictatorial, sans compter la pauvreté et les privations en tout genre, qui sont le lot des pays en guerre.
Un pays gouverné par des dictateurs est un pays en guerre de toute façon!!
Maintenant l’Estonie est indépendante, Aliide est veuve et seule, sa fille unique vit en Finlande.
Elle vit toujours dans la crainte, des voleurs, des jeunes gens du coin, et du surgissement de son passé.
la jeune fille
La jeune fille qu’elle vient de trouver inanimée près d’un arbre, elle ne la laisse pas entrer sans méfiance. Mais il vaut mieux examiner l’ennemi de près…
Zara, la jeune fille, est en fuite. Venue de Russie où elle n’avait aucun avenir, pour être serveuse dans un bar à Berlin, elle s’est retrouvée la proie de dangereux proxénètes. Si elle a atterri chez Aliide ce n’est pas par hasard… mais Aliide n’en sait encore rien…
le combat
Ce roman très prenant, relate le vécu de deux femmes en particulier, et plusieurs autres, qui, victimes de conditions de vie particulièrement désespérantes, mènent un combat acharné pour survivre, conserver un peu de dignité, et avoir un minimum de plaisir, fût-ce au prix du crime.
les mouche
La force du récit tient dans le fait que les situations sont décrites à l’aide de petits détails présentés comme essentiels, de métaphores filées qui prennent du sens au fur et à mesure de la lecture, par exemple ces mouches qui reviennent tout le temps obséder Aliide…et dont on comprend à la fin du livre la réelle signification.
les hommes
J'ai l'impression que "Purge" est un roman qui plaît surtout aux femmes. En particulier aux femmes qui ont eu des problèmes avec l'autre sexe.C'est à dire quatre-vingt dix pour cent au moins...
Le constat du livre c'est que les hommes sont vraiment des tyrans, des pervers, ou sinon des imbéciles, et souvent tout cela à la fois. Le contexte historique de guerre et de dictature, puis d"indépendance, où règne un certain chaos, autorise les pires atrocités de la part des hommes, dont les instincts lamentables se révèlent alors qu'en démocratie et en temps de paix, ils sont relativement dissimulés.
Le personnage de Hans qui devrait " racheter" les autres n'est pas très positif. Enfin, il fait ce qu'il peut, et ne peut pas grand chose!!!
Un constat très pessimiste...
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