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31 octobre 2010 7 31 /10 /octobre /2010 21:17

                                                

 

Edtions Faber paperback 1972, 258 pages                                                 

Gallimard ( L'Imaginaire) 2007, 271 p

 

 

 

C’est un des livres les plus anciens de ma PAL. Il m’attend depuis 1974, et j’en lisais de temps à autre quelques pages, sans comprendre suffisamment. Ma lecture était toujours longue et laborieuse. Mon anglais n’est pas fameux et la langue américaine m’est encore moins familière.

J’ai fini par acheter  une  traduction à laquelle j’ai eu hélas souvent recours.

C’est donc la seule œuvre de type romanesque de Sylvia Plath, écrite un an avant sa mort en 1962 .

 

Elle s’y met en scène sous le nom d’Esther Greenwood, jeune étudiante de dix-neuf ans, venue à New-York , après avoir gagné un concours organisé par un magazine, pour lequel elle a composé des poésies, histoires, et slogans publicitaires. Elles sont une douzaine de jeunes lauréates qui vont travailler à la rédaction du magazine pendant quelques semaines. Travailler pour tenter d’être admises au cours d’écriture organisé par un écrivain célèbre au mois d’août.

Mais Esther qui n’a jamais quitté  sa Pennsylvanie natale se trouve prise dans un tourbillon de sorties de soirées dansantes décevantes avec sa copine Dorreen et des types de rencontre bêtes et méchants… cela convient à sa nature exubérante mais pas à son esprit critique. Le magazine en question ne donne pas dans la littérature et elle se sent aussi dépaysée intellectuellement.

D’entrée de jeu, la narratrice éprouve un malaise encore plus sérieux ; le roman s’ouvre sur l’exécution des Rosenberg ( nous sommes à la fin du printemps 1953) qui terrifie Esther. Elle ne sait pas grand-chose de ce couple maudit, c’est l’idée de l’électrocution qui la torture…

Puis elle se sent vide comme aspirée par la fameuse cloche de verre qui la menace et revient comme un leitmotiv tout le long du texte.

E n même temps qu’elle évoque de façon très imagée, vive, cocasse, humoristique, les événements de ce mois new-yorkais,  elle revient à son jeune passé ( disparition du père ; déception sentimentale avec un étudiant en médecine particulièrement buté ; conflits avec sa mère ;

et cette curieuse expérience en montagne où, débutante,  elle s’est précipitée sur une piste de ski dangereuse, sachant qu’elle allait tomber et éprouvant une sensation enivrante…)

 

«  The thought that I might kill myself  formed in my mind coolly as a tree or a flower.

… people and tress receded on either hand like the dark sides of a tunnel as I hurtled on to the still, bright point at the end of it, the pebble at the bottom of the well, the white sweet baby cradled in its mother’s bell"

 

De retour chez sa mère, Esther apprend qu’elle n’a pas été retenue pour le cours d’écriture du mois d’août. Elle sombre dans la dépression, fait une tentative de suicide sérieuse, se trouve ballotée d’hôpitaux psychiatriques en cliniques où les traitements qu’on lui inflige sont les pires qui soient. Elle ne semble même pas avoir bénéficié d’une psychothérapie, ou alors c’était tellement succinct que cela ne lui a pas laissé de souvenirs…

Ce récit est tout ensemble terrible et comique au second degré : les portraits des personnages et situations comportent une bonne part  de dérision et d’ironie. La plupart des personnages, femmes, hommes, jeunes, vieux, professeurs, psychiatres, femmes au foyer, compagnes de classe, voisines de chambre, boy-friends,  sont ridicules ( descriptions de vêtements bizarres, de posture, de gestes, de répliques sottes) ou affligeants de bêtise. Pas épargnée non plus,  cette auteure, Philoména Guinéa, qui lui est venue en aide, en la transférant dans une clinique moins dure que la précédente :

C’est le monde où a vécu l’auteur,  et elle n’idéalise pas. Nul ne résiste à sa plume, qui l’air de rien, est bien féroce. Souvent aussi, elle engendre de belles métaphores.

 

Un très bon récit…  

 

 

Lu aussi par Titine et Lilly

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