Calmann Lévy 2011, 433 pages
titre original : Faithful Place, 2010
Faithful Place est une rue de Dublin, que l’auteur a située dans le quartier des Liberties au sud de la Liffey. Il y a vingt deux ans de cela, Frank y attendait Rosie sous un lampadaire par une froide nuit de décembre. Ils avaient dix neuf ans et projetaient de prendre un ferry pour l’Angleterre, y commencer une vie meilleure, loin de leurs détestables familles. Rosie n’est pas venue, et Frank après l’avoir cherchée en vain, et trouvé un mot où elle disait adieu à la famille et aux amis, est parti seul, non pour l’Angleterre, c’était elle qui avait les billets, mais pour le nord de la ville. Il s’y est établi, est entré dans la police, a eu femme et enfant, a divorcé…
Voilà que sa jeune sœur Jackie avec qui il a renoué quelques années auparavant, l’avertit qu’on a retrouvé la valise de Rosie, au numéro 16, dans une maison désaffectée qu’ils ont bien connue, et qu’un entrepreneur fait démolir. La valise contient les affaires de Rosie et les billets pour l’Angleterre. On dirait que Rosie n’est jamais partie…
Frank retourne à Faithful Place, et revoit sa famille qu’il évitait soigneusement depuis vingt ans. Une famille de déshérités que la précarité et l’alcool ont ruinée. Le frère aîné Shay, n’a pas quitté ses parents, investi semble-t-il très jeune, d’une mission, protéger sa mère et ses jeunes frère et sœur contre la violence du père. La sœur aînée Carmel s’est mariée et a eu des enfants mais elle vit aussi très près d’eux. Les plus jeunes ont leur logement un peu plus loin, mais n’ont pas vraiment quitté la maison.
Chez ces gens là comme disait Jacques Brel, on s’n’en va pas… Et Frank est contraint de les revoir, ainsi que de fouiller la maison délabrée du 16, car il lui faut savoir la vérité au sujet de Rosie.
Qui savait que le jeune couple voulait s’enfuir ?
Les cent premières pages sont très bien. On fait connaissance avec ces pauvres gens toujours en train de se cuiter, s’invectiver, se taper dessus, s’adorer et se haïr. Les situations et personnalités des uns et des autres sont bien décrites. Les lieux infidèles, on y croit, et ils font froid dans le dos. L’enquête progresse bien.
Au milieu du roman, on commence à s’essouffler. Trop de répétitions, de dialogues inutiles ; on a compris qui était coupable, sinon pourquoi. Les personnages n'évoluent plus et ne montrent plus rien que de très attendu. l'auteur fait du remplissage. Le récit redevient intéressant dans la toute dernière ligne droite.
D’autre part le rôle joué par la petite fille de Frank ne me semble pas très crédible…cela me semble également tiré par les cheveux que la mère de la fillette l’envoie fréquenter la peu ragoûtante famille de Frank, sans le lui dire, alors que cette femme a divorcé de lui !!!
Un roman qui aurait pu être bon avec cent pages de moins, et sans que la fillette intervienne autant.
Un autre avis négatif celui du blog Val aime les livres