( Days of Heavens ) 1978 ***
Richard Gere ( Bill) Brooke Adams ( Abby) Tom Sheppard ( le jeune fermier soi-disant condamné)
1915 USA. Bill, ouvrier en métallurgie quitte l’usine où il travaille à Chicago après avoir tué son contremaître avec qui il avait une altercation. Il s’enfuit avec sa petite sœur Linda (Narratrice du récit ) et son amie Abby qu’il fait passer pour son autre sœur. Le trio de tramps arrive au Texas sur le toit d’un wagon de chemin de fer. On embauche des saisonniers pour la moisson. Le jeune et riche fermier s’éprend d’Abby et Bill lui conseille de jouer le jeu. Il a appris que le fermier atteint d’une grave maladie n’avait plus qu’un an à vivre. Abby épouse le fermier. Une vie décente, et oisive, commence pour tous les trois : ils vivent tous des charmes d’Abby en quelque sorte. Le fermier tarde à mourir, état stationnaire, pas du tout invalide et Abby en devient amoureuse. La petite sœur le juge très sympa elle aussi. Une rivalité s’instaure entre Bill et lui. A la moisson suivante, les sauterelles s’emparent du blé et les deux hommes se querellent si bien qu’ils mettent le feu au champ. Bill finit par tuer son rival ( en légitime défense cependant). Nouvelle fuite. A pied à cheval en bateau… cette fois Bill est abattu. Plus tard on revoit Abby, vivant toujours de ses charmes, et Linda qu’elle a mise au pensionnat, s’enfuir avec une copine.
Le film vaut surtout pour sa magnifique photographie (Nestor Almendros) et ses effets « spéciaux ». Très inspiré par la peinture de Hopper, rendue plus vivante qu’elle ne paraît au Musée, grâce au mouvement et aux cadrages (le paysage, la maison, les trains) mais aussi par Wyeth. Il y a des effets nombreux d’ombres chinoises, de silhouettes à deviner derrière des voiles ou dissimulées à demi par des reflets. Des gros plans de sauterelles en train de s’accoupler et de se sustenter de blé (mais cela fait un peu « vie des animaux » ) d’autres bestioles saisies en train de bouger, ou de croiser les humains.
Des champs de blé très colorés, des ouvriers au travail, des scènes collectives de labeur ou de fête.
Des scènes romanesques. De nuit Abby retrouvant Bill dans un étang peu profond, clair de lune, et chemise vaporeuse.
Beaucoup de savoir-faire et d’invention, mais aussi des images « bien léchées ».
L’histoire est assez banale, les dialogues rares et sans originalité, le récit off plutôt fade. L’ensemble a un côté biblique conformiste. Pourtant, on ne peut rester indifférent à tant de belles séquences.
Les acteurs : Richard Gere est pénible, Abby et Linda font l’affaire sans plus, Sam Sheppard est touchant.