L’histoire apparement toute simple, et filmée de façon géniale, d’une fillette de onze ans, que sa nouvelle voisine de son âge prend pour un garçon. Car elle porte ses cheveux courts, et à cet âge, nombre d’enfants des deux sexes ont l’air androgyne. Tomboy (signifie garçon manqué) relève le défi de sa petite voisine, et se rebaptise « Mickaël " ( en fait, elle s’appelle Laure et l’or c’est le symbole du phallus).
D'entrée de jeu, on voit la fillette dont on sait, grâce au titre que c'est un garçon manqué, conduire la voiture familiale aux côtés de son père. Cela semble un banal "complexe d'Electre".
Pourtant, la mise en scène m'a beaucoup séduite.
Sa voisine, Lisa, est déjà presque adolescente( elle a de la poitrine porte des robes et ses cheveux longs). Tomboy apprend à se battre, à jouer au foot, à défendre sa petite sœur, et se fabrique un pénis en pâte à modeler.
Mais elle apprend aussi à embrasser sa voisine, et à laisser maquiller par elle. Moments délicieux un peu troublants.
Puis Tomboy doit se révéler fille et subir des sévices de la part de ses nouveaux copains. Mais avec la voisine, une amitié sérieuse va peut-être débuter…
dans la famille un bébé est né. On ne sait si c’est un garçon…
Le sujet est traité avec une grande délicatesse! Il ya une sensualité discrète dans la façon de filmer les fillettes, aussi bien Laure-Mickaël que sa voisine. De la première la beauté et le charme androgyne sont bien présents, sans être appuyés. De la jeune voisine, la puberté bien avancée, la gaucherie et les élans pleins de timiditée combattue. La petite soeur Jeanne et les garçons du voisinage sont intelligement suivis dans leur déplacements. L'image est intéressante, séduisante souvent, sans être jolie. Les troubles et les efforts des enfants sont bien rendus.
La famille de Mickaël semble stable et équilibrée. Lorsque la mère se rend compt que sa fille s'est fait passer ( avec un certain succès ) pour un garçon, elle intervient avec réalisme, mais sans méchanceté ni idées préconçues : Laure est une fille, la rentrée scolaire est proche, et la société ne fait pas de cadeaux.
Mine de rien, la réalisation réserve beaucoup d'ambiguïté. Sur la relation que Laure-Mikaël a commencé à entretenir avec sa voisine. Sur le bébé que la famille attend et dont la naissance paraît remmettre les choses en place mais jusqu'à quel point?
On veut la suite!