Livre de Poche, 2009 280 pages.
Véronique Olmi j’avais lu d’elle Bord de mer, histoire courte d’une mère désespérée et de ses enfants réduits à une extrême pauvreté. Sans être originale, elle écrit correctement, avec un peu de mélo mais ça passe, et a le sens de l’intrigue. C’était là mon souvenir d’elle. En parcourant sa bibliographie, je me suis aperçue qu’elle s’était nettement orientée vers le roman d’amour.
Une femme d’âge mur, lit les annonces de Libé ces fameuses annonces romantiques où l’on donne des rendez-vous d’amour urgents, à moins qu’on ne rappelle à quelqu’autre une passion d’autrefois. Elle les lit le jour même où elle doit fêter ses 25 ans de mariage. D’habitude, elle ne les lisait pas. Et, incroyable, c’est elle qu’on recherche !
J’étais curieuse de savoir ce que l’on pouvait faire d’un tel sujet !
« Emilie, Aix 1976. Rejoins-moi au plus vite à Gênes. Dario. »
Emilie a connu l’amour. Avec Dario et à l’âge de seize ans. Elle s’en rappelle si bien qu’aussitôt elle fonce en voiture à Gênes, où elle n’est encore jamais allée. Laissant un petit mot à Marc son mari. A propos d’Italie, elle se souvient de cette médiocre lune de miel avec lui, à Venise, un hôtel minable (t’aurais préféré rester à la maison ???).
En route, elle rencontre des gens un peu bizarres et elle se sent bien. Elle a pris l’autoroute du soleil, et on est en été. Elle évoque Dario et leurs amours adolescentes. Ça commence bien « la première fois que j’ai vu Dario, il en embrassait une autre ». Mais, fine mouche, elle se rend compte que Dario embrasse beaucoup de filles, et son regard dit qu’à cet exercice, il s’ennuie poliment.
Son regard.
Car l’évocation que nous livre Emilie, ce sont des regards, des gestes, des mimiques, des attitudes. On sait à quoi ressemble Dario, mais pas ce qu’il dit, ni ce qu’il fait, ni à quoi il joue. Un certain nombre de personnages sont mis en scène dans le roman, aux quels sont attribués des phrases de dialogue, des pensées, des activités concrètes. Tous, sauf Dario. De sorte que ce personnage reste évanescent, inconsistant. On apprend même que lorsqu’il est parti pour Gênes, avec ses parents et un sanglot dans la voix, il n’a donné pas de nouvelles jusqu’à la fameuse petite annonce. » Nous nous sommes dit au revoir un peu pressés, un peu gênés, tristes à en crever… et puis bien sûr sa mère l’a appelé, avec des mots gentils, des mots que je ne lui dirais jamais « mon cœur » « mon petit ange » » Dario mon chéri, tu es où ? » En effet, c’est la question ! Pour le lecteur, Dario n’est jamais nulle part…il se délite dans des phrases sans vraies significations.
On ne sait pas si Emilie a écrit des lettres restées sans réponse ??? (Il semble que non). Bref, on saisit de moins en moins ce qui la pousse vers Gênes ; en route, elle rencontre sa sœur Christine, trisomique(le personnage le plus intéressant) et sa fille aînée, cela met un peu d’animation. J’ai tout de même voulu savoir la fin.
A la fin, c’est comme au début…
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