Actes sud Noir, 2011.
A Barcelone, en 1981, peu après le putsch manqué, Maria, avocate de renom agonise lentement dans un lit d’hôpital. Un cancer du cerveau. Elle déplore que dans les coupables arrêtés, un certain Publio ne figure pas. Pourtant il est extrêmement coupable et de bien des méfaits. Maria est bien placée pour le savoir. Avant d’échouer dans ce lit, elle a œuvré en vain pour l’appréhender.
Quarante ans plus tôt, en 1941, à Merida, en Estrémadure, une autre femme, Isabel Mola est aussi en très mauvaise posture. Recherchée pour avoir commandité l’assassinat de son mari Guillermo, éminent chef phalangiste, elle veut fuir au Portugal avec son jeune fils Andrés. Hélas Isabel a été trahie par son amant « Elle crut voir vaciller l’homme et son sourire méphistophélique, cet amer, obscur et néanmoins séduisant prince du néant ».
Là, j’ai commencé à tiquer, à cause des effets de style d’un goût douteux qui sonnent faux; il y en aura un certain nombre…
Isabel a elle-même trahi l’instituteur amoureux d’elle, qui s’est impliqué dans une machination infernale.
Et cela va continuer avec les descendants des trois familles compromises, qui n’auront de cesse des s‘être tous étripés les uns les autres, sans compter le malheureux jeune soldat qui s’est trouvé là par hasard et sera entraîné aussi dans cet horrible engrenage. Des bourreaux, des victimes, et quelques uns qui sont les deux à la fois.
Quant au samouraï, et son code de l’honneur, il n’est qu’un pâle prétexte pour justifier des tortures et des crimes de la part de dangereux psychopathes. Je m’attendais à un roman historique, avec des héros concernés par les crimes de leur père. Mais les fils de Guillermo, en particulier, sont vraiment très nuls !
De l’Histoire, nous avons les décors, par exemple, la contrée autour de Badajoz, avec le souvenir de massacres, et le pont tristement célèbre où tant de prisonniers furent jetés…
Pas du tout convaincue par cette lamentable boucherie qui se poursuit sur quarante années, la narration s’attardant beaucoup trop sur les descriptions de tortures épouvantables, avec un penchant désagréable pour le voyeurisme. Séquestration, humiliation, viols, exactions commises sur un détenu, mutilations et suicide, meurtres, souffrances diverses, sans compter le cancer en phase terminale qui s’invite, sans raison, car Maria, l’avocate qui tente de rendre justice, n’avait nul besoin de tomber malade pour que s’accomplisse l’intrigue…