Rivages-Poche, 233 pages.
Roman de 1965.
Un jeune couple marié et viscéralement catholique, au point que, si instruits et bien éduqués soient-ils, ils suivent à la lettre les principes de l’église, et ne s’autorisent aucune contraception, même pas le préservatif, s’en remettant à la méthode des « températures ». Plus sérieuse qu’Ogino, celle-ci consiste pour la femme à noter sa température tous les matins au réveil, sur des feuilles comme pour les malades. Au moment de l’ovulation, il y a une hausse de quelques centigrades, et au bout de trois jours de hausse, ils peuvent avoir des rapports jusqu’aux menstrues. En dehors de cela, ils pratiquent l’abstinence (ils pourraient au moins utiliser des préservatifs…). Bref, ils s’imposent un régime sévère, et ne réussissent pas à tenir. D’où le fait que trois enfants sont déjà nés depuis le mariage. Barbara craint d’être encore enceinte, ce matin-là. Adam, son époux fait une thèse sur la phrase longue dans les romans de DH Lawrence (Des romans où le sexe joue un grand rôle justement!).
Ce récit narre la journée d’Adam, laquelle ne devrait pas être pleine de péripéties, car il la passe à travailler dans la salle de lecture du British Museum. Mais justement ce jour-là, sera riche en événements curieux, souvent loufoques. Adam va rencontrer un Américain, venu dans l’espoir d’acheter le British Museum, Et aussi trois mystérieux Chinois venus à sa table de lecture , mais pourquoi donc? At cause d’un quiproquo au téléphone (qui n’’est pas sans rappeler le « 22 à Asnières ») , de fausses informations circulent. On craint le pire pour cette vénérable institution. Adam aura de gros problèmes administratifs. Il va aussi se rendre chez une dame pour obtenir des inédits d’un très mauvais et très catholique auteur. Cet épisode est d'ailleurs le plus réussi...
Dans l’ensemble, c’est divertissant, les effets comiques recherchés font mouche.
On n’arrive pourtant pas très bien à croire que ce jeune couple ne veuille pas du tout de contraception, alors qu’ils ne semblent pas inhibés sexuellement. Ces deux attitudes ne vont pas ensemble. On regrette aussi que Barbara doive se contenter d’être une mère au foyer, sans autres occupations.
Dans sa préface, Lodge prévient qu’il a glissé un certains nombre de passages parodiques « A la manière de » dans son récit. Il fait bien de le dire, car je n’aurais rien soupçonné. A part le monologue de Barbara imité de celui de Molly, très reconnaissable, les autres sont discrets.