Arléa 1er Mille, 219 pages.
A l’occasion d’une admission à l’hôpital pour s’être blessé au bras, Jacques, la soixantaine, universitaire grammairien, doit dire son groupe sanguin. Laurence, sa fille de 35 ans environ, est présente. Ce groupe sanguin, comparé au sien, permet de dire qu’ils ne sont pas du même sang. Jacques l’admet mais ne veut rien dire de plus. En fouillant dans la chambre de sa mère, Laurence exhume des lettres d’un certain Guillermo Zorgen. Des lettres et des poèmes, plutôt lyriques et exaltés. Comment sa mère a-t-elle connu cet homme ?
Elle se renseigne sur Zorgen. Dans les années 70 il fut le chef du MLT, un groupe révolutionnaire « anti-capitaliste », prônant l’action directe. Laurence réussit à rencontrer d’anciens membres de ce groupe. Notamment Pierre, journaliste, qui était très proche de Zorgen. Mais aussi l’historien Dévoldère à présent passé à droite. Et une femme Francine, qui lui apprend bien des choses…
Laurence espère être la fille naturelle de Guillermo. Cette personnalité qui se dessine au fil des lettres, des témoignages, des articles de journaux, lui plaît. Guillermo n’est pas un gauchiste ordinaire. Il semble plus sincère, son langage est indemne de toute théorie absconse, il ne défend aucune théorie d’ailleurs, ni aucune vision du monde un peu originale.
Le groupe dont il est le chef provoquait des incendies et destructions d’appartements de banquiers et autres gens représentant le capitalisme. Il fit de la prison et fut impliqué dans un incendie criminel. Sa mort à trente trois ans au milieu des années 70 n’a pas été élucidée. Ses anciens amis pensent à un règlement de compte maquillé en suicide, mais le suicide n’est pas exclu non plus. Et quel fut le rôle des parents de Laurence dans tout cela ?
Ce roman prend la forme d’enquête où se succèdent des monologues de personnages (surtout Laurence), des articles de journaux, des lettres de Guillermo, des dialogues entre les différents protagonistes. Les narrations sont variées mais le récit est un peu trop court pour que l’on prenne la mesure des différents personnages, qui ne sont qu’esquissés. Guillermo, individu sans doute fictif, pourrait être inspiré de Pierre Goldman, du moins en partie.
On n'a aucune peine à suivre Laurence dans sa recherche passionnée. Problème : le personnage de Guillermo ne me plaît pas autant qu’à elle, loin de là !
Il ne m’inspire même aucune sympathie. Les témoignages des anciens amis ne cachent rien de ce que qu’il avait de déplaisant, violent, crâne, et tête brûlée. Et le groupe de rigoriste. De sorte qu’on ne saisit pas très bien pourquoi il séduisait tous ces gens. Les poèmes cités sont ceux là même que composent certains collégiens exaltés, et sa prose n’est pas différente. Je n’ai tout simplement pas pu m’intéresser à ce personnage !
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