Mercure de France 2012, 193 pages.
Titre original: The Sense of an Ending
Tony, la soixantaine, enquête sur le suicide d’Adrian, qui fut son meilleur ami au Lycée.
Il vient de recevoir un héritage de la mère de Veronica. Veronica, la petite amie de ses vingt ans… qui fut aussi celle d’Adrian. La mère vient de décéder. Elle lui lègue 500 livres, une lettre, et le journal d’Adrian avant son suicide.
Mystère ! Il ne croit pas que cette femme lui doive quelque chose…ni lettres ni argent.
A l’époque, ils étaient un petit groupe de quatre amis fidèles, et Adrian était cependant différent. Plus cultivé que les autres et exercé à l’art du raisonnement, il intégra Cambridge avec une bourse. Les professeurs comme les élèves le regardaient comme supérieur.
En première année d’université Tony sort avec Veronica. Elle aussi est presque trop intelligente pour lui, et critique souvent ses choix notamment musicaux. Nous sommes au début des années 60, elle se laisse un peu tripoter, mais ne couche pas. C’est ce que Tony appelle, on sans ironie, « de l’infrasexe »
Un week-end chez les parents de Veronica, invité par elle, lui est resté en travers de la gorge. Le père se répand en mauvaises plaisanteries, Veronica et son frère semblent se moquer de lui, et la mère le met en garde contre sa fille.
Puis Adrian, qui s’intéresse à Veronica, et se suicide quelques temps après.
Tony brûle de lire le journal d’Adrian, afin d’éclairer un passé qui se rappelle à lui…
Un roman d’analyse psychologique, introspectif, bien mené, assez vivant. Dès qu’il interroge les faits, le concret, (ou les relate), le narrateur intéresse, amuse ou intrigue, mais il se laisse aller parfois à des considérations d’ordre général, qui se révèlent des truismes. Malgré tout l’intrigue est solide, le dévoilement progressif et jamais total. Les personnages sont plausibles. Le fameux week-end à Chislehurst, chez les parents de Veronica, et la façon du narrateur d’y revenir, en ressassant, pour en expliciter la signification, sont bien conçus. L’incipit en forme d’interrogation sur de petits détails gênants, est également très bon. Un ensemble qui donne envie de relire l’auteur.