Ciné-première enr. 2 juillet
Acteurs : John Hurt ( le père) ; Charlotte Rampling (la mère) ; Kirsten Dunst ( Justine) ; Charlotte Gainsbourg ( Claire)
La présentation est grandiloquente mais supportable.Je m’interroge sur le choix du tableau de Bruegel Les Chasseurs de la nuit. Il y a quelques images poétiques qui seront reprises dans les différentes séquences.
La première partie met en scène Justine qui se marie en blanc et grande pompe. Sa mère s’est revêtue d’un vieux tee-shirt, et crie qu’elle déteste le mariage. A partir de ce moment Justine sombre dans la dépression. La réception tourne court. De fait, personne n’y croyait trop, on avait l’impression d’une fête organisée par Claire et son mari pour divertir la pauvre Justine. L'image de Justine empêtrée dans de grands fils gris est plutôt émouvante.
Pourtant, cette partie je ne vois pas bien à quoi elle rime ! J’ai failli lâcher le film plusieurs fois.
La seconde partie est centrée sur le problème cosmique : la planète Melancholia va passer très près de la Terre. Elle pourrait la heurter et de ce fait provoquer la fin du monde. C’est une tragédie du destin…à partir de là on pourrait sombrer dans le mélodrame, mais non ! c’est à ce moment que le film devient bon.
Justine attend ce moment avec sérénité : pour elle, la fin du monde a déjà eu lieu dans son être psychique. Elle voit avec soulagement la vraie fin, car elle n’aura plus besoin de faire semblant. Pour Claire en revanche, le monde est encore à perdre. Son fils, sa vie, ses joies et ses peines sont réelles.
On pourrait avoir l'impression que cette fin du monde ne concerne que quelques personnages, dans un lieu précis. Sauf que Claire consulte Internet pour avoir des informations que son mari ne lui donne pas. Le monde extérieur existe donc, sur Internet, et pour Claire essentiellement.
Dans cette seconde partie, on arrive à partager l’angoisse de Claire et la quiétude rude de Justine; la façon de présenter cette fameuse planète, les comportements des deux femmes me touchent. C’est finalement Justine qui va organiser la cérémonie de fin, en construisant avec le petit garçon un abri dérisoire, auquel il croit un peu, eus égard à son âge où la pensée magique a encore pas mal de sens. Cette fin est relativement sobre, davantage que ce que je craignais. Les effets spéciaux sont agréables pas trop voyants (sauf lorsque Justine se dore nue à la lumière de la foutue planète, ce n'est pas de mon goût, mais on peut aimer ). La musique de Wagner n’est pas ce que j’aurais choisi, mais dans ce contexte, elle ne choque pas.
Le film serait bon, s’il n’y avait que la seconde partie. Globalement, je l’aime mieux que Dancers in the Dark qui m’avait agacée.