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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 19:16

les soldats del'aubeAA300  

Seuil-Policier, 2003. 450  pages.

Titre original : Dead At Day Break


Nous sommes à Johannesburg. Zatopeck Van Heerden, dit «  Zet », est un policier alcoolique et dépressif comme c’est souvent le cas. Son collègue Kemp lui confie une affaire pour tenter de le remettre à flot.

Un certain Johannes Jacobus Smit a été assassiné, torturé à la lampe à souder, et cambriolé car son coffre est vide. Ce coffre devait contenir un testament en faveur de Wilma sa maîtresse, et sans doute des dollars américains reconnus à un emballage oublié par le ou les tueurs.

Van Heerden est mis en relation avec  Hope, avocate de Wilma. Il découvre que Smit était unnom d’emprunt. Le défunt se dissimulait sous une fausse identité depuis des lustres.

Pendant sept jours d’enquête, Zet va de surprise en surprises, car la victime a eu un passé tourmenté qui plonge ses racines dans des faits anciens que d’autres personnes ne veulent pas voir ramenés au grand jour.

Pendant la durée de l’enquête, en alternance, Van Heerden raconte sa vie, en vue d’expliquer pourquoi il est si dépressif. Sa vie c’est trente huit ans, orphelin de père très jeune, proche de sa mère , des aventures amoureuses qui tournent mal, la vocation de policier…

J’ai eu un peu de mal avec ce roman que j’ai failli lâcher à plusieurs reprises. Le côté policier n’est pas en cause. Cette enquête est fort bien menée, conduit à des faits intéressants, en rapport avec l'histoire du pays,  avec ce qu’il faut d’action.

Mais le récit autobiographique de Van Heerden m’a ennuyée, car je l’ai trouvé bien conventionnel dans on traitement, plein de cliché, et trop sentimental. Ce récit n’a rien à voir avec l’affaire en cours ne s’y rattache à aucun moment. Zet est un fils à maman, voilà le bilan, et cela se confirme à la fin du livre : sa nouvelle amie est aussi une amie de sa mère etc.…

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 12:23


Seuil, Policiers, 2010 (édition originale 2008)

Treize heures est  le dernier polar de cet auteur,  dont j’ai aimé Le Pic du Diable et Lemmer l’invisible ; moins « les soldats de l’aube », la vie du policier y étant trop convenue et trop longuement relatée.

Au Cap, une jeune américaine est en fuite, poursuivie par plusieurs tueurs implacables. Rachel a dix-neuf ans, elle terminait  un voyage organisé en Afrique.  « Ils » ont déjà tué son amie Erin… que lui veulent-ils, et qui sont-ils ?

Une enquête difficile pour Benny Griessel ; une enquête qui va durer treize heures comme l’indique le titre. Le roman est centré sur le processus policier, l’urgence  de sauver la fille et démasquer les coupables… et pour cela comprendre ce qui s’est passé, en très peu de temps.  Ce qui donne au récit un bon suspense et un rythme rapide. Pour moi c’est un bon roman. Certains lecteurs ont regretté que le contexte social soit ici moins présent que dans les autres livres de Deon Meyer. Ce n’est pas tout à fait mon sentiment. L’affaire bien conduite et vraisemblable, ne manque pas d’implication sociale.

Le fait que l’on ne raconte pas trop longuement  le passé de l’inspecteur Griessel, juste quelques états d’âme, est un plus !

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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 00:56
Disgrace

d'après le roman de JM Coetzee

Avec John Malkovitch et Jessica Haines.

 

David Lurie 52 ans divorcé est prof de littérature anglaise à l'université du Cap. Il ne se plaît pas avec ses collègues et n'intéresse pas ses étudiants. Obligé de se satisfaire de sexualité tarifée, il lui arrive un jour de persuader Mélanie un élève métisse de prendre un verre. Il lui fait des compliments très convenus à l'aide de citations de poètes anglais. Mélanie, sans doute flattée d'avoir plu à un prof, accepte les compliments poliment et les relations sexuelles. Mais très vite, elle s'ennuie énormément pendant les étreintes, n'a pas d'affinités avec David, et veut rompre. Ce dernier

Continue à l'ennuyer et du coup s'attire des ennuis. Un petit copain de Mélanie surgit pour le menacer, elle porte plainte, le conseil d'université se réunit et David est forcé de démissionner, ce qui ne lui donne guère de regrets tant il en était venu à détester cette vie.

 

Le voilà chez sa fille qui cultive et vend légumes et fleurs, dans une ferme loin de la ville, au milieu des montagnes. Un beau pays mais un isolement complet. La jeune femme est d'autant plus seule que son amie l'a quittée plusieurs mois auparavant.

Elle partage les terres et aussi la maison avec Bev un exploitant noir.

Tous les blancs ont déserté la région à la fin de l'apartheid sauf la vétérinaire qui s'occupe de nourrir puis tuer les chiens abandonnés.

En l'absence de Bev que David trouve envahissant, lui et sa fille sont attaqués par trois jeunes gens qui maltraitent David, l'enferme dans les toilettes, et violent Jessica.

 

Tout va de mal en pis! Les trois jeunes sont de la famille de Bev, et il ne s'est pas absenté par hasard. Jessica ne s'est pas fait violer pour la première fois non plus.

Quelque chose la lie à cette communauté noire avec qui elle veut s'entendre. La voilà enceinte d'un des violeurs, elle veut garder l'enfant, et Bev se propose de l'épouser pour la protéger, répartir les biens entre eux...

 

David tente d'éloigner sa fille, de lui représenter que ce marché est intolérable.

Mais d'une part, elle ne veut pas lâcher la ferme, d'autre part les relations sexuelles entre homme et femme, pour elle ne peuvent procéder que du viol, raison pour laquelle sans doute, elle les préférait avec une femme. Et enfin, dit-elle à son père,nous sommes condamnés à payer pour ce que les noirs ont subi, ils nous considèrent comme des débiteurs à leur endroit. La vie n'est qu'une punition.

Une humiliation. Ils sont comme ces pauvres chiens que l'on doit euthanasier, des chiens extrêmement présents tout le long du film. Les chiens, mais aussi un bouc aux parties génitales sanguinolentes, qu'on amène à la vétérinaire et qu'elle déclare incurable... quelqu'un sert-il de bouc émissaire?

 

Un film très dur, une conclusion pessimiste, et de l'ambiguïté tout au long. Les véritables motivations de Jessica,sont interprétation de ma part ; des zones d'ombre subsistent. Le professeur va d'épreuves en épreuves, devant se contenter de surveiller sa fille de la maison voisine où il vit avec la vétérinaire.

 

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11 août 2009 2 11 /08 /août /2009 23:48

Phébus, 2006 ( Première publication en 1972).


Georges se rend en Afrique du sud dans la ferme que sa famille possède et dont il est l'héritier. Il a quitté le pays à l'âge de cinq ans, avec ses parents qui sont partis vers la Suisse fuyant des troubles sociaux. Georges est un Afrikaner ( ancêtre des colons hollandais). Il vit en Suisse, travaille comme journaliste.


Anna, la mère de Georges est décédée depuis peu. Pendant sa maladie, elle parlait avec nostalgie du pays natal, ce qui décidé Georges à s'y rendre. Même si personne ne le lui a demandé...


il a des souvenirs de sa petite enfance au pays, soupçonne de les avoir conçus à partir de récits entendus, et cependant la voilà dans la place. Ou presque.

Il va demander son chemin aux habitants d'une ferme des environs, qui l'accueille avec méfiance, Il y a là un couple d'âge mur,et leur quatre enfants, trois jeunes adultes ( probablement de l'âge de Georges) et un adolescent. Les parents ont connu sa mère.

Cette famille, tout comme celles des environs, possèdent de la terre, et ds propriétés, font de l'élevage et cultivent la terre, mais sont pauvres et travaillent toute la journée de l'aube au couchant. Ils semblent craindre quelque chose et ne vont en ville que pour vendre leur légumes.

La communication est difficile : George a un accent étranger. Il sent que les jeunes ont des sentiments mélangés à son égard. Ils l'envient d'être parti et de mener une vie paisible à l'étranger ; ils le méprisent un peu aussi et sont fiers d'être restés. Ils veulent le voir rester et rêvent de s'enfuir aussi... De la ferme de ses ancêtres ne subsiste que quelques ruines, un étang et des rosiers sauvages.

Georges ne comprend pas très bien ce qui se passe et le lecteur non plus. Car le roman est en focalisation externe. Nous ne saurons rien de plus que le héros.

Il croit comprendre que ces villageois, même en 1970 ( date approximative du récit), sont en état de semi-guerre avec le pouvoir (lequel?), qu'ils vivent encore sous une espèce de dictature.

La vie menée en Suisse avec ses parents et amis lui semble alors bien superficielle, mais celle de ces paysans rebelles,durs à la tâches, déchus et fiers, sans autre possibilité intellectuelle que d'écrire des poèmes épiques pour inciter à la révolte ne lui convient pas, lui qui a toujours vécu en temps de paix.

Plus le récit avance moins il se reconnaît de patrie, ni en Suisse, ni en Afrique du sud, ni ailleurs que dans quelques fantasmes, auxquels se réduit le « pays bien aimé ».


Voilà un récit qui contient un message assez clair quant aux illusions de retrouver sa terre natale et son enfance, de s'enraciner quelque part. Et par contre, l'Afrique du sud est un pays bien compliqué...


  Lu aussi par Eeguab

 

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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 23:01


Seuil-Policier 474 pages.


Afrique du sud, près du Cap.


En alternance nous suivons les parcours de trois personnages, dont on constate petit à petit qu'ils sont embarqués dans la même galère, et vont se rencontrer pour le meilleur et pour le pire.


Une jeune femme en détresse, Christine : elle vient chez le pasteur de sa paroisse pour se confesser. Pauvre et seule, elle est devenue prostituée ( «  travailleuse du sexe » dit-elle) pour élever sa petite fille, ne comptait pas le rester longtemps, mais est tombée sur un client problématique et péruvien, Carlos, qui la voulait pour elle seule, et lorgnait sur sa fillette. Carlos n'est pas seulement casse-pied et pervers, il a aussi une famille redoutable de dealers et d'assassins...


Mpayipheli, Thobela, un enfant du pays : au terme d'une brillante carrière d'espion au service du KGB, il s'est retiré des affaires, a eu une femme et un enfant adoptif. La femme est morte et le garçonnet a succombé à une balle perdue au cours d'une rixe à une station d'essence. N'ayant plus de raison «  raisonnable » de vivre, Thobela se fait justicier : mais il ne retrouve pas les responsables;en revanche il va s'attaquer à tous les délinquants assassins d'enfants dont la presse annonce qu'ils ont été relâchés...



Benny Griessel, inspecteur de police : alcoolique notoire, il s'est fait jeter du domicile conjugal. Il tente de devenir sobre, et se trouve heureusement entraîné dans une enquête difficile qui ne lui laisse plus guère le temps de boire. Un genre de tueur de tueur en série assassine des pédophiles en liberté ou supposés tels. Une fillette a été enlevée ...


Le pic du Diable est un sommet escarpé, que l'inspecteur Grissel peut contempler tous les matins à présent qu'il n'est plus saoul.  Cette contemplation journalière compte parmi les privilèges que lui vaut la sobriété.



Ce récit est aussi intéressant que le précédent «  Lemmer l'invisible ». A travers une intrigue serrée et bien conduite, il nous fait partager le quotidien d'une femme seule pour protéger sa fillette, l'existence tragique d'un indigène nostalgique du passé ( personnage récurrent), et le problème de l'alcoolisme du policier en période de manque.


Un bon exposé de divers problèmes sociaux, une intrigue remarquable, une fin excellente.

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27 avril 2009 1 27 /04 /avril /2009 13:53

Phébus, 2008. 265 pages.


La narratrice est sur son lit de mort, du moins l'espère-t-elle. Une jeune fille la veille, qui s'est endormie. C'est donc la mourante qui veille la garde-malade. Laquelle lui rappelle une autre jeune fille qu'elle a souvent vue dans sa chambre autrefois, une autre jeune fille dont le souvenir la hante, ainsi la vision de son frère qui venait la rejoindre dans cette pièce, en escaladant la fenêtre de cette chambre de célibataire,  qui pourtant, n'a pas été de tout repos.

 Rejoindre qui ?

 

Peu à peu les fantômes se mettent en mouvement et la femme revoit sa vie entière, par fragments, images qui surgissent, récits, hypothèses (les questions sans réponses l'ont en partie maintenue en éveil).

Elle descend d'une famille néerlandaise implantée en Afrique du sud depuis plusieurs générations.

Sa mère a beaucoup souffert « elle vient d'une famille de  nomades qui sillonnaient le Karoo...avec une carriole déglinguée, quelques chiens squelettiques, et un petit troupeau de moutons rongés par la gale... petit groupe de nomades désespérés dans le soleil hivernal » ; cette femme, ne l'aime pas, la tolère à peine, elle ne s'explique pas entièrement pourquoi ?

Elle nous donne son patronyme, pas son nom, ni celui de ses parents qui resteront Papa et Maman et la manière dont ils furent nommés dans les propos des voisins qu'elle fut apte à surprendre au cours de sa vie. Une vie qu'elle n'a pas vraiment vécue sauf par procuration. «  Jakob, Pieter et moi-mais de moi que dire ?- ... nous avion hérité de la nature passionnée et du tempérament de Maman, mais tandis que les garçons n'avaient jamais appris à brider leur caractère ni à dissimuler leurs sentiments, l'on m'enseigna de bonne heure à rester tranquille, à obéir, et à accepter tant et si bien su les sentiments se sont recroquevillés tout au fond de moi et ont proliféré sous la surface »

 

Nous entrons dans l'intimité de cette femme qui n'en a jamais eu nous dit-elle. Vivant dans l'ombre de ses parents, et même des domestiques,  seulement «  tolérée » ayant «  le gîte et le couvert » à condition de participer aux travaux du ménage, et de ne se mêler de rien, de ne rien réclamer..., elle  a survécu, et compare le savoir qu'elle a accumulé «  au renflement de la terre qui révèle les routes cachées le long desquelles la taupe a creusé son tunnel ».

 

A défaut de s'entendre avec les gens, la narratrice a beaucoup aimé la pays où elle a toujours vécu et le célèbre avec lyrisme

«  Pays pauvre, pays rude pays chéri. Comment ai-je pu vivre ici toute ma vie sans jamais te regarder ou si peu, me contentant de temps à autre de coups d'œil furtifs, qui m'ont laissée inassouvie, brûlant du désir de te revoir ? Pays impitoyable... où le chat sauvage déchiquette le mouton et où l'aigle fond sur l'agneau.. Pays de lumière, pays gris aux reflets argentés qui s'éloigne de moi dans la nuit : émerveillée, je contemple la branche d'auryop étincelante dont les feuilles en spirales touffues capturent le reflet de lumière... et les rochers brillants d'un éclat terne sur les crêtes »...

 

 

Si cette femme a vécu si peu, elle le voit comme un destin, aggravé par la traumatisme qui la frappa encore presque enfant : la fascination exercée sur elle par le couple de son frère Pieter et sa belle-sœur Sofie, en particulier le jour du bal donné pour le mariage de Sofie avec Jakob, son véritable époux. «  Sans se préoccuper le moins du monde de l'absence de Jakob...Sofie dansa toute la nuit... mon frère Pieter tout aussi infatigable qu'elle,  lui servait de cavalier. Toute la soirée les invités admirèrent la souplesse de son corps tandis qu'il évoluait... Pieter en bras de chemise et Sofie dans sa robe étincelante de satin noir, réunis dans le nuage de poussière que les pieds des danseurs soulevaient ... réunis dans la lueur dorée des bougies finissantes... réunis dans un rêve tandis que dans un coin une enfant observait, écoutait se souvenait ».

 

Il y a un quelque chose de Lol V Stein chez cette narratrice non nommée, bien que l'écriture de Karel Shoeman n'évoque en rien celle de Marguerite Duras.

Le couple qui la fascine, semble s'être donné rendez-vous dans sa propre chambre ( elle ne sait pas si elle l'a rêvé ?), elle se vit comme spectatrice incognito de leurs étreintes , ils s'enfuient, soupçonnés de crime ; la narratrice fuit aussi dans le veld, perd l'esprit, tombe malade et se réveille longtemps après. Par la suite, elle cherchera encore et toujours à  retrouver les traces de Sofie et Pieter, des lieux où elle suppose qu'ils se réfugièrent. Cette absence à sa propre vie, dont elle sauve cependant la faculté de réfléchir de s'émerveiller, de profiter de précieux instants de solitude, elle ne la regrette pas : elle n'aurait pu vivre quelque chose d'aussi remarquable  que Pieter et Sofie. Seuls, de minables mariages de raison lui étaient promis...

 

Merci à Dominique qui m'a donné l'idée de lire ce beau livre.

 

   

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22 mars 2009 7 22 /03 /mars /2009 19:20


 

Seuil-Policiers, 2008, 429 pages.

 


Titre original Onsigbaar ( 2007).

L'action  se passe en Afrique du sud dans la région du Cap, province de Mpumalanga, de nos jours.

Martin Lemmer est garde du corps. Il travaille pour Jeannette, qui gère une agence privée, le Body Armour, œuvrant pour la sécurité des personnes célèbres ou menacées.

S'il est « invisible » c'est qu'il est de ces protecteurs qui se servent de leurs neurones avant de montrer leurs muscles.

Lemmer a fait cinq ans de prison pour homicide involontaire après une enfance difficile. Son emploi lui semble convenable mais un peu routinier jusqu'à ce qu'il se mette au service d'Emma Le Roux, une jolie jeune femme «  riche » cadre commerciale émérite. Emma a cru reconnaître son frère Jacobus dans le portrait diffusé à la télévision, de Cobie de Villiers,  l'homme qui a tué cinq braconniers s'attaquant à des vautours. Son frère a disparu longtemps auparavant dans de mystérieuses conditions, alors qu'il effectuait  une mission   «  défense de l'environnement « pour le compte de l'armée... depuis qu'elle a cru reconnaître son frère, Emma a reçu un mystérieux coup de fil inintelligible, son logis a été envahi par des malfaiteurs masqué, et elle n'a dû son salut qu'à l'intervention énergique d'un voisin.

Lemmer est chargé d'escorter Emma qui veut retrouver son frère, et élucider le mystère. La police du Cap  semble vouloir leur compliquer les choses, au Centre de rééducation de Mogale où Cobie avait travaillé jadis, les défenseurs de l'environnement Frank et Donnie semblent cacher de lourds secrets, ainsi que chez Stef Moller, qui fut son dernier employeur.

Emma et Lemmer semblent être suivis, et une nuit, voilà qu'un mamba fait irruption dans le bungalow...

 

L'histoire est racontée à la première personne par Lemmer qui alterne le récit au passé simple de ses aventures au service d'Emma, et ses pensées monologuées dans ou en dehors de l'action avec des phrases plus courtes, souvent sans verbe. Cette manière de raconter est agréable. Le  roman traite  d'écologie et de criminalité à dimension  historique. Nous apprenons à  quoi servent les vautours pour  l'équilibre naturel, comment des riches propriétaires blancs bien intentionnés peuvent s'opposer à des noirs que la pauvreté contraint à des séditions. Un peu du passé politique de l'Afrique du sud se révèle.  

Le récit  est classiquement pourvu de suspense, intrigue solide, progression bien menée, et course-poursuite, tient la route (même lorsque tous les pneus de la voiture éclatent...!).

Il y a cependant une bonne trentaine de pages où le narrateur discourt sans fin de la fraternité trop rare, et de la méchanceté de l'âme humaine, des pages totalement inutiles, et quelques épanchements sentimentaux un peu longuets. En dépit de ces défauts, ce roman est valable, et se lit avec intérêt.    

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25 octobre 2008 6 25 /10 /octobre /2008 10:16

Gallimard (Noire) 2008, 393 pages.

 

Ali Neuman est chef de la police au Cap. Etant enfant, il a vu son père et sa mère se faire tuer devant lui, après torture, par des « frères Zoulous » inféodés à l'Apartheid, contre quoi sa famille combattait. Expérience traumatisante qui le hante toujours.

Maintenant il s'emploie  à faire régner la justice, sans concessions, mais  sans y croire tellement.

Depuis la fin de l'apartheid, le pays est toujours en crise. Les gouvernements se succèdent mais la corruption règne à tous les échelons. La population est majoritairement pauvre, la violence et le sida font des ravages.

Une jeune blanche est retrouvée morte assassinée, dans un parterre d'iris du jardin botanique, horriblement mutilée, et droguée avec une substance inconnue des laboratoires officiels. Le père de la jeune fille était champion de rugby, et l'on pense  qu'il était jalousé...

Ali et ses  adjoints Dan Fletcher et Brian Epkeen enquêtent. Mais derrière la personne du présumé tueur se dissimulent des organisations criminelles puissantes et les policiers ne tardent pas à se sentir débordés.

 

C'est un roman éprouvant. Les cadavres se ramassent à la pelle, toujours mutilés. On saisit à quel point la colonisation de ce pays a échoué, à quel point il a du mal à se remettre de l'apartheid...

 On savait que le racisme était encore très offensif dans ce pays mais on souffre aussi de voir des Noirs s'entretuer les uns les autres.

L'intrigue est complexe et chaque fois que l'on croit avoir mis la main sur un coupable sérieux, c'est une organisation encore plus délinquante et bien structurée qui surgit...

De plus, les trois policiers ont  à affronter des vies privées  difficiles .

Voilà qui nous donne une vision fort négative de la situation politique et sociale en Afrique du sud,ceci en dépit de l'action de Nelson Mandela. Le président en exercice au moment de l'action mise ens cène dans le livre, n'est pas à la hauteur.... mais l'on n'est pas surpris.

Le roman est très bien documenté, l'arrière-plan social riche, et le romancier sait installer l'atmosphère. Nous avons réellement l'impression d'être en Afrique du sud, géographiquement et socialement parlant. Nous saisissons un peu des graves problèmes de ce pays.

 Les mots inconnus sont expliqués en pas de page. Toutefois un lexique  en fin de volume n'aurait pas été de trop.

C'est un très bon livre.

 

Rajout 27 octobre :

"Zulu" vient d'obtenir le prix " 813" .

Lire la chronique de JM Laherrère dans Actu -du noir

 

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