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24 octobre 2006 2 24 /10 /octobre /2006 13:33
Rêve :
Je me suis arrangée pour prendre le car avec une ancienne copine de lycée : Nelly Wolf. Elle n’en sait rien mais je fais partie du groupe qu’elle accompagne et que le véhicule mène à travers une campagne humide sous un ciel gris et chargé. J’attends que nous soyons rendus pour lui révéler ma présence. Je prépare mon texte comme pour un examen.
Le car s’est arrêté sur le bord d’une route. Je la trouve facilement. Je lui touche l’épaule :
« On s’est connues en seconde au lycée ! ».
Elle me regarde mais ne semble pas saisir et fait un geste évasif.
Je précise : « Tu es bien Nelly Wolf ? ».
Elle répond « En seconde il y avait Cornélius et Adrien, celui qui voulait être artiste comme son père. »
-Il n’y a pas beaucoup de types qui veulent faire comme leurs père, hasardé-je, pour entretenir la conversation naissante.
Je me demande de qui elle veut parler vu que notre classe n’était pas mixte. Je lui dis mon nom qui ne lui évoque rien. D'un signe de tête, elle semble accepter mon invite à la rencontrer de nouveau et note mon numéro sur un bout de papier : seulement c’est un fragment d’enveloppe minuscule et ce qu’elle écrit est illisible.
Avant de prendre congé, elle me dit : « On avait une surgé qui s’appelait Ferrant, et on l’avait surnommée le Ferrailleur ».
C’est moi, lui dis-je qui l’avais sobriquée ainsi et tout le monde a adopté le truc ».

 
Je me réveille. Rien de plus "réaliste" que ce rêve ; presque tout y est vrai : le nom de la copine, son apparence, la "seconde" qui n’était pas mixte, et même le nom de la surgé, Ferrant, à ceci près que je l’avais surnommée Le Maréchal et pas Le Ferrailleur.

Aussi bien n’ai-je pas trouvé Nelly Wolf en prenant un car, mais chez Gibert,
soldée au deuxième étage, rayon littérature, il y a deux trois ans : elle avait
publié chez Droz « Le Nouveau roman dans l’histoire (1995) » et « le roman et la démocratie » je les ai achetés tous les deux, pour une somme médiocre. Je n’ai encore lu que le premier : Cette lecture me paraît assez neuve, à propos du soi-disant Nouveau Romans, des propos souvent sarcastiques, parfois on se prend à rire. Rare dans un essai. C’est vrai que Nathalie Sarraute écrit des romans psychologiques et Duras des romans sentimentaux…

 
 
 
J’ai eu peu de relation avec Nelly Wolf et il serait probable en effet qu’elle ne me remette pas.
Mais pour moi il en va tout autrement.

Octobre 1968 : au lycée Racine à Paris, le niveau est élevé pour ce que j’ai appris. Lorsque le professeur rend les premières dissertations de français, Nelly et Anne ont obtenu les meilleures notes, 16 et 14. Je me souviens encore aujourd’hui de mon immense désarroi. Je n’ai eu que 12, comme la grande majorité des élèves, en commentant une citation de Candide : « Il faut cultiver notre jardin ». Dans l’autre école la dissertation était une discipline dans quoi je me distinguais ; au lycée Racine je ne suis même plus créditée d’un tel savoir-faire. La correction ne me permet pas de saisir les erreurs commises.
 
Nelly Wolf possède toutes sortes de qualités ; elle est bilingue, et peut- être aussi parle-t-elle allemand, elle l’est à ce point qu’elle s’exprime avec la prof américaine de « conversation anglaise » d’égale à égale et je ne comprends même pas ce qu’elles se disent. Elle a toujours les meilleures notes, cela se voit, même s’il n’y a plus de classement.
 
Malgré tout, elle n’a pas le profil de la bonne élève : jusque là les bonnes élèves étaient des petites filles modèles. Nelly remue en classe, bavarde à l’occasion, s’adresse aux professeurs avec une déférence ironique, sur un ton un brin moqueur, la voix plutôt grave, le débit irrégulier, pas la voix plate et terne ni les postures figées. Ni son langage ni son attitude ne sont compassés. Tout en elle indique la désinvolture, la libre-pensée, l’habileté. Mélange de familiarité et de mise à distance. Bientôt j’aime aussi ses boucles brunes, son air de garçon manqué, sa démarche disgracieuse, un peu bancale, et même sa façon bruyante de mâcher du chewing-gum à longueur de journée, bref tout ce qui irrite me paraît sympathique chez elle.
Elle est gauchiste et milite à « Lutte Ouvrière ». Je n’ai nullement l’intention de militer pour une quelconque cause ; toutefois je me dis que ce serait agréable de faire partie d’un groupe, de discuter sans les préjugés et l’étroitesse de vue de mes précédentes copines, de profiter d’un savoir intellectuel que d’autres m’apporteraient.

En outre « Lutte Ouvrière » est frappé d’interdit ce qui lui donne du prestige. Je me représente une association politique nouvelle-née comme un groupe de jeunes qui se réunissent pour discuter, débattre de sujets importants, et faire des sorties. Je crois que les liens noués peuvent devenir de l’amitié. On ne peut demander à quelqu’un son amitié, alors que cette personne n’y songe visiblement pas, il y faut une parade, un artifice.

Un jour de novembre, je l’aborde donc, prétextant une intention sérieuse de militer.
Elle me pose quelques questions banales sur le sérieux de mon supposé engagement. J'y répond avec le maximum d'enthousiasme possible.
Nelly veut venir chez moi, sous prétexte de me donner des leçons d’anglais. Des questions me sont posées sur ma famille et je dis comme à l’accoutumée que mon « père est ingénieur », ajoutant qu’il doit gagner 5000 F. par moi ; c’est ce que devrait gagner mon grand-père s’il était encore en activité. Nelly trouve que c’est beaucoup, et je me sens flattée, alors que cette surprise vient probablement du fait que ce bon salaire ne correspond pas à mon allure générale ni à mon accoutrement, vêtements rares, bon marché et peu seyants.
Nous arrivons chez " les miens", et Nelly l’air amusé, observe ma mère ses gesticulation et son verbiage, et mon beau-père qui, par un fâcheux hasard, se trouve présent, tassé sur sa chaise dans le séjour (Ayant eu un problème de col du fémur en juillet, il est sans doute encore en arrêt maladie.)
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14 octobre 2006 6 14 /10 /octobre /2006 20:16
 
Faut-il avoir honte d’être français ? Titrait l’Express. Un vieux titre. Qui reparaît sur une page Web. Par la voie des urnes, les Français ont installé au pouvoir un gouvernement qui s’affirme d’extrême droite un peu plus tous les jours. Et dont l’anormal score de plus de 80% faisait songer déjà à ces présidents plébiscités démocratiquement »sauf que dans ces cas-là les urnes sont surveillées et que les votants ont intérêt à mettre le bon bulletin. Nous n’avions pas ces surveillants, mais comment s’abstenir vu la situation ?

 l’islamisation de la France  Sur  un forum on en discute ; je retrouve ce qui se dit depuis maintenant dix ans ou presque : le foulard est une coiffe comme les autres, il faut être tolérant, (ça me rappelle Cohn-Bendit défendant les deux jeunes lycéennes enfoulardées ), et puis les gens polygames sont rares… chacun fait part de ses expériences. Les miennes sont purement virtuelles.
Des avis dans la presse, aussi bien la Presse « papier », des scènes vues à la télé, rien de vécu.
Je  n’ai pas oublié livre de Chadortt Djavann paru chez Gallimard à propos de son expérience du voile. Une expérience vécue.

 

Véronique Courjault a avoué avoir tué les bébés congelés et un troisième ( deux passés par la glace un par le feu)évoquant un sentiment de puissance qui l’aurait saisie à l’idée qu’elle pouvait faire des enfants ce qu’elle voulait. Car ils lui appartenaient. Beaucoup de femmes le pensent sans pour autant  se livrer à des gestes irréparables. Une jeune femme que j’ai connue autrefois avait eu trois enfants de son compagnon. Ils vivaient ensemble, s’entendaient, pas de problème, mais le père n’avait pas reconnu ses rejetons dont par ailleurs il s’occupait normalement. Comme je m’en étonne mon ex-copine répond : « ils sont à moi, pas à lui ! » Erreur : nos enfants ne nous appartiennent pas ! Pas de cette manière.  Ce qui s’achète et se vend  peut devenir la propriété de quelqu’un au point qu’il en fasse ce qu’il veut.
Il  manque Duras pour dire à quel point c’est sublime.

 

 
 
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25 septembre 2006 1 25 /09 /septembre /2006 23:20
Les années 80 se terminent : à l’école que fréquentent mes enfants, un petit garçon s’appelle Dylan. Je demande à sa mère si c’est à cause du chanteur qu’elle l’a ainsi nommé.
« Quel chanteur ? » me répond-elle avec stupéfaction.
Je me sens intimidée. Alors lui dis-je, à voix basse, vous avez pensé à Dylan Stark le valeureux soldat sang mêlé pendant la guerre de Sécession, héros que l’infatigable Pierre Pelot reconduit vaillamment sur plusieurs romans historiques ?
Non, celui-là elle ne le connaît pas non plus. Elle m’explique quelque chose à propos d’une bande dessinée...

C’est une époque troublée. Mon fils aîné veut absolument un blouson de 600 fr qu’on ne peut pas payer et sans lequel il ne lui est manifestement plus possible de vivre. Il porte des tee-shirts noirs avec pour décor de sinistres individus qui boivent dans des crânes, ou des signes obscurs. On croit y reconnaître la croix gammée. Il ne porte pas l’uniforme spécifique « hard rock » peut-être le souhaite t’il ? mais un foulard gris sombre semé de têtes de mort. Je l’ai gardé pour m’en couvrir la tête à l’occasion d’une manifestation contre le port du voile islamique. La circonstance a manqué.
Le son qui envahit le premier étage est signé Metallica, Anthrax, Scorpions, les Kinks et Judas Priest (ces derniers ont sans doute pris leur nom dans une chanson de Dylan mais la musique n’a rien de commun). Ceux-là nous paraissent très agressifs mais d’une façon primaire.
Moi je continue à écouter Dylan dans mon coin. Chaque membre de la famille est pourvu d’un walkman, bientôt les lecteurs de CD arrivent.
Un scribouillard excité, dans Télérama, me convainc de me procurer les Bootlegs et c’était un bon legs en effet pour ce qui est du premier disque. Assez de bonnes chansons pour faire un disque de « protest-songs » supplémentaires tout aussi bonnes que les premières. Cela nous ramenait aux débuts. Le même journaliste réussit à me faire acheter dans la foulée Oh Mercy, malgré le titre qui ne me disait rien de bon. Et j’ai regretté cet autre achat.
Tout au plus dans ce « Oh Mercy » me suis-je fait la réflexion à propos d’ « Everything is broken » où le chanteur répète « broken » avec insistance en énumérant une somme considérables de choses qui auraient subi ce dommage, que c’était la voix de Dylan qui était « broken » ; elle l’était de fait et pour la première fois je l’entendais ainsi. L’homme avec qui il avait travaillé pour ce disque avait œuvré pour que cette broken voice soit entourée d’un son et d’une atmosphère qui, sans vraiment masquer la défectuosité, la rendent plausible. Le résultat c’est que le chanteur avait l’air d’enregistrer à cent pieds sous terre dans un caveau avec une voix d’outre-tombe. Lui donner l’esthétique d’une sorte de fantôme, c’était sûrement le pari de Daniel Lanois ( dont Dylan parle beaucoup). Et ce n’était pas une mauvaise idée. Daniel Lanois avait sûrement ressenti le côté unheimlich. Sauf que Dylan gâche l’entreprise parce que ses textes puent la bondieuserie et la morale à bon marché. Et ce sera presque toujours comme cela à l’avenir, quoique les journalistes ou certains fans aveuglés aient pu prétendre.
 
« Good as I Been To You » un album de chansons folkloriques avec juste la guitare. Ce n’est pas mal, sauf que Dylan a perdu sa voix, qui était déjà bien fragile. Il y a des gens que ça émeut, moi pas.
La toute dernière, la comptine « Frog Went-A-Courting » m’enchante. Je me dis aussi que la dernière phrase « If you want any more, then sing it yourself » est le chant du cygne.
 
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22 septembre 2006 5 22 /09 /septembre /2006 20:35
Ce matin j’ai été réveillée par ma radio que j’avais laissée allumée et j’entendais des phrases incompréhensibles dans mes écouteurs à propos de caméléon ; je me suis levé en hâte, terrifiée.
L’est-il vraiment ? C’est que je l’aime mon oncle Léon, je ne voudrais pas. 
Cette  annonce a été remplacée par le vacarme du  passage des voitures sur le quai de seine qui à six heures trente se prend volontiers pour une autoroute jusqu’à neuf / dix heures. J’ai fermé la fenêtre et pensé que j’avais rendez-vous avec l’expert en psychiatrie qui doit déterminer si j’ai droit à une prolongation de ma pension d’invalidité. Ce rendez-vous est-il ou non une formalité je n’en sais rien.

Lorsque je suis descendue à la cuisine ma fille avait déjà déposé son chaton car nous faisons du cat-sitting jusqu’à dimanche soir. L’animal se battait avec un morceau de la moquette rouille de l’entrée, qu’il avait réussi à déloger. Je l’ai remise en place,   et j’ai pris Quat’ sous   sur mes genoux, il a grimpé sur mes épaules et s’y est installé comme s’il était une fourrure.

Une chaîne de radio a daigné fonctionner ; tout ce que j’ai eu comme informations c’est que Ségolène Royal fêtait son anniversaire, le même âge que moi. Longue vie sinon longue vue.

 J’ai repris du café avec un peu de whisky dedans car je souffre qu’on me rappelle mon âge.

Une longue page de publicité a pris la suite et j’ai coupé le son. Mon fils aîné est arrivé s’est servi de café, nous a annoncé officiellement qu’il s’installait avec sa nouvelle amie. Longue vie.

On a juste eu le temps d’acheter des croissants pour fêter ça : la pluie a commencé à tomber très fort. Je suis remontée pour fermer à nouveau la fenêtre ; l’imprimante qui est en face a reçu des gouttes. J’ai cherché des infos du jour sur Libé fr. et j’ai répondu (ou plutôt « réagi » comme ils disent) à trois articles : Sur l’alliance de Jospin et Fabius, sur le bouquin de Mauvignier, sur le surpoids des français.
Les gens se lamentent sur les fruits et légumes trop chers sur les mauvaises habitudes alimentaires. Ça m’a donné faim j’ai sorti du chocolat aux oranges confites, quatre carrés, de ma table de nuit. 
Aucun de mes messages n’a été retenu. Comme d’habitude. (Voir les forums de libé). Le moral est descendu en dessous de dix et j’ai siroté un jus d’ananas très sucré avec une petite paille pour prévenir l’hypothermie.
Le courrier est arrivé : impôts fonciers. Pour me consoler j’ai pris un capuccino en poudre avec beaucoup de cassonade.
 Il y avait aussi le Courrier International pour mon fils aîné ( je ne suis pas autorisée à donner les noms ; c’est la contrainte). Je n’ai pas ouvert ce numéro là mais l’ancien qui comportait une interview d’un autiste de haut niveau Daniel Tammet (article traduit du Daily Telegraph) ; les prouesses de Tammet ne m’intéressent pas, mais ce qu’il dit à propos de son intériorité oui : jusqu’à l’adolescence il se percevait comme une infinité de fragments, et à ce moment là seulement comme une globalité, une personne unique.
Je ne suis même pas sûre d’avoir le droit de parler des impôts, tant pis.
Ne pouvant faire aucun travail sérieux à cause du rendez-vous de l’après-midi avec cet aliéniste,  je suis descendue à la buanderie mais j’ai cessé assez vite le repassage (selon mes proches ce n’est même pas une apparence de repassage…) car au raz de chaussée, il n’y a rien à manger sauf les géraniums dans la cour, et ce n’est pas très calorifique.
En outre,  je ne supporte pas la vue du fer, qui, après de nombreuses chutes, disparaît presque entièrement sous des pansements de rubans adhésif. 
J’avais l’esprit vide et agité. Au second, étage, mon mari téléphonait à notre fils cadet pour savoir si son ami mécanicien avait pu se procurer un démarreur pour la voiture en panne.  J’ai ranimé mon portable : la connexion Internet était HS. Je me suis fâchée contre l’ordi et il s’est coincé ; seule solution : Bounty et Toblerone.
A treize heures (comment est-on arrivé là ?) il faut se mettre à table. Je n’ai pas parlé.  J’ai mangé. Du melon (au Porto)  Et bu du  vin rouge. Le soleil s’est pointé mais je ne l’ai pas reçu.
 A quinze heures (comment est-on arrivé là ?) il a fallu partir pour ce rendez-vous : on a emprunté la voiture de mon aîné, la seule disponible pour l’instant. Le rendez-vous était faux on ne m’attendait pas. La secrétaire m’en a donné un autre pour jeudi. 
Nous avons repris la route, pour aller chercher ma fille à son collège ; elle doit prendre le train en fin d’après midi pour la province. En chemin, on a cherché  la cafétéria du centre commercial le plus proche pour se remettre. Elle était fermée.
On a fouillé la bagnole : j’ai trouvé des riccola à la fleur de sureau ; ils dataient de l’an dernier, tant pis. On a pu se divertir avec la radio en zappant sur les chaînes ; on a entendu « la nuit, quand revient la nuit, je suis recuit… » et on a parié:  Julien Clerc ou Michel Fugain?
 On n’a jamais su qui avait gagné car le son a faibli au moment où le speaker reprenait la parole.
 Plus tard on était sur TSF et on a entendu Nina Simone, là c’était bon. La voiture s’est garée devant le collège, on a attendu ; ma fille est assistante d’éducation, je crains qu’elle ne se dégoûte vite de ce travail, elle qui avait un bon poste d’enseignante   en Angleterre et tellement mieux payé. En effet, elle a fini très en retard à cause de gamins qui avaient volé des vélos et qui n’ont pas été rattrapés. Comme elle a surveillé une cantine agitée et n’a pu manger son dessert, deux prunes, je les ai absorbées moi-même, la pluie a repris, nous sommes arrivés à la boulangerie on a acheté trois pâtisseries un éclair au café,  un moka, et une tarte meringuée au citron. On a dégusté dans la cuisine avec du thé ( que nous sucrons un max). J’ai donné du gâteau au chat, et ma fille s’est plainte que je le rendais insupportable avec mes friandises;  j’ai rétorqué que lorsqu’elle était petite elle nourrissait les chats de la même façon sans discernement. Le ton a monté, une querelle s’en est suivie.
Je suis montée me réfugier dans la chambre. Heureusement que sous le lit, dans une boîte de rangement attendaient des graines salées et du mélange mexicain. Ça ne vous retape qu’avec un peu de boisson forte, donc il a été nécessaire que je reprenne le chemin de la cuisine.

Pour supporter le soir qui tombait méchamment, l’automne qui s’approchait, et la vie qui s’enfuyait on a branché le magnétoscope pour le film de lundi «  Cavale » de Lucas Belvaux la suite d’ « Un couple épatant ». J’ai vaguement compris que c’était l’histoire de l’homme du chalet ; l’homme venu se cacher dans le chalet de Cécile avec Agnès qu’il soutient un moment et fournit en drogue ; j’étais déçue car ce n’était plus la même Agnès que lundi dernier : elle avait perdu tout mystère ce n’était plus qu’une droguée en manque : images épouvantables du manque ,tout de même c’est bien filmé. J’ai tant souffert, pour elle et pour moi, que j’ai dû prendre des cerises à l’eau de vie dans un grand bocal de confiture ; les cerises à l’audvi c’est pas si méchant que l’héroïne ; j’ai pensé tu n’es pas une héroïne je ne savais si je devais m’en féliciter ou pas. Les deux. L’homme du chalet est un terroriste révolutionnaire et de près il n’est pas si beau que ça .
Et alors ? Tu ressembles à quoi au juste ?
il vient de s’évader de prison avec quelques complices, il y a pléthore de superbes fusillades, et de gens qui roulent à terre en saignant à mort.
Pierre est son nom et là-dessus Belvaux a bâti un film. Seul survivant, il veut se venger de ceux qui l’on trahi deux décennies plus tôt dont son ex. Catherine Frot, alias Jeanne. Il lui débite des maximes gauchistes d’il y a vingt ans ou plus ; des appels à la révolution. J’ai dit «  c’est trop dur on arrête. Je n’en peux plus de ces citations maoïstes. D’ailleurs, si on veut aller au chinois, faut qu’on se dépêche j’ai la fringale".
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20 septembre 2006 3 20 /09 /septembre /2006 15:28

 Hic parade : j’ai consulté les statistiques  (sur les cent derniers articles) : C’est l’article sur Elisabeth George «  Sans l’ombre d’un témoin » qui a été le plus lu. Un mauvais polar dont je ne raconte pas vraiment l’histoire et que je ne recommande pas. Déception !! Je vais m’empresser de trouver un bon Elisabeth George à chroniquer pour la semaine ou la quinzaine qui vient.

 En deuxième position le chapitre 13 de «  Guillaume Wilson » votre feuilleton des quatre saisons qui s’intitule «  La Demoiselle entreprenante ». Je parie qu’on a cliqué en s’attendant à trouver des photos ?  Mais les connaisseurs auront tout de suite repéré que j’avais repris à mon compte cet épisode délicieux  du «  Chevalier à la Charrette » dont le titre est justement «  La Demoiselle entreprenante »  dame qui  offre l‘hospitalité  à Lancelot du Lac, avec la même condition qu’il doit coucher avec elle pendant la nuit.
Lancelot refuse ( tout comme Mathieu mon personnage dragué par la belle) car il a promis sa foi à Guenièvre qu’il va délivrer au royaume  de l’ogre. Guenièvre qui n’en sait rien et avec qui il n’a pas eu ( encore) de relations intimes.  Mathieu, lui refuse parce qu’il veut rester fidèle à Guillaume qui n’en sait rien et avec qui  il n’a pas non plus eu de relations charnelles.
Je ne sais pas si vous vous attendez à cela ?
Moi, je l’ignore mais ça n’en prend pas le chemin.
J’ai rajouté un « chevalier » qui ne se trouve pas dans l’épisode initial puisque Mathieu et Guillaume cheminent ensemble et que Guillaume est le « héros » de mon histoire. Grâce à lui la dame trouve quand même satisfaction. Guillaume ressemble davantage (pour le comportement)  à  Gauvain, un autre chevalier  qui vadrouille chez Chrétien de Troyes.
Les autres épisodes n’ont pas eu de succès quoiqu’ils ne soient pas pires que celui-là. Le tout premier épisode a été un peu lu. Pour intéresser j’ai changé  tellement de titre que je ne sais plus comment il s’intitule.  Pourquoi  ne pas lire aussi le chapitre six «  De la Lune à la Terre »,un moment clé  pour les jeunes amants, le désordre le plus absolu.

 Le numéro 3 c’est le Félibre Outlaw  inachevé il manque un ultime couplet ; nul ne sait quand il sera temps de le composer.  Et vous avez même un commentaire qui en dit ce qu’il convient d’en dire.

  D’autre parodies auraient pu avoir un bon score : Le Malandrin visionnaire, par exemple. Ce malheureux poète que je célèbre sur l’air de Mandrin est  terriblement jaloux du précédent. Il se retourne dans sa tombe.

 Quatrième les 4 articles intitulés LSD  sur lesquels d’aucun ont sans doute cliqué en croyant y lire des expériences de drogues. Il n’en  est rien, hélas pour eux, je ne suis pas pratiquante. Il s’agit de littérature sémo-définitionelle qui consiste à prendre un texte et à remplacer chaque mot par sa définition. Tous ceux qui sont tombés dessus par mégarde ont été charmés du résultat comme l’atteste le commentaire du sympathique lecteur qui a bien voulu frapper quelques touches de clavier pour manifester ses sentiments.

Cinquième : « Je suis belle comme un rêve de pierre" ; ceux qui l’ont choisi ont témoigné de leur amour pour la poésie de Verlaine et ils sont tombés sur un commentaire de la Gradiva  de Freud. Légèrement décontenancés, ils se sont ( en personnes cultivées) félicités de l’aubaine. Mais du même Freud «  L’Avenir d’une illusion » mérite aussi le détour en ces temps où l’on s’interroge plus que jamais sur les rites religieux et de leurs significations
 

Pour les nouvelles c’est «  N° 8659 votre convocation » qui a bien marché, et je vois que certains sont travaillés par l’idée de la dictature ou du peut-être futur service civil ?  La voix de l’administration  est sans appel ; mais pourquoi ne pas lire «  Les Enfants du chevalier » ou « La Huitième chèvre «  pendant qu’il en est encore temps ?   La biquette bêle après vous. Elle pensait que vous alliez la sauver car il n’est pas impossible de changer la fin. Quant à Entrée en scène si vous ne le lisez pas comment goûter l’atmosphère du blog ? Toute visite devrait débuter de cette manière.

 Pour le cinéma, c’est Le film de Pialat  l’Enfance nue qui est passé sur la deux en juillet ; une émouvante (re)découverte.

Des récits autobiographiques, vous avez mis le nez dans Asile de fous, je ne vous en blâme pas, mais comment me consolerais-je si vous ne tentez pas de découvrir mon Amérique avec moi ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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24 août 2006 4 24 /08 /août /2006 21:00

 

  Je ne pouvais cependant m‘empêcher de lire tout ce qui traînait sur Dylan. On en disait beaucoup de mal. Ou des anecdotes. Dylan aurait eu cinq enfants et « on « aurait fait disparaître le cinquième. Il ne s’occupait pas de sa progéniture. (On pense à Rousseau)

Il écrivait ses textes à la machine sur du papier-cul.

Comme le disait Jacques à son Maître « tout est écrit sur le Grand Rouleau ».

On dit des trucs de plus en plus désolants : voilà que Dylan s’est converti au christianisme et qu’il a vu Dieu. Il ne chante plus que du gospel. Le personnage devient de plus en plus conformiste. Je n’ai surtout pas envie d’entendre ces chansons –là : d’ailleurs, je me suis lassée d’écouter les émissions de « jeunes » telles que « Campus » sur Europe 1. Maintenant je préfère France culture, et, à cette époque là, je ne risque pas d’ y entendre Dylan.

On ne veut plus rien en savoir, mais c’est plus fort que nous…

La biographie de Robert Shelton me vient entre les mains, ( No Direction Home : 1985) traduite en partie par Jacques Vassal spécialiste du folk song. Rien de pire que cet ouvrage pour vous dégoûter de Dylan. RS voulant paraître intello fait des tonnes de citations d’auteurs divers en y mêlant des phrases ou des bribes de chansons de Dylan. Puis il le compare à diverses divinités : Orphée tout d’abord, puis Pan parce que sa petite amie de collège s’appelait Echo. L’infortunée nymphe eut aussi à en découdre avec Narcisse. Mais Robert Shelton ne retient pas Narcisse. Voilà qui étonne !

« I can’t see my reflection in the water

I can’t a word to show no pain

I can’t hear the echo of my footsteps

Or remember the sound of my own name”

 

(Tomorrow Is A Long Time( 1963)
Vous pouvez entendre cette chanson  en activant  le compteur Deezer dans la marge de gauche.

Adepte des interprétations sauvages, Robert Shelton tient pour sûre que dans Like A Rolling Stone, c’est de sa mère que Dylan veut parler, laquelle a nom Béatrice Stone. Et, ajoute Shelton, elle a roulé (en voiture) dès l’âge de seize ans.
Après son mariage, (1934) il lui fallut sept ans pour accoucher de notre héros.

 ça ne m'étonne pas !

Sur le Net (depuis un ou deux ans ?) on trouve l’intégralité des interviews effectuées par Shelton auprès des parents de Dylan en 1968.
C’est long et ennuyeux ; quand on aime, décidément on ne recule devant rien car je les ailues ( élu?) toout de même...  on croit saisir que ces braves gens, les Zimmermann, des provinciaux sans histoire, n’ont rien compris de ce qui arrivait, et tentent à la sauvette de faire coller le passé de leur fils (ce dont ils se souviennent) avec cette soudaine célébrité.

Les éléments biographiques continuent de m’ennuyer sans que je puisse éviter de lire n’importe quoi sur Dylan.

La relation que Shelton entretient avec Dylan, faite tantôt de dévotion naïve tantôt d’une sorte de paternalisme, irrite, de sorte qu’on survole l’ouvrage, et l’on ne retient pas toutes les informations, assez nombreuses soit qu’on hésite à les croire soit qu’on n’aime pas la manière dont elle sont présentées.

J’ai juste retenu l’existence de disques tels que « Blood on the tracks » ( aussi bon que ceux des années 60) et « Desire »dans une moindre mesure. Dans ces deux derniers, j’ai surtout aimé les chansons narratives « « Lily Rosemary and the Jack of the Hearts » et « Black Diamond Bay ». Cette dernière chanson est une histoire loufoque, pince sans rire, de gens qui viennent chercher fortune sur une île perdent tout au jeu, l’un d’eux se pend (des pendaisons il y en a beaucoup dans ses chansons, peut-être est-ce simplement une constante du répertoire folklorique) juste avant que l’île n’explose, n’a guère attiré l’attention des critiques. Non plus que « Going Going Gone » étrange petite pièce que j’ai trouvé dans un autre enregistrement ( je n'en ai pas la date) le chanteur n’y fait que dire qu’il s’en va, qu’il est déjà parti avec une voix singulière ( comme toujours) presque désincarnée et d’une forte présence.

Forte présence pour dire l'absence.

 

 

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10 août 2006 4 10 /08 /août /2006 11:01

     

       Lu dans le bloc note du Désordre : Philippe de Jonkheere l’auteur a reçu «  Tumulte » version papier envoyé par François Bon qui avait annoncé son intention d’en faire un livre. Ph. De J. se réjouit de la disparition des commentaires « ce bruit de fond » qui  le gênait et même de celle des photographies pourtant prises par FB lui-même.

Comme si tout cela altérait la belle prose de son ami ! 

Je n’arrive pas à imaginer le texte de FB amputé de ces photographies qui convenaient si bien au texte, lui donnaient une couleur et en adoucissait la sévérité. 

 

 L’abandon des commentaires, ça me la coupe. Dans tumulte il y a bruit cacophonie, donc les paroles des autres. Si cela ne devait pas être, pourquoi une telle entreprise ?  

 

Ph. De J. indique que ses propres commentaires lui ont même paru « une nuisance ». 

 

 Pourquoi donc nous suggère-t-on de proposer « une contribution » voire d’en »insérer une » ?  Ceci est interprété comme une demande par les lecteurs et certains d’entre eux ont cru à un possible dialogue, et que   leur  collaboration était partie intégrante du texte. Leurs efforts sont  supprimés. 

 

Le texte, réduit à un monologue, me paraîtra frappé d’une sorte d’autisme : l’autisme de haut niveau bien sûr ! 

Qu’est-ce que l’autisme « de haut niveau » ? J’en ai entendu parler pour la première fois lorsque Elfriede Jelinek, prix Nobel de littérature 2004, a été invitée sur France-culture (A Voie Nue), et s’est présentée comme atteinte de ce mal. Les « autistes de haut niveau » ont le maniement du  langage, et une grande supériorité intellectuelle. 

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_d%27Asperger 

 

Elfriede Jelinek se disait ainsi atteinte pour expliquer la violence inouïe qui inonde ses textes et la valoriser. J’ai été peu convaincue. Ce « haut niveau » me fait penser à la France « d’en haut » par rapport à celle d’en bas, selon la formule de Raffarin, qui m'avait frappée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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4 août 2006 5 04 /08 /août /2006 00:37

 

 

     J’ai commencé par Michel Volkovitch : en 2002 ou 2003. La Quinzaine à quoi j’ai été abonnée plusieurs années avait indiqué que MV avait son site Web. La chronique de MV «  Le coup de langue » me plaisait bien. Il s’occupait chaque quinzaine de parler d’un procédé  de style, d’un usage de la langue pour  écrire les textes littéraires ou non , je ne gardais pas tous les numéros de la Quinzaine, faute de place mais je découpais toujours  le « coup de langue « pour le mettre à part. J’avais aussi emprunté son « herbier verbal à l’usage des lisant et écrivant «  que j’aimais beaucoup, un ouvrage à base d’exercices oulipiens avec plus de fantaisie que les oulipiens en principe n’en ont. Je suis devenue une habituée de MV je le lis chaque mois. MV  est aussi traducteur de grec, il diffuse ses traductions  de poèmes grecs : certains de ces auteurs sont très peu connus d’autres davantage, en principe je n’aime pas lire la poésie en traduction seule, je ne lis des poèmes  qu’en édition bilingue et seulement si j’ai une chance de saisir le gros et un peu les détails de l’original ; je ne lis des poèmes en édition bilingue qu’en anglais, allemand, ou espagnol. 

 

 

 

  j’ai tout de même  recopié certains de ces poèmes, car on ne peut s'en empêcher lorsqu'ils nous émeuvent même si l'on se dit que ce n'est pas tout à fait de que l'on aurait dû entendre. 

 Dans son site, toutes sorte de rubriques sympathiques et  intelligentes : les brèves, les photos, les pubs, les rencontres avec un jeune auteur. Les hommages à ses professeurs sont nombreux sans dévotion fort heureusement.

 

J’ai pensé à une semblable rubrique dans mon blog. Mais je n’ai  que des souvenirs négatifs de cancresse  alors j’hésite. Vous voyez, Michel  n’aimerait pas cet « alors j’hésite » surtout pas le « alors » et encore moins le « surtout pas » et moins encore l’ »encore moins »…il faudrait réécrire tout cela : non pas « il faudrait » mais je devrais non pas cela ; Bon, efface ton « non pas cela ».  

 

MV raconte aussi  son quotidien sur le mode cycliste. J’ai remarqué que tous les blogueurs  sérieux vélocipédaient.

Moi je ne suis spécialiste que de la course en sac que je désespère voir un jour figurer cans les disciplines olympiques. 

  Un jour, Michel a indiqué s’être arrêté à l’église de la Frette pour boire un « Minute Maid »  et fait l’éloge de la vue à  L’église d’Herblay, une de mes promenades préférées. Alors j’ai expédié un mail à l’adresse du site de Michel. Cela faisait deux ans que je le lisais sans oser intervenir : Michel fut un bon élève,  un héritier et /ou un boursier, il connaît aussi la musique savante. De mon point de vue il est performant dans tout ce qu’il accomplit.  

Contacts brefs, dans l’ensemble agréables. Mais je n’ai jamais osé  dire à MV de faire un tour sur mon blog. Il me semble que ce serait une erreur. MV se situe à un niveau plus élevé.  

A cause de toutes ces considérations acrimonieuses je ne sais plus quoi dire à MV même si j’ai encore envie d’envoyer des commentaires. 

 

2) l’incontournable Remue.net dirigé par François Bon et une cinquantaine de collaborateurs. Je connais François Bon comme écrivain depuis «  décor ciment » lu dans les années 80. J’étais persuadée qu’il fallait lire les auteurs publiés chez Minuit. J'en ai lu  beaucoup à l'époque. Je me figurais que j'allais les imiter, que je serais auteure moi aussi...

je garde un bon souvenir du récit " L'Enterrement" plutôt que du précédent. 

ainsi que du  livre sur les ateliers d’écriture «  tous les mots sont adultes ». 

J’ai envoyé une dizaine de contributions   dans les diverses rubriques de Remue.net : le Tumulte, le blog-journal, le Tiers livre… mais ces commentaires restaient isolés au milieu des autres. Quand on ne fait pas partie de l’équipe c’est difficile. J’ai laissé l’adresse de mon blog ; mais rien n’y a fait. Quant à m’adresser directement à François Bon, c’est impossible. Contrairement à MV, il me semble  privé du sens de l’humour. Peut-être pour cela qu’il semble tant aimer ces joyeux drilles de Rolling Stones ? 

J’aime beaucoup dans Remue.net les photos de Dominique Hasselmann.  Les listes et cut-up de Bernard Bretonnière.

 

Alors j’ai cliqué sur tous les sites référencés par FB dans « galaxie des blogs » un par un … 

 

 

 

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1 août 2006 2 01 /08 /août /2006 14:25

Juillet 2006  s'est achevé.

 

« Attention, canicule, ne vous exposez pas au soleil, buvez fréquemment … » affiche en vue dans le métro parisien pendant plusieurs jours. Plein de bons conseils pour les idiots que nous sommes. On n’a pas distribué cet avis en braille aux malvoyants : résultat ils sont tous à l’hosto.
Bombay : attentats dans le métro deux cent morts. 

Cécilia : y’en a marre c’est l’overdose.

 

Devos : entendu d’outre-tombe : mesdames et messieurs  je campe devant le guichet de Saint Pierre depuis un mois ; l’administration de l’au-delà me demande une quittance de vie, une carte d’identité terrestre,  et l’on n’a pas retrouvé mon extrait de naissance que j’ai pourtant bien avalé…. Je crois que je vais être reconduit à la frontière ! 

 

Eléphants du PS : ça trompe énormément. 

Fraisier : voir J 

Guerre : le Hezbollah ( « Parti de Dieu ») a attaqué Israël ; ou l’inverse ? 

Hommes gonflables : une société britannique  fabrique des robots  ressemblant à des hommes forts et musclés pour accompagner les femmes seules. On ne sait pas jusqu’où ils peuvent aller.

 

Iran : a aidé la Corée du nord à lancer son missile. 

Jonathan Joly  (22 ans) entarteur de Ségolène R. est passé au tribunal le 27, car  madame avait porté plainte. 

K. 622 : devinette.  clarinette.


Lettres : une femme de lettre disparaît : dans son études « Louise Labé une créature de papier » publiée chez Droz  Mireille Huchon  interroge tout ce qui a été dit et écrit sur  Louise Labé, dite «  la belle cordière »  de puis le 16eme siècle ,et conclut que, très probablement, cette dame était une simple courtisane, que ces messieurs les poètes célébraient  tantôt comme créature sapphique, tantôt comme belle femme de petite vertu, tantôt comme poétesse. Ce serait Maurice Scève, l’auteur véritable… voir l’article de Laurent Anglard sur Fabula.org dans la rubrique « acta » 

 

Ce n’est pas juste ! Déjà que les « Lettres de la  religieuse portugaise » ont été identifiées comme  l’œuvre d’un certain Guilleragues … et que Mme de Lafayette, on le certifie, n’a écrit La Princesse de Clèves qu’avec l’aide  de La Rochefoucault et Segrais…

 

Musée du quai Branly : lire « Le Scandale des arts premiers »de Bernard Dupaigne ( ed Mille et une nuit) :  autrefois directeur du laboratoire d’ethnologie de l’ex-musée  de l’Homme, l'auteur se livre à un réquisitoire argumenté contre le musée de Chirac : des marchands et des fonctionnaires ont  sacrifié deux musées  ( le musée de l’Homme et le musée des Arts d’Afrique et d’Océanie)  pour  le compte de ce dernier-né au nom de Chirac associé : «  un musée à sentir et non à réfléchir ».

 

 

 

 

Notre candidat à la non-candidature a fêté son anniversaire le 12. C’était dans Astro-flash. Peut-être que c’est vrai. Problème : suivant ces bons astrologues, il est cancer ascendant poissons ; mais Lionel ça veut dire lion ? Pas étonnant qu’on n’ y comprenne rien. 

 

Off : voir tous les spectacles « off. » : c’est une chance d’assister à l’inédit, le marginal, le super-intelligent, l’unplugged,  Ne plus dire «  What’s on ? «  mais «  What’s off ? » 

 

Paris-plage : très critiqué par tous les medias surtout de gauche : les  SDF sont juste à côté sous des tentes, une honte ; c’est la société du spectacle  on y va pour se faire voir ; la piscine est nulle et chère ; la bibliothèque ne propose que des livres de plage ;  l’exotisme à bon marché Polynésie-Rock Fnac, ça les fait bien rire ces journalistes qui ont un assez gros budget pour se payer des vacances discrètes dans des endroits privés où ils se produisent pour des petits groupes d’initiés. On oublie que sur ces trois kilomètres d’animation y’a longtemps eu que des bagnoles agressives roulant à fond la caisse  à qui pollue le plus !

 

 

 

On oublie que les gens qui viennent là n’y vont pas pour se faire voir mais juste pour s’amuser un peu. Ils ne sont pas riches ; ils n’écrivent pas dans  les Grands Journaux. Tout au plus ont-ils des petits blogs ignorés.  Et les enfants  s’y plaisent ; si on ne leur  demandait ce qu'ils préfèrent  Paris-plage ou le  centre aéré?

La gauche n’est jamais aussi inspirée que quand elle se tire dans les pattes.

Quinzaine littéraire : le numéro spécial du mois d’août  est sur la Chine  ( économie et littérature). 

 

Revue l’Infini : une escouade de philosophes heideguerriens tente  une fois de plus de prouver que leur héros était un type bien et même un Grand Penseur qui n’aurait jamais fait de mal à une mouche….ni à un mouchard. Quand on croyait qu’il faisait le salut nazi, il leur faisait un bras d’honneur. Question d’interprétation… pour lire des textes  sérieux et documentés sur ce sujet  se transporter sur  "le phiblogzophe" (http://skildy.blog.lemonde.fr/

 

Sarkozane : y’en a marre c’est l’overdose.

 

Tour de France : y’en a marre c’est l’overdose. 

 

Ukrainiens : les sans-papiers les moins régularisés. 

 

Vidal-Naquet, Pierre. Décès. 

 

Wimbledon : à Wimbledon, enfin bonne, Amélie Mauresmonne, contre la balle adverse, victorieusement cogne. 

 

Xavière Tibéri : Dominique Letessier la compagne de Polochon, n’a plus rien à lui envier ; son ami a détourné beaucoup d’argent pour elle sous prétexte de services rendus ici et là. Polochon risque la Correctionnelle.

On avait voté pour  lui aux Régionales ! 


On l'aime bien tout de même Polochon...

 

Yaoundé (Cameroun) : le ministère de l’Environnement et de la protection de la nature a fait jeter sept fûts remplis de chlore, soit  6500 litres de chlore dans l’océan le 7 juillet. Des déchets dont une entreprise industrielle ne savait que faire, des fûts qui menaçaient d’exploser. 

 

 

Zidazy : y’en a marre c’est l’overdose.

 

 

 

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30 juillet 2006 7 30 /07 /juillet /2006 12:19

 

Louise et moi étions installées devant le poste. Le petit Jérôme vint nous rejoindre. Jacques voulut l’envoyer au lit.

Louise protesta. 

« Taisez-vous, le film est déjà commencé ! Je n’ai encore jamais vu de western.»


Sur l’écran, un grand type à la mine patibulaire était assis à une table dans un affreux saloon. En face de lui, un blond plus jeune, l’air gai et débordant de vitalité ,buvait son énième whisky. Je suis devenu shérif disait le grand type, je suis plus de ton côté Billy. Maintenant je… il avala le contenu de son verre, je fais régner l’ordre. 

Quoi? fit l’autre. Suivit une bordée de jurons…t’es dingue ?

Non, sérieux, marre de jouer les vanupieds, je chasse tous les hors la loi à présent, tu ferais mieux de rentrer dans le rang, sinon mes hommes te flingueront.

 

Billy haussa les épaules et éclata de rire. J’m’en fous ,hors la loi c’est ma vie ,je veux rien faire d’autre. Pas question de faire partie de ta police. La vie c’est pas fait pour s’ennuyer. 

Tant pis pour toi, dit le grand mec tu fais pas le poids.

 

Je sais ce que j’ai à faire je fais ce que j’aime, dit Bill lui tapant sur l’épaule.

Rit. 

Bravo ! approuva Louise.

Jérôme regardait de tous ses yeux : une bande de cavaliers chapeautés et armés de fusils, foulards rouges autour du cou, arrivaient à toute allure laissant derrière eux une épaisse fumée de sable qui masqua les cactus au premier plan. Un peu plus loin les drôles s’arrêtèrent, s’observèrent, goguenards, mâchouillant des cigarettes jaunes. « Je ne vois plus Billy » s’inquiéta Jérôme. « T’en fais pas il ne mourras pas avant la fin puisque c’est le héros » dis-je. 

- Si tu lui dit tout, c’est pas marrant, je te reconnais bien là.

- On ne sait jamais avec les films de maintenant, dit Louise, c’est tellement tarabiscoté…


  - Un western c’est tout ce qu’il y a de simple, fit Jacques supérieur. Y’a ceux qui ont des flingues et ceux qui n’en ont pas. Les premiers tuent les seconds. Ceux qui ont gagné prennent les femmes.


Les cactus réapparurent. 

Des balles claquent, Jérôme et Louise sursautent.  Se passe-t-il quelque chose ? Une vieille boîte de conserve bondit entre deux cactus. Trois poules blanches filént en caquetant vers un tas de rochers, un essaim de guêpes tombe à terre,  les insectes se répartissent en vrombissant sur l’écran. Un bandit s’inscrit dans le cadre et les chasse en ricanant. « Qui est mort ? « s'inquiète Jérôme.

Trois coquelicots apparurent, gracieux avec leurs fragiles tiges, un individu s’écroula dessus avec cette maladresse que donne la chute non désirée. Les pauvres fleurs furent écrabouillées et l’hémoglobine se mêla à leur couleur. Le bandit ne bougeait plus et les guêpes le prirent d’assaut.

Ce n’est pas Billy, ouf ! dit Jérôme.

Billy fit, dans sa famille, une entrée remarquée, par un clair matin au son d’une musique langoureuse qui contrastait avec sa vigueur. Cinq femmes de treize à soixante-dix ans étaient assises autour de la table et plusieurs hommes ; Billy prit place devant un bol de café au lait. Certains pleuraient, d’autres se fâchaient et Jérôme demandait qu’est-ce qui se passe. 

- Enfin, voyons, dit Jacques c’est un western, c’est pas bien compliqué… 

- Billy fait ses adieux à toute la famille car il est coincé , il sait qu’il n’en a plus pour longtemps.

De fait, c’était triste. Billy embrassa plusieurs femmes d’âges et de couleurs différents et le bébé. Les jeunes enfants pleuraient. Une petite fille tentait de se moucher avec la nappe en toile cirée. 

-Ses enfants, tout ça ? 

Il est trop jeune pour regarder ça, dit Louise. 

-Je lui explique.

Le ciel plonge de nouveau sur l’écran sa bleuité et y précipite les spectateurs. Horizons immenses, et monotones, fourrés, buissons, monticules rocheux. Bill se sauve au galop avec quelques amis. Il n’est plus qu’un point à l’horizon. La chanson du film annonce sa fin prochaine à moins qu’elle ne l’encourage à suivre sa route avec un genre de mélancolie country. 

Une nouvelle scène de violence menaçe : des individus tiennent en joue un jeune cow-boy novice devant un comptoir où le patron, mine de rien, sert des alcools courants. L’intérieur est sombre, le patron chauve  il feint de ne pas voir que les canon pointent en brillant dans la pénombre. Essuie les verres avec un zèle joué. Silence de mort. Les individus forcent le jeune à lire ce qui était écrit sur les boîtes de conserves rangées sur l’étagère. 

- Après il vont le tuer, regrette Jérôme. 

Le jeune sortit une paire de lunettes. Louise s’esclaffa. « C’est la première fois que je vois un type mettre des lunettes dans un western. Comment dirais-tu, Dominique ? Que c’est surréaliste ? » 

- je ne dis rien. J’attends. 

- Qu’en savez-vous Louise, fit Jacques, vous avez dit que c’était votre premier western ? 

- Beans … beans . Beans… 

- Ça veut dire quoi ? 

- Que c’est la fin des haricots s’exclame Louise triomphante. 

- Ce n’est pas ça chuchotai-je.

 

Le rouge du couchant flamboie avec un maximum d'indiscrétion. 

-Idiot, ce film déclara Jacques tu n’aurais jamais dû laisser Jérôme le voir. Encouragement à la violence et à la brutalité. Louise vous auriez pu intervenir… 

Tout à coup Billy poussa la porte d’une salle de bain, et bondit dans une baignoire mousseuse où une femme, déjà, clapotait.

- C’est bientôt la fin, annonce encore Louise, sinistre et encourageante.

- Il fait la bringue, Billy ? demande Jérôme.

- C’est un homme libre ! apprécie louise.

- Louise ! Suppliai-je comment ose-tu dire de pareilles sottises ? Serais-tu contente d’avoir un mari qui a plusieurs femmes et se fait pourchasser par la police ?

- Ta pauvre vieille tante est d’un romanesque usé !

- Qui es-tu étranger ? aske Billy à un mec en face de lui.
Il était de nouveau à boire un coup à une taverne en terrasse. L’étranger à l’air réservé, sourit pourtant.

- Je m’appelle Alias. 

- Alias quoi ? fit Jacques.

- C’est qui ? dit Jérôme.

- Autrefois, on aurait dit un interlude, dit Louise.

- C’est son double, hasardai-je.

- Jamais de psychologie dans un western, informe Jacques connaisseur.
A vrai dire Billy n’a peut-être pas compris, lui non plus. 

Il l’observe avec un sourire intrigué et par monosyllabes cherche à savoir si c’est ami ou ennemi. Sans compter qu'il le connait peut-être? Il conclut qu’il était opportun de trinquer.

Je suis allée chercher du rhum et du coca pour me faire un cuba libre. Louise eut l’air horrifié et se versa de l’eau d’une carafe. Le couchant tombait sur Billy et Alias qui ne se disaient rien. ça rougeoyait avec insistance.

- Il n’est pas taillé pour l’ouest, celui-là fait Louise. 

- Qu’en savez-vous, ma chère, vous avez dit que c’était votre premier… 

Billy est à nouveau en galante compagnie avec une mexicaine dans une chambre d’hôtel minuscule qui contient tout juste un lit et une armoire. Champ de bataille. En bas, la bande du vieux chérif attend. 

-Billy est un homme libre renchérit Louise, il a choisi sa vie. 

- C’est idiot, personne ne choisit sa vie : autrefois les indiens étaient pourchassés, ensuite certains blancs se sont sentis coupables. Ceux qui l’éprouvèrent le plus voulurent se faire tuer pour éprouver la même chose que les indiens et laver dans le sang la faute de leurs ancêtres en versant le leur. Ce n’est pas un choix. Mais plutôt un destin. Et il n’en sait rien. 

J’étais seule à causer ; ils sont déjà tous montés...

 

"There was nothing at the edge of the river

But dry grass and cotton candy

"Alias, Isaid to him. 'Alias,

Sombody there make us want to drink the river

Sombody want to thirst us"

"Kid, he said, " no river

Wants to trap men. There ain't no malice in it. Try

To understand."

We stood there, by that little river and Alias took off his shirt

and I took off my shirt

I was never real. Alias was never real.

Or that big cotton tree or the ground.

Or the little river;"

 

Jack Spicer "Billy The Kid" III , 1975.

 

 

 

 

 

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