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19 novembre 2006 7 19 /11 /novembre /2006 22:10
le-journal-d-Edith.jpgEdition : Gallimard- Folio 1977.
 
   Lorsque Edith et Brett viennent s'installer en Pennsylvannie, le vieux Georges, oncle de Brett , célibataire de 70 ans qui ne se plaît  plus dans sa maison de retraite vient habiter avec eux.
C'est curieux que Brett veuille le prendre: à quoi bon s'embarrasser d'un vieux parent que l'on connaît à peine? C'est encore plus étrange qu'Edith accepte et ne le renvoie pas lorsqu'il affecte la maladie pour rester dans sa chambre et se faire servir comme un enfant.
Cliff, le fils unique, jalouse le vieux Georges. Ce garçon violent, aboulique, déscolarisé, devrait inquiéter ses parents.
Mais Edith et Brett n'ont jamais le temps de se faire du souci. Occupés du journal qu'ils ont créé, La Gazette, leurs inquiétudes se  concentrent  sur  la politique nationale et étrangère, les conflits sociaux, un certain militantisme.
Pourtant la situation se dégrade  : Brett prend  une maîtresse . Edith n'est pas trop affectée. Y-a-t-il quelqu'un dans sa vie?
Rien d'autre qu'un gros volume brun, relié, son journal, qu'elle tient d'une façon un peu particulière: son fils y est brillant au point d'intégrer une grande école; il se marie, lui donne des petits enfants. Brett vient d'y mourir...


 
" Le Journal d'Edith" est un roman psychologique   où sont mises en scène plusieurs pathologies :

 Edith s'éloigne de la réalité qu'elle devrait affronter. D'abord, comme le font la très grande majorité des gens en ignorant ses problèmes les plus gênants, et en se tournant vers des activités qui ne la remettent pas sérieusement en cause, d'autant plus que ces activités sont utiles à la société. Puis, elle joue à transformer cette réalité de plus en plus inavouable mais ne sait pas garder ses distances vis-à vis de la fiction: l'histoire idéale de sa famille qu'elle relate dans son journal est écrite à la première personne, les personnages en sont les membres de sa famille, elle se contente de changer de façon manichéenne les " réalités insupportables" par "d'heureux événements".

Brett, son époux, pragmatique, choisit la fuite dans une autre réalité plus acceptable : mais que représente ce vieil oncle dépressif qu'il impose à Edith, et qui exigera d'elle des soins qu'on réserve aux nourrissons? N'est-ce pas une autre personnalité de lui-même, régressive, qu'il délègue à un autre, pour ne pas en souffrir?
Que signifie de la part de Brett, cette violente colère à la mort ( qu'il soupçonne à juste titre criminelle), du vieil oncle qu'il avait "oublié" chez Edith?
Et si Brett est resté, sans le savoir, un nourrisson sans défense, dont la vie sociale apparemment adaptée est un leurre, comment s'étonner que son fils souffre de graves troubles mentaux?  Le fils  hérite des maux ignorés de ses parents.

Ce personnage irresponsable, capable de meurtre, ressemble à l'être monstrueux, couplé à sa mère, que rencontre l'infortuné architecte de " L'Inconnu du Nord-Express".
Patricia Highsmith s'est surpassée pour nous montrer les ruses tortueuses du psychisme humain. A propos de ce livre, elle disait avoir imaginé ce qu'aurait été sa vie si elle avait accepté une demande en mariage qui lui avait été faite dans ses jeunes années.
 
 
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15 novembre 2006 3 15 /11 /novembre /2006 12:27
2020194236-08--SCLZZZZZZZ-V24241512-AA240-.jpgnouvelle, 1891 (72 pages en français) 10/18 Domaine étranger.

Pemberton, jeune homme désargenté n’a plus de quoi payer sa chambre d’hôtel. Il a acquis de bons diplômes de Yale et Oxford qui ne lui servent à rien et une petite expérience de l’enseignement. Par relation il en arrive à se proposer comme précepteur dans une famille américaine les Moreen, installée à Nice. Morgan, le futur élève a douze ans. c’est le dernier né de la famille ne peut aller au collège, pour cause de faiblesse cardiaque.
Pemberton trouve l’enfant assez laid et intelligent. L’histoire s’ouvre sur un problème crucial. Combien Pemberton peut-il espérer être payé ? Il ne sait comment aborder la question et Mrs Moreeen à laquelle il trouve des airs de grande dame, le rassure sans l’éclairer. Quant à Morgan qui écoute la conversation, il lui décoche quelques flèches ironiques (« vous aurez tout ce que vous voulez » ; « nous sommes du dernier bien ») nettement au-dessus de son âge.
Pemberton n’a d’autre choix que de se faire embaucher sans avoir plus de précision sur son salaire. La famille habite une belle villa, ne semble manquer de rien mais « les deux sœurs se coiffent et se font leurs robes » le frère aîné Ulik « semble vivre de son club ». Comme d’ordinaire chez James les modalisateurs abondent et noient le lecteur sous les hypothèses de Pemberton.
La famille et l’élève le déconcertent par leur façon de vivre, imprévisible, bohème, quoique essayant d’être « chics ». Le fait qu’ils parlent un dialecte inventé par eux, mélange d’italien d’anglais et de français leur donne un charme particulier aux yeux de Pemberton.
Le temps passe insidieusement. Les Pemberton déménagent sans cesse de la Suisse à Florence, puis retour à Nice et subitement les voilà à Paris. Plus d’un an s’est écoulé et, Pemberton toujours sans salaire, soupçonne la famille d’accumuler des dettes et de se sauver au moment de payer, là encore ils déploient un savoir-faire digne d’admiration. Au cours d’un froid hiver parisien il reçoit trois cent francs : son premier et ultime salaire. Morgan est logé quasiment à la même enseigne et partage avec lui son argent de poche. Un jour il lui achète une cravate.
Les deux grandes sœurs reçoivent des « princes » certains jours de la semaine. Il s’avère que ce sont des vieux messieurs auxquels on essaie de les marier et qu’elles les reçoivent très mal, et les découragent. Grande fierté mais attitude suicidaire.
Malgré les avertissements répétés de Morgan qu’il devrait « filer », que c’est lui qui va être contraint de le mettre à la porte, que l’on ne se laisse pas exploiter ainsi, Pemberton n’écoute pas son élève et reste : à mesure que l’argent se fait des plus en plus rare, les découvertes de P. sur les Moreen lui fond perdre ses illusions sur une famille qu’il persistait à trouver remarquable : les Moreen pensent-il maintenant sont de petits aventuriers, voleurs autant qu’il peuvent, n’ayant goût que pour le paraître et ils l’entraînent avec eux dans la déchéance.
P trouve le moyen de se tirer de ce mauvais pas. Un élève stupide mais dont la famille le paie bien l’attend à Londres. Il n’y reste pas longtemps. Les Moreen lui font du chantage et peut-être Morgan aussi mais il n’ose pas le penser. Il quitte le confort et l’ennui parce que Morgan est « à l’article de la mort ». A peine est-il arrivé que la famille installée dans un hôtel parisien, visiblement menacée de graves problèmes financiers, lui enjoint pour toute récompense d’être venu, d’emmener Morgan (de les en débarrasser). Quelque mois s’écoulent, la famille est expulsée, se retrouve à la rue. Pemberton, vous devez partir avec Morgan supplie la maîtresse de maison ! Mais où ? P. n’a plus le sou vaillant lui non plus… heureusement, Morgan, trop ému soit par la détresse de sa famille, soit par la pensée d’aller vivre enfin avec son précepteur, meurt d’une providentielle crise cardiaque. Le récit se clôt sur Mr. Moreen , le père : « Mr. Moreen tremblait de tous ses membres et était à sa façon aussi affecté que sa femme. Mais dès qu’il se fut repris, il supporta sa perte en parfait homme du monde ».
Le récit est présenté comme un souvenir de Pemberton, à un âge non précisé. Le narrateur dit devoir suppléer à des souvenirs parfois défaillants, confondre les périodes les unes avec les autres. La transformation progressive de Morgan, d’abord enfant précoce intelligent qui charme son précepteur, en « fardeau anéantissant » est remarquable. P. apprend à être moins naïf, à moins se mentir, et c’est aussi la perte des illusions que le sujet de cette cruelle nouvelle. Le génial Morgan devient un garçon de 15ans qui fait pitié et irrite P. « c’était très joli de la part de Morgan de considérer comme une réparation le fait qu’il allait s’établir avec lui pour toujours, mais il y avait un vice irritant dans un pareil point de vue. Il voyait bien ce qui se passait dans l’esprit du jeune garçon. Puisque son ami avait eu la générosité de revenir, il devait lui montrer sa gratitude en lui donnant la vie. Mais le malheureux ami n’avait aucune envie de recevoir ce cadeau que pouvait-il bien faire de la misérable petite vie de Morgan ?...il se rappelait la raison première de tout ceci, raison très honorable pour Morgan et qui consistait tout simplement dans le fait qu’il vous faisait complètement oublier qu’il n’était q’un méchant galopin »
Le pauvre enfant est largement démasqué : tout simplement un enfant intellectuel qui s’emmerde dans une famille non attirée parles choses de l’esprit et fascinée par le paraître. Et qui ne peut les quitter parce qu’il est malade et sans le sou.
Le chantage : un thème qui court à travers toute l’œuvre de James, affectif et pécuniaire tout ensemble. L’examen des relation humaines comme marché de dupes voilà à quoi James excelle et il le montre avec talent dans un tel texte.
L’énigme restante : à la fin de cette nouvelle on ne sait toujours pas grand’ chose de cette étrange famille Moreen. On croit deviner bien des choses et l’on reste à ignorer l’essentiel. Ces gens profitent avec plus ou moins de bonheur d’un argent dont il peuvent s’emparer mais comment et jusqu’à quel point ?
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15 novembre 2006 3 15 /11 /novembre /2006 12:17
225303813X-08--SCLZZZZZZZ-AA240-.jpgRoman en deux parties : la première est contée selon le point de vue du prince Amérigo, la seconde selon son épouse, Maggie.

Jeune noble d'une vieille famille italienne, Amerigo va conclure un mariage de convenance avec Maggie Velver, jeune américaine dont le père est très riche. Il a accepté cette union afin de poursuivre la relation sexuelle et sentimentale qu'il entretient avec Charlotte Strant : cette dernière est pauvre, fière jusqu'à un certain point, aventurière par obligation plutôt que par choix. Ils sont devenus amants en Italie, deux ans plus tôt.
Reçue par Mr Velver, le père de Maggie, et aimée de lui, Charlotte espère qu'il va l'épouser. Ces deux unions seront fort pratiques pour permettre à Charlotte et Amerigo de se retrouver plus souvent.

Voici donc plusieurs couples :
1. Maggie et Amerigo qui feignent le bonheur des jeunes mariés. Maggie aime Amerigo. Elle a eu tout de suite l'intuition de son infortune, mais n'en devient que progressivement consciente.
2. Amerigo et Charlotte, couple adultère, qui se voient en secret, toujours épris l'un de l'autre, mais las de cette situation.
3. Mr Velver et Charlotte : le vieux monsieur riche, amoureux, et la jeune femme sans ressources, contrainte de vendre ses charmes par la voie respectable du mariage.
4. Mr Velver et sa fille Maggie. Le père et la fille sont de vieux complices depuis toujours, qui resserrent leurs liens à la naissance du petit fils.
5. Bob et Fanny Assingham : deux Anglais d'âge avancé, sans enfants. Elle est une intrigante , une "marieuse", se flatte de faire et défaire les destinées faute d'en avoir une significative, amuse son mari qui rentre flegmatiquement dans son jeu. Elle a marié le prince Amerigo , elle influence tout le monde... Ils assistent en voyeurs gourmands à ce qui se trame autour d'eux (ce qu'ils croient en deviner).


Deux jours avant le mariage de Maggie et d'Amerigo, Charlotte et lui dénichent à Londres chez un antiquaire, une coupe qui attire leur attention. Elle veut la lui offrir, il refuse, lui faisant remarquer la fêlure sur l'objet.
Quatre ans plus tard, Maggie ira elle-même chez cet antiquaire, situé dans le quartier où ils résident. Le commerçant se souvient de Charlotte et d'Amerigo et la renseigne implicitement sur le type de relations qu'ils entretiennent. Après achat de la coupe, elle la brise et annonce à son époux : " J'ai décidé de ne plus faire comme si je ne savais pas."

La situation se renverse. Amerigo commence à respecter sa femme. Il va rompre avec Charlotte, que son vieux mari a décidé d'éloigner et qu'il emmène à l'autre bout du monde. Ce sera aussi l'occasion pour Maggie de se détacher de son père.

Cette opération de redistribution des couples est contée au moyen de dialogues pleins de sous-entendus où il est difficile de démêler ce que chacun sait ou ne sait pas, veut ou ne veut pas. Ce roman qui, comme les " Ailes de la colombe" exploite la situation du ménage à trois, procède de façon beaucoup plus allusive et suggestive. La substance du récit est diluée dans un produit qui en rend la couleur pâle et indéfinissable.
Les personnages se ressentent du perfectionnement de la technique : moins vigoureux, moins dynamiques, éloignés de la vie. Charlotte ne sera guère plus qu'une amante déçue et mollement vengeresse. Pour décrire les sentiments, James parle d'un buffet, des oscillations d'un lustre au plafond. Les déplacements d'une théière autour des convives rendent compte du désarroi profond des êtres. Les bavardages de Mrs Assingham noient le poisson des événements. Les intrigues compliquées qu'elle déploie, sont un miroir déformant dans lequel il faut retrouver le vrai.
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15 novembre 2006 3 15 /11 /novembre /2006 12:15
51X23K5AD6L--AA240-.jpgPublié en 1898.
Edition livre de poche ( biblio), 1987.

Au cours d’une soirée de noël relatée par un premier narrateur, l’on se raconte des histoires de fantômes « délicieuses et horribles » .
Douglas, un des invités, prend la parole pour lire le témoignage de son amie, à présent décédée, qui lui a légué le récit de son expérience traumatisante d'institutrice d'enfants étranges.

Le troisième récit, écrit par l’institutrice,   est donc lu par Douglas à voix haute. Et la femme qui s’y exprime parle à la première personne. Henry James a voulu que le récit soit filtré à travers deux relais de paroles. Comme s’il s’agissait d’une part de préparer un suspense pour le lecteur à travers ces présentations, de capter un auditoire, et d'autre part de rendre douteux le récit de la jeune gouvernante. Nous n’oublions jamais que l’auteur n’a pas voulu qu’elle s’adresse à nous directement.


Cette Jane, institutrice sans le sou, ayant un peu d’instruction, se fait recommander auprès d’un riche propriétaire pour  s’occuper de ses neveux orphelins. Avant même d’entrer dans la place, elle s’interroge, à mots couverts, sur la possibilité de se faire épouser, et part là-bas avec cette idée en tête.
L'idée de se faire épouser par son employeur... cette composante de l'histoire, je ne l'avais pas perçue à ma première lecture. Elle est implicite, mais tout à fait réelle.

C’est l’intendante Mme Grose, une femme « qui ne saurait mentir » et en qui la jeune fille a une sorte de confiance, qui lui présente les enfants et la maison.
Flora et Miles sont des « enfants trop parfaits » pourvus d’un charme irrésistible. Ils ont trop d’intelligence, et surtout se font trop de signes d’intelligence . Leur préceptrice se sent exclue... et comblée en même temps d'avoir de bons élèves.  Jane ressent un sentiment d’étrangeté, de crainte manifeste.

Et bientôt elle se demande anxieusement : que peuvent-ils bien se raconter ? Des secrets ?
Ils semblent mener une double vie. Remarquables pour les études, faisant toujours ce qu’on attend d’eux, ils sont également « toujours absents » regrette Jane. Le petit Miles s’est fait renvoyer de son collège, on ignore pourquoi.

Elle se promène seule, au crépuscule, à côté de l’étang, dans la propriété de son maître, rêvant de le rencontrer. Las ! C’est un homme inconnu qu’elle voit…fort séduisant, mais qui la scrute d’une façon non équivoque.
A parler avec Mrs Grose, elle apprend qu’il s’agit d’un domestique peu scrupuleux qui régentait la maison l’an passé... et qui est déjà mort.
Bientôt Jane « voit » également feu miss Jessel, la gouvernante qui l’a précédée, apprend de Mrs Grose que le domestique et miss Jessel « se conduisaient mal » et qu’ils étaient très proches des enfants. Jane imagine que les fantômes des domestiques ont pris possession des enfants et qu’elle doit les exorciser.

De temps à autre elle se demande si elle n’est pas folle, et cherche des preuves. Elle veut faire avouer Miles ; a t’il vu les domestiques fantômes et diaboliques, et que l’obligent-ils à faire ? Sans s’en apercevoir, elle harcèle le gamin et sa sœur, entretient avec eux un dialogue obscur, interprète leurs réponses comme des aveux de lubricité. Commence à voir les spectres la nuit et va les guetter dans tous les lieux du vieux château. Les enfants prennent l’habitude des promenades nocturnes … un jeu bizarre qui suppose que Jane surveille à la fois les enfants et les « apparitions » d’une fenêtre ou dans un corridor, tandis que les enfants, se sachant vus, prennent la pose dans le jardin, se font surprendre dans un couloir ; et la folie qui gagne la pauvre jeune femme les affole peu à peu…

James utilise au maximum le procédé appelé par Freud « inquiétante étrangeté » de ces « choses » qui sont dans la maison (heimlich) et n’en font pas partie ( unheimlich).Chaque fois que l’on pense au Tour d’écrou, si l’on ne s’interroge plus guère sur ce qui s’est vraiment passé, on relit avec plaisir les passages les plus insolites, spécialement les scènes nocturnes et crépusculaires.

Voir aussi l'avis de Cuné


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10 novembre 2006 5 10 /11 /novembre /2006 21:18

Le narrateur, journaliste spécialisé, veut s'emparer de documents inédits  concernant l'écrivain Aspern, qu'il vénère presque autant que Shakespeare. Ces documents  recèlent peut-être un chef d'œuvre, une correspondance secrète, un journal, à défaut des révélations sur la vie privée d'Aspern. Ils devraient être essentiels à éclaircir ces " zones d'ombre" qu'un fanatique réussit toujours à cerner chez Son Ecrivain.


Ils  doivent se trouver entre les mains de la vieille Miss Bordereau, américaine d'origine française, résidant à Venise avec sa nièce. Miss B est une ancienne maîtresse  du maître. Le narrateur réussit à s'introduire dans le palais vénitien occupé par les deux dames en acceptant de louer le premier étage à un prix ridiculement élevé. Quoique ayant voulu passer pour un touriste, il sait que la vieille demoiselle n'ignore rien de ses buts.


La nièce de cette personne, à priori  inaccessible, semble gentille et soucieuse du bien de son hôte. C'est à   elle que  le journaliste, prudent,  tente d'exposer son projet. Les affaires vont un peu plus loin qu'il ne le souhaiterait : il promet le mariage à cette jeune personne (un peu sotte, pas très jolie, mais transfigurée par le sang d'Aspern, qui vraisemblablement, coule dans ses veines...)

La vieille Miss Bordereau meurt après lui avoir soutiré beaucoup d'argent pour  sa "nièce", mais sans avoir rien révélé sur les papiers supposés en sa possession. Le narrateur découvre que le prix à payer pour l'accès aux précieux documents, dont il n'est plus très sûr qu'ils existent, est au-dessus de ses forces : il ne pourra pas épouser la "nièce".

S'étant détourné de cette femme, après moult promesses,  elle lui annoncera sa vengeance : j'ai brûlé les papiers. Avaient-ils une réelle valeur, si toutefois, ils existaient vraiment?

Notre héros conservera un petit portrait "ironique" d'Aspern, qui semble lui dire chaque fois qu'il l'observe: " Je t'ai bien eu".


Ressassant les étapes de son entreprise infructueuse, il se répète qu'il n'a jamais été sûr de l'intérêt des documents en question, ni même de leur existence. C'est à Miss Bordereau qu'il s'intéressait tout en la dénigrant avant même de la connaître. Que désirait-il au juste?

Le malheureux héros de cette histoire, bon journaliste, mais écrivain raté, en est réduit à admirer plutôt que créer, et il lui advient  de ne plus savoir  quoi dire d'intéressant sur l'auteur dont il est spécialiste et qu'il idéalise à l'excès. Ayant voué sa vie à la littérature, et plus spécialement à Aspern, il en vient à chercher à travers lui à nouer des liens conjugaux et filiaux avec " ses femmes", liens dont il s'est gardé dans sa vie propre.

 

Mais feu Aspern ne lui donnera rien de ce qu'il désire, car son commentateur zélé le considère comme un père interdicteur sans le savoir. Les deux femmes, elles, en ont l'intuition, et tirent tous les avantages possibles de la situation.

Cette longue nouvelle devrait avoir une morale : «  Gardez-vous du culte de la personnalité ».


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7 septembre 2006 4 07 /09 /septembre /2006 09:11
la-vie-trop-br--ve-d-Edwin-Mulhouse.gifSteven Milhauser « La Vie trop brève d’Edwin Mulhouse, écrivain américain, 1943-1954 racontée par Jeffrey Cartwright ». Albin Michel (Grandes traductions).
 
 Le roman se présente comme la biographie d’un écrivain prodige écrite par un de ses camarades de classe, admiratif et férocement jaloux.
 
« Edwin Abraham Mulhouse, dont la mort tragique, le 1ER août 1954 à 1h06 du matin a privé l’Amérique du plus doué de ses écrivains, était né le 1er août 1943 à 1h06 du matin dans la sombre ville de Newfield, Connecticut ».
Le père sans imagination approuve la mère qui  admire toutes les manifestations de son fils, les trouvant prometteuses et digne d’un être exceptionnellement doué. Ainsi tient-elle un cahier révélant par le menu les infimes progrès du bébé dans tous les domaines, chaque nouveauté étant considérée comme un événement : gestes, borborygmes, pousse dentaire, apprentissage de la marche, langage articulé, jeu, et bien sûr tout ce qui relève des acquisitions scolaires.
A lire ces constats de précocité, on découvre qu’Edwin fait à peu près la même chose au même âge qu’un enfant normal…mais habitué à être admiré il prête un intérêt très particulier à ses productions.
De même lorsqu’il écrit son chef d’œuvre un récit en forme de « cartoons », beaucoup d’enfants de dix ans ont sans doute réalisé des «  cartoons » tout aussi honorables…
Cette satire féroce  de l’enfant prodige qui se révèle être l’enfant obéissant, le fils modèle  jusqu’à l’autodestruction radicale, se double de descriptions justes des enchantements et déceptions enfantines.
 
 
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2 septembre 2006 6 02 /09 /septembre /2006 10:41

un-jumeau-singulier.jpgDonald Westlake “Le Jumeau singulier” («  Two Much ») 2001 

 

« Vous êtes dans un marais sans fond, froid, verdâtre, et  l’eau fangeuse monte dans vos narines. Un ppetit crapaud visqueux s’introduit dans votre corps, dévore vos intestins, votre estomac, et laisse en vous un trou suintant de bile, qui s’étend de vos côtes fragiles à vos organes génitaux, brutalement mis à nu. » 

 

Qu’est-ce qui a pu mettre Art Dodge, dans cet état ?  Propriétaire d’une petite entreprise de cartes de vœux et d’anniversaire humoristiques  dont il compose lui-même le textes ( absolument désopilants),  criblé de dettes,  proche de la faillite, il n’en conservait pas moins un optimisme à toute épreuve. Il avait rencontré deux jumelles riches et démarré avec succès une seconde carrière de gigolo…

 

 

 

 

 

 

 

 

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25 juin 2006 7 25 /06 /juin /2006 18:01

2879294568-01--SCLZZZZZZZ-V46490899-SS500-.jpgCynthia Ozick « Un Monde vacillant » L’Olivier.

 

 

(Titre original : « Heir To The Glimmering World », 2004.)

 

 

 

 

1 Nous sommes en 1935, à Albany dans le Bronx. Rose Meadows , 18 ans, vient de répondre à une petite annonce parue dans le journal. La famille Mitwisser cherche quelqu’un pour s’occuper de cinq enfants de 3 à 15ans et aider le professeur dans ses recherches. Dans un salon encombré de meubles, une femme nerveuse la reçoit, et lui communique des bribes de phrases majoritairement en allemand. Rose ne sait quoi faire, lorsque apparaît Anneliese la fille aînée adolescente autoritaire qui semble tout diriger dans la maison et l’embauche mais sans gages pour le moment. Rose aperçoit trois garçonnets remuants, une toute petite fille et ne réussit pas à voir le chef de famille. Rose déménage aussitôt. Elle n’a pas le choix.

Elle a toujours été dans une situation difficile, vivait avec son père, veuf, professeur de mathématique, mythomane et joueur, qui se faisait régulièrement renvoyer d’établissements scolaires toujours plus douteux, et ne s’occupait pas d’elle, jusqu’au jour où il l’a carrément chassée . Recueillie par son cousin Bertram, elle était inscrite par lui dans une école d’institutrice où les cours de pédagogie l’assommaient. A nouveau elle gêne, parce que la compagne de son cousin, communiste acharnée, veut l’entraîner dans une communauté où Rose n’aura pas sa place.

 

 

2 Elle entre au service des Mitwisser, qui eux non plus n’ont pas le choix, nul d’autre que Rose n’ayant répondu à l’annonce : le chef de famille professeur d’histoire des religions, sa femme, physicienne, et leur cinq enfants ont fui l’Allemagne nazie deux ans plus tôt. Rose ne sait pas à quoi elle est réellement employée ; elle voudrait être la secrétaire du professeur, mais Anneliese , quoique plus jeune qu’elle, lui donne l’ordre de s’occuper de sa toute petite sœur et de sa mère qui, choquée par l’exil forcé, ne quitte plus son lit. Les Mitwisser vivent dans une grande maison éloignée de la ville près des marais. Ils ne sortent guère et ne voient personne.

Rose n’a pas le choix et elle a également appris à ne pas avoir d’état d’âme. Son destin va se trouver lié à celui des Mitwisser et à leurs multiples problèmes (conjugaux, financiers, intellectuels, psychologiques).

D’abord, elle réussit à nouer une relation privilégiée avec Elsa la mère, perturbée mentalement : sa folie ressemble « tantôt à celle d’Ophélie, tantôt à celle d’Hamlet ». C’est par elle que Rose en apprend davantage sur l’exil et la dépendance et observe la famille : selon Elsa, ils sont devenus « des parasites » privés de toute activité positive. De toute manière, elle n’approuvait pas les recherches de Rudolf sur la secte des Karaïtes.

 

 

3 Avec le temps, Rose démontre ses capacités de dactylo au professeur et écrit parfois sous sa dictée. Les Karaïtes, apprend-elle sont des dissidents : ils admettent la Torah et rejettent le Talmud. Mitwisser est à la recherche d’une forme de religion épurée qui ne retiendrait que l’essentiel : c’est du moins ce que Rose croit comprendre. Un jour, le professeur reçoit la visite d’un ex-philosophe indien devenu tailleur ; Rose est autorisée à rester ; l’ex-philosophe explique à Mitwisser qu’il est plus proche de l’athéisme qu’il ne pense et l’enjoint à interroger la notion de divinité. Cette unique visite va progressivement détourner le professeur de ses travaux mais aussi le déprimer et le rendre oisif. Puis Rose reçoit une demande en mariage de cet original. Va-t-elle être obligée d’épouser un vieux monsieur ?

 

4 La deuxième fois que les Mitwisser ouvrent leur porte à quelqu’un, il s’agit de « James » le bienfaiteur et mécène de la famille, détesté d’Elsa, car leur survie dépend entièrement de sa fortune. Et officiellement, on ignore ce qui a poussé cet homme, indifférent aux recherches de Mitwisser à entretenir toute la famille… ainsi que Rose à présent, qui commence à recevoir un traitement hebdomadaire.

Dès lors l’auteur alterne l’histoire de Rose, contée à la première personne, et celle de James (à la troisième). Dès l’âge de trois ans, James a servi à son père dessinateur de modèle pour la réalisation du « Bear Boy », petit garçon héros d’une série d’ouvrages illustrés pour la jeunesse qui ont connu un succès mondial. James est très riche, mais depuis sa majorité il erre dans le monde, alcoolique, sans but ni identité, attachant un temps son existence à diverses créatures qu’il entretient et délaisse brusquement : un acteur dans une troupe de province, une femme affublé d’un garçon rebelle qu’il paie pour qu’il apprenne à lire…

 

 

La situation s’envenime : Anneliese et James disparaissent sans adresse et envoient des mandats ; le professeur s’accuse d’avoir vendu sa fille et dépérit ; l’état d’Elsa empire. Puis le cousin Bertram, devenu indigent, vient frapper à la porte des Mitwisser : il a perdu son emploi et son logement pour ses activités politiques ; mais l’association communiste qu’il avait voulu intégrer l’a rejeté…

 

 

 

 

Parfaite maîtrise romanesque, intrigue solide, personnages tous consistants et vivants même les petits rôles.

Ironie, situations tragi-comiques.

Narration classique

Question centrale : identité, errance, immigration, exil, déréliction, héritages impossibles à assumer. Heir : héritier.

 

  lire l'avis de Papillon 

 

 

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24 mai 2006 3 24 /05 /mai /2006 21:55
   Très difficile d’être un peu objectif à la lecture d’une autobiographie signée Dylan si l’on a été adolescent dans les années soixante et qu’on l’a tellement aimé.
 Puis qu’ensuite on a tourné la page sans oublier ses chansons.
Et chaque fois qu’un scribouillard allumé écrivait un papier pour annoncer le grand retour on se laissait avoir et on se procurait Oh Mercy, Time Out Of Mind… mais ce n’était pas ça, pas tout à fait ou pas du tout, et on se jurait qu’on n’allait pas nous y reprendre.
 
   Et pourtant, nous voilà plongés dans ces Chroniques! Comme s’il avait divorcé avec regret trente ans auparavant, l’ex-fan se tient en alerte au moindre signe qu’il pourrait éventuellement renouer.
 
   En cinq chapitres, Le chanteur ( 65 ans today) nous raconte, de façon achronologique, comment et dans quelles circonstances il a enregistré trois de ses albums : le tout premier fait l’objet de trois chapitres ( 1, 2, 5).

Le chapitre 2 «  La Terre perdue » intéresse : il   se souvient de  New York,  du « Village »,  habite chez un couple bizarre, Ray et Chloe, avec qui il entretient des relations assez lacunaires, mais qui lui prêtent leur appartement pendant la journée. Il travaille de nuit à se produire dans des clubs (Le Gaslight, le Kettle of Fish…) avec une multitude d’autres chanteurs : beaucoup de figures attachantes défilent  avec lesquelles on n’a pas le temps de faire connaissance.
Le jour il dort, puis zappe dans la bibliothèque fournie et fort hétéroclite de ses hôtes.
« J’aurais voulu lire tous ces livres, mais pour ce faire, il aurait fallu qu’on m’envoie dans une maison de repos ou quelque chose comme ça. J’ai commencé Le Bruit et la Fureur sans vraiment bien comprendre, sensible cependant à la puissance de Faulkner…j’ai appris par cœur Les Cloches de Poe que j’ai plaquées sur une mélodie à la guitare ».
 
On saisit qu’il voudrait bien écrire et que la forme «  chanson » est la seule qui soit à sa portée à condition d’en enrichir les possibilités.
 « On voudrait en faire de grandes qui contiennent toute une vie ».
 Il aimait la musique de jazz mais ne pouvait se l’approprier parce qu’elle se suffit d’être instrumentale et qu’il avait besoin de mots.
Je me suis intéressée à tout ce qui relève d’un apprentissage véritable et de temps à autre j’ai été retenue même si l’écriture est parfois déplaisante, qui associe banalités, descriptions soignées très scolaires à trois adjectifs, et courts développements pertinents, ces derniers trop souvent noyés dans la masse. Pourtant, si l’on se réfère au dernier opus de l’auteur de l’auteur en matière de prose (« Tarentula »), on ne peut que lui savoir gré d’avoir fait un sérieux effort de communication.
 
 Deux autres chapitres du livre,(3 et 4) « New Morning » et « Oh Mercy » portent le titre d’albums qu'on connait et portent sur  les périodes contemporaines de ces enregistrements.
New Morning ( chapitre 3): L’auteur se transporte en 1968/ 69. Il a, de fraîche date, une femme et des enfants, et enterre son père. Des moments essentiels dans la vie d’un homme. Il retourne chez lui à Woodstock, car il a maintenant une maison mais cette demeure est assiégée par les « fans » ; des gens qui veulent faire de lui le porte-parole et le guide d’une génération de marginaux révoltés.
C’est pour les faire fuir que Dylan aurait désormais utilisé son talent à ne plus faire que des chansons de variété.

Je ne sais s’il a atteint son but, mais il s’est ainsi aliéné bon nombre de ses vrais admirateurs qui ne sont pas des « fans »…

Hypothèse :
C’est la mort du père, (en juin 1968, entre « John Wesley Harding » et « Nashville Skyline » ), qui semble avoir porté un coup presque fatal au talent de Dylan.
Presque : il a  enregistré un bon disque en 1974 ( Blood On The Tracks ») et quelques chansons intéressantes disséminées de-ci delà.
 
Le chapitre 4,consacré à Oh Mercy ( on situe les faits   vers  1989)  est pénible à lire ; Dylan s’y montre d’un conformisme épais.
 Si, mine de rien, ce livre défend une thèse, c’est que le chanteur veut à tout prix s’inscrire dans une tradition (le blues, la chanson populaire…) et là où on l’aimait c’est plutôt dans la rupture, quand il fit de la chanson un art qu’on ne trouvait pas mineur.
Au chapitre 5, « Fleuve de glace »il retourne à ses vingt ans.   J’ y ai lu quelques pages   qui ne m’ont pas laissée froide.  On trouvera quelques passages inspirés ; c’est après avoir vu une comédie musicale inspirée de Brecht, de « L’Opéra de quat’sous » que Dylan trouve le moyen de faire des chansons de prix, et qui nous furent chères.
 «  Les mélodies de Kurt Weill associaient en quelque sorte l’opéra et le jazz…c’était foncièrement des folksongs, sauf que les folksongs n’ont pas cette sophistication…Woody n’a jamais rien écrit de ce calibre ».

  Les déçus du dylanisme peuvent se dispenser d'acheter ce livre mais pourquoi ne pas l'emprunter en bibliohèque?
 
 
 
 
 
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22 mars 2006 3 22 /03 /mars /2006 22:17

9782842611828.gif John Cheever : Insomnies -      (le Serpent à plumes.)    Ces Nouvelles publiées entre 1946 et 1978. JC est le chef de file de l’école dite du « New-Yorker » qui comprend aussi Raymond Carver.

 

 

Récits réalistes, féroces, cocasses. « L’Incroyable radio », l’un des plus curieux, montre comment cet instrument en arrive à mélanger fiction et réalité chez une femme qui s’ennuie seule chez elle. Entendant des histoires censées sortir du poste, elle ne sait pas si ce sont des pièces dramatiques ou ses voisins qui se parlent de l’autre côté des minces cloisons de l’appartement.

 

 

La plupart des nouvelles relatent l’histoire d’un couple qui se fait et se défait à moins que les protagonistes ne restent ensemble par esprit de résignation. Les femmes se révoltent à leur manière contre une vie de servitudes domestiques à quoi elles ont dû se résoudre après avoir obtenu un bon diplôme à l’université. Les hommes ne font rien d’autre que regretter leur jeunesse. Dans « Ô tristesse, ô beauté », Cash se suicide par l’intermédiaire de sa femme. A cinquante ans, il a l’habitude, pour se convaincre de son intégrité physique, de sauter en jogging et à moitié saoul par-dessus plusieurs meubles du salon, devant des admirateurs attitrés et résignés. Juste avant cette prouesse, on doit tirer un coup de pistolet dehors, pour annoncer le départ. Cash a récemment souffert d’une fracture mais il a hâte de montrer qu’il est encore performant. Sa femme Louise devra tirer le coup (D’habitude un voisin s’en charge). Il lui explique comment s’y prendre car elle n’a jamais touché une arme. Comme elle ne réussit pas, il s’énerve et s’élance par dessus le canapé ; le coup part et le tue net.

 

 

Le 8h48 : une femme folle ou qui veut se faire passer pour telle, cherche à se venger de son ancien patron qui l’a séduite puis abandonnée et virée. L’ayant suivi dans le train, elle lui enfonce incognito un revolver dans les côtes et le force à écouter un récit délirant vaguement mystique. Après le voyage, elle le force à ramper dans la boue et l’y laisse. La suite, écrite par Raymond Carver, élimine le diagnostic de folie.

 

 

L’Océan : un récit qui met également en scène une femme qui a un comportement étrange depuis que son mari par inadvertance, l’a prise pour sa propre mère à elle, comme elle passait devant une fenêtre.

 

 

Ce comportement vise à terroriser le mari : feindre d’arroser les côtelettes avec du pesticide. Il en tombe malade et ne sait que conclure : léger empoisonnement ? Réaction psycho somatique ?

 

 

Suspectée de folie l’épouse passe des heures à contempler un bocal à poissons (On pense à la chanson des Frères Jacques que, bien sûr, Cheever ne peut connaître ; ce n’en est que plus drôle !). Finalement, c’est l’homme qui perd la raison pour de vrai.

 

 

 

 

 

 

 

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