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31 mai 2018 4 31 /05 /mai /2018 23:13

 

2017 , Gallmeister, 301 pages, 1ere publication 1996.  USA

Journal d’une jeune fille de 17 ans, Pénélope, (surnommée tantôt Nell, tantôt Pumpkin…) qui vit dans la propriété de ses parents avec sa sœur Eva (18 ans) sur une période d’un an. Les deux filles sont dans une situation critique : à 50 km de San Francisco, et 15 de Redwood, la ville la plus proche, elles vivent seules, orphelines depuis environ six mois.

Les parents sont morts l’un après l’autre et, en même temps, (comme si c’en était la métaphore), la qualité de vie aux USA s’est détériorée  à toute allure : coupures d’électricité, puis cessation complète de distribution, y compris  d’eau, et d’essence, magasins qui se vident et ferment, gens qui abandonnent leurs maisons et s’en vont à l’aventure, parfois chassés par des bandes de pillards. Une guerre (ou plusieurs) ont mis le pays KO, on ne sait trop s’il y a encore un gouvernement et ce qu’il fait… la vie se dégrade à tel point, que les gens meurent de maladie faute de médecins et de médicaments, introuvables…. Toute cette situation de science fiction reste dans le flou : guerre, épidémies, assorties de catastrophes nucléaires et naturelles localisées mais répétitives. La romancière se saisit de la dégradation de la société comme argument pour son récit, mais ne se préoccupe pas de nous expliquer le pourquoi de cette sorte de « fin du monde » : on pense au roman « la Route » de Mc Carthy ; ma lecture est lointaine, il me semble que «  La Route » avait davantage de puissance, mais il faudrait que je le relise…

Les deux filles sont restées chez elles, et se sont débrouillées ; car avant le désastre, la famille pratiquait  déjà une quasi- autarcie : loin de tout, à la lisière d’une forêt ; leurs parents avaient développé une façon spéciale de vivre : la mère avait délaissé sa carrière à la naissance du premier enfant, le père étant seul à avoir un lien social d’ailleurs modeste. Ils n’ont pas envoyé leurs filles à l’école et les ont éduquées à la maison, les jeunes de leur âge, elles les voyaient peu, et n’en fréquentaient pas  sérieusement.   C’est de l’expérience de leurs parents disparus qu’elles vont tirer leurs ressources. Il y a dans ce récit un côté « parents exemplaires, filles qui marchent sur leurs traces ».

 Apparemment cette éducation leur permet de se débrouiller plutôt mieux et différemment  des  autres …pour ce qu’elles en savent, et autrui quant il se manifeste représente une menace ou une option vaine ( le personnage d’Eli par exemple) …

La narratrice est très attachante et on s’identifie à elle ; l’intrigue progresse bien, et

La façon dont les filles  tirent parti des plus petites choses, et des situations critiques, avec courage et adresse, rendent la lecture agréable. La puissante relation sororale ajoute à l’intensité du texte. cette relation influence la fin de cette histoire; on aura l'impression que c'est la soeur qui gagne; la soeur dont les tendances schizophrènes sont renforcées par la situation

La traduction est globalement bonne, et l’original, on le sent bien, écrit avec un bon sens du suspens, des descriptions soignées, parfois inventives, bref on ne peut pas s’empêcher d’aimer ce texte, même si  dans la deuxième partie, la romancière ajoute une péripétie un peu trop romanesque, inutile, et peu convaincante.

La fin nous fait réfléchir : le retour à l’état sauvage étant impossible, le retour à la civilisation également, on se demande comment la situation pourrait évoluer. Je n'ai pas digéré que

Nell renonce à l’encyclopédie  qui la reliait au monde, c’est moche.

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5 décembre 2017 2 05 /12 /décembre /2017 11:21

Albin Michel, 2017, 403 pages.

Henrietta vient de perdre son mari, et elle est encore toute déboussolée. Oona , sa fille, vient de se séparer de son mari, et est venue vivre chez sa mère. Lydia fille d’Oona, 15 ans, quitte un collège BCBG, dans le Vermont. Son petit ami lui a volé une photo d’elle nue et la fait circuler sur le net avec diverses variantes.

Toutes trois vont affronter leurs problèmes respectifs et améliorer leur ordinaire en s’entre aidant.

Il ya quelques invraisemblances dans cette histoire. Henrietta, et son mari tenaient à la fois une ferme et un restaurant haut de gamme (qui a périclité quelques temps avant le décès du mari). On se demande comment Henrietta pouvait élever les bêtes (dont la viande servait au restaurant), s’occuper du potager (idem pour les légumes) et du verger, toute seule ??? ça me paraît difficile d’autant que cette femme nous est présentée comme passionnée par les objets et les livres (elle était professeur dans on jeune temps) et n’a rien d’une fermière. Pour dîner, elle commande des plats indiens !

Autrefois, Henrietta , en plus de s’occuper de la ferme, a écrit un roman érotique, qu’elle envisage de republier pour éponger les nombreuses dettes contractées avec son époux. On ne sait pas trop pourquoi elle a eu besoin d’écrire ce roman, ni pourquoi son mari n’avait pas d’opinion là-dessus ???

La fille Oona , chirurgienne orthopédique, n’a pas une minute à elle, au début du roman ; puis elle semble avoir tout son temps subitement, pour s’occuper de sa mère et de sa fille.

Le papa de Lydia est franchement pénible, et les amours éphémères d’Oona avec un psy d’opérette ne tiennent pas debout !  Seule l’histoire et la personnalité de Lydia la lycéenne, entubée par son copain pervers, et malmenée par un groupe de filles dans une pension pas très honnête, a quelques cohérences. Dans l’ensemble, je me suis ennuyée, et l’auteur n’a pas su me faire avaler ses couleuvres.

Abandons : La Daronne Hannelore Cayre ( pouvait faire un bon sketch ou une courte nouvelle mais pour un roman même court, la lassitude vient vite).

Le Temps est assassin Michel Bussi.

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8 novembre 2017 3 08 /11 /novembre /2017 10:38

Laffont, Pavillons 2011 (1ere publication 1986)205 pages.

Au début de la 2 eme guerre mondiale, les Shepard père et fils se rendent dans une clinique d’optométrie au sud de Manhattan, pour tenter d’améliorer la mauvaise vue de Charles, le père. Ils n’y arriveront pas, la voiture tombe en panne dans le Queens. Bien qu’Evan, le fils soit mécanicien, il faut sonner chez les gens pour téléphoner à un garage. Ils tombent sur la famille Drake !

 Gloria est une femme de 50 ans, bavarde et esseulée, et ne veut pas laisser repartir les deux hommes. Sa fille Rachel est jolie, quoique effacée et intimidée. Phil le jeune frère de 16 ans, s’ennuie mortellement pendant les vacances, cherche un homme plus âgé à admirer... Tous trois sont subjugués par Evan, bien de sa personne, et Gloria mise sur le père. Les deux hommes se laissent plus ou moins faire. A Cold Spring, leur demeure, ils ne sont pas à la noce  avec la maman alcoolo-neurasthénique. Evan a déjà contracté un mariage,  est divorcé avec une petite fille qu’il voit toutes les semaines.

La situation s’envenime, lorsqu’Evan accepte d’épouser Rachel, et qu’ils louent une maison à Cold Spring avec la fatigante Gloria…

Ces deux familles sont très bien mises en scène avec leurs défauts, leur banalité, leurs manques divers, et assez souvent une certaine bonne volonté plus ou moins mise à mal. Le jeune Phil est presque le personnage que j’ai préféré, mais tout le monde est très bien, et cette humanité rend triste. Ces hommes qui ne pensent qu’à partir au front pour … devenir ou redevenir « des hommes » ! Ces femmes qui tournicotent dans leur logis, boivent, bavardent, perdent la tête… ! L’auteur est un admirateur de Raymond Carver et cela se sent.

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3 juillet 2017 1 03 /07 /juillet /2017 09:06

Seuil, 2013, 411 pages

 

Titre original : Clearing

Au début du 20eme siècle, une scierie en Louisiane près de la petite ville de Poachum, où l’on travaille sur une grande forêt de cyprès chauves.

Le chantier c’est le père de Byron, de Pittsburgh en Pennsylvanie,  qui l’a acheté, ayant appris que son fils s’y était établi comme constable ( agent de sécurité). Parti faire la guerre en Europe sur l’ordre de son père, Byron en est rentré, traumatisé surtout psychiquement. Il n’ plus de contact avec sa famille. Le père envoie Randolph le cadet, diriger l’exploitation.

Le récit relate la vie du chantier pendant la durée de l’exploitation ( environ 4 ans). Tout d’abord, les retrouvailles des deux frères, et l’évolution de leur relation. Randolph a toujours eu de l’admiration pour son aîné, qu’il juge supérieur à lui, comme son père, dont il est le préféré.

Il doit faire face à une importante transformation du comportement de Byron, dû à ce qu’il a enduré pendant le guerre. De la violence, du désespoir, et cette façon de se consoler avec les chansons sentimentales sur son pick-up.  

Le problème essentiel de la scierie, c’est le saloon qui ouvre tous les dimanches ; les ouvriers s’y saoulent, jouent leur paie aux cartes, et des rixes éclatent dues au fait que le patron Buzetti ( affilié à la mafia sicilienne) envoie des gens de sa famille pour tricher et fomenter l’agitation. Les ouvriers se querellent aussi à propos des prostituées. Enfin, ils sont violents, parce qu’exploités, mal payés, vivant dans des conditions misérables. Randolph en est conscient, mais il na va pas changer le monde… l’améliorer peut-être.

Il faudrait fermer le saloon, mais Buzetti et sa bande menacent et n’hésitent pas à se venger, lorsqu’on veut les empêcher de nuire.

La violence et la corruption sont des sujets au cœur du roman, comme dans les Disparus ; s’y adjoignent aussi le racisme : la jeune gouvernante métisse de Randolph, voudrait partir vers le nord, s’émanciper et « avoir un enfant tout blanc ». On la comprend, vu la façon dont les noirs sont méprisés, et séparés des blancs pour tout ce qui fait la vie ordinaire.

En ce début de siècle, il est normal d’exploiter les forêts ; pourtant, il arrive à de nombreuses reprises à nos héros, de regretter l’abattage de ces magnifiques arbres.

Tout aussi intéressant que « Nos disparus » ce roman d’être connu davantage. A la bibliothèque, les deux romans parus de Tim Gautreaux ne sont jamais empruntés, et c’est dommage.

Tim Gautreaux est vendu comme « le Conrad du bayou » ce qui est plutôt inexact. Le monde de Conrad est complexe, retors, et ambigu, pas celui de ce romancier. Ces récits sont intenses,  foisonnants, mais clairs et nets. Tout y est expliqué, il n’y a ni non dits, ni zones d’ombre.

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14 mai 2017 7 14 /05 /mai /2017 09:19

Philippe Rey, 2016, 357 pages.

En 1987, à Pascaine dans le New-Jersey, un quartier majoritairement noir, et défavorisé ; une rivière la Passaïc très polluée, qui empuantit l’atmosphère.

Ednetta cherche partout sa fille Sybilla, de 14 ans, qui a disparu. Une prof de son collège, Ada, finit par la retrouver dans une cave, blessée en plusieurs endroits, ligotée avec de la corde à linge, maculée de merde de chien, avec des inscriptions racistes écrites sur son corps.

Sybilla est conduite à l’hôpital et sa mère est convoquée. Toutes deux refusent les examens pour déterminer si elle a été, comme elle le dit, violée. Et aussi une partie des soins qu’on veut lui prodiguer ; et surtout, elles ne veulent pas parler, ni déposer plainte. La policière hispanique portoricaine, Iglesias désignée pour s’occuper du cas, pense qu’il s’agit d’une mise en scène. Sybilla a sans doute reçu une correction de quelqu’un que sa mère veut protéger. Son beau-père Anis par exemple. Mais elle a des doutes. Les deux femmes repartent sans avoir rien dit.

Sybilla est hébergée par sa grand-mère ; Ednetta n’ouvre pas à Iglesias, refuse de parler.

Et pourtant, le cas Sybilla va être récupéré, d’abord par un pasteur qui organise une croisade de justice, afin de récupérer de l’argent pour son propre compte, et du pouvoir. Il leur fait faire de faux témoignages, faciles à contrer, et la situation devient gênante ; les deux femmes pourraient être conduites au tribunal. Puis c’est un islamiste extrémiste, « le Prince Noir », qui s’occupe des deux femmes, parès avoir, sans vergogne, poignardé le pasteur… ! Sybilla est éloignée de sa mère, kidnappée par les extrémistes, et nous savons qu’elle souffre de quelque chose (grossesse qui se passe mal, infection génitale ???) et qu’elle n’est pas soignée…

Pas beaucoup de suspense, dans cet horrible récit : nous comprenons dès le départ, avec Iglesias, que la jeune Sybilla a été blessée sérieusement par son très dangereux beau-père Anis,(lequel a déjà fait de la prison pour meurtre d’une ou deux femmes), et qu’Ednetta a, contre toute attente décidé de le protéger. Elle dit d’ailleurs, que quoique fassent les femmes noires, quoiqu’elles disent ou non, la police ne les protège pas. Et c’est vrai. Toutefois, on est anéanti par cette obsession d’Ednetta à aider un homme qui est néfaste pour elle et ses enfants.

Le récit est à plusieurs voix, celle de la mère, de la fille, du beau-père, de la policière impuissante, du pasteur corrompu, de son frère, de la professeur du collège, de la cousine de Sybilla, de l’un des hommes accusé par faux témoignage… cela fait beaucoup de voix. Oates tente d’imiter le langage des noirs vivant dans des logements défavorisés. Elle en contrefait le style oral, les élisions dans les phrases, les mots tronqués, le débit souvent saccadé et confus.

De l’ensemble, ressort des détails sordides, un misérabilisme accentué, des portraits de noirs, vivant dans des conditions infâmes, et devenus forcément criminels, alcooliques, malades mentaux… une plongée dans l’horreur et le désespoir…

Une lecture très pénible.

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2 mai 2017 2 02 /05 /mai /2017 10:55

j'ai appris le décès récent de cette romancière dont j'avais abandonné autrefois un récit ( La Légende de la servante) en dépit de ses indéniables qualités.

Cette fois, J'ai choisi le dieu des cauchemars à la bibliothèque , espérant aller jusqu'au bout!

 

Joëlle Losfeld, 2002 ( 1ere publication 1990). 215 pages.

Helen débarque pour la première fois loin de chez elle. Sa mère l'a envoyée  à La Nlle Orléans pour y retrouver Lulu, la sœur avec qui elle a dansé jadis dans les cabarets, et la ramener en Nouvelle Angleterre. 

C'est dans ce lieu et ce climat très éloigné de ce qu'elle connaît qu'Helen, âgée de 18 ans, va faire son apprentissage.

Le récit couvre essentiellement  ces quelques mois qui précédèrent l’entrée en guerre des USA en 1941. Helen travaille dans un magasin de prêt à porter, loue une chambre à un couple singulier et sympathique Gerald ( poète) et Catherine ; fait connaissance de Claude, homosexuel traqué par la police et des groupes extrémistes ; rencontre Lulu devenue alcoolique au dernier degré, aidée par Len un jeune homme juif   dont elle tombe aussitôt amoureuse. Figurez-vous que Len possède une extraordinaire chevelure argentée...mais il tarde à répondre à ses avances...

Puis elle se fait une amie de son âge Nina Weir, dactylo, elle aussi vivant d’une façon assez précaire, chaotique …. Tout ce monde bohème, et le climat de la Nlle Orléans, les moeurs différentes, le racisme, les rivalités amoureuses, la jeunesse.

Tard dans sa vie, Helen se rendra compte que sa vie était basée plus ou moins sur un mensonge. Le lecteur lui s’en était rendu compte, mais cela ne gâche pas la lecture!

L' écriture est basée sur le ressenti intime d' Helen ; des passages parfois originaux, parfois incompréhensibles ( la dernière lettre de la mère ???) le non-dit entre les lignes souvent bien rendu, parfois un peu charabiesque. Un peu d’ennui tout de même…Certes, Paula Fox était bien une voix singulière dans la littérature, et ce récit ne manque pas de charme.

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16 avril 2017 7 16 /04 /avril /2017 09:23

Laffont (Pavillons) 2010, 258 pages.

1ere publication 1976.

Par l’auteur de la Fenêtre panoramique, ce roman tout aussi bon, et nettement moins connu.

C’est l’histoire d’Emily Grimes, née en 1935, du côté de NY, de parents divorcés, avec une sœur de 4 ans son aînée, Sarah.

Leur mère, Pookie, un peu fofolle, et changeant tout le temps de job, déménage tous les ans, et elles voient leur père 3 ou 4 fois l’an. Celui-ci est préparateur de copie pour le journal Sun. Le roman débute par une visite à l’imprimerie du Sun, destinée à montrer aux filles à quel point leur père est un personnage important…mais seule Sarah est vraiment subjuguée...

Emily se rend compte en grandissant, qu’il n’est pas vraiment journaliste et que le Sun est un journal médiocre. Leur mère, elle va comprendre à l’adolescence qu’elle n’a plus grand-chose à lui dire.

Sa sœur Sarah se fiance avec un de leur voisin, Tony, qui « ressemble à Laurence Olivier ». Sarah et lui ont été photographiés et très admirés pour la parade de Pâques, mais les désillusions viennent vite…

Emily d’abord envieuse, découvre assez vite, que Tony n’a pas fréquenté une public School anglaise, comme il s’en vante, qu’il n’est « pas tout à fait ingénieur » ( en fait, il est simple mécanicien…) et que s’il a l’air de présenter bien, il est en fait très mal élevé, et pire, va se révéler violent et de tendance alcoolique…

C’est une grande partie de la vie d’Emily, que retrace le récit, une fille pas vraiment comme les autres, puisqu’elle va obtenir un diplôme universitaire, travailler pour son indépendance, et choisir les liaisons amoureuses plutôt que le mariage, dans lequel s'embourbe sa soeur.

En dépit de son esprit rationnel, elle va endurer de nombreuses désillusions, concernant les gens de sa famille et ceux qu’elle va fréquenter. Plus que des désillusions, d’ailleurs, un vrai désespoir !

Mais cela reste tout à fait vraisemblable. Easter Parade est écrit simplement de façon très réaliste, récit admirablement conduit, et vraiment lucide. On décrit la difficulté des femmes à s’épanouir, à exister au milieu du 20 eme siècle aux Etats Unis. C'est aussi un tableau de société où,  derrière les apparences parfois flatteuses, se dissimulent la misère morale et intellectuelle. 

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1 avril 2017 6 01 /04 /avril /2017 13:18

Gallmeister, 270 pages, 2016.

 

C’est dans un aquarium à Seattle, que la jeune Caitlin une fillette de douze ans trouve refuge tous les jours après l’école. Les créatures marines la font rêver et elle les réinvente à son propre usage et parfois le renomme. Un vieux monsieur est toujours là lui aussi, et l’accompagne dans ses rêveries.

Caitlin se doute bien que le vieil homme n’est pas là par hasard ; mais il ne lui veut aucun mal, et elle n’a pas envie d’en savoir pus.

Cependant , il faudra bien en parler à sa mère ; Sheri Thomspon , mécanicienne sur des chantiers naval élève seule sa fille et gagne à peine de quoi les faire vivre.

Le vieux monsieur, on l’a compris tout de suite, est le grand-père de Catilin ; sa mère le hait car il l’a abandonnée autrefois seule avec sa mère… cet homme est revenu pour se racheter, permettre à Sheri et Caitlin d’avoir une vie meilleure, et mieux connaître sa petite fille, son unique descendante.

Entre Caitlin qui veut un grand-père et Sheri qui est folle de rage contre lui, le conflit est ouvert…

J’avoue être restée plus ou moins en dehors de cette histoire. D’abord, la vie « sous-marine « rêvée de Caitlin qui lui sert de refuge et lui permet de faire fructifier son imagination, m’a ennuyée. Je ne sais pourquoi, car cette création est plutôt inventive et poétique mais elle m’a paru un peu puérile. D’autre part, il est peu vraisemblable que la mère de Caitlin, abandonnée seule avec sa mère mourante, encore loin de sa majorité, n’ait pas été secourue par les services sociaux… dans un récit où les détails réalistes foisonnent, on voudrait plus de crédibilité.

Pas très crédible non plus, l’épisode où la mère fait la malade et force sa fille à s’occuper d’elle ; certes on retrouve dans cet épisode la folie dont Vann est coutumier, et de ce pont de vue, cela me plaît ; mais il aurait fallu que Sheri ne fasse pas semblant et verse réellement dans la folie : sinon comment pourrait-elle supporter de se conduire ainsi en étant consciente de ce qu’elle fait ? Et comment expliquer que Caitlin ( qui n’est pas folle du tout) accepte ce deal ? Ne pourrait-elle alerter les voisins ?

Quant au grand-père, je l’aurais fait repartir laissant sa maison à Sheri et Caitlin. Le happy end de la fin, est encore moins vraisemblable que tout le reste. Bref, je n’ai aps adhéré à cette histoire…

 

pourtant les poissons, j'aime bien d'ordinaire! lequel voudriez-vous être accroché dans votre dos? Le poisson lune, sans doute?

 

les poissons lune

 

la murène

la murène

le grincheux

le grincheux

les méduses

les méduses

David Vann Aquarium **
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9 mars 2017 4 09 /03 /mars /2017 18:34

The Missing 2009 – 2014 Seuil, 543 pages.

En 1918, Sam Simoneaux débarque à Saint-Nazaire ; il vient du sud de la Louisiane, et parle le «cajun » un français très particulier. Ses compagnons et lui ont été appelés à combattre les allemands en France, mais la guerre vient de se terminer. Sauf qu’ils sont tenus de nettoyer les champs de bataille des engins abandonnés au sol ou enterrés et qui n’ont pas explosé. Un travail très dangereux ; Sam fait exploser par mégarde une chaumière et une fillette est blessée qu’il tente d’aider. Elle le baptise « Lucky » (chanceux).

Sam est un jeune homme optimiste, convivial, dynamique, et plutôt mélancolique lorsqu’il pense qu’à l’âge de six mois il a perdu toute sa famille massacrée par une bande, venue se venger de la mort accidentelle de l’un d’entre eux, dont le père de Sam fut indirectement responsable.  Seul rescapé, Sam n’a aucun souvenir… mais, adulte, quoiqu’il fasse comme job, il est chargé de la sécurité avant tout…

Le voilà revenu dans sa patrie : il devient donc agent de sécurité d’un grand magasin à la Nouvelle Orléans. C’est là que se déclenche l’intrigue principale. Une petite fille de 3 ans Lily est enlevée et Sam déclaré responsable, est renvoyé ; il avait négligé de demander qu’on ferme toutes les issues du magasin lorsque les parent lui ont dit ne pas retrouver leur fillette.

Sam se fait embaucher sur l’Ambassador, un bateau à aube, où travaillent les parents et le frère de Lily. Ce navire descend le Mississipi proposant chaque soir une soirée dansante dans chaque ville traversée. Là aussi il sera chargé de la sécurité, et du bon déroulement des soirées, mais aussi du rafistolage du bateau, réparer la casse faire le ménage, jouer des morceaux de jazz ou des chansons populaires au piano…et même faire la cuisine parfois. Les parents de Lily, musiciens avant tout, sont également employés à toutes sortes de tâches. Ces travailleurs sont soumis à un train de vie épuisants, fort mal payés, ne se reposent quasiment jamais…

Sam a promis de retrouver la fillette, et il enquête tout en travaillant. Ses recherches vont le mener sur la piste des kidnappeurs, mais aussi sur celle des assassins de sa famille, 27 ans plus tôt. Dans un cas comme dans l’autre, il sera amené à prendre des décisions difficiles.

 La vie des employés du bateau-dancing, des employés de chemins de fer, shérif, bourgeois frustrés, policiers, se déploie sous nos yeux, y compris celle de différents  gangsters dont certains sont extrêmement primitifs. Les personnages sont diversifiés, et la documentation très précise nous en apprend beaucoup sur la société en Louisiane et alentour pendant les années 1920. Ce récit parle de l'exploitation éhontée des petites gens, du racisme envers les Noirs, et les Cajuns, des énormes différences de classes, des ravages de l'alcool...

J'oubliais les transports ( trains, chevaux, mules, voitures…) les lieux traversés, campagnes et villes, m'ont beaucoup intéressée, moi qui en sait si peu sur cette région et sur l'époque. Un très bon roman.

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5 mars 2017 7 05 /03 /mars /2017 10:17

La Différence ( Minos ) 1987, 381 pages

D’abord conçu pour le théâtre, ce texte a été retravaillé pour devenir un roman et bien sûr cela se sent. Il y a beaucoup de dialogues au discours direct. Des personnages apparaissent lorsqu’on parle d’eux ; la théâtralité est évidente. Mais on retrouve aussi le monde de James.

Rose Armiger jeune femme pas bien riche( selon ses critères) , s’est tapée l’incruste chez Julia son amie, et est restée lorsque celle-ci s’est mariée avec un riche banquier ….pas calculateur pour un sou ! Tony (Anthony Bream).

Problème : Rose aime Tony.

Julia vient de mettre au monde une petite fille, et ne se remet pas de l’accouchement. Elle fait jurer publiquement à Tony de « ne pas se remarier du vivant de leur fille ».

Jean Martle est une très jeune femme qui vit dans l’autre maison au-delà de la rivière qu’un pont permet de traverser. Jean est l’hôte de Mrs Beever qui espère la voir épouser son fils Paul (collègue de Tony).

Problème : Paul n’a aucune espèce de charme, et Jean aime Tony.

Un homme, Henry Vidal, revient de Chine pour épouser Rose Armiger, avec qui il a eu sans doute un genre de liaison autrefois...

Quatre ans plus tard,  c’est la seconde partie qui a lieu dans le jardin et la maison de Mrs Beever ( la première se tenait dans le hall de la maison des Bream). Rose et Jean sont toujours rivales et agissent de façons différentes pour arriver à leur fin. Leurs amoureux respectifs dont elles ne veulent pas, et celle qui se voudrait la future belle-mère, les collent avec plus ou moins de finesse…

L’intrigue est donc simple et la fin prévisible. Cependant, les personnages se perdent en circonlocutions et allusions, pour égarer l’interlocuteur, ou s’égarer eux-mêmes… chacun représente un point de vue , chacun paraît curieusement décalé par rapport à la situation et aux autres protagonistes ( ce peut-être une posture ou non, à nous de voir !) ; on est en plein dans le monde de James !

A découvrir…

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