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31 octobre 2021 7 31 /10 /octobre /2021 10:12


1945. Dix jours après la fin de la guerre, Laura se jette d'un pont au volant d'une voiture. Elle laisse à sa soeur aînée, Iris, un roman posthume au parfum de soufre, " Le Tueur aveugle ". Cinquante ans plus tard, Iris égrène ses souvenirs et raconte leur histoire... Avec en toile de fond la saga de notre siècle, le destin bouleversant de deux soeurs liées par des secrets de famille et des mensonges assassins.


Trois récits alternent : d'abord celui d'Iris , dame de 83 ans qui finit ses jours au domaine d'Avalon où elle est née ; c'est toute sa vie qui défile, l'enfance, la gouvernante Reenie ,la mère peu présente morte prématurément,son père qui dirige une farique de boutons au début prospère, et qui va péricliter après la crise de 29 et la guerre qui arrive; et la soeur Laura, une curieuse enfant à la fois mystique et rebelle...


le second récit attribué à Laura Chase est un roman qu'Iris a fait publier après sa mort. le titre "le tueur aveugle" met en scène à la troisième personne , la liaison amoureuse et clandestine,  qu'une narratrice ( est-ce Laura, se demande t'on au début?) vit avec Alex Thomas, un  orphelin aux idées révolutionnaires que les deux soeurs ont caché un temps dans le grenier de la maison paternelle. Ce récit est sympathique mais je l'ai trouvé ennuyeux : les deux amants se racontent une histoire de science-fiction plutôt sanglante,  et sans beaucoup d'orignalité, la romance qui la clôt ne relève pas le reste. On dirait ces histoires qui se racontent les adolescents , sauf que les protagonistes ont quelques années de plus... j'ai passé pas mal de pages avec cette histoire...


Le troisième récit ce sont des coupures de presse d'un journal local qui laissent entrevoir l'existence des deux soeurs que leur père a abandonnées aux griffes d'un homme d'affaires bien peu scrupuleux à bien des égards...
Outre le récit de science fiction hyper-romanesque e tbien trop long, c'est un roman plutôt classique qui se lit bien, ce qu'on préfère ces ont les considérations de la vieille dame...


L'ensemble est assez bon mais

en dessous de la servante écarlate

 

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25 juin 2018 1 25 /06 /juin /2018 11:16

The Handmaid’s Tale, 1985.

Suite à mon abandon de la série du même nom, qui m’avait rapidement lassée en dépit de l’intérêt du propos, je me suis procurée le roman, et je l’ai lu d’une seule traite ; en dépit de certaine répétitions un peu fastidieuses ( mais c’est la vie d’Offred, entre ennui et terreur et c’est normal que l le lecteur y participe…) ce récit est intéressant. A travers les propos de la narratrice, nous apprenons comment une dictature théocratique s’est mise en place aux USA, devenue « la République de Gilead » , et comment Offred a été  capturée et mise au service d’un couple quinquagénaire, dont le mari appelé «  commandant «  est effectivement un des piliers du régime ; la narratrice est censée leur servir de mère porteuse : avant même l’installation de la dictature, la pays affrontait un gros problème de stérilité , dû à la pollution, à l’invasion de certains virus, à l’abus de divers médicaments. Les souvenirs de Defred ( qui ne révèle pas son vrai nom ) naviguant entre le présent, et divers couches de passé, sont clairs et nets ( dans la série, je n’avais pas compris certaines choses) 

Dans son ancienne vie,  la perte de son emploi et de son compte en banque, l’ont dépossédée de tous les droits chèrement acquis aux femmes,ensuite le dressage des captives par les « tantes » , le développement de la relation avec le commandant, la vie quotidiennes des servantes, l’exploitation d la peur, le destin des femmes tristement revenu aux vicissitudes d’autrefois , tout cela est fort bien décrit et fait froid dans le dos ( rien de ce que j’ai exploité comme situation n’est inventé, a prévenu la romancière, qui a puisé dans la passé de civilisations bien connues…) . j’ai su que la série avait une suite, le roman n’en prévoit pas, il suggère seulement le destin d’Offred. Et cela me suffit !

 

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13 juillet 2014 7 13 /07 /juillet /2014 13:29

L’Olivier, 316 pages.

Recueil de dix nouvelles où le bonheur joue un rôle très discret ! Le plus souvent, c’est de malheur qu’il s’agit…sept de ces nouvelles sont très réussies et touchent le lecteur. Plusieurs de ces récits relatent une vie entière, et un événement arrivé tôt dans l’enfance du personnage principal qui a bouleversé son existence et celle de ses proches.

Trous-profonds : Sally une femme d’un certain âge, a un gros problème avec son fils aîné complètement immature bien que quadragénaire ; elle se rappelle comment ça a commencé, ce pique-nique dans une forêt que le père ne voulait pas croire dangereuse. L’aîné tomba effectivement dans un trou...

Radicaux libres : atteinte d’un cancer du foie, cette sexagénaire est en rémission, mais ne se porte pas assez bien pour supposer vivre bien longtemps. Encore moins qu’elle ne le croit, car l’homme qui s’est présenté pour vérifier l’électricité chez elle, est en fait un criminel dangereux. Mais la femme et l’intrus se racontent leur vie…

Visage : Ici, le narrateur est un homme ( c'est rare chez l'auteur). il est né avec une tache de naissance sur la joue gauche, qui le défigure. Son père ne l’a regardé qu’une fois et ne s’est jamais occupé de lui. Vers six-huit ans le garçon qu’on instruisait à la maison, se fait une amie de sa petite voisine, dont il soupçonne plus tard que sa mère est la maîtresse de son père. Un jour, cette fillette se peinturlure un côté du visage pour faire « tache » acte qui provoque quelques bouleversements...

Jeu d’enfant : Marlène ne supportait pas sa petite voisine retardée mentale qui la suivait, la touchait, malmenait ses affaires et interrompait ses jeux. A présent sexagénaire, Marlène évoque une camarade de colonie de vacances Charlène, à qui un secret la liait. Les deux filles maudissaient l’enfant handicapée et cristallisaient sur elle leur agressivité…

Deux autres nouvelles concernent une seule tranche de vie, bien rendue :

Dimensions : une jeune femme tente de reconstruire sa vie après un drame : son époux a tué ses trois enfants et est interné… la récit tourne autour de ce fait : la psychologue qui la suit tente de l’influencer, mais la jeune femme ne peut que faire sa propre expérience

Wenlock Edge : une étudiante partage sa chambre avec une certaine Nina qui vit avec un homme âgé , et suit des cours pour se distraire. Le vieux la fait suivre. Un soir elle demande à sa camarade de la remplacer chez lui, pour passer une soirée tranquille. Par curiosité, elle accepte…

Trop de bonheur : Sofia au début du XXème siècle : russe, mathématicienne, écrivain, chercheuse… une femme d’exception, pas toujours acceptée dans un monde où les femmes n’étaient guère émancipées. Elle va rencontrer ses proches et prendre un train pour Stockholm où elle doit retrouver quelqu’un. Nous savons dès le départ qu’elle mourra au terme de ce voyage : pendant ce temps qui lui reste, elle évoque des moments de sa vie : sa sœur si différente d’elle, son beau-frère communard, leur fils si déroutant, ses parents, son premier mari, sa fille, le vieux professeur avec qui elle a longtemps travaillé… toute une vie de quarante ans bien remplie… (La femme a réellement existé). Cet ultime voyage alternant entre les périodes de réminiscence, les visites, et les incidents de plus en plus inquiétants est une vraie merveille !

Dans l’ensemble, ce recueil est très intéressant. Les relations entre les êtres sont ambiguës, les événements de la vie ne disent pas tout, et la façon dont chaque nouvelle se termine, suscite plus de questions qu’elle n’en résout.

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 00:58

L'amour d'une honnête femme

 

 

 

The Love Of A good Woman1998, Huit nouvelles.

Rivages : Poche Bibliothèque étrangère, 397 pages.

 


Ces nouvelles content chacune, un épisode perturbant de la vie d’une femme, et en filigrane l’essentiel de sa vie après et avant l’épisode en question.


Le titre du recueil peut dérouter. Cependant, aucune de ces femmes n’est  honnête au sens moralisant du terme.

La nouvelle dont le titre est celui du recueil est déconcertante justement (d’une façon qui me plaît)

Trois jeunes garçons découvrent une voiture et son occupant tombés dans la rivière près de laquelle ils ont coutume de se promener. L e récit se concentre sur le fait qu’ils n’osent pas en parler tout de suite ni à leurs familles, ni à la gendarmerie, ni à eux-mêmes, et sont coincés par ce mutisme un bon moment… aucune « good woman » n’apparaît dans cette première partie, mais on s’intéresse à cette impossibilité de parler et aux trois jeunes garçons, tant l’atmosphère est bien rendue. Dans une seconde partie, deux femmes occupent le terrain du récit, une grande malade et son infirmière à domicile. Comme le récit avance on est bien forcé de décider que la femme du titre est l’infirmière, mais  pour des raisons que je vous laisse découvrir, elle ne nous paraîtra pas si « good » que cela, et Le titre est finalement ironique…

 

Ma  nouvelle préférée est « le Rêve de ma mère », qui débute par un cauchemar angoissant et poétique, raconté ou imaginée pat la fille de l’héroïne, devenue adulte : la jeune femme voit la neige tomber en plein été et sait comme on sait dans les rêves qu’elle a laissé son bébé sous quelque part à présent enseveli. Emergeant du sommeil, elle reste longtemps entre rêve et réalité à contempler son bébé dans le berceau, sensation de froid, couverture jusqu’au dessus de la tête du petit être. Commence alors un flash-back  sur la vie de cette très jeune mère, entremêlée à son existence actuelle, pour en revenir au point précis qui a amené ce cauchemar. Une scène mi-comique, mi-tragique s’en suit, très réaliste.  L’auteur sait mêler plusieurs tons et types de récits dans une forme ramassée. 


Viennent ensuite «  Sauvez le moissonneur » , une actrice sur le retour, se promène en voiture avec son petit fils et ils jouent à suivre des autos sensées être occupées par des extra-terrestres. Le jeu va s’avérer plutôt dangereux…


Dans Cortes Island  une femme se souvient de l’époque où, jeune mariée,  elle vivait dans un sous-sol, et s’occupait de l’époux handicapé de sa logeuse. Un job  qui débouche sur d’étranges confidences faites par un homme quasiment aphasique…

Comme dans chaque recueil, on lira une nouvelle dont l’héroïne est une petite fille aux prises avec des adultes empêtrés dans leurs histoires et peu empressés de s’occuper d’elle. Karin s’était mis du rouge à lèvre et un béret pour plaire à l’ami de sa mère dont elle est amoureuse à sa façon… (Riche à crever).

 


Comme à l’ordinaire, j’ai aimé ces nouvelles de Munro, découverte cette année. J’en suis à mon troisième recueil, et je n’en resterai pas là !

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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 23:45

 

Rivages poche ( Bibliothèque étrangère) 2001.

Titre original Open Secrets date 1995.

 

 

Huit nouvelles, consacrée à la relations de destins de femmes ( comme dans le précédent recueil)

 

Emportés

Louisa bibliothécaire dans la petite ville de Carstairs ( assez loin de Toronto, la grande ville la plus proche) pendant la Grande Guerre, reçoit des lettres d’un soldat qui fréquentait la bibliothèque avant de partir au front. Il aime lire, et aimait Louisa ; comme il est loin et ne reviendra pas il le lui dit… une correspondance débute. Fin de la guerre, Le soldat n’est pas porté parmi les morts, donc Louisa  attend avec impatience cet homme dont elle ne sait à quoi il ressemble physiquement..

Toute sa vie sera hantée par ce fantôme d’homme, d’une façon très particulière…

 

Une vraie vie

Dorrie, une femme d’âge mûr, est seule dans la grande maison,  Albert est mort. Ils s’occupaient d’agriculture et d’élevage, et elle trimballe encore dans sa tête un récit mythique concernant Albert et son frère en héros explorateurs. Dorrie chasse, pêche,  fabrique des pièges, fait pousser les plantes, vit très bien. Cependant sa voisine Millicent songe à la marier ( Dorrie est célibataire, Albert était son frère) . De quoi se mêle-t-elle Millicent?

 

La Vierge albanaise

Une jeune fille s’est aventurée dans la montagne aux confins du  Monténégro et de l’Albanie. Cette randonnée touristique à travers de superbes paysages, s’est achevée en cauchemar, elle est capturée par une tribu, et pour survivre doit épouser leurs mœurs, leur obéir, et même s’attacher à sa nouvelle vie…  jusqu’à un certain point, car le prêtre franciscain des environs cherche à la protéger.

Cette histoire racontée par Charlotte une femme âgée fascine Claire, narratrice du récit et de celui de Charlotte. Claire tient une librairie, elle est indépendante mais seule et vend peu…  l’excentrique Charlotte est sa seule amie.  Que va devenir la jeune fille aux mains de la tribu? Et Claire qui veut renouer avec un ancien amant ?

 

Secrets  de polichinelle

Heather Bell, une adolescente a disparu au cours d’une randonnée aux chutes de Pérégrine, conduite par Miss Johnstone, une cheftaine scoute, plus habituée aux conversations avec le Messie, qu’à la vigilance envers ses ouailles. La police cherche la jeune fille, ainsi que ses camarades. Dans le coin il y a de drôles de gens, c’est du moins ce que pense Maureen, ancienne habituée de ce type de randonnées, dont les qualités d’observations  pourraient faire merveille…

 

Dans le désert

C’est à travers un récit totalement épistolaire, à plusieurs voix,  que nous prenons connaissance de la façon remarquable dont se tire d’affaire une jeune orpheline abandonnée dans un milieu hostile tant du point de vue géographique qu’humain…

 

Toutes ces huit nouvelles sont admirables, d’autant plus que les héroïnes d’Alice Munro sont astucieuses et vaillantes, sachant tirer parti du plus petit avantage de situations difficiles, parfois critiques.

Alice Munro joue avec les genres littéraires et les détourne; telle nouvelle qui promet un récit sentimental d’amoureuse éplorée se transforme vite en destinée hors-norme ; tel récit appartenant au genre «  aventure » bifurque dans le réalisme, et celle qui reçoit le récit de l’aventure est appelée à jouer un rôle déterminant ; tel récit qui semble promettre une intrigue policière ne mène surtout pas à un résultat

Les récits sont moins achronologiques, que dans le recueil « Fugitives » pourtant certains commencent par le milieu de l’histoire. Les narrations ne sont jamais ennuyeuses, l’auteur alternant récits, dialogues, lettres, pensées, brusques  flash-back, rêves et descriptions,  parfois de manière déconcertantes ;  on se plaît à revenir en arrière pour retrouver le fil de l’intrigue.

Enfin et surtout l’abondance de petits détails apparemment insignifiants, inquiétants, étranges, relevés par les narratrices achèvent de nous plonger dans un monde vraiment « autre ».

 

 

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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 00:10

Alive-Munro-Fugitives

 

Recueil de nouvelles assez longues première incursion chez cet auteur canadienne ( et pas la dernière!!).

 

«  Runaway », édition originale 2004

Point-roman, 2008.

 

Carla prof d’équitation anime un manège avec Clark. Elle a choisi cette vie, les chevaux,  la nature, et un peu moins son compagnon. Leur conflit se noue autour d’une voisine Mme Jamisson. Carla veut partir avec l’aide de  cette femme… mais le peut-elle ? Le désire-t-elle ?

Juliet jeune licenciée de grec et latin part en train rejoindre un homme qu’elle a rencontré six mois plus tôt dans un autre train. Pour cette jeune femme venue d’un milieu conformiste ( bien que ses parents ne le soient pas tant que cela) il s’agit d’un coup d’éclat, car elle ignore s’il l’attend vraiment et pourrait se faire éconduire… plus tard, son existence prend un tour particulier lorsque sa fille Penelope disparaît…

c’est la plus longue nouvelle, occupant trois chapitres et plus de 100 pages.

 

Ensuite, on va connaître Grace, employée d’hôtel orpheline, qui fréquente les Travers une famille bourgeoise et plaît à la mère et au fils. Ce fils de famille, Maury, veut l’épouser. Grace ne se sent pas bien dans ce rôle en dépit des avantages d’un tel mariage… que va-t-elle faire ?

Lauren a onze ans, des parents non conformistes « hippies » qui lui posent des problèmes. Surtout ce qu’Harry son père lui a confié, un secret vraiment lourd la concernant de près … Cela empire lorsque la réceptionniste de l’hôtel, Delphine, s’intéresse exagérément à elle…

 

Robin est une jeune femme de 26 ans responsable de sa sœur handicapée. Tous les ans, Robin se rend à Stradford voir une pièce de Shakespeare, puis manger en ville et flâner jusqu’à l’heure du train du soir. Toute l’année, elle vit pour cette unique sortie ! En sortant d’ Antoine et Cléopâtre, son destin change…

 

Nancy va épouser un toubib. En réalité, c’est son cousin Ollie qu’elle aime. Mais elle confie Ollie à Tessa, jeune femme spéciale un peu sorcière, qu’elle aime beaucoup… ces couples connaîtront plus de mauvaises fortunes que de bonnes… je n’ai pas tout compris de cette nouvelle…

 

 

 

Des récits non chronologiques, dont l’incipit, toujours insolite, se situe quelque part dans l’action, ni au début ni à la fin. Des flash-back nombreux, épousant la pensée d’héroïnes qui reviennent sur leurs expériences passées dans un apparent désordre…les caractères sont fort bien dessinés, même les tous petits rôles. Ces femmes et cette fillette fuient chacune un destin contraire, une personne ressentie néfaste, une vie morne, un secret gênant… quitte à revenir vers ce qu’elles ont laissé … ou pas. Dans tous les cas, des récits d’une grande subtilité. Les chutes ne s’achèvent pas par une pointe, mais en points de suspension. L’auteur sait éviter le happy end autant que la tragédie.

 

 

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25 juillet 2010 7 25 /07 /juillet /2010 14:06

Mystères

Titre original «  Mysteries » 2004

Gallimard (Noire)  2007, 387 pages.

 

Mooney’S Gump petite ville de la province canadienne de l’Ontario ; c’est aussi une presqu’île qui donne sur le lac Erié.

 

Un soir de décembre Robert et son amant s’y rendent. Ce dernier lui parle de cette ville rebaptisée «  Sunshine », et de la fête qui s’y déroule pour le solstice d’hiver. «  Des centaines de gens se rassemblent dans le parc animalier  pour sacrifier à un rituel païen ».

 

L’ami de Robert, prend un autostoppeur qu’il semble connaître. Aussitôt arrivés, Robert voit son ami disparaître dans la foule, et l’autostoppeur lui remettre un carnet jaune «  pour Alice Pederson ». avant de se tirer lui aussi.

Robert sent qu’on lui a posé un lapin. Mais il cherche Alice…

 

Six mois plus tôt, au moment du solstice d’été, Susan et Marge, qui occupent un appartement à Sunshine, attendent   Daniel le fils aîné de Marge qui revient d’Angleterre. Il y a six mois qu’Alice a disparu, au moment de la grande fête du solstice d'hiver,  et l’on vient de retrouver ses restes dans le lac.  Qui est responsable de cette mort ?

Son mari Mike, afro-américain que détestaient ses racistes de parents, et  qu’elle laissait s’occuper des enfants? son presqu’amant Daniel? Fremlin Soddart , son collègue dentiste, l’entraîneur de hockey, ou encore Rocket l'ami de Daniel, jeune indien vivant en marge, retiré du monde?...

Alice n’aimait pas son métier de dentiste, n’arrivait pas à s’occuper de ses enfants, se passionnait pour le parc animalier de Cam Usher… avait imaginé un cercle de pierre, avec au centre, deux mégalithe pour symboliser les saisons et le calendrier.

Mais les terres de Cam Usher appartiennent aux Indiens Jibowa parqués dans une réserve.

 

Tour à tour les témoins défilent , se racontent à la troisième personne. L’auteur fait parler les suspects ci-dessus nommés, ainsi que le maire Dany Boon, son frère le chiffonnier, une petite fille  adoptée par Marge et Susan, et même un tigre femelle,Tamar…moi qui n'aime pas trop que l'on fasse parler les bêtes, là j'ai craqué pour Tamar! c'est dire que l'auteur sait s'y prendre...

 

Roman de mœurs, réaliste, psychologique, ésotérique à peine, poétique, et policier aussi car  on cherche inlassablement le meurtrier d’Alice, mais pas "policier " au sens strict, les amateurs du genre pourraient ne pas y trouver leur compte. C'est pourquoi, il est préférable de le proposer en littérature générale.

 

Chaque chapitre porte le nom d’un personnage différent dont on va connaître les pensées et porte un titre énigmatique et poétique «  relations"; « roches errantes »; «  Promenades des ombres »; «  Morilles » …

Une grande qualité d’écriture, un vrai récit polyphonique, et  une intéressante construction, de fréquents retours en arrière, qui d'ailleurs peuvent tromper le lecteur sur les dates.

 

A lire sans tarder !

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16 octobre 2008 4 16 /10 /octobre /2008 13:22

Denoël (D'ailleurs) 2008, 262 pages. traduit du canadien.


 

C'est l'histoire de Bassam, à Beyrouth au début des années 80. Lui et son ami Georges finissent leur adolescence dans une ville en guerre où des bombes éclatent tous les jours. Ils n'ont jamais connu que la guerre, laquelle leur a pris une grande partie de leur famille.

 


Lorsque tout le monde se réfugie dans les abris souterrains, Bassam reste sur place «  Moi, je refusais de descendre. Héritier d'une longue lignée de vaillants guerriers, je ne voulais mourir qu'à l'air libre, debout sur la terre aux boues fertiles, la chanson du vent à mes oreilles ! »

Il aurait pu chanter «  Let Me die in my footspteps before I go down under the ground », mais de la radio de sa mère ne s'échappent que les trilles de Faïrouz «  cette pleurnicheuse qui fait de ma vie un lugubre enfer »

 Dans un monde sans foi ni loi, Georges et Bassam ont versé dans la délinquance pour survivre et  profiter de leur jeunesse. La guerre, c'est aussi la fête et des jeux d'autant plus dangereux, que la mort rôde partout.  Georges est surnommé De Niro : il organise des soirées délirantes où chaque participant se tire dans la tempe avec un revolver à barillet.

Par ailleurs les deux jeunes gens travaillent pour presque rien, Georges au casino, et Bassam au port à décharger des navires. Pour gagner un peu plus, ils détournent de l'argent, vendent du mauvais whisky à Beyrouth Ouest... Georges cherche à s'engager dans la Milice chrétienne et Bassam voudrait fuir à l'étranger.


Ce roman  distille  un réalisme très bien venu qui  donne l'exacte mesure du désarroi et de la révolte des jeunes dans une ville en guerre. Ce pourrait être n'importe quelle ville...

Par ailleurs la dernière partie est fort intéressante : le contact du jeune homme avec une ville en état de paix sociale ( Paris) et ses réactions de jeune traumatisé par la guerre, toujours sur la défensive, mais essayant d'idéaliser son appréhension à l'aide de souvenirs de leçons d'hisoire sur la France, cette partie est  d'un ton fort juste.


Hélas à certains moments, quand  le récit avance, le narrateur se livre à des exercices de style dans le genre lyrico-délirant dont l'effet me semble fâcheux.


Exemple : le garçon est sur le toit de sa maison et songe à regagner sa chambre :

«  j'ai regardé le canon bien en face. Je pensais aux innombrables façons de partir : le fantôme pouvait te tordre la bras et te décharger l'armes sur la tête et si tu avais de la chance mon mai, il pouvait te pousser par-dessus bord pour voir si la perdrix te rattraperait sur son dos en gloussant, ou pourchasser les roquettes qui nous pleuvent dessus jusqu'au désert du Nevada, au tic-tac de Big-Ben ou à la tour penchée de Pise. Je pouvais aussi m'accrocher à la perdrix plonger dans la Méditerranée, donner la chasse aux poissons toxiques et me faire pincer les doigts par les moules....tirer au pistolet à eaux sur lesa anges byzantins asexués en faisant bien attention de ne pas renverser de champagne sur les robes du soir des touriste... Immoler des nymphes sous-marines, recueillir leurs petits costumes verts... »  Etc. il ya en a pour une demi-page d'élucubrations de ce genre et je ne les trouve pas du tout poétiques, lassantes seulement...  et  j'ai cessé assez vite de les lire... heureusement on suit très bien le propos en évitant ces accès de lyrisme qui semblent avoir été rajoutés, mais pourquoi???


Et bien pour le plaisir des lecteurs! la plupart ont été séduits par ces effusions surréalistes. Moi pas, mais moi de toute façon je n'aime pas grand chose....


Ce roman mêle le très bon et le mauvais.  Il gagnerait en force et en concision d'être lesté d'au moins cinquante pages...



Merci à Violaine et  à

 de  m'avoir expédié ce roman.

 

 

D'autres avis ? presque tout le monde en a parlé; je suis la dernière! Ces derniers temps je n'ai aucune inspiration...

Mais lisez aussi l'article de Fashion 

et celui de Calepin

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  • : Comptes rendus de mes lectures avec des aspects critiques + quelques films de fiction Récits de journées et d'expériences particulières Récits de fiction : nouvelles ; roman à épisodes ; parodies. mail de l'auteur : dominique-jeanne@neuf.fr
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