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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 13:03

Série-noire 2012, 208 pages ;

Singapour, Elsa et Alexandre s’y sont installés pour le job d’Alexandre. Il fait trop chaud là-bas…

Elsa tente d’écrire un roman. Il faut se titiller l’imagination : contempler un jeune chinois dépecé qui a inspiré Georges Bataille. Se repaître des photos de la célèbre expo « cadavres et écorché en tous genre ». Visiter une femme ayant un cancer au cerveau en phase terminale et en faire profiter sa copine ennemie Ludivine. Ecraser un chat sur la route et rouler à nouveau sur lui afin de faire exploser le cadavre, puis l’observer de près. Miam ! Bien sûr elle pratique le SDM avec son Alexandre et plus encore avec son amant Nessim « l’Arabe blond ».

Elle a aussi une toue petite fille, qui pleure dès qu’on la met en contact avec sa mère (les enfants sont intuitifs) mais sa petite bonne philippine, Fely, est une vraie maman.

l’arabe blond se fait assassiner. Fely a trouvé une pièce à conviction pouvant nuire à Elsa. Elle la fait chanter. Elsa : Mais je suis innocente ! En attendant mieux, elle inverse les rôles maître –serviteurs (un peu à la Losey). Fely a un charme extraordinaire « je me mire dans ses yeux noirs et m’y perd comme dans un puits sans fond », raconte Elsa à son autre amie Selma.

Ecrit d’une façon assez raffinée avec un bon suspense. Ensemble astucieux divertissant, méchamment gore, pas trop long heureusement

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26 juillet 2013 5 26 /07 /juillet /2013 10:54
The Swimmer, Frank Perry

1968 USA **** (français : le Plongeon)

Enreg 25 juin TMC

Avec Burt Lancaster.

Le scénario, tiré d’une nouvelle de John Cheever, est solide.

C’est un homme la quarantaine ;en slip de bain qui sort de la piscine de propriétaires aisés sirotant des cocktails sur leurs chaises longues. Ils sont contents de le revoir ce type, tiens il y a longtemps qu’on ne s’est vu. Ils évoquent des souvenirs d’adolescence. Ned Merril se fait offrir un verre. Il informe ses « copains » qu’il va rentrer chez lui en traversant toutes les piscines rencontrées sur sa route. Il appelle cela « swimming home ». ce sera le chemin « Lucinda » ( le prénom de sa femme).

Dans la seconde villa, il rencontre L’ex-baby –sitter de ses filles. La jeune fille a maintenant 20 ans, elle porte un joli deux-pièces vichy bleu et blanc. Il fait un bout de chemin avec elle. Elle veut l’accompagner. Cette fois on est dans le sous-bois ; pour étonner la jeune fille Ned saute des haies et se fait une entorse. Il va boiter tout le temps. Il veut l’embrasser, et elle s’enfuit. Ned se trouve devant une nouvelle piscine, vide celle-là à proximité d’un petit garçon qui vend de la limonade. Il n’a pas les 20 cents (on croit que c’est parce qu’il est en slip de bain…) et se fait offrir le verre. Avec le gamin, il parcourt la piscine vide en faisant mine de nager. Il exhorte l’enfant à le suivre chez lui. Il a besoin de compagnie. Refus. A partir de ce moment tout ira de plus en plus mal. Ned s’écorche et boite dans les sous-bois alentour, doit traverser une autoroute où la circulation est infernale, rencontre près d’une autre piscine, des gens qui font la fête, et se fait jeter et même taper, parce qu’il leur doit de l’argent. Ensuite, c’est une ancienne maîtresse du temps où il était avec sa femme( on comprend que ce temps est révolu). Puis le voilà à la piscine municipale,, juste avant « chez lui ». Là il rencontre d’autres créanciers mécontents, qui nous apprennent que ses filles le détestent pour la situation dans laquelle les parents les ont mises. Il se sauve, et arrive à une grille de jardin vieille et trouillée qu’il peine à ouvrir.

C’est « chez lui », en tout cas sa destination. Le jardin est en friche, le cours de tennis (où disait-il jouent ses filles) est désert, l’orage éclate, et des trombes d’eau se déversent. La maison est abandonnée, un carreau est cassé, l’intérieur est plongé dans l’obscurité, et l’homme essaie d’entrer, c'est-à-dire de forcer la porte d’entrée, dont visiblement il n’a pas la clef. On suppose que la maison lui a appartenu, on ne sait où en réalité il vit, pour le moment en tout cas nu, sous une pluie battante.

La mise en scène exagère les »ralentis » et les effets d’eau (trouble, floue,) les jeux de lumière et d’eau (on en était féru à cette époque, voir aussi Deep End…) mais l’ensemble est vraiment bon.

la nouvelle de Cheever est tirée d'un recueil intitulé " l'Ange sur le pont". Pour l'instant, je ne l'ai pas trouvé...

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22 juillet 2013 1 22 /07 /juillet /2013 13:47

Gallmeister, 2013, 279 pages

Titre original : Dirt ( 2012)

Galen 22 ans, vit avec sa mère dans une grande propriété près de Sacramento en Californie. On est à la fin de juillet, c’est la canicule.

Cela nous change-t-il du froid terrible de l'Alaska? Oui et non! En enfer, on brûle souvent mais on gèle aussi!

Galen ne fait rien de ses journées, sauf relire le Siddhartha de Hesse, et le Prophète de Khalil Gibran,ainsi que des revues pornos. Il s’est converti à une sorte de bouddhisme très personnel mâtiné d’animisme. Il pratique la méditation, cherche à se détacher de l’enveloppe corporelle, s’impose des épreuves de résistance à la douleur, croit pouvoir léviter.

Mais Siddhârta était parti seul pour vivre son aventure ; Galen, lui, dépend de sa mère ses pratiques nous semblent des efforts naïfs pour se protéger de quelque terrible vérité, ou traduire sa situation par des métaphores: il se couvre fréquemment de terre, de boue ( le titre original est »Dirt » ) et la terre comme élément joue un rôle important. Évidemment, « dirt » c’est aussi l’abjection morale. Lesquels de ces personnages sont abjects,c'est au lecteur de décider…

De temps à autre, Galen rêve d’aller à l’université, de faire un voyage en Europe. Mais sa mère ne veut pas lui donner d’argent. Elle le veut près d’elle. Pourtant, l’attitude excentrique de Galen, ses pratiques « mystiques », ne lui inspirent que répulsion. Dans ses moments de lucidité, Galen réclame violemment à sa mère l'argent qui lui permettrait peut-être de vivre sa vie...

Le monde extérieur se résume à la grand-mère de Galen, une femme qui a perdu plus ou moins la tête, et « la mafia », c'est-à-dire la tante de Galen et Jennifer sa cousine de 17 ans, qui s’invitent chez eux, avec des intentions bien arrêtées. C’est par les deux femmes venues de l’extérieur que le scandale arrive. Galen déjà masochiste dans ses divagations, est pour sa cousine une proie facile. Il va aussi découvrir que les deux femmes, avec leurs manigances provocantes, réussissent à obtenir de ses mère et grand-mère plus qu’il n’en aura jamais !

Comme dans les autres romans de Vann, il s’agit d’un affrontement entre deux personnes proches qui évolue tragiquement. Le monde extérieur y est moins présent que dans « Désolations » et l’intrigue davantage resserrée entre deux personnages (comme dans Sukkwan Island). Si la tante et la cousine sont importantes pour l’intrigue, elles sont un peu limitées comme personnages. La mère de Galen est une présence insistante, une femme qui collectionne les moindres objets du passé. On aimerait en savoir plus sur elle, mais c’est le point de vue du jeune homme qui domine toute la narration.

Vivre dans la seule conscience de Galen se révèle pénible. Son « bouddhisme » est primaire, bourré de clichés, et cependant pathétique. On est impressionné par son effort pour se soutenir à l’aide des éléments naturels, du travail laborieux et de ses constructions délirantes. On apprécie encore le rendu de la violence inouïe qui règle les relations des

uns et les autres ; l’atmosphère de terreur, l’intensité et la déréliction.

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20 juillet 2013 6 20 /07 /juillet /2013 11:12
Ursula Meier L’Enfant d’en haut 2012

Un garçon d’une douzaine d’années, Simon, vit dans un petit studio en haut d’une tour d’HLM. En haut, dans la station de ski où il monte tous les jours, se trouvent des touristes bien équipés auxquels il vole leur matériel de ski pour le revendre à de moins favorisés ( les jeunes de son immeuble par exemple). Mais il fait aussi un trafic avec un des cuisiniers de l’auberge ou du restaurant… Habile, il rentre tous les soirs avec un petit magot. Sa sœur Louise( Léa Seydoux) part tous les matins avec un homme bien sapée, grandes bottes blanches et minijupe. On pense qu’elle se prostitue, mais le soir lorsqu’elle rentre elle n’a rien gagné, sauf parfois un œil au beurre noir. Un jour pourtant elle croit s’être trouvé un mec avec qui vivre. Elle lui présente Simon. Mais Simon, par jalousie peut-être, révèle une vérité que l’on aurait pu deviner sur Léa et lui. La démarche de Louise pour se trouver un foyer stable échoue.

Simon et elle se tapent dessus et se font des câlins après. Louise retrouve du travail comme ménagère et emmène Simon avec elle pour l’aider. Mais Simon ne peut s’empêcher de voler, c’est devenu presque machinal, chez lui. Nouvel échec. Simon reprend le téléphérique ; les employés du restaurant déménagent. Il se fait tabasser, et finalement il n’y a plus de touristes. Désespoir, abandon, nuit à la belle étoile, noire et froide, perdu dans l’immensité des pistes à présent désertées par la neige. Il redescend et croise Louise qui monte le chercher dans une autre cabine. Ils sont à la recherche l’un de l’autre…

Ce film est moins réussi que Home, bien qu’il traite du même sujet. Des jeunes en grande précarité et déréliction. Dans Home, il avait aussi les adultes et un plus de mystère et de folie, qui ici n’existe pas. Cependant, c’est pas mal.

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18 juillet 2013 4 18 /07 /juillet /2013 11:12

Ciné-première enr. 2 juillet

Acteurs : John Hurt ( le père) ; Charlotte Rampling (la mère) ; Kirsten Dunst ( Justine) ; Charlotte Gainsbourg ( Claire)

La présentation est grandiloquente mais supportable.Je m’interroge sur le choix du tableau de Bruegel Les Chasseurs de la nuit. Il y a quelques images poétiques qui seront reprises dans les différentes séquences.

La première partie met en scène Justine qui se marie en blanc et grande pompe. Sa mère s’est revêtue d’un vieux tee-shirt, et crie qu’elle déteste le mariage. A partir de ce moment Justine sombre dans la dépression. La réception tourne court. De fait, personne n’y croyait trop, on avait l’impression d’une fête organisée par Claire et son mari pour divertir la pauvre Justine. L'image de Justine empêtrée dans de grands fils gris est plutôt émouvante.

Pourtant, cette partie je ne vois pas bien à quoi elle rime ! J’ai failli lâcher le film plusieurs fois.

La seconde partie est centrée sur le problème cosmique : la planète Melancholia va passer très près de la Terre. Elle pourrait la heurter et de ce fait provoquer la fin du monde. C’est une tragédie du destin…à partir de là on pourrait sombrer dans le mélodrame, mais non ! c’est à ce moment que le film devient bon.

Justine attend ce moment avec sérénité : pour elle, la fin du monde a déjà eu lieu dans son être psychique. Elle voit avec soulagement la vraie fin, car elle n’aura plus besoin de faire semblant. Pour Claire en revanche, le monde est encore à perdre. Son fils, sa vie, ses joies et ses peines sont réelles.

On pourrait avoir l'impression que cette fin du monde ne concerne que quelques personnages, dans un lieu précis. Sauf que Claire consulte Internet pour avoir des informations que son mari ne lui donne pas. Le monde extérieur existe donc, sur Internet, et pour Claire essentiellement.

Dans cette seconde partie, on arrive à partager l’angoisse de Claire et la quiétude rude de Justine; la façon de présenter cette fameuse planète, les comportements des deux femmes me touchent. C’est finalement Justine qui va organiser la cérémonie de fin, en construisant avec le petit garçon un abri dérisoire, auquel il croit un peu, eus égard à son âge où la pensée magique a encore pas mal de sens. Cette fin est relativement sobre, davantage que ce que je craignais. Les effets spéciaux sont agréables pas trop voyants (sauf lorsque Justine se dore nue à la lumière de la foutue planète, ce n'est pas de mon goût, mais on peut aimer ). La musique de Wagner n’est pas ce que j’aurais choisi, mais dans ce contexte, elle ne choque pas.

Le film serait bon, s’il n’y avait que la seconde partie. Globalement, je l’aime mieux que Dancers in the Dark qui m’avait agacée.

Lars von Triers, Melancholia 2011 ***
Lars von Triers, Melancholia 2011 ***
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24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 23:43

le chapeau de Mitterrand

 

 

 

 

Flammarion, 2012 

 

1986, première cohabitation.  Dans la brasserie où il dîne, pour une fois au-dessus de ses moyens, Daniel Mercier se trouve être par hasard le voisin de table de François Mitterrand. Le voilà tout chose et pénétré d’importance ! Lorsque le chef de l’Etat oublie son feutre noir sur la banquette, il s’en saisit, et part avec !

Sans que personne ne lui dise rien… étrange !

Mieux encore, le chapeau lui porte bonheur. Il ne tarde pas à monter en grade dans la société où il travaille. Perdant son chapeau ce dernier se retrouve sur la tête d’une jeune fille ( Fanny Marquant) qui elle aussi va prendre confiance en elle. Un troisième puis un quatrième quidam vont à leur tour bénéficier momentanément de la magie du chapeau…

Cela se veut une fable espiègle sans doute, mais je ne vois pas très bien quelle en est la morale.  Daniel Mercier est un pauvre type, naïf et idéaliste au premier degré.  Les dîners mondains de droite comme de gauche agacent, et l’on ne saisit pas très bien la différence entre le bourgeois de droite et celui de gauche pour parler du quatrième qui se coiffe de ce couvre chef. Puis le style est incroyablement plat, comme si on avait  marché sur le chapeau !  Ça se lit (à partir du milieu on passe des pages…).

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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 17:40

Editions le Monde de Simenon N° 20 Solitudes

175 pages.

Jonas Milk se voit soupçonner d’avoir fait disparaître sa femme, Gina.

Hier soir, elle est partie chez son amie Clémence pour garder le bébé pendant que le couple se rendait au cinéma. C’est ce qu’elle a dit à Jonas. Mais le soir tard, elle n’était pas rentrée, et Jonas a bien vu que rien n’était allumé chez Clémence. Le lendemain, Gina n’ayant pas reparu, il a compris qu’elle avait fait une fugue, été retrouver un homme. Mais lorsque le Bouc chez qui il va prendre son café lui a demandé pourquoi on ne voyait pas Gina dehors un jour de marché, il a répondu « elle est allée à Bourges ».

Mensonge, mais Jonas n’avait pas envie de dire ce qu’il pensait de l’absence de Gina. Même si tout le monde sait qu’elle a la cuisse légère.

Gina ne revient décidément pas, et Jonas se rend compte qu’elle lui a dérobé quelques timbres d’une grande valeur. Il s’obstine à dire lorsqu’on lui en parle qu’elle est allée à Bourges voir une amie. Mais dans cette petite ville où tout le monde se connait et s’observe, on a tôt fait de comprendre que cette histoire de Bourges est fausse. De là à déposer une plainte contre Jonas pour disparition et le faire convoquer au commissariat… !

Jonas revient alors sur son mariage et sur son passé : Arrivé tout enfant avec ses père et mère dans cette petite ville du Berry, après qu’ils aient fui la révolution russe, il n’a pas connu ses sœurs restées là-bas, et , jeune encore, a été privé de ses parents, repartis en Union soviétique à la recherche de leur progéniture. Aucune nouvelle de derrière le rideau de fer. De retour dans la petite ville de son enfance, Jonas s’est établi comme bouquiniste, s’est passionné pour la philatélie, a vécu de façon effacée, routinière, trouvant un fragile équilibre à vivre dans le quartier animé de son enfance. Cependant, il ne fréquente personne, ses contacts se bornant à discuter de la pluie et du beau temps avec les commerçants de la place, et les clients de sa boutique. Son mariage arrangé et à peine consommé, avec Gina à quarante ans alors qu’elle en avait seize de moins, est la chose la plus triste qui soit, et pourtant, dans son extrême solitude, il en était content.

Lorsque le commissaire, détaillant le passé de Jonas, lui demande pourquoi il ne portait pas l’étoile jaune pendant l’occupation, puisqu’il était juif, on atteint des sommets d’ignominie ; mais ce qui affecte le plus Jonas c’est qu’on lui révèle que Gina avait déclaré à tout le monde craindre qu’il ne la tue. Là où le lecteur ne voit qu’une ruse, une excuse, que s’était trouvé cette femme qui préparait son départ, Jonas s’interroge sérieusement sur ce qui aurait pu choquer Gina dans son comportement.

L’auteur nous fait pénétrer dans le monde de Jonas, révélant petit à petit son statut d’étranger, à peine toléré par les habitants de cette petite ville, une population hypocrite, conformiste, grégaire, en attente de bouc émissaire. L’on voit Jonas, resté naïf, malgré son esprit rationnel, perdre ses maigres illusions et s’effondrer son peu de certitudes. Un récit lucide, terrible, effrayant, parfaitement juste.

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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 15:58

Ils sont disséminés sur la pelouse, alanguis dans leurs chaises longues, s’invectivant sans entrain à voix basse, assoupis, ankylosés, vaincus par le soleil qui «  comme la mort ne se peut regarder en face »

Noé a déjà fixé le soleil, et le fait encore, tandis qu’il s’éloigne vers la partie basse du jardin. Il aime à s’éblouir physiquement. N’en perd pas la vue et se demande quel est cet autre astre dont parle le moraliste.

Près du parterre de fleurs,  le sol est jonché de fruits mûrs ou talés qu’on écrase parfois sans y prendre garde. Il ramasse des reine-claude des mirabelles , des abricots, en consomme plusieurs, distingue les noyaux des fruits les plus savoureux,  un pour chaque espèce.

Il descend l’allée : sur sa droite, il touche les glaïeuls et giroflées, saisit une «  gueule de loup », ouvre la corolle, chasse l’insecte qui s’y affaire avec entrain et referme les deux parties. En approchant du cerisier, il considère devant lui au-delà de l’avant-dernière allée transversale , l’emplacement sur lequel on a fait installer une grande piscine consistant en trois gros boudins bleus gonflables, des  bouées longues de plusieurs mètres posées les unes sur les autres, avec un fond tout aussi bêtement bleu. Le bassin offre un spectacle affligeant, déparant le paysage déjà banal. Son petite soeur  barbote  dans ce petit bain en compagnie d’un voilier en bois auquel elle prête sa voix pour y adjoindre un moteur imaginaire.

 

Entre la porte menant à la cave et le mur, s’étend un espace inutilisé : terre tassée, cailloux et pierres, débris de terre cuite et de pots ébréchés, et même une petite marmite rouillée. Le désert. Avec des outils glanés dans la remise obscure,  une pelle à charbon et un tisonnier, Noé entreprend de creuser la terre  dure et sèche d’autant plus qu’ici on ne la travaille pas. Il l’humidifie avec le contenu d’un arrosoir rempli au bassin de caoutchouc. A une profondeur qu’il estime de cinquante centimètres, il dépose  les trois noyaux, sort de la poche de son short une petite feuille de carnet arrachée où des mots sont soigneusement écrits avec des majuscules gothiques. A voix mi-haute, il lit d’un ton égal , n’osant respecter la ponctuation.

L’homme né de la femme !

Sa vie est courte, sans cesse agitée/. Il naît, il est coupé, comme une fleur /; il fuit et disparaît comme une ombre. …Un arbre a de l’espérance /: quand on le coupe , il repousse/, il produit encore des rejetons /; quand sa racine a vieilli dans la terre/, quand son tronc meurt dans la poussière/, il reverdit à l’approche de l’eau. / Il pousse des branches comme une jeune plante,/ Mais l’homme meurt et il perd sa force/l’homme expire et où est-il ?Les eaux des lacs s’évanouissent / Les fleuves tarissent et se dessèchent/ Ainsi l’homme se couche et ne se relèvera plus / Il ne se réveillera pas tant que les cieux subsisteront/ Il ne sortira pas de son sommeil.

Oh ! si tu voulais me cacher dans le séjour des morts…

 

Noé roule le papier en boule avec les noyaux et murmure : «  C’est tout ce que je puis faire pour toi, Babylone ».

En repoussant la terre dans le trou pour la boucher, il songe qu’il ne pourra  rien faire pour singulariser le lieu.

Ce sera bien assez si le grand-père ne s’étonne pas d’une grande humidité, insolite dans cette partie du jardin. Il demandera d’un air colère si l’on ne s’est pas oublié là, par hasard ?

 

 

 

 

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20 avril 2013 6 20 /04 /avril /2013 15:58

«  Tu vois, dit-elle, qu’il n’est pas bien gros. »

 

Les deux mains courtes et nerveuses désignent un long tube en verre maintenu droit par un dispositif. Derrière Maman, une infirmière et d’autres représentants de l’équipe médicale en uniforme blanc observent son geste avec une inquiétude souriante et gênée.

Elle se saisit du cylindre et l’éleve solennellement, vers la lumière.

A l’intérieur, tout au fond, dort un petit serpent recroquevillé sur lui-même, l’épiderme pourvu semble-t’il de minuscules écailles…Non ce n’est pas un serpent, mais un escargot visqueux tout honteux d’avoir perdu sa coquille, tassé au fond du récipient empli de liquide, bout de chair sillonné de ridules.

«  Il est vraiment petit, insiste Maman comme si elle voulait sanctionner un fait particulier.. Que t’es bête ! ajoute-t-elle , il ne faut pas avoir honte ! »

En effet, Noé a disparu sous la couverture, attendant qu’elle cesse de s’émerveiller.

On ne s’endort pas sur commande , et il l’entend encore faire des comparaisons : «  Celui de Zola l’an dernier était quatre fois plus gros. S’adressant aux blouses blanches, elle précise que Zola est sa fille . Ses mots se détachent d’elle, parcourent la pièce, s’infiltrent sous les draps, entrent par les pores de la peau.

 

«  L’an dernier ! Vous rendez-vous compte ?

Nul ne répond

«  Je sais bien, dit-elle, je comprends , mais voyez-vous, je suis infirmière aussi , j’ai mon diplôme d’état.

-Où travaillez-vous ? » s’enquit une jeune blouse blanche.

Maman secoue la tête et chassa de la main la parole entendue comme s’il s’agissait d’une mouche.

Maman est diplômée, mais, sans activité depuis Noé, elle préfére utiliser ses compétences au bénéfice des membres de la famille. Elle a un gros cahier où elle note, quotidiennement, les symptômes de chacun, les variations du teint, de l’appétit de l’allure , du comportement… les médicaments qu’elle, administre, des remèdes homéopathiques ( Vous voilà rassuré ?), et les effets qu’elle suppose avoir obtenus.

Les autres infirmières font des signes de tête et prononcent des mots vagument approbateurs à propos de ce journal de bord.

Elle s’éloigne, et Noé scrute à nouveau le tube replacé sur la table au pied du lit. Et si c’était un de ces animaux préhistoriques, les plus anciens crustacés, nos ancêtres les trilobites ? Ils ont de vrais yeux. Mais rien de ce qu’on voit dans le tube ne rappelle une forme identifiable. La bête ne bouge pas, immobile dans son liquide incolore.

Morte ?

Un lézard à qui l’on aurait coupé la queue?

Une ancienne lanterne chue à l’état de vessie ?

 

 

Tout à l’heure les blouses blanches étaient vertes , il lui avaient dit de compter jusqu’à dix. Il était arrivé à douze. Ils ont extrait le mollusque pendant son absence., en découpant très exactement là où un trait oblique avait été recouvert par un petit pansement.

Il existe des patients qui, parlant de ce qui leur a été retiré, le contemplent avec fierté, en font la description. Un marin amputé d’un de ces bras l’avait conservé dans un aquarium rempli de formol et enterré avec une cérémonie religieuse. Mais ce genre de petite chose là ce bout d’entrailles aux fonctions mal définies, qu’il se ratatine dans son récipient, qu’il disparaisse ! Que Noé puisse reprendre sa lecture interrompue.

Enfin seul , il jette un coup d’œil sur la pile de livres que, prévoyante, sa mère a laissée sur la table de chevet, à côté de l’éprouvette. Il les prend l’un après l’autre, les feuillette,  choisit le roman commencé deux jours plus tôt, cherchant la page où trois jeunes garçons partaient visiter l’île en conquérants laissant derrière eux Piggy qui ne croyait déjà plus au Paradis.

La porte s’ouvre sur un chariot  grinçant.C’estt un être vivant qu’on achemine vers le lit voisin, vide jusque là.

Noé se raidit. Son abdomen lui fait mal, ses nerfs se nouent, sa gorge se contracte. Il s’abrite derrière son livre, y dissimule son visage, relit la même phrase plusieurs fois sans rien y comprendre. Longue, redoutable, l’éternité s’installe.

Jetant de petits coups d’œil à la dérobée, il aperçois le corps du nouveau , étendu, draps repoussés, vêtu d’un authentique pyjama. Un modèle bleu ciel, une veste, à demi –déboutonnée, un col de chemise. Il croit voir un pansement énorme d’un style épouvantable, gaze et crêpe, et quelques poils à proximité du nombril.

Tandis que son cœur bat la chamade, il réajusta son angle de vision bien droit, fixant des lignes de caractères définitivement incompréhensibles, et ne voyant que son propre vêtement de nuit en tissu-éponge bleu-marine, et les rayures horizontales écarlates, qui en barrent l’espace sur la poitrine.

Ce traitement ne lui était pas réservé : en vacances ils portent tous du tissu-éponge, bariolé le plus souvent, de nuit comme de jour. Par correspondance, Maman en commande à son aise via son catalogue. Même Zola doit s’y soumettre et ne semble pas, dans son aveugle adoration pour sa mère, saisir que cet accoutrement nuit à sa beauté.

-Comment t’appelle-tu ?

Noé sursaute, il avait cru remarquer que l’autre dormait. Mais c’est bien une voix de garçon, vive , avenante et bien timbrée, légèrement enrouée.

Pour parer à l’attaque, il se calfeutre derrière son livre ouvert, glissant sur la couche, de manière à s’allonger complètement, et ferme les yeux, laissant tomber doucement le volume sur son nez.

Cependant, la question est répétée plus fort, et Noé cesse ses manœuvres, contraint de se tourner vers l’autre, et de croiser un regard clair, de voir le teint pâle, des mèches humides en désordre, plaquées sur le front. Malgré son air épuisé, un sourire narquois ou simplement curieux se promène sur ses lèvres blanches.

« Marc, lui souffle  Noé, car c’était là le nom qu’il se donne le plus souvent à des inconnus.

Noé suscite des plaisanteries bibliques alors que « Marc » parait détaché de toute Ecriture, et par la brusquerie de son unique syllabe et de la chute en « K », lui confére un semblant d’ autorité.

-Mac Intosh ?

  • Marc, redit Noé, éperdu.

  • Et moi, c’est Babylone !

Il émet de petits gloussements moqueurs, puis les contient et veut parler, mais, d’après le bruit, doit prendre la cuvette. Des raclements de gorge, s’augmentent, engageant tout son être dans une série de spasmes interminables.

Cette situation se prolonge de sorte que Noé s’interroge.

Doit-il appeler ? Le voisin va-t-il s’étouffer ? On le tiendra pour responsable !… Au contraire si le malaise de l’autre se révée bénin, voire simulé, on se gaussera de sa propension aux terreurs enfantines ! 

Le calme revient lentement, et Noé se permet un coup d’œil oblique pour entrevoir le garçon, maintenant allongé, s’enfouir dans une portion de drap. Noé n’éprouve aucune nausée lui-même, le voisin n’ayant rien tiré des ses entrailles qui sentît, et la cuvette promptement disparue. Il reprend son livre et s’en masque la figure, sans pouvoir dissimuler les rayures rouges sur son haut, rayures qui se dressent, immenses devant ses yeux, comme des barres de fer rougies.

 

  • J’ai vu le film!

A nouveau, le voisin indiscret s’adresse à lui, ne voulant pas le lâcher, en dépit de son mauvais état de santé, ou peut-être à cause de celui-ci.  Quel film ? se dit Noé, son désarroi lui interdisant de faire la liaison entre son livre et une possible création cinématographique.

 

Ni de comprendre ce que dit maintenant son voisin à propos d’une « marque indélébile » que lui aurait octroyé le spectacle ou l’opération chirurgicale. Il doit le regarder à nouveau par politesse, ne peut le dévisager et laisse fuir son regard vers le pantalon du pyjama bleu ciel, retenu par un bouton et fendu comme pour un homme.

 

A tout hasard, il approuve, tandis que le garçon reprend la cuvette. Noé détourne pudiquement le regard.

 

Un moment plus tard, il semble avoir sombré dans un sommeil durable. Plus grand que lui, mais guère plus robuste, sans doute pas plus âgé, les traits fins, il cherche son souffle sans se réveiller, sue à petits filets minces qui coulent du front et des tempes. Bientôt , sa respiration se fait imperceptible. Noé le voudrait éveillé comme tout à l’heure, ce sommeil lui paraissant suspect. Il brûle de l’entendre encore, se jure qu’il lui dira tout.

Tout, c’est quoi ?

La porte s’ouvre encore livrant passage à un groupe d’adultes, les parents, le médecin… qui occupent le chevet du malade. Noé se couche résolument et ferme les yeux. Déçu de ne rien saisir de la conversation, il s’assoupit pour de bon.

 

Au réveil, il est seul à nouveau, mais dans le sens d’un isolement complet. Le lit voisin est fait, l’occupant a disparu, le ciel par la fenêtre vire au gris menaçant, un orage se prépare. A la première infirmière venue, il ose demander où est passé son compagnon de chambre. Elle répond qu’on l’a transporté dans un service spécialisé. Pour bénéficier de soins plus appropriés à son état, ajoute-t-elle, parce que Noé demande des précisions.

  • Etes-vous de la famille ?

N..non. Elle lui explique que, plus tard , son ami sera plus à l’aise dans une chambre particulière pour se remettre, et qu’il lui appartiendra alors de demander à ses parents de le voir.

 

Noé cherche les avantages de cette disparition. Heureusement que les siens ne l’ont pas vu. Mère et grand-mère le lui auraient donné en exemple, ce voisin : «  regarde comme il est malade, comme il est courageux, lui ! ».Noé se représente qu’il ést désormais exonéré d’un commerce langagier avec ce semblable, lequel n’a rien eu de prometteur. Ce grand gamin s’est moqué de lui, et s’il était resté, il aurait vu l’éprouvette, et rencontré Maman.

Tout cela n’avait rien d’attrayant…il le chercherait plus tard, l’apercevrait dans le couloir, satisfait qu’il existe encore, et que lui, Noé, soit exempté de lui parler.

 

Il connut une période mouvementée à essayer d’échapper à la furie des enfants mués en chasseurs et dirigés par Jack le chef de guerre, à se traîner dans les taillis, à s’y camoufler, à jalouser Ralph, qui parlait trop bien, qui avait trop d’allure, tout en essayant de se concilier ses bonnes grâces.

 

 

Enfin, devant lui se dressa le costume gris, le bon sourire, le béret enfoncé sur le crâne, les lunettes. Apère, debout au pied du lit, tenait à la main une valise qu’il déposa sur la chaise. Il est venu le chercher et affirme que tout le nécessaire pour s’habiller est à l’intérieur.

On a laissé l’éprouvette et son contenu à côté de la table de chevet. On ne voulait pas chagriner Maman qui avait l’air d’y tenir, il s’était fallu d’un cheveu qu’elle ne crût avoir accouché de la bestiole…

  « Pourquoi cette éprouvette ? Les infirmières ne sont plus ce qu’elles étaient. Quelle négligence ! Heureusement que le formol ne risque pas de sentir. Le formol : un acide désinfectant et corrosif : on en trouve même dans les fourmis rouges. »

  le grand-père avise avec satisfaction la pile de livre sur la table de chevet. Noé les lui montre avec un rien de complaisance : Le Monde du silence, les Merveilles de la nature, le Ciel et les étoiles, Le Corps humain, les Volcans.

Il approuve: tout cela est très instructif.

 

«  Et ton camarade de chambre ? »

« Il vomissait tout le temps. »

Il avait arpenté le couloir sans distinguer sa longue silhouette ni le pyjama bleu ciel de Babylone.

Avait interrogé l’infirmière qui prétendait ne rien savoir et répétait son exaspérant «  Vous êtes de la famille ? »

.

A présent Noé sent qu’il a subi une perte irréparable.

Il serre les dents et laisse tomber :

« On l’a  transporté dans un Service Spécialisé ».

En aparté, Noé trouve élégante et hypocrite cette formule.

« Service Spécialisé : Oui, tu t’exprimes assez bien tout de même. Eh bien, je vais faire une petite promenade dans le couloir, pendant que tu t’habilles ».

 

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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 23:43

jembrassepas-r 640 600-b 1 D6D6D6-f jpg-q x-xxyxx 

Ce film reprend le canevas de son premier succès, " Rendez-vous". Un jeune provincial qui monte à Paris avec l'idée de devenir acteur.

A la différence de Juliette (Juliette Binoche dans Rendez-vous), le héros, Pierre ne va jamais être à la hauteur des cours de théâtre qu'il s'obstine à prendre. Manquant de culture, il ne réussit qu'à ânonner le monologue d'Hamlet, et ne se sent pas d'approfondir sa lecture afin de voir plus clair dans son jeu.

 

Recueilli par un quinquagénaire à qui il plaît ( Philippe Noiret) avec qui il va passer les fêtes de fin d'année, on le surnomme «  l'ange de Noël ». Il trinque avec l'ami de Philippe Noiret, et un autre jeune homme de son âge lui affirme que le seul moyen de bien s'en sortir lorsque l'on est dans la précarité, c'est de se prostituer. Si l'on reste entièrement passif, on ne se déshonore pas...

 

D'où la nécessité d'entrer en matière par « j'embrasse pas ».

 

Pierre travaille tout d'abord à l'hôpital, puis dans un Fast-food, se fait renvoyer pour des retards ,et manque d'intérêt pour le job,tandis qu'au cours d'art dramatique, il décroche pour de bon.

 

Par désespoir ou provocation, il va se prostituer tout de même. Et aussi pour revoir une jeune fille en manteau rouge,coiffée comme Louise Brooks qui s'est un moment penchée sur lui, lorsque dans un cabaret, il avait reçu un mauvais coup.

Il faut dire aussi que notre héros en est réduit à coucher sous les ponts et s'est fait voler le peu qu'il possédait.

 

Ce jeune hopmme au visage buté ( bonne interprétation de Manuel Blanc) intéresse uune femme de soixante ans avec qui il a une liaison un peu forcée. Sa carrière de gigolo s'interrompt vite cependant. La mère de cette dame ayant décidé d'agir contre les fréquentations de sa fille en se laissant tomber d'un fauteuil roulant. Morte? En tout cas, rongée de culpabilité, la femme mûre rend à Pierre sa « liberté ».

 

Désormais retourné à la rue, ce n'est pas la belle jeune femme qu'il va croiser sur le trottoir,mais son épisodique bienfaiteur Romain. Ce dernier l'emmène chez lui, puis en Espagne, en fait son secrétaire, lui donne quelque argent, mais refuse le marché sexuel. Pierre le quitte, retourne au trottoir. Il gagne un peu plus, et rencontre enfin la belle Ingrid lors d'une soirée au poste de police. Le lendemain, ils veulent avoir une relation sexuelle,mais Pierre n'y parvient plus. Et Ingrid se sauve rapidement: elle a un mac...

 

j'adore la fin cruellement ironique,  Pierre s'engage dans l'armée comme son frère avant lui. Remarquable la séquence où  il se parle devant la glace dans les toilettes se traite de tous les noms. Un autre soldat aussi se parle dans le miroir à ses côtés, mais c'est pour se dire des phrases agréables du genre « tu es le meilleur, on t'aime, on tient à toi, tu as un grand avenir... « 

Ce que sa famille lui disait, à Pierre,  avant de l'abandonner lâchement...

 

 

 

 

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