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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 00:55

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1934


Un jeune Turc,  Elie Nagéar, a quitté son pays natal pour faire affaire dans les tapis ; il est accompagné de Sylvie Baron, aventurière belge qui passe d’homme en homme, pour les plumer.

Arrivé à Bruxelles, Elie a la grippe et presque plus d’argent. Il est tombé de haut et se sent minable. Sylvie part dans sa famille à Charleroi où sa mère tient une pension de famille et son père travaille aux chemins de fer. Pendant ce temps Elie écoute les conversations de son  voisin de chambre, un hollandais «  Van der chose », parler d’une coquette somme en liquide, qu’il emmène en France par le train. Elie va prendre ce train, décidé à tuer "van der Chose" et pour ce faire, il achète une clef anglaise, comme au cluedo.

Mais Elie est novice dans le crime ! Comment va-t-il se débrouiller dans ce train de nuit presque vide? Et le magot est-il vraiment exploitable?


Lorsque Elie retrouve  Sylvie, sa situation n'est point trop brillante! Il se terre dans la pension de famille de Charleroi. Mme Baron la maman de Sylvie l’aime bien, les autres pensionnaires le détestent, y compris Antoinette la sœur de Sylvie, et Monsieur Moïse, pourtant juif comme lui. Moïse et Antoinette comprennent vite de quoi il retourne…


C’est un bon roman, les caractères bien étudiés, le suspense intéressant, le savoir-faire de Simenon nous plonge tout de suite dans l’affaire. Pourtant je suspecte l'auteur d’antisémitisme. Et ce n’est pas la première fois (Piotr le Letton était pire dans le cliché…!)

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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 00:31

des cercueils sur mesure

 

Folio-2 euros, 121 pages.

L’auteur se met en scène pour relater cinq années de son existence de 1975 à 80 environ, à fréquenter Jack Pepper, policier cherchant à coincer un certain Robert Quinn, meurtrier présumé et très probable de plusieurs personnes à qui il envoie par la poste un petit cercueil fait main, avec en son milieu une photo de la future victime, prise à son insu. Le meurtre a lieu quelques temps après et il est souvent horrible et très bien préparé, comme ce couple assassiné par des crotales dopés que le meurtrier a lâché dans leur voiture.

Les victimes ont en commun d’avoir voté une loi pour faire détourner le cours d’un gros ruisseau appelé la Rivière bleue afin que tous les fermiers du coin puissent utiliser cette eau. La Rivière bleue passe sur plusieurs terres, dont celle du ranch de Robert Quinn, qui entend s’approprier l’usage de ce cours d’eau pour lui seul.

Le narrateur veut aider Jack à coincer Quinn. Il se souvient que lorsqu’il était enfant, Quinn était déjà connu dans le pays : il dirigeait un genre de secte et baptisait des gens candides dans la Rivière bleue. Le narrateur emmené par sa gouvernante dût se soumettre à ce rite. Depuis lors, il déteste Quinn.

Mais cet homme a beaucoup d’appuis dans le voisinage et sait se faire aimer, de sorte que nul ne veut croire qu’il est un meurtrier…

De fait, Jack perdra la bataille et perdra aussi son amie Addie qui faisait partie des gens ayant reçu un cercueil. Bob Quinn avouera même ce crime au narrateur en faisant une plaisanterie au second degré. La fin montre qu’il est intouchable.

Le portrait de ce meurtrier qui tyrannise la région, tout en bénéficiant de l’estime et des appuis de la population naïve  est bien rendu. La crédulité et la veulerie des gens du voisinage aussi. Que ce récit soit romancé ou non, des personnages de ce genre existent et il est bon de montrer comment ils sévissent et mettent la justice en échec. C’est ce que fait Capote avec habileté.

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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 10:47
  Dans quelque station balnéaire reculée, sinistre et sale, une certaine baie des Cochons, «  Ils » avaient planqué des fusées prêtes à propulser leurs bombes, gorgées  d’une  mystérieuse substance  destructrice, auprès de quoi la nitroglycérine n’était que du pipi de chat.

 Si loin fussent-elles, dès l’attaque, nous serions carbonisés illico. La fission de l’atome dégageait une chaleur stupéfiante, comme si le soleil nous tombait sur la tête. Nous serions tous désintégrés en même temps que l’Atome. Inutile de faire brailler le tocsin, vain de jouer la sonate d’alarme en ut majeur.
 
 Les « abris anti-atomiques » étaient réservés aux riches et aux puissants. Les jeunes de milieux modestes avaient encore moins de chance d’intégrer ces retraites souterraines que  les nantis. Et ils auraient eu tort de s’en plaindre car les possédants, avec leurs vivres étoufferaient, coincés dans leurs caves de béton. Même le grand costaud qui aurait survécu le dernier après avoir bouffé son précédent semblable et l’avoir fait durer plusieurs lunes devrait s’avouer vaincu. Pas question de mettre le nez dehors avant plusieurs décennies sans brûler vif …La fin du monde  aurait des allures démocratiques.

 
    Au fromage, mon grand-père athée découpait la tome grise, puis la blanche, et prenait une voix de prédicateur pour annoncer avec emphase que la guerre atomique, c’était si terr-rible, que perr-sonne n’oserr-ait jamais appuyer sur le funeste bouton.

 Car l’on ouïssait dire  qu’il suffisait d’appuyer sur un vulgaire bouton, comme pour donner la lumière dans une pièce ! Chaque fois que je pressais un commutateur, si la lueur venant du plafond faiblissait et qu’un grésillement se faisait entendre, pas de doute, c’est que le terrible processus était en marche…Au secours !
 

Les petits matins de frimas, j’accusais le brouillard hivernal d’être un champignon atomique et m’étonnais d’être encore de ce monde et d’avoir froid.
    Penchée sur mes devoirs de classe, à la nuit tombante, j’entendais des bruits terribles, un raclement, un martèlement : j’avais beau savoir que la catastrophe en question serait muette (Atome atonal) je sursautais : que se passe-t-il ?
Voyons, protestait ma mère, ce n’est que la concierge qui sort les poubelles !
 Demain, serons-nous encore en vie ?
« Il faut prier.» conseillait ma mère.
Dieu nous laisserait-ils mourir si vite ?
 Et le spectacle final, les anges, les trompettes, la Bête, aurions-nous le temps de le contempler à l’aune d’une fin si prompte ?
 

   Puis la guerre froide tiédit, et l’on s’accoutuma à l’idée que la bombe siégeait en attente dans quelque lieu maudit, d’autant plus que les nations devenaient de plus en plus performantes en matière de fabrication d’armes de destruction massive, et qu’elles devenaient de plus en plus nombreuses à en posséder ; l’anxiété se banalisait, l’imagination s’émoussait.
Bientôt La Bombe atomique ne fit plus parler d’elle.
On ne s’occupa plus que des bombes sexuelles. 

Le fantasme de fin du monde s'orienta vers le nucléaire civil, ce furent les seventies. Bien sûr la collision d'un astre quelconque avec la Terre tenait toujours une place de choix.

L'apocalypse est une mise en scène supe-rintéressante!




Vous avez tout lu?

Félicitations! voilà en récompense et complément d'information

 

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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 10:37

Quelques heures de printemps D6D6-f jpg-q x-xxyxx

 

Y-a-t-il une vie après la mère?

 

 

 

 Réalisé par Stéphane Brizé.

Acteurs : Vincent Lindon , Hélène Vincent, Emmanuelle Seigner.

 

Après dix-huit mois de prison effectués pour avoir accepté de passer de la drogue dans son camion, Alain, célibataire d’âge mûr, revient vivre chez sa mère. Elle n’a pratiquement jamais été le voir en prison. Elle l’héberge, mais lui dit qu’il n’est pas chez lui. Le fils et la mère sont en conflit ouvert. Ils ne partagent pas la même table ni les mêmes repas. Ils « communiquent » par l’intermédiaire du chien qu’ils aiment tous les deux, et sinon se disent des injures. Après une terrible échauffourée, Alain va vivre chez son voisin,ex-collègue de travail.


Alain ne peut reprendre son emploi de transporteur. Il se fait embaucher à trier le contenu des poubelles « carton » à la voirie. Au café, il rencontre une femme : Emmanuelle Seigner à qui les chemises à carreaux, les queues de cheval et un  jeu »naturel simple et gai» vont bien. Mais à ce moment de la relation où l’on parle à l’autre de soi, de sa vie, il se trouve minable et fuit, fâché, sans s’être expliqué.

Donne sa démission de l’emploi qu’il occupait.

Jusque là, le sujet semble être l’impossible réinsertion d’un individu marginalisé. Qui vit avec sa mère. 

L’état de santé de  Mme Evrard est préoccupant. Cancer et métastases. Elle choisit le suicide assisté  en Suisse avant d’avoir des symptômes sévères qui l’amèneraient à croupir dans un hôpital. «  C’est la seule chose que j’aurais choisie dans ma vie » dit-elle. Une phrase terrible ? Ou peut-être simplement la lucidité. Les Evrard mère comme fils sont sans illusions. Ils ont eu une vie moche, dont ils sont l’un et l’autre mécontent, et c’est pour cela qu’ils se querellent. 

Les critiques ont fait remarquer qu’Yvette et son fils ne se parlaient pas.  Certains critiques ont dit que dans les milieux modestes on n’a pas beaucoup de mots pour exprimer les sentiments. Au contraire, dans les milieux modestes, on parle souvent beaucoup, on s’exprime, lorsque l’on en a le désir, la possibilité. Comme partout.

Dans ce contexte, même si Yvette et Alain n’étaient pas en conflit, ils auraient peu  à se dire de toute façon !  Le fils, devenu un homme depuis bien longtemps, a forcément d’autres préoccupations que sa mère.

Cependant Mme Evrard tient à son fils. Elle a acheté une cafetière parce qu’il n’aime pas le café en poudre. Lui parti, elle cherche à le faire revenir, se servant du chien. Alain ne reviendra que pour le chien… elle le sait.

Et finalement pour le suicide assisté. C’est le deuxième sujet du film. Quel est son rapport avec le premier sujet ( la marginalité) ?  On ne sait pas ce qui va changer pour Alain, sa mère étant défunte. 

La façon de présenter le suicide assisté : plusieurs personnes viennent à la maison demander à Yvette si elle a eu une bonne vie. Puis lorsqu’elle esquive la question, l’assurer qu’elle est « un être précieux et unique ». Je suppose que l’équipe de psychologues cherche à savoir si Yvette est vraiment décidée à ce geste. Pour ce faire, ils devraient plutôt lui rappeler que le suicide assisté reste un suicide.

Je n’avais jamais tenté d’imaginer comment se déroule un suicide assisté. Je n’avais même pas imaginé que l’on y recourait alors que l’on avait peu de symptômes graves, mais la certitude venue de l’autorité médicale que ça allait empirer. Cela paraît tout simple, et très effrayant tout de même. Juste ingurgiter une boisson au goût d’orange. Pleurer brièvement son fils, et plonger dans son dernier sommeil. Et cette unique image de la Suisse une petite rivière coulant  avec une montagne en arrière-plan ? C’est tout ce qu’ils auront eu comme vacances.


Certains critiques trouvent le film sentimental voire misérabiliste, et plein de bons sentiments. D’autres le trouvent pudique et sachant éviter le pathos et les bons sentiments. Personnellement je trouve que pour éviter totalement  le côté sentimental ou cliché il aurait fallu  supprimer le personnage du voisin chez qui Alain trouve refuge, et le médecin de Mme Evrard qui  bêtifie sur  la nécessité de subir les soins palliatifs.

D’autres trouvent la mise en scène banale. Personne ne dit la même chose !

C’est un film intéressant, les personnages sont crédibles et confrontés à de vrais problèmes. Des gens qui connaissent la vie et savent ce que l’on peut en tirer…

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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 09:01

mapuche

Gallimard, noire, 2012, 450 pages


Argentine, Buenos Aires.

Jana est une indienne de la tribu Mapuche, jadis persécutée et massacrée par le pouvoir dominant. De nos jours, après un parcours plus que difficile, elle vit de son travail de sculptrice, encore jeune, mais sans illusions, et solitaire. Les Mapuche sont toujours des « parias », au mieux des marginaux. Jana a un ami, Paula, jeune travesti qui cherche à se faire embaucher dans un spectacle de Music Hall. Un jour, Paula et Jana trouvent près  du fleuve le cadavre de Luz un ami commun. La police officielle n’aime pas les milieux marginaux et ne veut pas rechercher le tueur.

Ruben Calderon, enlevé jeune en 1976, terrible année de la dictature, rescapé de leurs geôles, y ayant perdu dans d’atroces conditions sa sœur et son père, est devenu détective privé, et s’occupe des disparus et des victimes de cette époque. Ce qui l’entraîne à enquêter sur la disparition soudaine de Maria Victoria Campallo, photographe, fille d’un homme d’affaire puissant, et non sans tache.

Le sort de Luz et celui de Maria Victoria, en principe sans rapport, va rapprocher Jana de Ruben,  et les entraîner l’un et l’autre dans une éprouvante équipée. Ils vont aussi se découvrir des raisons personnelles de se rapprocher, tous deux survivants de persécutions ignobles. Bien que la dictature soit du passé en Argentine, corruption et délinquance règnent encore de façon sévère, en haut lieu.

Un roman policier très bien documenté, sur la dictature argentine et ses retombées, ainsi que sur les coutumes des Indiens Mapuche, et leur histoire. Sinon, l’action est prenante, le suspense bon, la violence omniprésente. Les deux justiciers auront l’occasion de presque mourir une dizaine de fois, laissant des myriades de cadavres derrière eux, avant que le courage et l’amour viennent à bout de l’adversité.

L’histoire d’amour est un peu simpliste, tout de même, et pleine d’envolées lyriques sentimentales. Le contexte politique est bien rendu et l’on apprend l’histoire du peuple Mapuche dont j’ignorais jusqu’à l’existence.

La langue est correcte, il y a de bonnes descriptions.

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18 juin 2012 1 18 /06 /juin /2012 10:36

La Mariage de Maria Braun D6D6D6-f jpg-q x-20041103 123240

 

 

Arte 18 juin.

 

Maria se marie en pleine guerre, pendant un bombardement et les époux à terre dans une cour délabrée, signent l’acte de mariage en péril. Le lendemain, Hermann le mari part au Front. Reste longtemps absent. Maria et son amie Betti se promènent avec des pancartes portant le nom des époux disparus. Dès fois qu’on les retrouve. L’impression laissée par ces énormes pancartes sur les femmes est terrible.

Maria vit avec sa mère, veuve, et son grand-père « Berger » plus ou moins sénile. Il est question de survie en guerre et de petits plaisirs gagnés grâce au Marché noir. Maria est habile à se procurer des objets des cigarettes, à faire du troc. Lorsque Betti retrouve son mari elle apprend qu’Hermann est mort. Ou plus exactement porté disparu. Elle décide de vendre ses charmes dans un bar américain, mais s’attache surtout à un soldat noir, sympathique, et sans doute bon amant (vision rapprochées de peaux noires et claires luisantes de sueur avec dialogues de contentement) mais vraiment pas sexy… il lui apprend l’anglais et la met enceinte.

Maria est contente. De tout. De l’amant pas sexy, du bébé en dépit de la guerre, du commerce, elle rayonne. Quand elle perd le bébé auquel elle tenait, aucun chagrin non plus.

Sauf lorsque Hermann réapparaît pour la surprendre avec son amant. Il y a de la violence et mort d’homme, pourtant la scène est curieusement lente. Hermann prend son temps, observe les amants avant de flanquer sa femme à terre violemment. Il s’assoit et attend encore… l’amant relève Maria vient vers lui pour se battre. Maria lui écrase une bouteille sur la tête. Celle de l’amant. On a peine à croire qu’elle l’a tué.

Un tribunal la juge longuement puis Hermann s’accuse. C’est lui qui sera incarcéré.

Maria vient le visiter à la prison, lui annonce qu’elle va travailler pour leur fabriquer une vie correcte à sa sortie de prison. Elle continue à rayonner, vive, pétulante, aimant être belle.

Hermann depuis le début semble sinistre. Petit, les traits quelconques, fade, pas sexy du tout, lui non plus. On est un peu obligé de se faire cette remarque, tant Maria a du caractère et de la présence.

Elle devient secrétaire d’un industriel français, pas du tout sexy non plus, et en fait pourtant son amant. La demande vient d’elle. Elle ne tarde pas à être un élément déterminant de la réussite de cette entreprise, et  gagne bien sa vie. Achète un maison pour elle seule, cossue, de beaux vêtements. L’amant français est déprimé et va voir Hermann » je voulais rencontrer l’homme qu’elle aime ».

Du point de vue du spectateur Maria n’a aucune raison de préférer l’un des deux hommes ; tous deux sont quelconques quoique sympathiques. On pense donc que Maria se sent des obligations vis-à-vis d’Hermann qui s’est sacrifié pour elle.

Mais le jour où elle vient le chercher à la prison, il est parti « en Australie » ou au Canada, devenir un homme « avant de lui revenir. Il lui envoie une rose tous les mois.

Le spectateur pense qu’il cherche à se faire un pécule, pour ne pas dépendre d’elle.

L’amant français meurt d’une crise cardiaque.

Hermann revient, sans argent, s’installe sur le canapé dans la maison de Maria. C’est la scène finale (longue) et très éprouvant qui débute. Maria est en sous-vêtements noirs très »pute »et très sexy, pour le recevoir. Hermann reste de marbre (depuis le début, il manifeste peu d’expressivité). Maria fuit, redescend vêtue de blanc. Le dialogue est laconique, on parle sans entrain, de se retrouver, de faire un voyage de noces. Les voix sont à moitié couvertes par la radio, un journaliste sportif commente un match  en hurlant, et nul ne cherche à baisser le son, nul ne s’intéresse au match non plus, ce qui accentue le profond malaise. L’arrivée du comptable et de la notaire fait à peine diversion : Maria est de nouveau en sous-vêtements noirs, et reste un petit moment ainsi avant de remonter se vêtir. Le testament de l’amant français nous apprend cependant que les biens de ce dernier vont à Hermann et Maria. Hermann et l’autre n’étaient pas censés se connaître  au point que l’un soit l’héritier de l’autre ? Et Hermann n’a donc pas gagné d’argent à l’étranger ? (questions du spectateur)

Enfin Maria redescend tout en blanc et allume sa cigarette à la gazinière. Elle provoque l’explosion fatale. Le gaz n’était pas éteint. On ne sait si c’est un suicide, ou un accident.

Maria était malheureuse ; tout ce qu’elle avait obtenu ne lui apportait rien ???

La guerre est finie depuis plusieurs années mais tout est encore détruit, et rien ne se reconstruit.

On se pose beaucoup de questions. Le film est en focalisation externe. Ni flash-back, ni voix off, et rien d’autre qui nous apprenne ce que pensent les personnages. Les gestes, les dialogues, les mimiques, et les événements, tels qu’ils sont présentés, suscitent plus de questions qu’ils n’apportent de réponses.

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 10:30

De l'autre côté D6D6D6-f jpg-q x-20080117 024847

 

 

Hannah Shygulla dans le rôle de la maman de Susanne.

 

Allemagne Brême. Un homme âgé, Ali, retraité, Turc vivant en Allemagne depuis 30 ans au moins, va chez une prostituée compatriote, Yeter. Elle semble avoir entre 40 et 50 ans. Il la revoit et lui propose de s’installer chez lui ; il la paiera, moins chez certes, mais elle aura « un foyer ». Yeter accepte, d’autant plus que des hommes de son pays la menacent le soir, quand elle rentre chez elle, démaquillée, en tenue normale, de lui faire la peau si elle continue à se prostituer.

Le vieil homme vit avec son fils Nejat, qu’il a élevé seul. Ce garçon a bien réussi, il est devenu professeur de littérature à l’Université. Mais ses étudiants semblent dormir à poings fermés.

Dès que Yeter est dans la place, l’homme âgé fête ça en se saoulant. Le lendemain, il est à l’hôpital victime d’un infarctus. Il se remet vite. A la maison, il se rend compte que Nejat et Yeter ont sympathisé, et les accuse d’avoir couché ensemble. Peut-être, ce n’est pas sûr.

Entre Yeter et lui le ton monte souvent, elle se refuse à lui. Il lui donne un coup violent et la voilà morte. Il est incarcéré. Yeter avait confié à Nejat avoir une fille de 27 ans, restée en Turquie, à qui elle envoyait de l’argent, et  dont elle n’avait plus de nouvelles et en souffrait. Il décide de la retrouver pour lui annoncer le décès de sa mère… et pour la connaître ; de plus cela lui fait une occasion de revoir son pays. Une fois à Istanbul, il cherche à s’établir, et achète une librairie.

Ayten la fille de Yeter,  fait partie d’un mouvement de résistance contre le régime. Après une manifestation musclée, elle est recherchée par la police. Ses amis la font fuir un Allemagne sous un faux nom : Gul. Arrivée à l’aéroport, elle emprunte de l’argent à un compatriote, puis se balade dans l’université, emprunte de l’argent à une étudiante Lotte, pour déjeuner. Puis Charlotte l’installe chez elle. La jeune fille vit avec sa mère Susanne (Hannah Shygulla). La mère a été « hippie » autrefois, et a fait un voyage en Inde passant par la Turquie. «  C’était la mode à l’époque » dit-elle. Charlotte et Ayten sont très amoureuse l’une de l’autre. Ayten recherche sa mère et ne la trouve pas. Yeter ne lui avait pas dit qu’elle était prostituée et avait prétendu travailler dans un magasin de chaussures. En outre, Ayten n’a qu’un faux passeport. Découverte par la police, elle fait une demande d’asile, qui est rejetée. La voilà de retour à Istanbul, là-bas elle est incarcérée. Lotte la suit, fait connaissance avec Nejat le libraire, s’installe dans une chambre qu’il loue dans son appartement. Elle n’obtient plus d’argent de sa mère, qui depuis longtemps en a marre de cette situation et la somme de revenir.

Cependant Lotte réussit à rendre visite à Ayten. Cette dernière lui passe un papier indiquant de se rendre à une certaine adresse. Lotte y trouve un revolver, destiné à son amie. Elle s’effraie un peu, le met dans son sac que des gamins lui arrachent dans une ruelle. Lotte les retrouve mais un gamin tire sur elle, et la tue.

La mère de Lotte vient à Istanbul, s’installe dans la chambre de sa fille, lit son journal, retrouve le goût de vivre. Elle a aimé cette ville autrefois.  En visite à la prison, elle assure Ayten qu’elle va lui payer un avocat et sortira bientôt. Susanne sympathise aussi avec Nejat, et il pense à son père cet assassin dont il ne voulait plus rien savoir.

Nejat part au bord de la mer quelques jours revoir son vieux père, qui, sorti de prison, s’est réinstallé à Istanbul, lui aussi, et s’adonne à la pêche.

Il l’attend assis sur la plage.

Fin, générique.

 

Film plutôt bon, les deux histoires se recoupent et ont des points communs. Nejat et son père, Charlotte et sa mère. Fâcherie et finale réconciliation. Le vieux et Ayten incarcéré. Deux meurtres de personnages-clé, qui sont des homicides involontaires ( le gamin n’avait pas l’intention de tuer Charlotte, ni le vieux de tuer Yeter). Des déplacements significatifs de Brême à Istanbul, pour finir à Istanbul. Le sentiment amoureux : de Lotte pour Aytent, et plus discrètement de Nejat pour Yeter qui le pousse chercher Ayten( dont il va faire la connaissance, après le film, puisque Susanne la fait sortir de prison et la mènera à la chambre qu’à présent elle occupe et loue à Nejat).

Des choses joliment suggérées, de la violence inévitable, de la résistance féminine en particulier contre des mœurs et un régime archaïque ;  dans l’ensemble des personnages meilleurs que dans la vie…

Ce film est très différent de Head-On, précédemment vu du même réalisateur. En effet Head-On était beaucoup plus violent et désespéré    . On retrouve néanmoins le thème du crime passionnel, et de la femme qui cherche à se libérer.

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 10:34

 

les larmes amères de Petra von Kant-b 1 D6D6D6-f jpg-q x-2

 

 

Un décor «  baroque » de la chambre de Petra (Margrit Carstensen) styliste de mode. C’est le lit qui occupe les deux-tiers de la pièce. Une grande reproduction de peinture occupe toute la surface d’un des quatre pans de mur. Il s’agit d’une scène mythologique. Peut-être un Poussin. On ne la voit jamais toute entière. Les personnages se déplacent devant et s’arrêtent, voisinant avec un homme nu debout sur la toile, des femmes dans des positions assises ou allongées, des éléments de nature, et des animaux, notamment un léopard.  Cet arrière-plan n’en est pas tout à fait un, il est trop proche. Les personnages se déplacent aussi entre les nombreux mannequins du loft, tournés dans diverses positions et qui ont l’air de regarder la scène voire, de penser, ce que soulignent les mouvements de caméra. Et il y a Marlene, la domestique de Petra, qui la sert comme une esclave, et que l’autre morigène, à qui elle donne des ordres et qu’elle menace sans ménagement. Marlène dessine, tape à la machine avec un bruit d’enfer, elle dont le silence est tonitruant, sert des plateau-repas et des boissons (sur le lit toujours) écoute, reste coite, sans expression, ne dit mot. Petra reçoit une amie, à qui elle explique ses problèmes de couple qui l’ont conduite au divorce (bavardage qui n’apprend rien sur Petra). Puis une jeune fille Karin (Hannah Shygulla) qui veut débuter comme mannequin. Petra la trouve très sexy et l’installe chez elle. C'est-à-dire dans son lit. On comprend vite que Karin va faire la loi ! Petra en devient très amoureuse, l’autre profite d’elle, mais ne lui cède pas, et lui fait la nique. Puis Karin se tire. Petra devient de plus en plus odieuse, se saoule, met à la porte ses invitées (sa fille, son amie, la mère de son amie). Elle propose enfin à Marlène de partager sa couche.

Marlène aussitôt fait sa valise, et sort de quelque part un revolver. J’ai espéré qu’elle s’en servirait pour abattre son odieuse maîtresse, mais non !  Elle va se suicider avec.

C’est paraît-il que Marlène était amoureuse de Petra… je ne l’ai pas soupçonné. Je croyais qu’elle attendait son heure pour s’en débarrasser…on comprend dès le départ que Marlene est le personnage-clé et on attend quelque chose d’elle…

En dépit de l’extraordinaire décor du loft, qui jette un éclairage étrange et ironique sur les personnages, des costumes extravagants, de l’intrigue,  j’ai trouvé les deux heures du film plutôt longuettes.

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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 11:15

Bloody Tales

d’E. Wharton, HP Lovecraft et F. Brown Folio-bilingue.

 

On est attiré par la belle couverture représentant une image du film « La Marque du vampire « de Tod Browning. 

 

La première histoire «  Bewitched »d’Edith Wharton ne pose pas de problèmes de compréhension. Elle met en scène un couple Les Rutledge  qui vit dans une maison isolée loin de tout, isolement encore renforcé par l’abondance de neige de l’hiver rude. Ce couple ne fréquente personne, mais ce soir là ils sont trois à avoir été invités par Mrs Rutledge : le diacre Hibben, Sylvester Brand, paysan veuf, qui vit avec sa plus jeune fille, et Orrin Borthsworth, autre paysan du coin. Mrs Rutledge annonce que son mari a été ensorcelé par la défunte fille de Brand, qu’ils se fréquentent, qu’elle les a vus, et qu’il faut y mettre fin, n’est-ce pas que c’est un péché ? Mr Rutledge apparaît blanc et hagard et confirme qu’il voit la défunte, que d’ailleurs, il fréquentait avant d’être marié. Son père l’a envoyée au loin; de retour au pays, elle est morte après avoir prévenu Rutledge qu’après sa mort, elle lui reviendrait.

Plus tard, les trois témoins s’approchent de Lamer Pond où les deux amants maudits se rencontrent....

Le récit ressemble à Ethan Frome du même auteur : même maison isolée sous la neige, même femme tyranne domestique, même mari recherchant une autre femme pour se consoler de son funeste mariage, même tentative de vengeance. Sauf que dans Ethan Frome il n’y a pas de motif « vampire ».

 

 

Suite uniquement pour ceux qui ont lu la nouvelle

Orrin, témoin principal de l’histoire, voit Sylvester tirer avec son arme dans l’obscurité d’une maison à côté de la mare, et croit voir du sang. Le diacre est présent.

Deux jours plus tard, on enterre la seconde fille de Brand, qui, jusque là était bien vivante, mais «  retournée à l’état sauvage ».

Ce qui est suggéré, c’est que Rutledge fréquentait la fille vivante de Brand, qui devait ressembler à sa  défunte sœur, et que Mrs Rutledge demande à Brand de s’en débarrasser. Ce qu’il fait ; le « vampirisme » n’est qu’un prétexte à assouvir la vengeance de cette femme. M Rutledge est stupide ou craint son épouse. Ou les deux. Le diacre comprend ce qui est arrivé et se tait hypocritement. On ne sait ce qu’Orrin a compris car il ne commente pas.

Dans cette histoire, le surnaturel s’explique de façon rationnelle à la fin, et l’âme humaine est bien noire…en dépit des hésitations du témoin Orrin, je n’ai pas cru une seconde à un monde surnaturel…

 

 

La seconde histoire The shunning House de Lovecraft est très longue et m’a posé beaucoup de problèmes de compréhension ; j’ai parfois carrément lâché le texte anglais pour aller plus vite. Déjà, dans le titre, apparaît shunned dont j’ignorais la signification. Je connaissais curse damned, star-crossed, bloody et blasted bref je n’étais pas à cours, mais non ! C’est encore autre chose !!!

 Le narrateur raconte l’histoire d’une vieille maison décrépite  de son quartier,à Providence, dont il avait peur étant enfant, pour y avoir vu des substances jaunâtres une sorte de rayon mortifère phosphorescent, des moisissures de champignons, des odeurs puantes, des arbres aux branches sinueuses et tourmentées…

 Les habitants y mouraient tous ou presque à petit feu, d’anémie, de consomption, ou d’on ne sait quoi. Une présence maléfique leur pompait «  la vie ». Après plusieurs générations, le narrateur devenu adulte et soncle un homme âgé, font des recherches, apprennent quels furent les premiers occupants ( des français, tenez-vous bien !!!) pas bien nets, et qui seraient à l’origine de … de quoi ? De la présence d’une substance mortifère qui se nourrit au profit des vivants.

Avec l’approbation du descendant de la maison qui n’y réside pas, il va passer une nuit dans la cave avec son oncle et emporter des armes neutralisatrices (pompe servant à injecter de l’éther, et machine pouvant neutraliser aux rayons X…

Comme souvent, il s’agit d’une » chose » indicible, horrible, effrayante, d’un composé chimique, mais qui aurait quelque caractéristique humaine, un peu dans la forme qu’elle peut prendre de temps à autre, un peu dans les intentions ( cela me rappelle « la couleur tombée du ciel » sauf que la substance diabolique en cause ici n’a rien de fascinant contrairement à la fameuse « couleur »…

Ce récit est fort ennuyeux et pas tellement effrayant en dépit des efforts du narrateur pour le rendre tel. On ne s’attache pas aux personnages, trop nombreux et pas suffisamment mis en scène.

 

A l’opposé de la première histoire, le surnaturel semble admis.

 

La 3ème histoire  de Fredric Brown est courte et humoristique à propos d’un couple de vampire dans une machine à remonter le temps qui cherche un lieu et temps pour vivre, et un peuple qui ne saurait rien des vampires…dommage que cette amusante nouvelle soit si courte !

En relisant ce texte, je m'aperçois que cette histoire a été mise en scène par Jim Jarmusch sous le titre " Only Lovers left alive" tout en y introduisant des problèmes contemporains tels que le Sida et la ruine de la ville de Detroit, en particulier...

 

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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 23:37


le sang des pierres 8

 

Peter vient d’hériter d’une maison sur l’île d’Öland. Il la connaissait bien, et compte s’y installer au printemps et en été. Divorcé, il y emmène ses deux enfants adolescents, Nilla et Jessup pour les vacances de Pâques.  Mais Nilla tombe malade, et Peter reçoit des appels angoissés de son vieux père, Jerry.

Jerry, qui a beaucoup gagné et perdu dans l’industrie du porno, voit son studio incendié avec dedans deux victimes inidentifiables. Il est en danger, et depuis son accident cérébral ne peut plus bien s’exprimer. Peter, que les activités et l’absence de morale de son père dégoûte, a toutefois promis à sa mère, à présent décédée, de s’occuper de lui. Il enquête sur les ennemis possibles de Jerry.

En attendant, sa voisine Vendela, réunit tous ses voisins chez elle, pour faire connaissance. Il y a Max, l’époux de Vendela, investi dans les livres de « développement personnel »( que sa femme écrit pour lui), autoritaire, un personnage antipathique que l’on soupçonne de bien des choses…

Fuyant la maison de retraite trop lugubre, le vieux Gerlof est revenu chez lui pour y finir ses jours au printemps de ses 83 ans. Comme on le comprend !

Mais le soir de la fête, les invités ne s’entendent pas si bien, et le vieux Jerry va faire un scandale…

Bon début. Les deux personnages de Peter et Vendela de retour sur l’île d’Öland qu’ils ont chacun des raisons d’apprécier, plaisent. Les elfes et les trolls auxquels croit Vendela nous font sourire, mais cette femme, à la fois puérile et d’une intelligence aiguë, reste un personnage de bonne envergure. On s’intéresse à son passé malheureux sur l’île, aux sentiments intenses qu’elle lui porte. L’intrigue est bien menée.

La fin est un peu décevante, il me semble. Trop attendue.

 


Suite pour ceux qui ont lu le livre.


Certaines caractéristiques de l’intrigue sont tirées par les cheveux ; La création de Jan-Erik le demi-frère de Vendela, me semble de trop. On n’a pas besoin de ce personnage pour que les offrandes de Vendela disparaissent !! N’importe qui passant par là aurait pu s’emparer de ces bijoux pour les garder ou les revendre, et le lecteur n’a pas vraiment envie de savoir qui et pourquoi.

Peter a suffisamment de malheurs avec les affaires de son père, sans qu’on en rajoute, avec la grave et rare maladie de sa fille. Des problèmes psychologiques, ou une affection plus banale aurait suffi.

L’ensemble reste agréable, j’ai préféré cependant les deux précédents romans.

 

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