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8 juin 2013 6 08 /06 /juin /2013 18:25

The Fate of Katherine Carr 2009. Seuil Policiers 296 pages.

 

Quelque part en Inde, George Gate , écrivain de récits de voyages, descend un fleuve sur un ferry en compagnie d’un homme corpulent, un certain M. Mayawati. Ni l’un ni l’autre ne sont de la région. Ils n’on pas l’air de bien se connaître, pourtant George entreprend de lui raconter une partie de sa vie, l’histoire d’un « sombre mystère ».

Autrefois, après avoir beaucoup bourlingué, explique George, il s’est fixé à Winthrop petite ville des Etats Unis avec femme et enfant, et un job de journaliste local. Devenu veuf, il élève seul Teddy jusqu’à ce que l’enfant, âgé de 7ans, disparaisse un jour d’orage, à l’arrêt d’autobus,. Plus tard on retrouve son corps dans la rivière qui traverse le pays. Son corps, pas son meurtrier.

George croit avoir aperçu le coupable, un homme vêtu d’un ciré jaune, mais n’a pas vu son visage. Il le recherche, sans espoir, trop peu d’indices. Le voilà distrait de sa rumination par Arlo, policier à la retraite, qui lui raconte l’histoire de Katherine Carr. Vingt ans plus tôt, cette jeune femme disparaît soudainement près de la fameuse rivière devant une petite grotte, où elle allait se promener. Agressée cinq ans auparavant par un inconnu, Katherine vivait en recluse.

George veut enquêter sur cette jeune femme, sans pour autant délaisser ses recherches de l’homme au ciré jaune… Katherine Carr a laissé un récit, écrit entre son agression et sa disparition. Il y est question d’un certain Maldrow, un homme très ambigu, auquel Katherine est confrontée. Fiction ou réalité ? Personnage inventé ou transposé ? En tout cas le récit est saturé de descriptions morbides de tortures morales et physiques…

George s’est trouvé une compagne enquêtrice, une « très vieille petite fille » avec qui il discute des écrits de Katherine. Il va aussi chercher des renseignements auprès du peu de gens ayant connu la jeune femme. Plus le récit avance, plus on s’enfonce dans le mystère concernant Katherine. Plusieurs suspects sont détectés, rien ne semble devoir s’élucider.

Tout au long de son récit, George fait des pauses, échange quelques mots avec son interlocuteur.

Ce n’est pas seulement le récit de Katherine dont je me suis demandé quelle était la part de vérité et de fiction. George lui aussi pourrait avoir inventé une partie de ce qu’il narre pour intriguer ce monsieur Marawati. C’est une hypothèse. Au lecteur de décider…

Un roman assez différent de ce que propose Thomas Cook ordinairement. Le style surtout est romantique à souhait, truffé d’envolées lyriques un peu « cliché ». L’ambiance est sinistre, surchargée de réflexions manichéennes sur le Mal, de récits de tortures d’apparitions et de disparitions brumeuses. « Inspiration gothique » a-t-on dit de ce livre et c’est assez vrai. Le roman en a les qualités comme les défauts. L’ambiance peut être pesante, elle séduit tout de même.

On s’est demandé s’il fallait croire au surnaturel, dans ce récit. Je crois que c’est au lecteur de décider ! Comme je le disais plus haut, le livre est ainsi fait que le lecteur interprètera bien des choses selon sa personnalité. Malgré le style plutôt lourd, le roman ne se lâche pas. Cook reste un auteur de romans policiers habile, sa construction du récit est bonne, et si l’on suggère que certaines choses doivent rester dans l’ombre, d’autres trouvent une explication rationnelle.

 

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commentaires

D
Le fait qu'il n'y ait pas de dénouement manifeste est une très bonne chose! On reste à imaginer ce qui peut (ou non) se produire entre le narrateur et l'homme qu'il a réussi à retrouver. Pour Katherine Carr on peut aussi imaginer bien des choses! Une fin ouverte...
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C
Bonjour Dominique<br /> En effet, Thomas H.Cook n'impose rien aux lecteurs, pas même un véritable dénouement. Il est très juste de dire que cette histoire est faite pour être &quot;interprétée&quot; par chacun. Peut-être pas un polar ou un roman noir, au sens strict, mais un roman singulier par sa tonalité.<br /> Amitiés.
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D
Trouver un très bon polar, est chose rare! En trouver un de suffisamment divertissant malgré ses défauts, j'y parviens !
A
Ah, les polars ne sont pas mon fort, depuis quelques mois... Je n'ai pas d'envie pour ces titres. il me manque quelque chose à chaque fois.
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