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16 mars 2009 1 16 /03 /mars /2009 12:55


 

 

GF-Flammarion, 1985, 340 pages.

Publié pour la première fois en 1951.

 

Marcello Clerici, un enfant de treize ans, livré à lui-même. Ses parents ont de graves problèmes de couple ; son père souffre d'une pathologie mentale sérieuse qui le pousse à des actes de violence incontrôlés.

Le jeune garçon est resté fixé à un stade infantile de développement : lorsque ses parents  vont dans leur chambre, il est persuadé que son père va tuer sa mère :

«  D'abord il ne vit, au fond de la chambre noyée dans la pénombre, derrière  le large lit bas, que les grands rideaux vaporeux des fenêtres, qui, poussés par un souffle de vent à l'intérieur de la pièce, se gonflaient jusq'au plafond. Ces rideaux silencieux, tout blanc dans la chambre sombre, donnaient une impression de désert, comme si les parents de Marcel s'étaient à leur tour, envolés de la fenêtre, dans la nuit estivale. Puis, dans le rayon de lumière qui, de la porte ouverte sur le corridor, arrivait jusqu'au lit, il aperçut enfin ses parents. Om plutôt il ne vit que son père, le dos de son père sous lequel sa mère disparaissait presque complètement, à part les cheveux épars sur l'oreiller et l'un des bras levés vers la tête du lit. Ce bras cherchait convulsivement à s'agripper sans pouvoir y parvenir. Et le père, écrasant sous son propre poids le corps de sa femme, faisait avec ses épaules et ses mains des gestes comme s'il eût voulu l'étrangler.

«  Il est en train de la tuer ! «  pensa Marcel, saisi, s'arrêtant sur le seuil. Une sensation insolite l'envahissait, une excitation combative et cruelle et tout ensemble un vif désir d'intervenir dans la lutte, que ce fût pour prêter main forte à son père ou pour défendre sa mère, car il ne savait encore quel parti prendre. »  

 

Je vous ai cité ce long passage afin que vous puissiez aussi juger si l'écriture vous convient. La langue de Moravia est belle, classique, introspective,  riche de situations ambiguës,  poussant sans cesse à la réflexion.

 

Marcello est violent aussi. Son désarroi se manifeste par des actes de destruction et de cruauté, il massacre des plantes, un chat, rêve de tuer son ami, de posséder un vrai revolver, s'effraie lui-même de ses penchants. On peut penser que ses rêves de violence sont une compensation à son apparence efféminée.

 

Ses camarades de classe le persécutent. Le seul adulte qui s'intéresse à lui est pédéraste et cherche à assouvir des pulsions sexuelles. Marcello réussit à s'emparer de son revolver et tire sur lui avant de s'enfuir. Nous sommes au début du siècle, en 1920.

 

En 1937, Marcello a trente ans...et travaille au ministère de l'Intérieur. Il n'a toujours pas d'interlocuteur, mais collabore activement au régime fasciste. Sous une apparence de respectabilité à laquelle il tient beaucoup et même réussit à s'identifier partiellement, il est délinquant comme autrefois, sans que personne ne s'en aperçoive ou ne s'en soucie.  Mais cela se manifeste de façon plus grave. Il a accepté de participer à l'élimination physique de son ancien professeur de philosophie, Quadri,  opposant actif au régime, et exilé à Paris. Cette mission doit se combiner avec son voyage de noces. Il a épousé une jeune femme qu'il espère assez naïve pour ne pas poser de questions...

 

Ces actions, celle qu'il considère médiocre(le mariage) et celle qu'il sait criminelle (participer au meurtre de Quadri) il les fait pour être comme tout le monde, se conformer aux normes et rompre avec son passé. Bien sûr il est en pleine contradiction avec lui-même ; il ne fait que continuer comme par le passé ! D'autre part, il n'est pas si conformiste qu'il le voudrait. Le vrai conformiste cautionne le régime politique au pouvoir (quel qu'il soit...) certes, mais lâchement, en fermant  les yeux sur tout ce qui lui paraît susceptible de le mettre en difficulté. La vrai conformiste ne se livre pas toujours à des actions criminelles, même s'il peut éventuellement les couvrir, sachant que cela ne lui coûte rien.

 Conformisme et délinquance ne sont pas incompatibles, pas synonymes non plus.

Etre dans la norme, est pour ce personnage une excuse derrière laquelle il se dissimule son désir de destruction, toujours actif.

Marcello lui s'engage à fond dans une entreprise dangereuse. Et pour peu de profit, sinon sa tranquillité d'esprit qu'il n'obtiendra pas. Le fait qu'il  s'en prenne à  un professeur de philosophie est significatif de la haine qu'il porte aux  pédagogues et aux maîtres à penser qui l'ont ignoré dans son enfance. On se rappelle le passage du chapitre 2 dans lequel Marcello, persécuté par ses congénères, et abandonné de ses parents,  demande du secours à son professeur de collège, lequel ne fait qu'aggraver la situation, le rendant encore plus ridicule auprès de ses camarades. C'est donc la vengeance qui le pousse ! Le professeur a une femme, dont il tombe immédiatement amoureux.  Ces moments d'amour nous le rendent sympathique.

Ce sont aussi les seuls moments où il manifeste une aptitude à des sentiments élevés. Le seul moment où il croira à quelque chose. Bien que dans cette subite passion il trouve encore le conformisme le « vrai » : «  Il retrouvait à travers Lina la normalité tant souhaitée ; non pas ce conformisme conventionnel qu'il avait recherché pendant tant d'années, mais un autre conformisme de nature en quelque sorte évangélique. En face de cette normalité lumineuse et éthérée, le lourd harnachement de ses engagements politiques, de son mariage avec Julie de  sa vie raisonnable et terne d'homme d'ordre, ne lui révélait autre chose qu'un déguisement encombrant, adopté dans l'attente inconsciente d'un plus digne destin. « 

Car Marcello, bien qu'il adhère au régime fasciste au point de travailler dangereusement pour eux, n'idéalise pas ses chefs, ni aucune personnalité. Il n'a pas non plus d'estime pour ses supérieurs, guère plus d'estime pour ceux  qu'il sert que pour celui qu'il envoie à la mort... Il n'a pas non plus  de pensée politique, n'adhère à aucune idéologie, reste indifférent à l'égard de la religion.

Tout au plus, dans sa « mission » pense-t-il  apprécier le rôle de Judas qui lui est dévolu.

Il est complètement nihiliste, sans le savoir...et néanmoins fin observateur de la société où il vit, des travers des gens. Intelligent et totalement aveugle.

Plus tard, trop tard, il se rendra compte qu'il se sent responsable de la famille qu'il a fondée, et les a conduits à leur perte.

 

Un portrait intelligent, réaliste, un roman plein de suspense, avec de belles pages. Le meilleur Moravia que j'aie lu jusqu'ici.

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9 mai 2008 5 09 /05 /mai /2008 23:00

le-Nom-de-la-rose.jpg

 

             Publié en 1980, le premier roman d'Eco fut traduit en français  deux ans plus tard aux éditions Grasset. Il fut un succès de librairie et  reçut le prix Médicis du meilleur livre étranger.

 

Jusque là Eco, professeur de sémiologie à Bologne, n'avait écrit que des ouvrages de critiques littéraires utilisant les découvertes linguistiques, les plus lus étant «  Lector in fabula » et «  « L'œuvre ouverte ».

 

Ce premier récit inaugurait une carrière de romancier prolixe, phénomène rare chez les linguistes. Actuellement, Eco a publié «  La Reine Luana » toujours dans la même veine, mêlant les  genres, aventure, histoire, et intrigue plus ou moins policière. Dans chacun de ses romans ( il en a publié 5 ou 6)  on est sûr de s'instruire sur un sujet donné.


Je lis peu de romans historiques, celui-là pourtant fut un véritable régal. D'une lecture apparemment facile et agréable, il ne s'est pourtant pas donné à moi tout entier la première fois, et, la dernière page tournée, restait une belle promesse. Ce qui est la condition idéale pour une, ou plusieurs relectures, voire pour une lecture attentive avec beaucoup de notes.Ici j'en ai tiré quelques vestiges.


A la fin de sa vie,  Adso de Melk, moine franciscain, rédige un épisode de son adolescence qui dura sept jours et le marqua pour toujours.


En novembre 1327, il accompagne Guillaume de Baskerville,  dont il est le novice, dans une abbaye bénédictine, en Italie du nord. L'ordre franciscain a envoyé Guillaume là-bas pour  organiser une rencontre  entre les  envoyés du pape Jean XXII, et les représentants de l'empereur Louis de Bavière,  qui doivent tenter de résoudre des conflits politico-religieux.

Arrivé à l'abbaye, Guillaume explique au moine cellier comment retrouver son cheval, et lui fait la description de l'animal, qu'il n'a jamais vu, des raisons pour lesquelles il a dû partir, et du lieu où il s'est rendu. Le lecteur reconnaît alors Guillaume pour un détective. Ce passage parodie ouvertement le Zadig de Voltaire. "Baskerville" désigne  aussi  le livre de Sherlock Holmes.

Le lecteur se trouve d'emblée  dans un espace d'intertextualité ludique, contrairement au narrateur Adso qui restera le naïf de l'histoire.


L'abbé Abbon, chef de l'abbaye, qui les reçoit, est affolé : le jeune moine Adelphe d'Otrante a été retrouvé mort au pied de la tour.

L'abbaye comprend une tour carrée dont chaque angle est interrompu par une tourelle octogonale.

Ces données nous orientent vers le roman gothique (Otrante, château, mort mystérieuse...)

Adelphe était enlumineur.

Guillaume s'intéresse vivement au crime, ainsi qu'à la bibliothèque de l'abbaye au-dessous des cuisines, où travaillait Adelme l'enlumineur. Dans le scriptorium, il apprend, du moine Béranger, qu'Adelme s'est jeté du mur d'enceinte et qu'un éboulement l'a fait glisser au pied de la tour.

Avec le vieux Jorge, conservateur aveugle de cette bibliothèque, l'atmosphère est tendue : cet homme ferme sa bibliothèque de l'intérieur, refuse l'accès à certains livres qu'il juge « impies » et qui, par exemple, font l'apologie du rire. Le rire vient du Malin.

Venantius, moine traducteur de grec, affirme, contre l'opinion de Jorge,  qu'il existe un traité du rire dont l'auteur est Aristote.Guillaume confie à Adso qu'il a accepté la mission diplomatique afin de consulter ce livre qu'il recherche depuis longtemps...

Le lendemain un autre moine est découvert  mort, dans une cuve emplie du sang d'un porc tué la veille... et ce n'est pas fini !


La suite de cet article intéressera surtout ceux qui ont lu le livre.


En plus de son enquête,   Guillaume reçoit  les visiteurs dont il doit organiser la rencontre. Parmi eux, Bernard Guidoni, inquisiteur de renom,  s'enchante de ces crimes, et désigne comme hérétiques deux moines de l'abbaye.  Ce personnage est un obstacle de taille à l'enquête, et force Guillaume à  préciser ses idées dans le domaine de l'éthique.

En effet il fut lui aussi un inquisiteur « qui  se trompait » et a révisé ses positions. A présent il est opposé aux actes de bravoure inutiles, et ne défend pas le moine, que Guidoni fera brûler, même s'il le juge innocent.

Au terme des sept jours,  Guillaume  réussit à  faire éclater la vérité sur les crimes de sang, et à en empêcher d'autres, au prix de mille tribulations, mais n'obtient pas ce qu'il désirait avant tout...

Adso reçoit de lui plusieurs  messages à méditer de l'aventure, d'abord un fort penchant pour le scepticisme. La passion de l'assassin pour une vérité unique, son fanatisme, le transforme en antéchrist alors qu'il croit servir Dieu. L'unique vérité est d'apprendre à nous libérer de toute passion pour nous approcher de la  vérité.

Le lecteur est un peu surpris qu'Aristote fasse figure de danger public. Dante, qui était chrétien, le considère comme un de ses maîtres. Mais Guillaume se méfie  des fictions et n'aime pas l'auteur de la Divine comédie. Guillaume a lui aussi ses limites.

Le vieux Jorge est à mon sens le vrai héros du livre, un héros tragique. La machine dramaturgique en œuvre dans le roman, le pathétique, l'émotion (tout ce qu'Aristote exige d'un héros tragique) sont assumés par le vieux Jorge.

Adso de Melk est un personnage secondaire et essentiel. Il a « tout enregistré de ce qui s'est passé » et le redit fidèlement, y incluant ce qu'il ne comprend pas, et même ce qui ne peut l'intéresser, dans un souci d'objectivité. Pour lui donner consistance, Eco lui invente une amourette avec une fille du village.

Le roman est à grand spectacle avec de longues descriptions : scènes vues par Adso sur le portail de l'église évoquant des toiles de Bosch.


Dans "l'Apostille au nom de la rose"( livre de poche biblio), Eco  prétend livrer en même temps que ses réactions  à la sortie du roman, les secrets de fabrication de son oeuvre. Il reconnaît avoir pris Borges pour modèle du vieux Jorge. Ce personnage est très négatif...  

Titre : le nom de la rose, c'est «  tout ce qu'on veut » dit Eco, la « structure ouverte «  du titre. " la rose" est un signifiant "ouvert" qui peut recouvrer  une infinité de  contenus  ( celui qui conviendra au lecteur).

Mais ce n'est pas comme si Eco avait écrit " Sans titre"...

On peut penser à la Rose de Paracelse de Borges (histoire très curieuse d'un alchimiste qui ne veut plus de disciples...).


 Eco explique le choix du  contexte historique :

-Guillaume a reçu les leçons du philosophe anglais Roger Bacon, il le cite et porte des lunettes inventées au treizième siècle.

-Pour que Guillaume, franciscain, puisse se conduire en détective, il faut dit Eco  que « les signes soient interprétés, non pas en tant que symboles, mais en tant que traces du réel ». Cela nécessite que l'on soit au moins au quatorzième siècle, vu l'évolution de la pensée.

-Adso doit pouvoir rapporter les discussions entre Guillaume et les émissaires du pape ainsi que les argumentations théologiques.  Il ne le peut qu'à partir du 14eme siècle.

 On apprend quel conflit divise  alors les franciscains. Les uns «  les petits frères des pauvres »aussi appelés les ordres mendiants,  adoptent une conduite sévère et  vivent dans la pauvreté...Attitude que Guillaume condamne comme fanatisme.

Les trompettes de l'Apocalypse : l'assassin a copié  des détails de ce livre de la Bible, pour perpétrer ses crimes et montrer qu'il exécute la vengeance de Dieu.

Ce petit opuscule est intéressant mais ne répond pas à toutes les questions.


Cela reste un bon livre. Peut-être est-ce à lui que l'on doit cette avalanche de  romans  utilisant l'enquête policière, un contexte historique donné,  et l'ésotérisme, car Eco a lancé une mode.  Certains sont excellents, d'autres, comme les Da Vinci code, ne sont pas du tout à la hauteur...



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4 mai 2008 7 04 /05 /mai /2008 23:38

Matthew, qui fut un jeune américain venu faire ses études à Paris, se souvient de la façon dont il a vécu « mai 68 ».

Il occupe une belle chambre dans un hôtel cossu, belle mais dépourvue de toilette, raison pour laquelle il pisse fréquemment dans la cuvette du lavabo. Mince, il asperge  sa brosse à dent, dites donc ! Tant pis, il ne s'en sert pas, il se le fait au doigt...

Ne croyez pas que je dise cela  en vain. C'est une de ses occupations principales, en plus d'écrire à sa mère.

Il est  en grève, les cours ayant cessé. La cinémathèque est occupée et Henri Langlois démis de ses fonctions. Au cours de la manifestation de soutien,iI fait la rencontre de deux  jumeaux de 17/18 ans, Théo et Isabelle, étudiants en cinéma comme lui. Ils l'invitent dans l'appartement, rue de Valois, que les parents ont délaissé pour partir en vacances, leur  laissant des chèques sur le frigo.

Les trois adolescents jouent à mimer des scènes de film célèbres, que les autres doivent deviner. Ainsi Isabelle dit « je suis née en 1959 sur les Champs Elysées » et Matthew visionne Jean Seberg vendant des journaux sur cette avenue dans A bout de souffle.

Ensuite, on mime la Reine Christine, les lumières de la ville, Keaton, Scarface, Freaks, Bande à part... Isabelle  c'est Eva Green, le nom me dit quelque chose mais je ne l'avais jamais vue. Elle est mignonne. Louis Garrel  (Théo) semble abonnés aux rôles d'étudiants révoltés et  introspectifs. Ça lui va plutôt bien.

Les trois adolescents vont former un huis-clos dans l'appartement.  Tandis que leurs  camarades politisés manifestent  et se battent sous leurs fenêtre, ils  s'adonnent à des jeux sexuels : Théo se masturbe tandis qu'Isabelle lui plante un ballet O'cédar dans les fesses... Matthew est choqué et fasciné. Bientôt il a un gage et doit faire l'amour à Isabelle  sous le regard de Théo. Il la déflore, le frangin est jaloux. On tente le ménage à trois sans vrai succès.

Les garçons se disputent parce que Matthew se rend compte qu'il y a un soulèvement social d'importance, et que Théo ne va pas rejoindre les grévistes actifs, ce qui ne l'empêche pas de répéter des slogans maoïstes.

Bientôt tout cela ne les amuse plus, et tous les chèques des parents sont dépensés... ils vont fouiller dans les poubelles : il y a du choix ! Les éboueurs sont en grève...
Les jeunes gens s'ennuient : pour lutter contre  dépression, aller dans la rue s'occuper à monter les barricades paraît une solution au moins provisoire !

Ça me fait penser aux Enfants terribles de Cocteau,  en moins terrible, car ici, l'on assiste à une sorte de "mi-happy end".
  En effet, dans  les " Enfants terribles", le huis-clos s'achève sur la mort de tous, et dans "Innocents", celui qui joue le rôle du troisième ( Matthew) ne va pas jouer le jeu jusqu'au bout. Sa fonction est de séparer les jumeaux, et de les abandonner, moins heureux qu'ils n'étaient au début. Lui-même se sent davantage concerné à la fin du film et  commence à  comprendre quelle attitude il veut avoir, vis-à-vis de ses amis, envers la situation politique aussi

Le titre "innocents" laisse à penser que les trois jeunes sont  en-deçà du péché, qu'ils se meuvent dans un espace libre de contraintes,  situation qui se révèle  finalement contraignante. La fin  de l'innocence?

Mais on risque d'interpréter le film comme une dénonciation de  la fameuse «  démission des parents intellectuels qui ne savent pas quoi faire de leurs mômes » ? (cliché rebattu). Ou que les  jeunes de mai 68 sont descendus dans la rue parce qu'ils avaient besoin de tutelle... !

Pas tous !

Ce deuxième DVD du coffret Télérama «  les films de mai 68 » me paraît moins  original, dans son traitement, que «  les Amants réguliers » mais pas si différent : c'est  un film où l'on se rend compte lentement que l'on doit perdre ses illusions et ses rêves à l'approche de l'âge adulte.

Il se laisse voir sans déplaisir mais  je n'y trouve pas la force de grands films de Bertolucci tels que " Le Conformiste".

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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 23:24

 

Métailié, 2007. 133 pages.

 

Pour ses quatre vingt ans, Camilleri a écrit un roman autobiographique, non policier.

Nous voilà dans la Sicile de la fin des années 30. Nenè est un petit garçon qui vit à côté d'une maison de tolérance. Il ignore ce qu'on y fait mais les femmes nues l'attirent déjà, vu que sa cousine et compagne de jeu Angela est assez délurée. En grandissant, il est admis avec deux de ses amis de lycée, à la pension. Mais bientôt la guerre mondiale arrive jusqu'en Sicile. Les péripéties que vivent les filles, les clients et la tenancière la Signura Flora vont se corser des divers tourments que peut rencontrer un pays en guerre.

Et pourtant, on observe des miracles à la pension Eva. Par exemple Ambra, une  jeune femme inspirée, voit descendre du ciel un ange nu qui atterrit sur la terrasse de la pension en repliant ses ailes... de parachute. Une autre va rencontrer saint Loca en personne. Un vieux monsieur très distingué retrouve sa fièvre virile à cause d'une bombe qui explose à ses côtés. Jacolino, un ami de Nenè, nul en latin et grec, s'améliore fortement en fréquentant la pension.  Il arrive que l'amour naisse entre un client et une fille, et leur avenir n'est pas tracé d'avance...

A la fois roman de formation, documentaire sans concession sur la guerre vécue chez les civils, et  récit plein de fantaisie et d'esprit, ce roman est  aussi bon, voire supérieur aux enquêtes policières. On peut noter aussi, que le langage est nettement plus classique que dans les romans policiers de l'auteur. Certains diront "moins inventif" d'autres "plus lisible"...


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13 août 2007 1 13 /08 /août /2007 13:07
Profession-reporter.jpgMichelangelo Antonioni (1912-2007)

Titre anglais : The Passenger

Film de 1975
 

David Locke travaille pour la TV anglaise ; il doit rencontrer en Afrique noire un groupe de révolutionnaires qui veut renverser le régime en place et les interviewer. Sa voiture tombe en panne dans le désert. Il réussit à regagner l’hôtel et, dans la chambre contiguë à la sienne, découvre son voisin Robertson, mort dans son lit. A la surprise effrayée, succède le plaisir, généré par l’idée quelque peu diabolique qui lui vient à l’esprit. Echanger son identité civile avec celle du mort. Echange des photos sur les passeports, vol des affaires de Robertson, surtout son agenda avec ses rendez-vous. Transport du cadavre dans sa propre chambre ; annonce à la réception de la mort de Locke.

Puis, suivant les indications de l’agenda, il se rend à Munich pour y retrouver Achébé qui dirige le groupe de révolutionnaires africains. Robertson avait des plans d’armes à leur vendre. Locke se charge de la transaction, reçoit l’argent et rendez-vous à Barcelone pour un nouveau contrat.

Rachel, la femme de Locke, se trouve à Londres avec Martin, son employeur. Apprenant sa mort ils discutent ensemble de sa carrière. Sachant que Robertson est le dernier à avoir vu Martin vivant, ils cherchent à le joindre.

Achébé s’est fait prendre par la police à Munich, et Locke ne trouve personne à Barcelone. En revanche, il aperçoit Martin, qui cherche Robertson, et prend la fuite. Dissimulé dans la Casa Battlo, il rencontre une jeune fille, étudiante en architecture, se confie, lui demande de l’aide. Elle va récupérer ses affaires à son hôtel, sème Martin qui surveille les abords.

Mais Rachel, a trouvé les effets de David à l’ambassade d’Afrique, son passeport avec la photo de Robertson dessus, et avertit la police espagnole. Les policiers qui ont coffré Achébé partent à la recherche de  Robertson supposé l’avoir assassiné.  Rachel part à sa poursuite à lui.

La course-poursuite aboutit à Almeria où David fuit toujours avec son amie occasionnelle. Ils se séparent et il se rend à Osuna pour le rendez-vous suivant indiqué sur l’agenda. Descendu à l’hôtel, il y retrouve la jeune fille qui a pris le nom de « Mme Robertson »  la persuade de partir et s’enferme dans sa chambre. C’est par la fenêtre de cette chambre que l’on voit Rachel, les policiers, et la jeune fille découvrir Locke étendu mort sur son lit, après que l'on ait  longtemps contemplé la cour à travers les grilles de la chambre.

 

 

Film d’action et beaucoup plus que cela. Locke abandonne son identité pour celle de Robertson, homme d’affaire vendeur d’armes. Tandis que l’on évoque la personnalité et la carrière de Locke supposé mort ( grâce à Rachel et Martin) le vrai Locke se débarrasse de tout ce qui le représente concrètement, voiture, vêtement, matériel photo et caméra, et endosse la chemise de Robertson, utilise son billet d’avion, son agenda, son revolver.

Pourquoi a t’il échangé son identité ? David Locke tel que sa carrière est rapportée, n’était pas un raté, ne détestait pas sa profession, appréciait les situations difficiles en tant que reporter, était admiré et critiqué en même temps.

Robertson était un trafiquant d’armes, mais il les vendait à des révolutionnaires désireux de libérer leur pays, et il a été aussi…poète. Un homme encore plus mystérieux que Locke. On songe à Rimbaud…

 
Les deux hommes se sont parlés avant la mort de Robertson.

Dès lors que David se fait passer pour Robertson, ce dernier n’est plus tout à fait mort et David beaucoup moins vivant…

 

Petit à petit on se rend compte que  David Locke en avait marre d’être lui-même ; Robertson était plus efficace que lui, un véritable homme d ‘action.

David a voulu la liberté : faire table rase de lui-même, prendre la peau d’un autre. Il est dans une impasse. En lieu et place de sa caméra il n’a plus que ce revolver : il s’agit de viser une cible.

 En tant que reporter il agissait selon un plan par lui décidé, à présent il n’a plus qu’à suivre les indications d’un agenda. Ne prenant plus de décision, s’il veut savoir quoi faire de lui, il s’en remet à la jeune fille rencontrée à Barcelone. C’est elle qui lui conseille de continuer à être Robertson, afin d’avoir un but.

Locke : rapport avec le verbe to lock : verrouiller. Enfermer.

En effet si dans un moment d’absence David Locke prend l’identité d’un mort ( jeu sérieux) il s’enferme dans un itinéraire plus décevant qu’aventureux, dont les épreuves ne s’avèrent pas gratifiantes, et qui s’achèvent dans une course-poursuite. Pourtant c’est dans un hotel « Gloria » que prend fin son périple. Est-ce une dérision ? David n’a rien gagné à devenir Robertson. Il aurait pu se suicider d’abord, la fin eût été moins longue.

Juste avant sa propre fin, à l’hôtel Gloria, il dit à la jeune fille devenue sa confidente, qu’il a connu un aveugle qui a recouvré la vue à l’âge de quarante ans. Déçu de la transformation, ce dernier ne voyait que saleté et laideur par rapport à ce qu’il avait imaginé. Et ce qu’il voyait lui faisait peur : le mouvement, les choses en mouvement.

 Il s’enferma alors dans sa chambre et y vécut à nouveau dans l’obscurité, jusqu’à son suicide.

 

Antonioni est mort... 
 
Profession : reporter ( Antonioni )
Profession : reporter ( Antonioni )
Profession : reporter ( Antonioni )
Profession : reporter ( Antonioni )
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25 juillet 2007 3 25 /07 /juillet /2007 17:53

J’ai vu le film de Vittorio de Sica en 1971, à la TV, en noir et blanc puisque l’on n’avait pas la couleur. J’ai été séduite par Dominique Sanda, interprète du rôle de Micol, jeune femme énigmatique que le narrateur cherche à comprendre à défaut de lui plaire, alors même que la répression mussolinniene des juifs, lui ouvre les portes de la demeure des Finzi-contini, famille refermée sur elle-même, pour fréquenter leur cours de tennis. Les Finzi-Contini, au début des années 40, apparemment peu impressionnés par les manœuvres anti-juives, se croient intouchables ou  restent étrangement indifférents à leur sort.

 

Il ne m’en reste que des images éloignées du contexte : Micol jouant au tennis avec une élégance nonchalante, à tel point que j’ai commencé à regarder des matchs de tennis… Micol penchée sur son frère malade ( Helmut Berger) maternelle et hautaine à la fois ; Micol parlant à Giorgio de ses hypothétiques travaux sur Emily Dickinson ce qui fait Giorgio se demander si elle ne devient pas mystique. Micol qui ne veut pas de lui, alorsqu'ils semblent  faits l'un pour l'autre... .  Giorgio de plus en plus amoureux se demande si elle ne se moque pas de lui tout en la trouvant de plus en plus troublante.

En fait, il n'y a pas de vrai mystère, elle lui préfère un autre avec qui elle n'a pas de souvenir passé...

 

 

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Micol ( Dominique Sanda ) et Fabio

 

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Helmut Berger ( le frère de Micol) un être tourmenté et bientôt atteint d'une grave maladie

 

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Quand j’ai vu le film pour la première fois, j’avais le béguin pour Helmut Berger, mais aujourd'hui  Giorgio plaît davantage; plus de caractère, plus vivant... il faut dire que Alberto  est éteint, déjà presque mort  dès le début (c'est le rôle qui veut cela). Dominique Sanda que j’avais trouvée énigmatique,  me semble bien plus facile à comprendre.

Le paysage est magnifique, le cinéaste tire des effets de la blancheur des vêtements des jeunes, parfois rehaussés d'un trait de couleur vive, et à la fin ils sont tous vêtus de noir... endeuillés  et  aussi prêts pour la déportation car on le sait, tout  cela se termine très mal...Le jardin est mortifère, les Finzi-Contini avaient les moyens de fuir alors qu'il en était temps, mais il ne leur vient jamais à l'esprit de quitter leur domaine, qui se referme sur eux comme un piège. Giorgio a de la chance que Micol ne veuille pas de lui, c'est en sorte ce qui le sauve.

  • Le Jardin des Finzi-Contini qui est projeté sur trois écrans parisiens Le Balzac , Le cinéma de la place St Germain des Prés, dont j'ai oublié le nom, et à Montparnasse , ainsi que dans la Seine-saint-Denis.

 

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2 juillet 2007 1 02 /07 /juillet /2007 16:40
la-Peur.jpg
Laura Grimaldi «  La Peur » Métailié, 1994.
 

Ce roman décrit admirablement , à l'aide d'un  style précis et concret, la fin de règne d’un tyran domestique, Contaldo Glisensi, à Bergame, au vingtième siècle, probablement de nos jours ou presque, sans que rien des événements politiques, ou des caractéristiques contemporaines  ne vienne filtrer dans le récit  pris en charge par les divers membres d‘une famille traumatisée, cloîtrée et réduite à une survie angoissée en huis clos.

Munda, fille unique de bourgeois aisés, a été mariée très jeune, juste après la guerre à  cet  homme plus âgé qu'elle, Contaldo , un monsieur qui parlait anglais,  avait une bonne place dans une étude notariale, et  qu'elle  avait vu deux trois fois avant la noce, jamais en tête à tête.

 Violent, vulgaire, sexuellement très avide, Il a dégoûté la jeune fille et s’en est  fait détester. Les parents de Munda  étaient  âgés, timides,  et très bien élevés. Elle aussi. Contaldo s’est installé en maître dans leur maison. Il a fait venir de la campagne Concilia, une fille sans ressource,  pour contenter ses appétits. Les parents de Munda  ont feint d’ignorer la situation.

Munda a eu un premier fils, Eugénio, qui, âgé de deux ans, refusait de s’habiller.  Conduit chez le psychiatre, ce dernier  a  stigmatisé Munda : elle n’avait pas désiré l'enfant, elle est une mère «  algide ».

Il a« oublié» de s’enquérir du père…
 

Au moment de la résolution de crise, Eugénio a presque quarante ans. Il est relégué au sous-sol de la maison familiale par Contaldo qui l’appelle « le fou ».  Il se vêt avec du papier, se confectionne des costumes avec des papiers raffinés de toutes sortes dont il aime le bruits  de froissement «  frtt », plus ou moins chantant, refrains qui l’accompagnent dans sa solitude.

Maddalena la sœur cadette  occupe  le premier étage avec Erasmo qui travaille dans l’étude de son père, et dépend de lui. Giovanna la benjamine, mange toute la journée ; elle est devenue obèse jusqu’à la difformité pour échapper à son père qui la tripotait. Les autres souffrent d'anorexie.

Contaldo a décidé de vendre la maison de ses femme et enfants, dont il a exigé des procurations longtemps auparavant. Il compte  placer Génio en institution,  envoyer Maddalena  et Erasmo  vivre  ailleurs , et virer  Concilia sa vieille maîtresse qui ne lui plaît plus.

Munda, ses enfantset son beau-fils, abouliques, terrorisés, songent au suicide ; Concilia, qui s’est consacrée au Maître, ainsi qu’à la famille comme gouvernante, n’a nulle part où aller.   Elle  n’appartient pas à la famille, et veut agir…

 

Autres romans du même auteur : La Faute ( sûrement son chef d'oeuvre); " le Soupçon"  et " Monsieur Bovary" qui a fait un peu parler de lui , livre non réédité que je ne trouve nulle part pour l'instant .... 
 
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23 juin 2007 6 23 /06 /juin /2007 15:45

mal-de-pierre-copie-1.jpgLa triste vie d’une femme Sarde qui a presque quarante ans en 1943 lorsque ses parents la marient de force.

Le Mari est un ouvrier venu d’une ville voisine, qui l’épouse parce qu’il a perdu sa famille dans un bombardement.

Jusqu’ici la malheureuse était impossible à caser : elle avait couru après trop de fiancés en réclamant l’Amour là où, dans ce milieu modeste, il n’a pas sa place.


 Cette femme subit la Guerre dévastatrice, la Mère ignoble, l’Epoux enduré, mais aussi les accusations de folie ( jeune, elle était tout le temps amoureuse et le faisait savoir...).Un symptôme physique douloureux (les coliques néphrétiques) complique l'affaire.

Elle a la chance d’aller en cure connaît une idylle avec le Rescapé, et réussit à mettre au monde le Fils qui devient pianiste, comme le Rescapé, car sa Mère fera des ménages pour qu’il puisse étudier…


Ces thèmes sont tous très intéressants ; mais ils ne sont pas servis par une écriture inventive.

  Le ton employé par la narratrice pour évoquer sa grand-mère, m'a profondément irrité : celui d’une adolescente faussement naïve, qui veut raconter une histoire édifiante avec des personnages exemplaires. Ce qui donne au total, contrairement à ce que j'ai pu lire dans la presse, un roman plutôt conformiste.


Le meilleur des sujets,  servi par un style très travaillé, mais  difficilement supportable.

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7 juin 2007 4 07 /06 /juin /2007 12:32


Et dite  tout de même…

1987 DVD***

 


     En France les derniers films où un ecclésiastique jouait un grand rôle furent signés Bresson et sont antérieurs aux années 80.

 

 

Il faut être italien pour encore commettre un tel film !

 

 

Giulio est resté attaché à sa mère,  il lui reste fidèle en devenant prêtre.  Voué au célibat, il n’a pas de problème de sexe, et on le voit  jouer comme un enfant plusieurs fois ( au ballon, au train électrique, au baby foot, à mettre très fort le son d’un transistor pour ne pas entendre son interlocuteur…)

Sa vocation est avant tout humaniste ; aider les autres.

Il n’y arrive point ! bien au contraire, tout semble se dégrader à son approche, la sœur qui veut se faire avorter,

vlcsnap-2010-08-09-21h35m02s140

 

le père qui part avec une femme plus jeune de trente ans, son prédécesseur défroqué marié et père, l’un de ses amis profondément déprimé, un autre en taule pour terrorisme… la mère qui se suicide…

  vlcsnap-2010-08-09-21h28m27s25



Des scènes de violence forte, on tente de le noyer dans la fontaine, on le menace d’un couteau, lui-même est violent en parole et même physiquement… Certaines scènes sont intéressantes.

vlcsnap-2010-08-09-21h30m44s119

 


La mise en scène est forte, la photo de paysage bien belle,  et ces qualités  sauvent en partie le propos pas forcément passionnant.

 

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24 octobre 2006 2 24 /10 /octobre /2006 09:15

 


  A reculons comme  une écrevisse.

C’est une somme d’articles et considérations sur la société actuelle  ses événements et débats récents.  
Sur l’avortement, Origène aurait eu des idées. « Dieu a créé dès l’origine des âmes humaines ».
Dans la bible on estime «  que le Seigneur forma l’homme  avec la poussière du sol et lui inspira dans les narines un souffle de vie, et l’homme devint âme vivante ». Il crée les corps et ensuite leur insuffle une âme. Thomas d’Aquin corrige : les embryons ont une ême végétative comme les végétaux puis sensitive ( comme es animaux). Au stade du fœtus, Dieu insuffle à ce dernier l’âme intellective ( ou rationnelle) qui en fait un être humain. Après le jugement, les embryons ne ressuscitent pas faute d’âme rationnelle. Les catholiques ont donc tranché depuis longtemps ce que les fondamentalistes feignent d’oublier.

Eco parle longuement du terrorisme, des guerres contemporaines, du téléphone portable «  devenu objet transitionnel comme la couverture de Linus », du Da Vinci Code qui se clone à une vitesse inquiétante, de Dieu ( quand on n’y croit plus on croit à « tout » c’est pire que « rien ») , du film de Mel Gibson «  qui n’est pas un film sur la religion mais un « splatter ».

C'est intelligent, humoristique, documenté et assez gai.
   
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  • : Comptes rendus de mes lectures avec des aspects critiques + quelques films de fiction Récits de journées et d'expériences particulières Récits de fiction : nouvelles ; roman à épisodes ; parodies. mail de l'auteur : dominique-jeanne@neuf.fr
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