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5 mai 2019 7 05 /05 /mai /2019 23:51

L’Olivier,  2019, 280 pages ( titre original Warlight )

Rachel et Nathaniel, deux adolescents à Londres, juste après la guerre. Leurs parents disent partir pour Singapour et les laissent sous la surveillance de deux hommes que le narrateur ( Nathaniel) a surnommé « le Papillon de nuit «  et «  le Dard de Pimlico « !

Leurs parents sont partis « faire des affaires «  ( du commerce ? Du renseignement ? ) et les protecteurs, que font-ils dans leurs vies personnelles ?

Un jour, ils s’aperçoivent, les jeunes, que la malle que leur mère avait préparée avec soin , et dont elle avait commenté  certains objets devant les enfants, non sans leur raconter un souvenir de son enfance dans le Suffolk à propos d’un garçon couvreur « tombé du toit de leur maison », donc cette malle est restée à la maison remplie.

Leur mère n’est pas partie !  Où est-elle ? Les enfants se sentent trahis. Ils demandent des explications à leurs « protecteurs » Qui ne leur en donnent pas…Qui ne révèlent rien sur eux-mêmes, et restent « des personnages mystérieux «  par ailleurs plutôt bienveillants ; d’autres personnes deviennent des habitués de cet appartement londonien. Bientôt Rachel se prend de sympathie pour le Papillon de nuit , devenu en fait son éducateur , tandis que Nathaniel prend l’habitude de suivre le « Dard «  dans ses équipées clandestines sur la Tamise, faisant le trafic de lévriers qu’il introduit en Angleterre et conduit à des courses. Tout en sachant que ce n’est pas légal, et qu’il faut se dissimuler, Le narrateur prend plaisir à ces équipées ; il apprend nombre de choses et goûte l’atmosphère insolite et pleine de charme  : en même temps, il occupe un certain nombre de petits boulots et fait la connaissance d’Agnes une jeune fille originale et très délurée avec qui il passe des nuits dans des appartements où ils s’introduisent par effraction . Bientôt Agnes fera connaissance des lévriers et participera aussi aux expéditions sur la Tamise…

Dans une seconde partie, nous sommes transportés dans la campagne du Suffolk, Nathaniel, devenu adulte travaille au Foreign Office et recherche des dossiers pouvant le renseigner sur les occupations de sa mère ; il reste fasciné et traumatisé par son adolescence insolite et hasardeuse, et la vie à la campagne lui convient… à vrai dire cette seconde partie m’a plutôt déçue. L’action s’y traîne  en longueur, l’excitation induite dans la première partie retombe lentement.

Un roman crépusculaire (même si pas mal de scène très réussies ont lieu de jour, ou à l’aube…) qui devient diurne dans la seconde partie, sans éclairer davantage…

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2 mai 2019 4 02 /05 /mai /2019 23:16

POL, 2019

Farah vit depuis l’âge de  6 ans   à « Liberty House « ;  un domaine situé en zone blanche et habité par une communauté plus ou moins hippie ( c’est ce mot qui me semble convenir le mieux, tant pis s’il est tombé en désuétude) . Sa mère allergique aux ondes électriques, y a trouvé refuge. Son père, qui n’avait jamais occupé d’emploi lui convenant, s’est épanoui à s’occuper de la serre. Séduite par  le naturisme, La grand-mère les a suivis.

« Liberty House » n’est pas le type de communauté dont on parle dans les journaux pour cause de scandale.  Il y a un bien un gourou, connu sous le nom d’ »Arcady »  la cinquantaine très babacoole, son personnage est celui d’un homme mûr, porté sur le sexe, adepte des théories millénaristes courante . Il est plutôt soft comme gourou ; il sollicite la fortune de certains nantis, des vieilles dames, mais elles peuvent se rétracter comme bon leur semblent. Il ne force personne à rien, mais professe que lorsqu’on est sollicité pour une relation sexuelle ( on dit « amour »)il est généreux d’accepter l’offre .  Les enfants de la secte sont scolarisés normalement, et connaissent les façons de vivre  de la vie au dehors.

Farah comme les autres enfants de la communauté,  vit depuis son plus jeune âge avec des adultes rarement vêtus devant les enfants, et pratiquant le sexe quand ça les chante, à deux ou plus, sans se dissimuler. Au dehors on appelle cela exhibitionnisme ; Les pulsions érotiques des enfants, dont Farah, sont donc sollicitées. Cela pourrait les émousser ou les exacerber : c’est le deuxième cas pour Farah. A l’approche de ses Quinze ans elle rêve d’être initiée sexuellement par Arcady . Ses parents ne s’occupent pas trop d’elle, c’est lui son éducateur. Après une visite chez le gynéco, Farah apprend qu’elle est malformée sexuellement :. ses organes génitaux sont distribués anarchiquement : des ovaires, mais pas d’utérus, un vagin réduit à une « cupule » , un développement de testicules nains, une musculature de garçon. Dans ce cas, on opte généralement pour le sexe qui paraît le plus probable  dans l’apparence extérieure du sujet.

Farah, elle, après s’être interrogée longuement, s’enthousiasme pour un troisième sexe le sexe de l’avenir…

La narratrice ( Farah) décrit son expérience de vie : cela m’a  semblé au départ empreint d’une fine ironie, montrant qu’elle s’est détachée de Liberty House, tout en gardant une profonde nostalgie de cette existence qui l’a façonnée.   

L’écriture est assez élégante, parfois belle,  mais on se lasse des nombreuses descriptions sexuelles, y compris des rêveries dans la belle nature préservée, rien de très neuf dans tout cela. Ni de très surprenant.  Les personnages ne sont pas tout à fait plausibles, certains à la limite de la caricature, je suis restée à distance, sans me  sentir  très concernée.

Exception faite  des interrogations de Farah, qu’est ce que ce corps  qui est le mien, que vais-je en faire? Qui sont communes à tous les adolescents, normalement sexués  ou pas, et  ces interrogations sont bien exprimées.

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29 avril 2019 1 29 /04 /avril /2019 23:35

10 / 18 , 356 pages

A  Trondheim , petite localité de Norvège, une ferme, où vit Tor, quinquagénaire qui élève des porcs ou plutôt des truies. Il les aime, et s'en occupe de façon touchante. Il aime aussi sa mère mais voilà qu’elle ne se lève plus.

Tor ne voulait pas aller chercher le médecin. Il se raconte n'importe quoi pour ne pas voir que sa mère va mal ... et elle ne dément pas. La situation de déni est bien observée!

...le reste de la famille arrive pour les derniers instants, et les funérailles : Margido le second frère entrepreneur de pompes funèbres, vieux garçon sans doute puceau et passionné par les rites funéraires ( le temps passé avec lui dans le roman , je veux dire où il est narrateur m’a semblé long ) ; puis vient Erlend le petit dernier qui vit à Copenhague avec son compagnon et travaille comme décorateur de vitrines. Un portrait sympathique, mais tout de même assez chargé : Erlend est un grand enfant, obsédé par sa collection de figurines en verre (figurez-vous que la licorne a perdu sa corne, c’est un drame..)  et c’est un peu exagéré ...

enfin Torunn, la fille que Tor eut dans sa jeunesse ; ils sont restés éloignés.   Elle travaille  dans une clinique vétérinaire. (lui c’est les porcs, elle les chiens, …)

Tout ce monde va se retrouver pour l’enterrement . Elle avait un mari  qu’on appelle « le père » : il ne parle  pas beaucoup, ne se lave plus, et paraît indifférent à tout. Il aura quelque chose à dire au repas de Noël. Et ce «  secret » dont on se doutait un peu, ne devrait pas changer grand-chose.

Un roman qui se laisse lire en dépit de longueurs déjà mentionnées. J'ai trouvé de bons passages : en fait, ces bons moments concernent Tor et Torunn sa fille, les autres personnages m'ennuient. Le secret révélé du papa me déçoit. C'est tellement convenu!

Ce vieux monsieur est plus intéressant quand il ne dit rien, et se comporte de façon asociale et  irrévérencieuse.

Il y a une suite, et même deux, mais je ne vais pas continuer à suivre ces personnages.

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27 avril 2019 6 27 /04 /avril /2019 23:01

LP, 403 pages Prix Pulitzer 2009

13 chapitres qui sont comme des nouvelles avec  des titres autour du personnage d’Olive, sur une période de 30 ans environ ( 40 à 70 ans) ; cette femme difficile à vivre et pourtant sympathique, est ( et fut) professeur de mathématique du collège de Crosby, petite ville côtière du Maine. Souvent elle est le personnage principal du chapitre, sinon il s’agit d’un de ses proches ( Henry, le mari, Christopher le fils) d’un ou d’une ami ou ennemie , d’une voisine, d’un ancien élève , d’un personne de passage. Avec un style vif et enlevé, où l’humour, les situations cocasses  sont fréquentes qui tempèrent la mélancolie. la vie s’écoule, des drames des joies, des conflits ; la construction est excellente : le changement de personnage central à chaque chapitre relance l’intérêt, le changement de ton aussi !  On attend la suite des problèmes d’Olive, et parfois elle n’est citée que dans un vague souvenir d’un ancien élève engagé dans un processus personnel  qui ne la concerne pas toujours !

On aime ce personnage autoritaire, susceptible, qu’on n’aimerait pas rencontrer mais qui dans la fiction fait merveille : on rit lorsque voulant punir sa belle-fille dont elle a surpris des propos peu flatteurs sur elle, Olive se venge comme une gamine en sabotant une partie de sa garde –robe… elle aura lieu de le regretter d’ailleurs !

Il y a aussi des pages joliment lyriques sur les états d’âme de certains personnages et la mer toute proche…  des situations tragiques comme la jeune anorexique de passage dont Henry ( le mari d’Olive) tombe amoureux, quand ce n’est pas de sa préparatrice en pharmacie…. Le chapitre d’un braquage dans un hôpital ( Une autre route) dont les protagonistes ressortent différents après s’être  lâchés dans tous les sens su terme.

Un régal ! un auteur que je lirai encore…

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24 avril 2019 3 24 /04 /avril /2019 23:49

Phébus( Libretto) 275 pages. 1987 ( 1 ère publication  originale 1936)

Au début du 18 eme siècle , en plein hiver dans les plaines de Silésie, deux hommes souffrent du froid et de la faim. L’un est un jeune noble Christian de Tornefeld, qui a déserté l’armée dans laquelle il était censé servir : il voudrait traverser la frontière et rejoindre l’armée suédoise, qui est celle de sa patrie. L’autre homme est un voleur connu sous le nom de Piège-à-poules : rusé, intelligent, mais nomade et vivant dans une extrême précarité depuis toujours. Tous deux sont recherchés et risquent le gibet…  Ils trouvent refuge dans un moulin des environs. Mais leur hôte est un être étrange,  le fantôme de l’ancien meunier, se dit le voleur.  Ce fantôme lui propose un emploi dans les forges de l’évêque pour le tirer d’affaire.

Avant cela,  le voleur  accepte  cependant d’aller quérir un uniforme  des armes et de l’argent pour Christian, chez son cousin qui vit quelques kilomètres plus loin.

Arrivé chez le cousin, il s’introduit par effraction, comme il en a l’habitude : le domaine est spolié par les différents serviteurs, l’intendant, et  d’autres gens tout aussi corrompus. Le cousin de Christian est mort, sa jeune fille, maîtresse du domaine, et promise à Christian,  est dans de mauvais draps…

 

C’est un roman très agréable à lire, bourré de péripéties, dont la langue est raffinée, stylée, souvent humoristique, volontiers moyenâgeuse,  parfois proche des poésies de « Gaspard de la nuit », voire de l’univers du conte, mâtiné d’éléments fantastiques.   Toutefois, il s’agit d’un roman picaresque, puisque le héros, parti de rien, s’élève progressivement dans la hiérarchie, et frauduleusement aussi, nous le savons dès le départ.

Léo Pérutz le désignait comme « son roman le plus parfait ». Reste à en essayer un autre pour vérifier…

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16 avril 2019 2 16 /04 /avril /2019 10:39

Phébus, 403 pages.

"Après avoir accompli ses études, Grace Melbury est de retour dans son village natal Little Hintock. Elle est destinée à Giles Winterbone, en raison d'une promesse conclue entre son père et celui de Giles. Mais le séjour de Grace loin de la vie campagnarde l'a transformée, et son mariage avec Giles n'est plus aussi évident qu'autrefois... Quand de surcroît elle rencontre le nouveau médecin de la région, Edred Fitzpiers, ses certitudes et celles de son père vacillent.

Grace est une jeune fille indécise, perdue entre ses sentiments profonds et les rêves de son père, tellement fier de sa fille unique et de son éducation, aveuglé par son amour pour elle. Il fait peser un poids sur les épaules de sa fille, souhaitant le meilleur pour elle, sans évidemment savoir quel pourra être ce meilleur. Il pense que les études fournissent un bagage solide pour une jeune fille de l'époque, lui permettant de s'extraire de sa condition sociale de paysanne. Mais sait-on vraiment ce qui forge l'identité d'un être ? Les études peuvent-elles transformer profondément Grace ? Les valeurs des personnes cultivées valent-elles celles des gens simples et travailleurs de la camp"

( in le blog Lecturissime )que je vous invite à consulter.

 

Agréable au début, les Forestiers se révèlent vite un pensum plutôt ennuyeux. Les personnages finissent par lasser. Hardy met dans la bouche du médecin quelques citations philosophiques, puis dès qu’il s’éprend de Grace, puis de Felice, ce vernis disparaît, et on le trouve assez commun, semblable à tous les amoureux indécis et volages. De même Grace a de l’éducation et des manières, on lui a fait lire quelques pièces de Shakespeare, mais cela ne suffit pas à lui donner de la personnalité. Le personnage de Giles va se révéler christique. Cela ne me plait guère… Le vrai personnage c’est la forêt, la nature ( pour sa beauté et ses productions ).

On remarque les superstitions des gens de la campagne : un homme se croit menacé par l’arbre qui jouxte sa fenêtre ; on abat l’arbre, cause de l’obsession et  l’homme meurt au lieu d’abandonner ses craintes ! Son symptôme le maintenait en vie…

Une vieille dame a légué son crâne au docteur Fitzpiers (il le trouve spécialement grand et voudrait l’étudier après sa mort) contre une certaine somme ; mais elle en tombe malade. Tout cela est bien observé, mais ce roman vieillit plutôt mal. Le problème, c’est d’avoir trop mis l’accent sur les sentiments amoureux, de façon mélodramatique…

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14 avril 2019 7 14 /04 /avril /2019 10:28

LP 2017, 415 pages  (1ere édition française Stock)

Titre original : Swimming Lessons

Une petite île au large de la côte du Dorset, environs de l’île de Wight

récits en alternance : 1)Ingrid, épouse de Gil Coleman, romancier à succès d’un roman salace «  Lhomme de plaisir » imaginé par elle et rédigé par lui.

Dans des lettres disséminées  à l’intérieur de quelques uns de leurs nombreux livres , elle lui écrit en 1992 pour lui relater l’histoire de leur mariage de son point de vue à  elle. Une histoire qui débute en 1976 et va s’achever avec la disparition d’Ingrid annoncée dans l’ultime lettre.

2 ) Flora fille cadette d’Ingrid en 2003 ; elle a un peu plus de vingt ans , et se réveille brusquement du lit où elle dormait avec son copain Richard ; sa sœur Nan vient de l’appeler pour lui dire que son père a fait une chute dans les rochers et qu’il est hospitalisé.  Les quelques semaines qui suivront verront la dispersion de cette famille...

On comprend que les lettres d’Ingrid , qui a disparu onze ans plus tôt, annoncent une mise en scène : elle laisse entendre  son prochain suicide ( son plaisir est de nager et d’aller plus loin qu’il ne faudrait) dit au revoir dans son ultime lettre et s’arrange pour qu’on la voit partir comme si elle allait nager, seule .

Gil ne s’y laisse prendre qu’à moitié mais ...

On est surpris qu’en 1976, un professeur d’université londonienne et son étudiante se voient virés pour avoir eu une liaison et s’être mariés. On n’est pas aux USA tout de même…

Le récit se lit bien mais il est hyper-romanesque, très convenu…

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29 mars 2019 5 29 /03 /mars /2019 13:06

Belfond, 250 pages, (titre original : I am, I am, I am,  Seventeen Brushes with Death)

J’avais déjà feuilleté L’Etrange disparition d’Esmé Lennox et avais conclu que c’était trop exubérant et pas très crédible…

Pourtant me voilà de nouveau avec un livre de l’auteur, autobiographique cette fois, et je l’ai lu en entier.

En 17 chapitres l’auteur nous relate donc des moments où elle a échappé de peu à la mort : 16 chapitres en fait, l’ultime étant le récit du combat permanent pour sauver sa propre fille victime d’une faiblesse du système immunitaire depuis la naissance, se manifestant par des allergies sévères en particulier.

Mais bien sûr la narratrice a elle-même beaucoup souffert : principalement à l’âge de huit ans, d’une encéphalite qui l’a sévèrement handicapée pendant plusieurs années ; elle se présente comme un cas très particulier : elle aurait dû mourir, elle a survécu, elle aurait dû rester handicapée moteur grave, elle vit presque normalement avec des séquelles ennuyeuses mais gérables. Autrement dit c’est ce type de femme qui met en défaut les meilleurs spécialistes … une hystérique à grand spectacle, avec de grosses pathologies, une hystérie un peu à l’ancienne ?

Les points forts impressionnants de son récit, outre cette encéphalite, c’est son terrible accouchement : elle avait dit à un toubib très bien coté, que les séquelles de son mal ne lui permettaient pas d’accoucher normalement et qu’il lui fallait une césarienne. Qu’il ne voulut pas programmer : d’où une césarienne tardive « chaotique » et sanglante, où le bébé et elles manquèrent y rester.

Les autres chapitres témoignent d’un tempérament de rébellion chez l’auteur, du goût de se mettre en danger, d’autant plus tentant que ses « déficiences neurologiques «  entrent en jeu. Accident manqué en se jetant devant les voitures, agressions de la part d’hommes voleurs, voire criminels, même en présence de son compagnon  qui ne peut rien faire… chaque chapitre est précédé d’un schéma précis d’un ou de plusieurs organes du corps humain, celui qui va être en danger, ou attaqué par la maladie ; des maladies qui sont très bien expliquées avec de nombreux détails. Une écriture oralisée, précise, le sens de la mise en scène,  des comparaison inédites, parfois poétiques ( le délire de la fillette atteinte d’encéphalite… Le verbe est exubérant, comme je l’avais déjà remarqué. Il y a de temps à autre des trouvailles (le récit du voyage scolaire à Rome…).

Plusieurs accidents se produisent dans l’eau, dans la mer : la narratrice a plusieurs fois manqué se noyer ( une fois avec son fils ! ) elle ne cache pas qu’elle est attirée par les profondeurs ce goudron noir et fascinant

Vu tout ce qu’elle a vécu, on a envie de féliciter l’auteur d’être toujours en vie (ainsi que sa fille) et, inévitablement elle est une héroïne dans le sens de « phénomène rare», ainsi que « incroyablement courageuse «. 

Tout cela est un peu agaçant.

Les  pages sur la fausse couche sont assez intéressantes, il y a des questions pertinentes «  est-on  encore enceinte lorsque le fœtus est mort ? « comment traiter ce type de situation…

 

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28 mars 2019 4 28 /03 /mars /2019 11:40

 

 

Je lis julien green pour la première fois ! C’est accablant ! Un romancier qu’on ne lit plus guère. Impossible de trouver un article genre «  actualité de Julien Green » ! Même Jeanneney ne s’y est point frotté ! Il me reste à fouiller dans mes archives du Magazine littéraire ( le vieux modèle) voir si je trouve quelque chose.

J’appelle cela incursion dans ma vieille PAL celle qui n’est pas forcément la mienne… qui passa dans d’autres mains avant la mienne !

Challenge « incursion dans de vieilles PAL :

  • Le livre doit dater d’au moins vingt ans révolus (achevé d’imprimer)  et ne pas avoir été lu
  • Il  est dans votre bibliothèque depuis vingt ans au moins et bien plus si possible.
  •  

C’est Daté ? Pas l’histoire en tout cas … Adrienne a dix-huit ans, et elle est tenue enfermée par un père tyrannique. Le matin, elle fait un peu de ménage ( sous la surveillance de sa sœur malade) , l’après midi elle cueille les fleurs au jardin pour en faire des bouquets. Elle a droit de temps à autre à une petite promenade dans la campagne. Elle ne rencontre jamais personne. C’est la domestique qui fait les courses, ce serait l’occasion de parler avec d’autres gens ( nous sommes en 1907, il n’y a pas de  supermarchés) . S’il y a une sortie ( un bal de printemps) elle y  va avec son père. Cet homme ne bouge pas de la journée : la sœur aînée Germaine a déjà dépassé la trentaine : elle ne sort pas non plus ; elle souffre d’une maladie qui n’est pas traitée. Sans doute une tuberculose ( on ne saura pas) ; son père fait mine de ne s’apercevoir de rien. Elle n’a jamais vu un docteur.

Adrienne  jeune et en bonne santé, est attirée par le sexe opposé.  Sa seule distraction c'est de regarder par sa fenêtre. Les fenêtres jouent un grand rôle dans le roman.

Un jour elle aperçoit un homme dans une de ces voitures à cheval, leurs regards se croisent. Rien que de très ordinaire, mais Adrienne a le coup de foudre ; elle voit un homme pour la première fois dirait-on. Il est bien plus âgé qu’elle, n’a rien de particulier, mais… il est plus ou moins son voisin. Sa sœur se rend compte qu’elle commence à se promener le soir, après le couvre-feu maison… elle est jalouse et va cafter…

L’écriture est classique, mais le roman est fort bien écrit, les personnages parfaitement campés, l’intrigue bien menée, et l’on se promène dans la tête d’Adrienne, et ça va de plus en plus mal… C’est complètement déprimant mais tellement bien observé.

 

 

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21 mars 2019 4 21 /03 /mars /2019 21:14

 

 

Livre de Poche folio, 2006 , 437 pages (1ere publication en 1966).

Les années 60, la vie dans un kibboutz, dans les environs de Tel Aviv, dont témoigne l’un de ses membres. Ce narrateur c’est « nous », il parle au nom des membres de la communauté, et, pour le roman, des personnages secondaires, peu ou pas connus du lecteur.

Les habitants du kibboutz s’observent les uns les autres, bavardent, se jugent, commentent les comportements de leurs comparses.

Nous faisons connaissance avec deux familles à problèmes : les Renouven et les Berger : Harich enseigne l’ hébreu dans la  communauté, et la littérature générale ; il a aussi l’habitude de composer des vers avec les événements (plus ou moins ordinaires) qui ponctuent ou secouent sa vie et / ou celles de ses comparses. Sa femme Eva, a quitté la communauté, et son époux aussi par conséquent, pour un destin tout différent en Allemagne. Elle a laissé au kibboutz deux enfants, dont la charmante Noga, trop intelligente pour s’intéresser aux garçons de son âge,  qu’un admirateur très empressé baptise joliment «  petite Turquoise ». Renouven privé de femme s’est rapproché d’une certaine Bronka. Ils sont très malheureux…

Personne , au kibboutz n’est content de son sort ; même si certains sont résignés. Ils sont proches d’une zone ennemie et les Palestiniens ne se font pas oublier. D’un côté comme de l’autre, on est sur le qui-vive, prêt à un conflit armé. Les jeunes garçons de la communauté ne rêvent que d’engagement et d’héroïsme, les petits garçons jouent à la guerre, très sérieusement…

C’est un récit très vivant, l’on s’attache à tous les personnages, on participe à leur vie communautaire, et ce qu’elle implique de contraintes assumées, à leurs craintes d’une guerre proche, aux problèmes de couple,  de certains d’entre eux.

D’Amos Oz , récemment disparu,  j’avais lu son dernier  roman «  Judas » ; il me tardait de le lire encore.

 

 

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