LP, 1988. 1ere publication en 1963, sous le titre « Mind to Murder » (attention au meurtre)
C’est le deuxième roman publié de PD James,(décédée il y a deux jours) et j'ai décidé de lire ce roman d'elle que j'avais en rayon, oublié jusqu'à hier, pour lui rendre hommage.
Pour le lire, on doit se souvenir que l’on est au début des années 60.
Nous sommes dans une clinique psychiatrique ; la directrice administrative miss Bolam est trouvée morte au sous-sol dans la pièce des archives, au milieu de dossiers éparpillés. Poignardée avec un ciseau, et affublée d’un fétiche en bois, sculpté par un des malades.
Dalgliesh est le même que d’ordinaire, se demandant s’il va nouer une relation amoureuse avec une femme de son entourage.
Dans cette clinique, au moment de la découverte du meurtre, Paul Steiner, psychanalyste, s’ennuie avec son patient qui ressasse toujours les mêmes phrases, et a même cessé de lui accorder cette attention flottante qu’il lui doit. Steiner pense avec animosité à cet appareil que l’on vient d’acheter pour administrer des électrochocs aux patients de son confrère psychiatre. Nous non plus, n’aimons pas ces traitements barbares (cela existe encore mais de nos jours on préfère la chimiothérapie). J’apprends aussi que certains malades graves sont traités par le LSD (cela me paraît dangereux). Tout cela date un peu (mais actuellement, il y aurait également beaucoup à redire…).
L’auteur ne profite pas du contexte qu’elle a choisi pour entrer profondément dans le sujet des diverses maladies psychiques et de la façon de traiter les symptômes. Les suspects sont honorablement campés, mais avec un certain conformisme. Le terme psychopathe est utilisé à tort et à travers. On considère que le docteur Steiner ( qui se veut freudien) et le docteur Baguley , qui n’aime que les méthodes barbares, ont « une divergence d’opinion ». Cela va tout de même plus loin !
IL reste que l’écriture, les descriptions, sont de qualité, et que l’intrigue est correctement développée. Le lecteur est conduit sur une piste, tandis que Dalgliesh en suit une autre, et l’on ne sait plus quoi penser, ce qui est très bien pour un roman policier. Les petits rôles et certains des plus importants sont parfaits : le chat Tigger et le rôle qu’il joue, l’employée de maison, la surveillante vieille fille et sa compagne, le personnage du peintre et de sa petite amie , en particulier sont bien vus et bien exploités.