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21 septembre 2021 2 21 /09 /septembre /2021 11:39


l'Archipel , 280 pages 2021


Séduisante autant qu’intriguante, Elsa de Charmoy a été assassinée dans son appartement.
Martin, son ex-amant qui rôdait près de l’immeuble à l’heure du crime, a été arrêté. Le dossier semble bouclé… Sauf pour Van der Valk, du Bureau Central de Police d’Amsterdam.
En dépit du nombre de preuves qui accusent le suspect, l’inspecteur doute de sa culpabilité.
Dans cette nouvelle enquête, le « cousin hollandais de Maigret » prend son temps pour appréhender la psychologie d’Elsa. Un détour nécessaire dans le passé bien sombre de la victime pour démêler le vrai du faux.


lu pour se mettre dans le bain de la ville. Mais quelle déception! je peinais à suivre. C'est vrai qu'on se romène dans la ville, et que le style de description nous y plonge et donne une certaine atmosphère. Mais Le narrateur ( que ce soit Van der Walk ou Martin) est imbuvable, pédant,cynique, misogyne au dernier degré, faisant des phrases , emberllificotant le lecteur! les personnages sont très antipathiques , et la fin est décevante. On  ne connaît pas le meurtrier, il n'apparaît qu'à la fin...Aucun rapport avec Maigret qui est nettement plus sympathique.

 

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18 juin 2019 2 18 /06 /juin /2019 23:03

Stock-Cosmopolite, 2019, 434 pages.

(Titre néerlandais : Wil )

Anvers, en 1940 : Wilfried Wils se rêve poète, (et écrit de mauvais vers dont il nous laisse parfois, profiter,) mais ne trouvant pas d'emploi, devient policier un peu par hasard,  et l’occupation allemande rend encore plus pénible cette situation qu’il jugeait indigne de lui.

 Il a sympathisé  avec Lode, un collègue dont la sœur le courtise. Lode et son père  cachent un juif mais moins par conviction morale que pour l’argent qu’il leur donne semble-t-il…quant à Wilfried il n’a pas de sens moral. Il aide Lode car c’est ce qui est le moins dangereux pour lui.

 Il fréquente aussi  Barbiche Teigneuse son prof de français, nazi convaincu. Ce personnage est fort bien campé : il nous ferait rire s’il n’était tellement sinistre et (heureusement pour Wilfried pas très futé…)

Wils et son prof  citent Rimbaud à tout propos, et pour Barbiche Teigneuse il ne fait aucun doute que  Rimbaud eût été son allié dans la détestation des Juifs et l’urgence de s’en débarrasser !

Le double jeu de Wilfried,  lui a permis de rester en vie  et d’y garder Lode qui sera loin d’être reconnaissant.  Très âgé à présent, ayant enterré tout le monde, il revit cette période , s’adressant à un arrière petit fils qu’il n’a jamais vu, non sans relater son existence actuelle.

Le nonagénaire  n’a pour toute compagnie qu’une infirmière d’ailleurs sympathique et intelligente, et le passé, cette guerre qui mina complètement Anvers, la détruisit, et où l’on déportait les Juifs (comme ailleurs).

Le récit est très dur, sans concession pour les descriptions et cette survie «  sans foi ni loi ». long et pénible, en dépit du sujet bien traité, des personnages qui font mouche, de phrases bien tournées.

Pourquoi ces restrictions ?

Parce que le narrateur est bavard : il cherche à se justifier de son attitude qui lui a été souvent reprochée (parce qu’ouvertement ambiguë) s’apitoie pas mal sur lui-même. Son histoire d’ »amour » avec Yvette,  la sœur de Lode est relatée de façon assez cynique, comme tous ses rapports avec les gens. Elle est sensuelle et très sentimentale, il est hésitant, reste à distance, comme pour le reste.

Je le classerai pourtant dans les "bons crus " de cette mi-année...

 

 

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20 août 2017 7 20 /08 /août /2017 23:03

Folio, 428 pages. 2015

( Oorlog en terpentijn, 2013)

L’auteur raconte la vie de son grand-père, Urbain Martien ( prononcez Martine) , originaire de Gand, dont la vie fut marquée par la guerre et l’art pictural. Se servant des mémoires de cet homme, il s’exprime tantôt à la troisième personne, tantôt à la première, et souvent au présent, pour exalter la vie qui palpite dans son souvenir du défunt.

D’abord éprouvé par une enfance de pauvreté, mais satisfait de ses parents : sa mère Céline est pour lui la plus belle femme du monde (et le restera) ; son père est peintre de fresques d’église : il restaure les peintures d’établissements religieux ; il gagne peu et son asthme que tourmente la térébenthine n’arrange rien.

Urbain aide son père  et prend goût à l’art pictural, apprend à dessiner, travaille dans une fonderie, puis s’engage dans l’armée. En 1914, il y est toujours, et va au front pendant toute la grande guerre, blessé plusieurs fois, toujours renvoyé au casse-pipe. Son expérience est à peu près la même que celle du soldat allemand engagé sur les conseils de son prof dans A l’ouest rien de nouveau, (on pense souvent à ce roman)  sauf qu’Urbain subit plus longtemps le conflit, dont les péripéties et les souffrances sont davantage développée.

Il fait aussi l’objet  d’un racisme anti-flamand de la part des Wallons !  En dépit de ses bons services, il n’obtient qu’une modeste pension militaire.

les années 30 et 40 le voient atteint d’une sorte de maladie mentale ( venue ou aggravée par le traumatisme de guerre). Il peint comme son père, mais sans en faire un vrai métier, et devient copiste de tableaux amateur. Il a assimilé en autodidacte beaucoup de notions de peinture ancienne, admire Rembrandt et Dürer et la Vénus de Vélasquez «  la nudité de la Vénus de Vélasquez, si naturelle, et chaude et désinvolte, le calme même, total, de ce corps alangui, princier, cela ne pouvait exister que dans la peinture , seulement et uniquement dans le réconfort de la peinture » ; on s’en doute cette Vénus représente la femme qu’il n’a pas connue, et en copiant le portrait il ajoute des détails personnels.

Le livre aurait pu s’intituler Guerre et paix, tant les périodes apaisées voire heureuses de l’existence de cet homme correspondent aux moments où il dessine et peint. Et comme il réussit à dessiner même dans les tranchées, on peut dire que sa capacité à résister au pire force l’admiration.

Le style est  travaillé, riche,  parfois inspiré, et l’on s’attache à ce personnage.

Pourtant,  l’auteur ( le petit fils ) considère le lecteur, davantage comme un membre de la famille, que comme un simple lecteur, et nous donne des informations et des précisions qui ne pourraient intéresser que ses proches. D’où un relatif ennui bien qu’il y ait beaucoup de belles pages.

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11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 10:32

Actes-sud 2014 365 pages.

C’est l’histoire d’un frère et d’une sœur : Drick qui est psychothérapeute dans un centre psychiatrique, et Suzanne anesthésiste dans un hôpital. Ils ont toujours été proches : très jeunes ils ont perdu leur mère, accidentée d’une falaise (suicide accident, voire crime ?) leur père qui était présent, s’est éloigné d’eux et leur tante, Leida infirmière les a élevés : elle a suscité leurs vocations dans le milieu médical, bien qu’elle ait lâché son métier pour les élever. Ne s’est pas mariée non plus. Bref un sacrifice total sur lequel on s’interroge.

Drik et sa femme Hannah n’ont pas eu d’enfant ( lui n’en voulait pas, elle on ne sait pas, étaient-ils stériles ? on dit qu’ils ont « conservé leur secrets » ????) Suzanne a eu une fille Rose, et Peter son mari est psy tout comme Drik : les deux couples et l’unique descendante sont très proches. Sauf que Rose a voulu vivre seule subitement, ce que Suzanne vit mal. Aurait-elle un copain ?

Au début du roman, Drik a perdu Hannah victime d’une maladie incurable. Il recommence à travailler et reçoit son premier patient depuis la mort de sa femme. Le jeune Allard interne en première année de psychiatrie semble avoir une raison importante de venir ; il ne se plaît pas dans la spécialité qu’il a choisie, et se demande s’il ne doit pas en changer. Tout de suite, Drik a un mauvais pressentiment, ce patient lui déplaît ; mais il attribue ce malaise au fait qu’il est resté trop longtemps sans travailler : il doit tenir bon !

Et pourtant la petite famille si soudée va bientôt voler en éclat !

Dans une post face l’auteur explique qu’elle a voulu mettre en face l’analyse, lieu où l’on cherche à se souvenir, à prendre conscience d’événements et de pensées refoulées, et l’anesthésie, discipline basée sur l’oubli, le sommeil, l’absence de douleur. Avec Drik le lecteur perçoit les difficultés d’une psychothérapie qui se voudrait classique avec un patient qui réagit bizarrement ; avec Suzanne on pénètre dans les blocs opératoires, et on assiste à moult opérations certaines complexes et risquées ; on partage les problèmes des médecins et chirurgiens certains actes chirurgicaux sont « obligatoires mais complètement inutiles, car le patient ne vivra pas longtemps de toute façon ». La proximité de la mort que confère l’anesthésie donne un sentiment de toute-puissance, et Suzanne s’afflige de découvrir que même les anesthésistes peuvent eux-aussi atterrir au bloc opératoire au titre de patients.

La façon dont cette famille (Drik Suzanne et leurs proches) très soudée va progressivement se déliter, est bien décrite, la vie professionnelle de Suzanne intéresse car très bien documentée. Pourtant, on finit par s’ennuyer : d’abord avec Drik et son patient, ces séances laborieuses et qui ne mènent à rien. Drik en dit beaucoup trop à son patient, il ne le laisse pas s’exprimer.

Le bloc opératoire, va nous tenir en haleine plus longuement mais l’écriture est loin d’être aussi convaincante que par exemple « Réparer les vivants » avec laquelle on ne peut s’empêcher de faire quelques comparaisons.

Quant à l’intrigue elle-même, l’élément perturbateur devrait dévoiler tout ce qui ne va pas dans cette famille. Ce n’est pas franchement le cas…

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9 août 2013 5 09 /08 /août /2013 17:15

titre original : Zommerhuis met zwembad ; 2011.

Belfond, 2013, 437 pages, traduit par Isabelle Rosselin.

Marc Schlosser, médecin généraliste, est accusé d’avoir causé le décès d’un de ses patients, Ralph Meier, acteur de théâtre jouissant d’une certaine notoriété.

Narrateur de l’histoire, Marc nous raconte comment sa famille et lui en sont venus à fréquenter Ralph davantage qu’ils ne l’auraient voulu, ce qui l’a conduit à des actes regrettables...

Non, Marc ne voulait pas passer des vacances avec Ralph, dragueur, fêtard, tonitruant, qu’il déteste tout en l’enviant. Il ne voulait pas de cette ambiance, de mœurs quelque peu relâchés, pour sa femme et ses filles. Mais, comment rencontrer Judith la femme de Ralph, sans passer quelques jours dans leur propriété ?...

Au départ, Marc n’aime pas sa vie.

Il n’aime pas son métier : le généraliste qu’il est se sent supérieur à ses confrères, même les spécialistes, mais il reste incompris, le pauvre. Il ne supporte pas ses patients, les trouve laids, sales, hypocondriaques, bavards ou stupides. Ses patients sont pour la plupart des « artistes », soit de vrais artistes, soit des animateurs de télé, starlettes, mannequins, et autres divertisseurs de public. C’est qu’il prescrit volontiers des substances dopantes sans restriction. Il se justifie de cela et d’autres actes en nous livrant ses idées sur l’existence héritées d’un professeur de biologie, lequel, à force de vouloir démontrer que ladite biologie gouverne entièrement les humains comme les animaux, en tire des principes moraux fort discutables, déjà défendus par le narrateur du roman précédent ( le Dîner) mais le docteur Schlosser( ô miracle !), éprouve encore quelques scrupules que l’autre n’avait pas, des scrupules que l’on voit s’amenuiser petit à petit tout au long du récit…

L’auteur s’est mis dans la peau d’un médecin ; un toubib que le corps de ses patients dégoûte, d’où quelques passages assez crus, quelques uns comiques tout de même, de la verve. Le personnage est plus complexe que celui du «Dîner » : bien que détestable dans l’ensemble, il lui arrive de dire des choses étonnamment justes, au moment où l’on s’y attend le moins. Le récit des fameuses vacances est parfaitement conduit avec beaucoup de suspense, parce que Marc cherche à interpréter tout ce qu’il voit, tantôt de mauvaise foi, tantôt naïf, tantôt lucide.

Un second roman encore une fois réussi.

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 10:59

le dîner.2 hermpan koch

 

 

 

Belfond, 332 pages. Néerlandais. Traduction : 2010, d’Isabelle Rosselin.

 

Paul Lohman narrateur de ce récit, et son épouse, sont invités par le frère aîné Serge, dans un restaurant chic d’Amsterdam,  genre le Fouquet’s. Serge fait de la politique, et espère devenir le prochain premier ministre. Mais ce soir, il a réuni  tout le monde pour parler des enfants. Michel, le fils de Paul, et ses cousins se sont rendu coupables d’un acte que la justice réprouve.

Paul déteste son frère, il doit le jalouser depuis longtemps. Il est le cadet (il s’appelle Paul ce qui veut dire : petit). « Petit » est un mot qu’il va répéter souvent au début du texte. Il est le petit frère, il est toujours passé en second, ce qu’il fait a toujours été jugé « petit ». Tout ce que fait Serge il le méprise, et le hait.

Voilà qui peut entraîner le lecteur sur une fausse piste. Paul décrit ce restaurant, où l’on fait tant de manières, où tout est si cher, où l’on sert des parts minuscules sous prétexte de gastronomie, où le serveur passe une demi-heure à expliquer comment le plat a été cuisiné et d’où viennent les ingrédients. On peut avoir l’impression que Paul est plus simple et plus honnête que son politicien de frère, tant il met d’application à ridiculiser et dénoncer les travers de cette société prétentieuse.

Et le temps passe sans qu’on parle des enfants. Peu avant de partir au restaurant, Paul a pourtant regardé des vidéos sur le portable de son fils adolescent et en a paru contrarié. On a l’impression qu’il espère que sa femme ne sait rien. Le lecteur  sent que nul ne veut aborder le sujet qui fâche.

Petit à petit, on découvre que si  Paul est contrarié, ce n’est pas parce que son fils et son neveu se sont rendus coupable d’actes répréhensibles. Bien au contraire ! Lui-même a des pulsions de violence qu’il maîtrise plus ou moins lorsqu’il pense que ça l’arrange ; un psychiatre lui a dit que c’était dans les gènes, et Paul qui n’a aucune morale s’en est trouvé satisfait.

Le récit se déroule pendant le dîner, on alterne les pensées et constatations de Paul, ses flash back sur son  propre passé, des communications téléphoniques avec son fils. Chaque chapitre comprend une étape du dîner, mais ce qui est servi au lecteur est de plus en plus… moche, et à la fin il aura peut-être envie de vomir.

 

En effet, le lecteur est de plus en plus horrifié par les propos de Paul, et les actes de certains des protagonistes, la délinquance en haut lieu, et son impunité...mais à une époque où les agissements de certains mouvements d'extrême droite en Europe inquiètent, ce livre est  important. Il va plus loin qu'une simple comédie sociale.

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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 08:51

Nouvelles de la Maison Bleue

Actes sud Babel, 2004.

 

Dans un petit village hollandais deux sœurs âgées d’environ 60 ans viennent d’emménager dans la Maison Bleue où elles ont passé leur enfance. C’est pour y faire leurs adieux car elles vont vendre cette demeure…

 

Les habitants du village se souviennent de Nina et Felicia lorsqu’elles étaient jeunes et de leur père, un architectede talent, qui a conçu la fameuse Maison Bleue, ainsi que de leur mère surnommée l’Argentine, qui les a emmenées à Buenos Aires après le décès de son époux.

 

Veuve d’un ambassadeur, Felicia est une femme mondaine qui s’est toujours ennuyée dans la vie. Nina est veuve de Ramon chanteur et guitariste, qui a sillonné l’Amérique du sud avec elle etle groupe des Companeros :ces artistes étaient aussi engagés politiquement, et Nina a vécu une existence difficile et mouvementée , mais elle aimait Ramon et supportait son guérillero de fils. Les deux sœurs ne s’entendent pas…

 

Dans les environs immédiats de la Maison Bleue, deux autres femmes vivent aussi un destin problématique : Wanda Meening, jeune femme instable, mécontente de sa vie et de son couple. Nora Mount qui reste fixée à une jeunesse humiliée, et à un unique moment de bonheur qu’elle idéalise… Plusieurs drames vont se jouer dans l’espace de La Maison Bleue, commentés par la voix off, en italique, le « nous » des habitants du village qui se veulent aussi « le chœur de cette tragédie ». Je n’ai pas trouvé cette Maison aussi envoûtante que prévu .

 

Les quatre femmes ont des préoccupations bien différentes qui se rejoignent de manière un peu forcées. Le récit tend à se disperser quelque peu dans des directions diverses : les personnalités des femmes, largement représentées par leurs souvenirs passés qu'elles évoquent,  sont peut-être trop rapidement campées pour le petit nombre de pages( 183.). Pour parler sérieusement de Nora et Nina ( les plus intéressantes) il  eût fallu leur consacrer plus de texte ou peut-être mettre en place des éléments plus significatifs.

 

De sorte que je ne suis pas trop convaincue par cette composition malgré tout assez habile…

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21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 11:01

 

Actes-sud, 1996. 155 pages.

 

Titre original «  De Wegen der Vebeelding » ; 1983.

 

Mis en exergue : «  Ce qui nous plaît le mieux dans toute la nature, ce n'est pas ce qu'on voit, c'est ce qu'on se figure ».

 

Voilà un roman qui m'attend depuis le Salon du livre dont l'invité était les Pays-Bas ( cela fait très longtemps....).

 

Le roman est découpé en portions de texte plus ou moins longues, séparées les unes des autres par des blancs. Certains de ces paragraphes occupent plusieurs pages.

 

Maya voyage avec ses trois enfants dans la cabine d'un cammionneur, Joop. La voiture familiale est en panne. Klaas et Paya devaient gagner le sud de la France pour des vacances studieuses. Le couple travaille pour un magazine de littérature «  L'Enigme ». Le directeur de la revue a commandé à Klaas une série policière qu'il doit écrire dans une propriété privée à Menton.

Pas facile pour Klaas qui ne voudrait s'occuper que de B. Mork, le poète  dont il a découvert par hasard,  les oeuvres «  Aubades à Eve », ( sensuels et érotiques) et des « Principes de recomposition «  ensemble de réflexions destinées à se mettre à distance de sa passion.

Il a aussi écrit «  Lettres à Baucis » , le personnage à qui il s'adresse étant probalbemnet sa compagne vieillissante.

Maya est un peu choquée que  Klaas l'ait laissée partir avec un routier alors qu'il  gagne le midi par ses propores moyens.

 

Arrivés à Menton, Maya et Klaas sont indisposés par le gardien de la propriété, Achille Secondi qui semble effrayé et doit «  cacher quelque chose dans le jardin".

Le couple pense que ce « quelque chose » est le cadavre de la vieille dame dont on leur a dit qu'elle voyageait à l'étranger, en lui laissant sa demeure à garder...

Les jours passent, l'atmosphère est tout ensemble perturbée et excitante...

 

 Toute la famille s'intéresse au mystère de la vieille dame disparue.

 

Klaas travaille aussi à écrire une présentation de l'oeuvre de B. Mork.

A Amsterdam il n'a pu rencontrer qu'une vieille dame farouche qui lui a donné un dossier, sa fille apparemment innocente, un homme paralysé sur une photographie, et un vieux monsieur qui avait connu B. Mork. Aucune de ces personnes ne lui a paru susceptible d'être l'auteur de cette œuvre.En même temps qu'il le lit et le commente,  Il s'interroge sur l'identité de cet écrivain...

 

Maya s'essaie à l'écriture, elle aussi. Son récit s'intitule «  Histoires du routier ». Ce sont les récits que le camionneur lui a relatés pendant le trajet. Des histoires de fantômes et d'ensorcellement, se produisant dans la vie quotidienne.

Nous lisons  ces cinq récits, en alternance avec les méditations de Klaas sur Mork, de nombreuses citations de son oeuvre à l'appui,  le schéma de son roman policier de commande, le mystère de la vieille dame disparue,  et les problèmes familiaux de Maya et Klaas ( vie du couple et obervations inquiète des faits et gestes des enfants).

Beaucoup de récits qui se veulent différents dans le contenu et la forme et qui, pourtant, racontent la même chose : comment on est ensorcelé par des fantômes ( les personnages des récits, la vieille dame disparue, le mystérieux B. Mork...) et comment Joop résiste toujours, lui !

 

 

 

Le roman est intéressant, a le mérite d'être ambitieux, mais  je me me suis ennuyée de temps à autre. Les histoires de fantômes du routier sont trop courtes pour installer une autre atmosphère,( c'est tout le problème des nouvelles brèves...)  ou les mots sont mal choisis, et  ne m'ont pas séduite.

 

Les recherches de Klaas sur Mork, ses réflexions sur l'oeuvre,  m'ont intéressée,  un autre petit bémol,  les poèmes d'amour  du mystérieux écrivain, j'ai eu l'impression d'en avoir souvent lu de semblables. Les Principes de recomposition sont meilleurs ( on croit une réponse à Cioran...) Quant aux lettres à Baucis, je n'y comprends rien!

 

La transformation de Maya, mère de famille et ménagère exemplaire, en conteuse tout aussi pleine de talent,  est un peu trop rapide pour être crédible. Les mots viennent facilement sous sa plume qui n'a encore jamais servi !

On voudrait un apprentissage plutôt qu'un enchantement un peu puéril...

Tout ce qui se rapporte à la vie du couple, aux enfants, ainsi qu'à l'atmosphère mystérieuse de leurs vacances, est en revanche excellent.

 

Un livre à relire plus tard. L'impression d'avoir manqué quelque chose.

 

Un autre roman néerlandais sur ce blog ( acheté à ce même Salon du livre) et très différent:

 

"Un coeur de pierre" de Renate Dorrenstein.

 

 

 

 

 

 

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5 septembre 2007 3 05 /09 /septembre /2007 05:51

Dorrenstein-Coeur-de-pierre.jpgRenate Dorrenstein «  Un cœur de pierre » Belfond (néerlandais). 1998.

 

Une famille repliée sur elle-même, père, mère, quatre enfants dont la narratrice qui est la troisième née. Ils vivent d’une agence de presse, collectionnent les coupures de journaux ayant trait à certaines personnalités, les classent, les donnent à un éditeur.

 Les enfants y travaillent autant que les parents et font aussi la cuisine, l’âge venu. La narratrice, 12 ans, commence à s’y mettre quand le drame se produit.

C’est une communauté. Tout le monde fait la même chose. On ne sait pas trop qui joue le rôle de père mère enfant.

Après un cinquième  accouchement, la mère reste au lit ne s’occupe pas d’Ida qui vomit tous ses biberons. Mais lorsque ce bébé, finalement reconnu atteint d’une atrésie œsophagienne est hospitalisée,   la mère disjoncte dans le sens du délire, sort de sa prostration pour développer une maladie de persécution. Ida guérit mais pas sa mère.

Un jour, la mère fera avaler des tisanes empoisonnées de somnifères à haute dose à sa famille et les asphyxiera, inconscients, au moyen d’un sac en papier.

La narratrice qui était partie se promener revient à temps pour sauver  son frère. Tous les autres périssent.

Mis tous deux dans un orphelinat, le petit garçon sera adopté mais pas elle qui est trop grande. Elle ne le reverra pas.

On assiste aussi à sa vie d’adulte. Enceinte, elle a un ami qu’elle repousse, ne veut pas connaître le père de l’enfant. Elle en veut toujours à son père. Il connaissait les idées délirantes de sa mère et n’a rien fait, lui, l’adulte responsable, rien, même pas pour lui !

 

La narratrice attribue la défaillance de sa mère à un » déséquilibre endocrinien ».

Voilà qui n’explique pas tout ! La narratrice ne se laisse pas tuer, le petit frère non plus qui avait déjà manifesté sa détresse en se faisant ébouillanter pendant la grossesse de la mère. Ils ont résisté à ce qu’on peut appeler un suicide collectif.

Pourquoi ne se sont-ils pas méfiés de la mère devenue si bizarre ? Le père non plus !

Ils étaient semble t’il trop en symbiose les uns avec les autres, et ne pouvaient prendre la moindre distance critique face à la situation.

Le roman est bien structuré

-         Enfance avant le cinquième

-         Souvenirs que la narratrice égrène de ce que ses parents disaient de leur histoire

-         Développement de la crise depuis la grossesse de la mère avec plusieurs événements

-         Jour du crime

-         Vie de la narratrice et de son petit frère à l’orphelinat

-         Vie adulte de la narratrice dans la maison maudite et aimée qu’elle a rachetée.

-         Echange de la narratrice avec son ami qui n’y comprend rien

-         Explications avec son médecin…

 
 

Toutes ces tranches de vies sont présentées alternées pour l’agrément du lecteur.
On trouvera pas là du métier, une narration bien faite,   pas de recherche d'écriture, ni de littérature à proprement parler.

Ce qui intéresse c'est la façon de s'aveugler.
Même s’il y a le désir de comprendre, on note une certaine naïveté, pas de recherche d’explication psychanalytique. Il s'agit d'une psychose puerpérale non diagnostiquée à temps. C'est avant tout psychique...

 
 
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