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20 août 2017 7 20 /08 /août /2017 23:03

Folio, 428 pages. 2015

( Oorlog en terpentijn, 2013)

L’auteur raconte la vie de son grand-père, Urbain Martien ( prononcez Martine) , originaire de Gand, dont la vie fut marquée par la guerre et l’art pictural. Se servant des mémoires de cet homme, il s’exprime tantôt à la troisième personne, tantôt à la première, et souvent au présent, pour exalter la vie qui palpite dans son souvenir du défunt.

D’abord éprouvé par une enfance de pauvreté, mais satisfait de ses parents : sa mère Céline est pour lui la plus belle femme du monde (et le restera) ; son père est peintre de fresques d’église : il restaure les peintures d’établissements religieux ; il gagne peu et son asthme que tourmente la térébenthine n’arrange rien.

Urbain aide son père  et prend goût à l’art pictural, apprend à dessiner, travaille dans une fonderie, puis s’engage dans l’armée. En 1914, il y est toujours, et va au front pendant toute la grande guerre, blessé plusieurs fois, toujours renvoyé au casse-pipe. Son expérience est à peu près la même que celle du soldat allemand engagé sur les conseils de son prof dans A l’ouest rien de nouveau, (on pense souvent à ce roman)  sauf qu’Urbain subit plus longtemps le conflit, dont les péripéties et les souffrances sont davantage développée.

Il fait aussi l’objet  d’un racisme anti-flamand de la part des Wallons !  En dépit de ses bons services, il n’obtient qu’une modeste pension militaire.

les années 30 et 40 le voient atteint d’une sorte de maladie mentale ( venue ou aggravée par le traumatisme de guerre). Il peint comme son père, mais sans en faire un vrai métier, et devient copiste de tableaux amateur. Il a assimilé en autodidacte beaucoup de notions de peinture ancienne, admire Rembrandt et Dürer et la Vénus de Vélasquez «  la nudité de la Vénus de Vélasquez, si naturelle, et chaude et désinvolte, le calme même, total, de ce corps alangui, princier, cela ne pouvait exister que dans la peinture , seulement et uniquement dans le réconfort de la peinture » ; on s’en doute cette Vénus représente la femme qu’il n’a pas connue, et en copiant le portrait il ajoute des détails personnels.

Le livre aurait pu s’intituler Guerre et paix, tant les périodes apaisées voire heureuses de l’existence de cet homme correspondent aux moments où il dessine et peint. Et comme il réussit à dessiner même dans les tranchées, on peut dire que sa capacité à résister au pire force l’admiration.

Le style est  travaillé, riche,  parfois inspiré, et l’on s’attache à ce personnage.

Pourtant,  l’auteur ( le petit fils ) considère le lecteur, davantage comme un membre de la famille, que comme un simple lecteur, et nous donne des informations et des précisions qui ne pourraient intéresser que ses proches. D’où un relatif ennui bien qu’il y ait beaucoup de belles pages.

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