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5 septembre 2007 3 05 /09 /septembre /2007 05:51

Dorrenstein-Coeur-de-pierre.jpgRenate Dorrenstein «  Un cœur de pierre » Belfond (néerlandais). 1998.

 

Une famille repliée sur elle-même, père, mère, quatre enfants dont la narratrice qui est la troisième née. Ils vivent d’une agence de presse, collectionnent les coupures de journaux ayant trait à certaines personnalités, les classent, les donnent à un éditeur.

 Les enfants y travaillent autant que les parents et font aussi la cuisine, l’âge venu. La narratrice, 12 ans, commence à s’y mettre quand le drame se produit.

C’est une communauté. Tout le monde fait la même chose. On ne sait pas trop qui joue le rôle de père mère enfant.

Après un cinquième  accouchement, la mère reste au lit ne s’occupe pas d’Ida qui vomit tous ses biberons. Mais lorsque ce bébé, finalement reconnu atteint d’une atrésie œsophagienne est hospitalisée,   la mère disjoncte dans le sens du délire, sort de sa prostration pour développer une maladie de persécution. Ida guérit mais pas sa mère.

Un jour, la mère fera avaler des tisanes empoisonnées de somnifères à haute dose à sa famille et les asphyxiera, inconscients, au moyen d’un sac en papier.

La narratrice qui était partie se promener revient à temps pour sauver  son frère. Tous les autres périssent.

Mis tous deux dans un orphelinat, le petit garçon sera adopté mais pas elle qui est trop grande. Elle ne le reverra pas.

On assiste aussi à sa vie d’adulte. Enceinte, elle a un ami qu’elle repousse, ne veut pas connaître le père de l’enfant. Elle en veut toujours à son père. Il connaissait les idées délirantes de sa mère et n’a rien fait, lui, l’adulte responsable, rien, même pas pour lui !

 

La narratrice attribue la défaillance de sa mère à un » déséquilibre endocrinien ».

Voilà qui n’explique pas tout ! La narratrice ne se laisse pas tuer, le petit frère non plus qui avait déjà manifesté sa détresse en se faisant ébouillanter pendant la grossesse de la mère. Ils ont résisté à ce qu’on peut appeler un suicide collectif.

Pourquoi ne se sont-ils pas méfiés de la mère devenue si bizarre ? Le père non plus !

Ils étaient semble t’il trop en symbiose les uns avec les autres, et ne pouvaient prendre la moindre distance critique face à la situation.

Le roman est bien structuré

-         Enfance avant le cinquième

-         Souvenirs que la narratrice égrène de ce que ses parents disaient de leur histoire

-         Développement de la crise depuis la grossesse de la mère avec plusieurs événements

-         Jour du crime

-         Vie de la narratrice et de son petit frère à l’orphelinat

-         Vie adulte de la narratrice dans la maison maudite et aimée qu’elle a rachetée.

-         Echange de la narratrice avec son ami qui n’y comprend rien

-         Explications avec son médecin…

 
 

Toutes ces tranches de vies sont présentées alternées pour l’agrément du lecteur.
On trouvera pas là du métier, une narration bien faite,   pas de recherche d'écriture, ni de littérature à proprement parler.

Ce qui intéresse c'est la façon de s'aveugler.
Même s’il y a le désir de comprendre, on note une certaine naïveté, pas de recherche d’explication psychanalytique. Il s'agit d'une psychose puerpérale non diagnostiquée à temps. C'est avant tout psychique...

 
 
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