Belfond, 2001.
Aux obsèques de sa mère, Kate, découvre une femme de 75 ans qu'elle n'a jamais vue, mais qui la regarde avec insistance et semble la connaître. Cette dame se recueille aussi sur la tombe du père de Kate, décédé alors qu'elle était toute petite..
Bientôt cette inconnue lui envoie des messages, lettres,emails,télégrammes,appels téléphoniques...
Cette soudaine intrusion irrite Kate, d'autant plus qu'elle connaît une existence difficile avec son ex-mari, son petit garçon, son frère qui n'entre en relation que pour demander de l'argent, et ce deuil d'une mère avec qui elle ne s'entendait pas...
Mais c'est aussi à cause de toutes ces frustrations qu'elle va accepter de prendre connaissance du récit de Sara Smythe .
En 1945,dans une soirée organisée par Eric son frère, Sara rencontre le père de Kate, Jack Malone. A cette époque, ils ont un peu plus de vingt ans, et fêtent la fin de la guerre. Sara est une jeune femme cultivée, à moitié émancipée, journaliste à New-York, très indépendante pour l'époque. Eric son frère cherche à percer comme auteur dramatique. Jack est soldat, mais lui aussi écrit.
Jack et Sara vivent ensemble une nuit avant qu'il ne reparte au front. Cet amour dure d'autant plus que les amants trouvent sur leur chemin une grande quantité d'obstacles( très variés) à leur bonheur, mais pas de totale impossibilité.
Et même pendant un certain temps, Sara sera très heureuse« j'adorais la compagnie de Jack,l'avoir dans mon lit, parler avec lui, mais je ne détestais pas
me retrouver en tête-tête avec moi-même quand le week-end arrivait. Ma brève et désastreuse cohabitation avec George m'avait prouvé que je n'étais pas de celles qui renoncent facilement à leur
jardin privé, et malgré toute la passion que je vouais à Jack, je reconnaissais qu'il était bon de vivre trois jours à mon propre rythme, selon mes seules envies. »
mais cela ne va pas durer, rassurez-vous...!
Certains passages sont très bons : j'ai aimé celui où Sara devient l' épouse d'un employé de banque obtus, et la belle fille d'une maîtresse femme sadique, dans une petite ville de province. Les pages sur le marccarthysme dans les années cinquante sont également réalistes et bien documentées.
Mais il y a aussi des dialogues faibles et interminables, et un peu trop de catastrophes inutiles...
Voilà un roman bien romanesque, ficelé comme un bon saucisson, un peu trop gros toutefois, réservé aux appétits plutôt gargantuesques, et aux amateurs de fast-food ( de temps à autre, on se laisse tenter...)