The Last Runaway, 2013, 395 pages.
1850 : deux sœurs Grace et Honor, de confession Quaker, quittent leur Dorset natal pour une traversée de l’Atlantique devant les mener à Hudson puis de là dans une ferme de l’Ohio. Grace va y rejoindre un homme de sa connaissance Adam Cox qui s’est expatrié là –bas. Elle l’y épousera. Il est plus âgé qu’elle, mais l’Amérique la fait rêver. Honor, quant à elle, quitte le pays à cause de son ami Samuel qui a rompu leurs fiançailles et quitté la communauté quaker pour une femme.
A peine arrivées, Grace contracte la malaria et meurt rapidement. C’est seule que Honor, timide et taciturne, se fait conduire jusque à Faithwell où demeure Adam Cox ; avant cela elle aura passé quelques jours à Wellington dans le magasin de mode de Belle Mills, une femme chaleureuse, spirituelle, qui boit trop et semble atteinte de jaunisse. Honor y montre ses talents de couturière ; elle réalise les plus beaux quilts (courtepointe ; ou encore « édredon « comme disent les américains…) qui soient. Elle fait aussi connaissance de Donovan, le frère de Belle, grand buveur aussi et chasseur d’esclaves.
Bienqu’Honor déteste ce genre d’homme elle est attirée physiquement par lui et c’est réciproque.
Chez les Cox, Adam vit seule avec sa belle-sœur Abigaïl, récemment veuve. Honor n’est pas très bien accueillie ; Abigaïl surtout lui rend la vie difficile.
Dans le magasin d’Adam à Oberlin, elle rencontre Jack Haymayer : quaker également, il travaille bien dans une ferme prospère et bien tenue, ne boit pas, n’est pas violent, encore jeune, suffisamment bien de sa personne… dans sa situation Honor ne peut que trouver un mari…
Un roman historique, bien conçu, écrit agréablement, qui renseigne sur une époque et des pratiques qu’on connaît peu : le quakerisme au 19 eme siècle, les mœurs américaines dans l’Ohio à la même époque chez les fermiers, la fabrication des chapeaux et des quilts, la situations des esclaves, au travers de personnages vivants et bien campés. Le romanesque est présent mais pas trop envahissant ; les héros sont attachants, ni antipathiques ni exceptionnels, on les suit volontiers. L’auteur a su éviter le sentimentalisme. On n’est pas dans ce roman d’une beauté renversante, on a du désir mais on n’est pas follement amoureux, bref si l’intrigue et les personnages sont simples, le manichéisme est absent.