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14 mai 2017 7 14 /05 /mai /2017 09:19

Philippe Rey, 2016, 357 pages.

En 1987, à Pascaine dans le New-Jersey, un quartier majoritairement noir, et défavorisé ; une rivière la Passaïc très polluée, qui empuantit l’atmosphère.

Ednetta cherche partout sa fille Sybilla, de 14 ans, qui a disparu. Une prof de son collège, Ada, finit par la retrouver dans une cave, blessée en plusieurs endroits, ligotée avec de la corde à linge, maculée de merde de chien, avec des inscriptions racistes écrites sur son corps.

Sybilla est conduite à l’hôpital et sa mère est convoquée. Toutes deux refusent les examens pour déterminer si elle a été, comme elle le dit, violée. Et aussi une partie des soins qu’on veut lui prodiguer ; et surtout, elles ne veulent pas parler, ni déposer plainte. La policière hispanique portoricaine, Iglesias désignée pour s’occuper du cas, pense qu’il s’agit d’une mise en scène. Sybilla a sans doute reçu une correction de quelqu’un que sa mère veut protéger. Son beau-père Anis par exemple. Mais elle a des doutes. Les deux femmes repartent sans avoir rien dit.

Sybilla est hébergée par sa grand-mère ; Ednetta n’ouvre pas à Iglesias, refuse de parler.

Et pourtant, le cas Sybilla va être récupéré, d’abord par un pasteur qui organise une croisade de justice, afin de récupérer de l’argent pour son propre compte, et du pouvoir. Il leur fait faire de faux témoignages, faciles à contrer, et la situation devient gênante ; les deux femmes pourraient être conduites au tribunal. Puis c’est un islamiste extrémiste, « le Prince Noir », qui s’occupe des deux femmes, parès avoir, sans vergogne, poignardé le pasteur… ! Sybilla est éloignée de sa mère, kidnappée par les extrémistes, et nous savons qu’elle souffre de quelque chose (grossesse qui se passe mal, infection génitale ???) et qu’elle n’est pas soignée…

Pas beaucoup de suspense, dans cet horrible récit : nous comprenons dès le départ, avec Iglesias, que la jeune Sybilla a été blessée sérieusement par son très dangereux beau-père Anis,(lequel a déjà fait de la prison pour meurtre d’une ou deux femmes), et qu’Ednetta a, contre toute attente décidé de le protéger. Elle dit d’ailleurs, que quoique fassent les femmes noires, quoiqu’elles disent ou non, la police ne les protège pas. Et c’est vrai. Toutefois, on est anéanti par cette obsession d’Ednetta à aider un homme qui est néfaste pour elle et ses enfants.

Le récit est à plusieurs voix, celle de la mère, de la fille, du beau-père, de la policière impuissante, du pasteur corrompu, de son frère, de la professeur du collège, de la cousine de Sybilla, de l’un des hommes accusé par faux témoignage… cela fait beaucoup de voix. Oates tente d’imiter le langage des noirs vivant dans des logements défavorisés. Elle en contrefait le style oral, les élisions dans les phrases, les mots tronqués, le débit souvent saccadé et confus.

De l’ensemble, ressort des détails sordides, un misérabilisme accentué, des portraits de noirs, vivant dans des conditions infâmes, et devenus forcément criminels, alcooliques, malades mentaux… une plongée dans l’horreur et le désespoir…

Une lecture très pénible.

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commentaires

L
Noir c'est noir... Je ne connaissais pas ce titre de l'auteur.<br /> Cela fait longtemps que je n'ai pas lu Oates, qui m'a parfois déçue et qui, comme le dit Keisha, en fait souvent des tonnes.
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Elle a écrit de très bonnes choses et d'autres vraiment discutables... elle écrit trop!
K
Un des romans de Oates où elle n'en fait pas trop et que j'ai lu avec plutôt de l'intérêt. Comme quoi! ^_^
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  • : Comptes rendus de mes lectures avec des aspects critiques + quelques films de fiction Récits de journées et d'expériences particulières Récits de fiction : nouvelles ; roman à épisodes ; parodies. mail de l'auteur : dominique-jeanne@neuf.fr
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