A l’âge de 13 ans environ, Giovanna entend ses parents se dire à mi-voix que leur fille ressemble à Vittoria, sa tante, la sœur de son père qu’il déteste au point d’avoir noirci son image sur les photos de famille où elle apparaît. Surtout, Giovanna entend dire qu’elle devient « laide » comme cette tante.
Elle va chercher à la connaître ; son père vient d’une famille très modeste, et il a fait beaucoup d’étude, jusqu’à devenir universitaire. La tante Vittoria est restée fidèle au genre de la famille, elle en fait même un peu trop : usage effréné du dialecte napolitain, vulgarité , obscénités… cependant Giovanna va la fréquenter ainsi que la famille de son ex-amant dont elle s’occupe , volant la vedette à al femme légitime.
L’adolescente fait des va-et-vient entre le milieu populaire et le milieu intellectuel, réussissant à vivre pas trop mal dans l’un et l’autre et à y jouer un rôle dominant. En effet les leçons de Vittoria c’est comment résister et prendre le pouvoir. Tout, dans ce roman est une question de rapports de force, que donnent l’autorité personnelle et l’argent, et à la fin du roman, Giovanna n’a que 16 ans mais a du charisme et un fort ascendant sur diverses personnes de son entourage, qu’elle a appris à manipuler , y compris la fameuse tante qu’elle réconcilie avec son père. Une belle réussite pour Giovanna, entourée qu’elle est de gens faibles et superficiels… même son grand amour de Roberto ne me fait pas grand effet… elle n’en fera qu’une bouchée s’il y a une suite !
Un récit très réaliste, qui serait presque balzacien si Elena Ferrante avait plus de souffle…mais son style finit par ennuyer. Le bon point du récit, c’est qu’il ne génère pas d’illusions. Les personnages sont pénibles, voire détestables, l’héroïne y compris… c’est un peu comme dans la vie !